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Dominique Moïsi

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Dominique Moïsi, né le à Strasbourg, est un géopolitologue français.

Il est conseiller spécial de l'IFRI (Institut français de relations internationales), après en avoir été le directeur adjoint. Il a enseigné à l'université Harvard et au Collège d'Europe. Il a aussi été professeur au King's College de Londres.

Biographie

Jeunesse et études

Dominique Smil Moïsi est le fils unique de Jules Moïsi (Jules Moise) né le 3 juillet 1902 à Botoșani en Roumanie[1],[2]. Jules Moïsi est déporté par le convoi no 61 en date du 28 octobre 1943[3] — numéro 159721[4] sur dénonciation d'un collègue, et survit à Auschwitz[5]. Sa mère, d'abord de religion juive, s'est convertie au début des années 1930 au catholicisme[6].

Élève au lycée Buffon, il excelle en histoire, où il a 19 de moyenne, et reçoit de mauvais résultats en mathématiques, où il a 1. Il intègre une hypokhâgne, qu'il quitte au bout d'une semaine pour intégrer de justesse l'Institut d'études politiques de Paris en vue de préparer l'École nationale d'administration. Il échoue au concours en 1968[1].

Il suit des études de droit à l'université Panthéon-Assas[1]. Il suit des séminaires de Raymond Aron à l'École des hautes études en sciences sociales[1]. Se tournant vers la recherche, il effectue un doctorat en droit à l'université Panthéon-Sorbonne, et un doctorat en science politique à l'université hébraïque de Jérusalem, sous la direction de Saul Friedländer[6]. Il se rend à l'université Harvard grâce à une bourse de la fondation Arthur Sachs en partenariat avec l'université d'Assas, et y fréquente le Centre d'études européennes de Harvard fondé par Stanley Hoffmann[6].

Il a épousé l'historienne italienne Diana Pinto, rencontrée à Harvard[6]. Ils ont deux fils[7], Laurent, fondateur de Whitewall Magazine[8] et Luca, psychanalyste.

Parcours professionnel

Il enseigne à l'université hébraïque de Jérusalem parallèlement à son doctorat. Souhaitant revenir en Europe, il candidate pour un poste à l'université Johns-Hopkins (campus de Bologne), mais obtient un poste à l'université Paris-Nanterre, qui devait échoir à François Fejtő, sur recommandation de Raymond Aron[1].

Il enseigne également à cette époque à l'université Paris-Sud sur l'invitation de Charles Zorgbibe. Il participe aux travaux d'un bureau de prospective du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères[1].

Il enseigne ensuite à l'École nationale d'administration, au Collège d'Europe à l'École des hautes études en sciences sociales et à l'Institut d'études politiques de Paris.

Expert en géopolitique et spécialiste en politique internationale, il est de 2001 à 2008 titulaire de la chaire de géopolitique européenne au Collège d'Europe (campus de Natolin), orienté vers les institutions européennes[9][source insuffisante].

Présence médiatique et publications

Dominique Moïsi publie des articles dans Les Échos, Le Monde, le Financial Times, le New York Times, Die Welt et d'autres quotidiens.

Spécialiste des relations internationales et du Moyen-Orient, il est l'auteur de plusieurs ouvrages et a publié Géopolitique de l'émotion chez Flammarion en 2009.

Il est membre de la Commission trilatérale, fondée à l'initiative de David Rockefeller et d'Henry Kissinger. Il est régulièrement invité aux réunions du Groupe Bilderberg.

Positions politiques

Soutien électoral

Il appelle à voter pour le RPR aux élections législatives de 2002. Ancien soutien d'Alain Juppé, il s'est engagé aux côtés d'Emmanuel Macron en 2017[10].

Guerre en Irak

Dominique Moïsi est partisan de la guerre en Irak en 2003. Son engagement en faveur de Jacques Chirac se serait modéré en raison du refus de celui-ci d'y participer[11]. Fin 2004 toutefois, il déclare avoir « eu tort d’approuver la guerre en Irak »[12]. Dans sa Géopolitique de l'émotion, paru en 2015, il écrit que la guerre en Irak a été une « guerre indéfendable, avec des moyens tout aussi indéfendables, installant un climat de suspicion, nuisible à leur image [des Etats-Unis] aussi bien qu'à leurs intérêts »[7].

Choc des civilisations et fin de l'Histoire

Dominique Moïsi s'oppose à la thèse du choc des civilisations tout autant qu'à la thèse de la fin de l'histoire qui verrait la suprématie de la démocratie libérale. Il considère que le rôle de l'émotion est, en géopolitique, plus important que celui de l'appartenance à une civilisation[7].

Conflit israélo-palestinien

Dans la Géopolitique de l'émotion, Moïsi soutient que le conflit israélo-palestinien est un archétype de conflit dominé par l'émotion. Il considère que « les Israéliens, on ne peut que le reconnaître, ont encouragé le sentiment d'humiliation du monde arabo-musulman [...] en poursuivant l'extension de leurs colonies de peuplement », mais que « force est également d'admettre que le poids des responsabilités dans l'échec du processus de paix se répartit à parts égales entre Palestiniens, Israéliens, communauté internationale et dirigeants arabes »[7].

Ouvrages

Notes et références

  1. a b c d e et f Dominique Moïsi, Un Juif improbable, Flammarion, (ISBN 978-2-08-123674-5 et 2-08-123674-5, OCLC 725889481, lire en ligne)
  2. Cf. Klarsfeld, 2012.
  3. Cf. Jules Moïsi sur monument-mauthausen.org.
  4. Cf. Andrew Gardner. A World of clashing emotions ?, sur European voice.com, 2 juillet 2009.
  5. Le pari Hilary Clinton, Information juive, décembre 2008, page 8.
  6. a b c et d Sylvie Kauffmann, « Un juif improbable, de Dominique Moïsi : comment devenir européen », Le Monde, 7 juin 2011.
  7. a b c et d Dominique Moïsi, La géopolitique de l'émotion : comment les cultures de peur, d'humiliation et d'espoir façonnent le monde, Flammarion, dl 2015, cop. 2015 (ISBN 978-2-08-136380-9 et 2-08-136380-1, OCLC 911122780, lire en ligne)
  8. https://www.voltaartfairs.com/blog/volta-voices/laurent-moisi
  9. Site du Collège d'Europe, introduction.
  10. Sophie Huet, « Indifférence et lassitude, l'étrange campagne des législatives », sur Le Figaro, 10 / 11 juin 2017, page 10.
  11. Olivier Cyran, Mehdi Ba, Almanach critique des médias, Édition des Arènes, , p. 51-54
  12. « « J’ai eu tort d’approuver la guerre en Irak » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com
  13. Fiche de lecture de Michel Audetat dans L'Hebdo, 6/11/2008

Liens externes