Cornelii

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 20 juin 2014 à 20:28 et modifiée en dernier par Fabienelfe (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Cornelii

Autre(s) nom(s) Gens Cornelia
Branches
Cognomina Cethegus, Cinna, Cossus, Dolabella, Lentulus, Maluginensis, Scipio, Sulla

Légende :

Patricien, Plébéien, Consulaire, Sénatorial, Équestre

Gens et Liste des gentes romaines

Les Cornelii ou gens Cornelia constituent l'une des familles patriciennes les plus importantes de l'histoire romaine et ont, de loin, revêtu plus de magistratures que n'importe quelle autre gens. Ils se classent en majorité dans le camp conservateur mais certains d'entre eux ont épousé la cause populaire, soit par conviction, soit par opportunisme.

Ses membres les plus illustres sont Aulus Cornelius Cossus, Scipion l'Africain, Scipion Émilien, Sylla et Cinna.

Le premier Cornelius à revêtir le consulat est Servius Cornelius Maluginensis Cossus, consul en 485 av. J.-C.[1]. La gens disparaît des Fastes consulaires après 178 et le consulat de Servius Cornelius Scipio Salvidienus Orfitus.

Ses principales branches portent les cognomina de :

Origines

Contrairement à de nombreuses familles romaines qui fondaient leurs origines sur un ancêtre divin ou légendaire (comme les Iulii descendant de Vénus ou les Antonii d'Hercule), on ne connait aucun ancêtre mythique des Cornelii. Le premier Cornelius connu est un prêtre de Diane, qui aurait, sous le règne de Servius Tullius offert en sacrifice à la déesse une génisse d'une taille extraordinaire[2],[3]. Ils seraient d'origine latine ou sabine.

Les différentes branches

Les Maluginenses

On ne connaît pas l'étymologie de cette branche, la première à apparaître. Ils sont apparentés aux Cossi qui suivent.

Le surnom est ensuite repris par les Scipions au IIe s. av. J.-C., puis les Lentuli sous l'Empire.

Les Cossi

Apparentés aux Maluginenses, le membre le plus illustre de cette gens est Aulus Cornelius Cossus, consul en 428 av. J.-C. qui tua Tolumnius, roi de Véïes, de ses propres mains, ce qui lui valut de déposer les dépouilles opimes, pour la seconde fois de l'histoire de Rome après Romulus.

Les Scipions

Issus d'une des deux branches précédentes, ils apparaissent en 395 av. J.-C.. Scipio signifie "bâton" et aurait été attribué à un jeune homme de la famille qui aurait soutenu la vieillesse de son père en lui servant d'appui[4]. Ils deviennent après la Seconde guerre punique la famille la plus influente de Rome, symbolisant l'impérialisme romain et l'ouverture à l'hellénisme. Le "cercle des Scipions" qui rassemble des gens de lettres, des philosophes et les meilleurs esprits du temps rayonne pendant près d'un siècle. Ils sont traditionnellement alliés politiquement et matrimonialement aux Paulli de la gens Aemilia. Ils se divisent en 4 branches (Hispani, Nasicae, Africains et Asiatiques) à la fin du IIIe s. av. J.-C..

Le surnom de Scipion est ensuite repris par les Lentuli au début de l'Empire.

Les Rufini Sullae

Apparus en 333 av. J.-C. avec le dictateur Publius Cornelius Rufinus. Rufinus signifie "le petit roux" mais le cognonem est abandonné après la condamnation et l'exclusion du Sénat de Publius Cornelius Rufinus en 275 av. J.-C. par les censeurs Caius Fabricius et Quintus Aemilius Papus. On lui substitue celui de Sulla qui signifie "qui a le teint couleur viande de porc" ou "petite jambe" selon les sources. Le membre le plus illustre de la branche est Sylla, dictateur au dernier siècle de la République, vainqueur de Mithridate VI et de Caius Marius.

Les Lentuli

Apparus en 327 av. J.-C. avec le consul Lucius Cornelius Lentulus. Lentulus peut venir de lentes qui signifie "lentilles", dont la famille excellait dans la culture de cette plante ou bien de lentus qui signifie "souple", "flexible", "tenace", "lent", "indolent" ou encore "impassible". Le mot Lentulitas est utilisé par Cicéron pour désigner l'état d'esprit de la très haute aristocratie romaine, en référence à cette famille. "Quintessence de la morgue nobiliaire" selon Theodor Mommsen.

Les Lentuli se distinguent aux IIIe et IIe s. av. J.-C. avec de brillants généraux. On compte dans cette branche trois Princes du Sénat.

Ils se divisent en plusieurs branches, difficilement différenciables. Sous l'Empire, ils reprennent les surnoms des autres branches éteintes de la famille (comme Scipio ou Cethegus).

Les Dolabellae

Ils apparaissent en 283 av. J.-C. avec le consul Publius Cornelius Dolabella qui avait défait les Boïens et d'autres peuples. Dolabella signifie "petite pioche".

Les Cethegi

Apparus vers la fin du IIIe s. av. J.-C.. On ignore la signification de cethegus. Ils avaient la réputation d'être de grands orateurs et d'être toujours bras nu sous leur toge, selon l'antique coutume.

Leur surnom est repris par les Lentuli sous l'Empire.

Les Cinnae

Apparus en 127 av. J.-C. avec le consul Lucius Cornelius Cinna. Cinna serait un nom d'origine étrusque ou serait issu de cincinnatus ("cheveux bouclés").

Les autres Cornelii

Cornelii patriciens

Cornelii plébéiens

Rites funéraires

Comme certaines anciennes familles patriciennes, les Cornelii ont des pratiques rituelles qui leur sont propres : ils procèdent aux funérailles par inhumation, à la différence des autres familles qui pratiquent la crémation. Le tombeau où sont inhumés les Scipions est redécouvert en 1760 dans la via di porta San Sebastiano (proche des thermes de Caracalla, et, à l’époque républicaine, à l’extérieur du périmètre sacré du pomœrium). On peut y voir plusieurs sarcophages dont ceux de Lucius Cornelius Scipio Barbatus et de Scipion l'Asiatique. Sylla, qui reçoit des funérailles d’État en 78 av. J.-C., est le premier des Cornelii à être incinéré pour éviter que sa dépouille ne soit profanée par ses ennemis.

Apparitions de la Famille Cornélia dans la fiction

La Gens Cornélia est l'une des trois familles jouables de la faction romaine dans le jeu de stratégie historique "Total War : Rome II"

Notes et références

  1. Tite-Live, Histoire romaine, II, 41
  2. Plutarque, Questions romaines, 4
  3. Tite-Live, Histoire romaine, I, 45
  4. Macrobe, Saturnales, I, 6