Classe Arleigh Burke

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Classe Arleigh Burke
Image illustrative de l'article Classe Arleigh Burke
L'USS Oscar Austin (DDG-79) en 2005.
Caractéristiques techniques
Type Destroyer
Longueur De 154 à 156 mètres
Maître-bau 20 m
Tirant d'eau 9,5 m
Déplacement De 8 300 à 9 217 tonnes
Propulsion 4 turbines à gaz, 2 hélices
Puissance 100 000 ch
Vitesse 31 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage 70 tonnes de kevlar
Armement Variable selon les tranches.
Tranche 2 :
Aéronefs Flight IIA : 2 hélicoptères Sikorsky SH-60 Seahawk
Flight I et Flight II : simple plateforme pour hélicoptère, sans embarquement permanent d'aéronef.
Rayon d’action 4 400 nmi à 20 nœuds
Autres caractéristiques
Électronique
Équipage 22-32 officiers, plus de 300 matelots pour les premières séries, 32 officiers et 282 matelots pour les Flight IIA[1]
Histoire
Constructeurs Bath Iron Works, Chantier naval Ingalls de Pascagoula
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Commanditaire Congrès des États-Unis
Période de
construction
1989 - en cours
Période de service 1991 - en cours
Navires prévus 89 (en avril 2020)
Navires en activité 49 en service en 2006, 61 fin 2011[2], 73 le 30 novembre 2022[3]

La classe Arleigh Burke (nommée aussi DDG-51 selon le numéro de nomenclature US Navy du bâtiment tête de série) est la plus récente des classes de destroyers américains. Cette classe de bâtiments multirôles équipés du système de combat Aegis a progressivement remplacé l'ensemble des destroyers américains.

Historique[modifier | modifier le code]

Le secrétaire à la Défense Dick Cheney prononçant un discours en 1991 à l'occasion d'une cérémonie de mise à flot du premier Aegis de classe Arleigh Burke.

La première unité est entrée en service en juillet 1991 et la série dont les plans ont été dessinés par Gibbs & Cox construite dans deux chantiers navals, Bath Iron Works (General Dynamics) et Huntington Ingalls Industries, devait comprendre, selon les planifications en 2012, au moins 93 unités, et selon celle de 2016, pas moins de 120 bâtiments, constituant ainsi la classe de destroyers la plus nombreuse depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le navire le plus connu de cette classe est l'USS Cole, qui fut endommagé à la suite d'une attaque suicide au Proche-Orient.

Fin août 2008, l'US Navy demande huit Arleigh Burke supplémentaires, d'une version améliorée Flight IIIB portant éventuellement une pièce d'artillerie navale Advanced Gun System de 155 mm développée pour la classe Zumwalt[4]. Cette demande fut acceptée, portant alors le nombre de navires prévus à 70 exemplaires mais, depuis 2016, l'avenir de cette pièce d'artillerie est incertain vu que le programme d'obus spécifiquement conçu pour elle est stoppé.

Tir coordonné par le système de combat Aegis d'une salve de missiles sol-air RIM-66 Standard par trois destroyers de la classe Arleigh Burke et un croiseur de la classe Ticonderoga en 2003.

En octobre 2009, 58 bâtiments sont livrés[5] et alors qu'à l'origine, la série devait s'arrêter avec le DDG-112, les premiers contrats concernant la 63e unité, le DDG-113 William S. Sims, ont été signés en décembre 2009[6]. En juin 2013, la marine américaine a 62 destroyers à flot, quatre en construction et dix autres sont en commande. Deux entrent en service par an dans les années 2010[7]. Le 70e est mis sur cale le 21 février 2017[8].

À partir de la 80e unité, une nouvelle variante, nommée Arleigh Burke Flight III, est prévue. Les trois premières unités sont programmées pour des livraisons à partir de 2023 (DDG-124 et 126 chez BIW, DDG-125 chez HII qui est le premier commissionné le 7 octobre 2023[9]). Plus de 40 bâtiments de ce type devraient être construits[10].

Les premiers exemplaires devraient quitter le service à partir de 2026 sauf rénovation [11].

La Force maritime d'autodéfense japonaise a en service, en 2011, quatre unités de la classe Kongo et deux de la classe Atago dérivés de la classe Arleigh Burke.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

L'USS Mustin (DDG-89), unité de la deuxième tranche.

C'est sur cette classe que l'United States Navy a mis en œuvre pour la première fois les techniques de furtivité. C'est également la première classe de navires américains bénéficiant d'une protection NBC.

Les navires de cette classe sont chargés principalement de la défense antiaérienne dans les escadres mais peuvent également attaquer des cibles terrestres et navales à l'aide de missiles de croisière et de Harpoons, ces derniers n'étant, dans les années 2000, plus systématiquement embarqués.

Environ 70 tonnes de kevlar servent au blindage notamment des compartiments propulsion.

Le coût de ces navires dont les contrats ont été signés entre 1985 et 2002 varie, en dollars courants, entre 162 millions (contrat pour le DDG-52 en 1987) et 562,4 millions de dollars (contrat pour le DDG-112 en 2002)[12],[13]

En 2008, les dépenses de fonctionnement annuelles par navire sont estimées à 25 millions de dollars, dont 13 sont alloués à l’équipage de 300 personnes.

Le coût total du programme pour 75 navires est estimé, fin 2010, à 88,4 milliards de dollars jusqu'en 2017[14].

La classe Arleigh Burke, qui se décline en 2018 en trois versions Flight I et Flight II pour les 28 premiers, Flight IIA pour les suivants, verra 6 Flight IIA mod qui serviront d’intermédiaire vers la prochaine évolution de ce type de bâtiment. Il s’agira du Flight III, doté d’une propulsion électrique et de nouveaux radars, pour lequels 22 destroyers doivent être construits d’ici 2030. Le premier étant le DDG-125, dont la construction a commencé en mai 2018 [15]

Les radars AN/SPY-1D basés sur des antennes octogonales de 3,66 m (12 pieds) en service depuis l'entrée en service de cette classe émettent sur bande S et bande X de 3,1 à 3,5 GHz, avec une puissance crête de 4 à mégawatt, pour une puissance moyenne de 58 à 66 kW selon les versions. Ils doivent être remplacés sur les Flight III par des AN/SPY-6(v) développés dans le cadre du programme AMDR (Air and Missile Defense Radar) d'un coût, pour la production en série, de 300 millions de dollars l'unité[16] qui s'articule autour de quatre antennes octogonales de 4,27 m (14 pieds) qui seraient disponibles à partir de 2019[17]. Cela nécessite une augmentation de la puissance du générateur du navire de 3 à 4 mégawatts et une augmentation de 50 % de l'installation d'air conditionné[18].

Cela portera donc la série des Burke à 93 bâtiments, l'une des classes les plus nombreuses de l'histoire de la marine de guerre des États-Unis.

Le département de la Défense réfléchit déjà à la suite puisque, pour remplacer les croiseurs de la classe Ticonderoga, un Flight IV est annoncé, avec 21 destroyers livrables à compter de 2032. Toutefois, même si, pour l’heure, ces navires sont présentés comme une continuité des Arleigh Burke, ils devraient être quand même très différents puisque 40 ans les sépareront de la tête de série[19].

Fin 2014, le USS Wayne E. Meyer (DDG-108) passe en chantier pour être modernisé et renforcer sa furtivité. L’US Navy évoque l’emploi de matériaux absorbant les ondes radar ainsi que de modifications de design et d’angles sur certains éléments[20].

Le 20 avril 2017, la Marine américaine annonce qu'elle va intégrer le SEASABER Increment 1 (High Energy Laser with Integrated Optical-dazzler and Surveillance (HELIOS)), un laser de 60 à 120 kW conçu par Lockheed Martin Aculight Corporation, sur un destroyer de la classe Arleigh Burke Vol IIA en 2020[21],[22]. C'est l'USS Preble (DDG 88) qui en sera équipé[23] lors de travaux de modernisation entre octobre 2020 et février 2022[24].

Les navires de la série Flight I ont une durée de vie de 35 ans, ceux des Flight II et Flight IIA 40 ans, et il y a débat début 2020 pour porter leur durée de service à 45 ans, ce qui n'est pas programmé à cette date[25].

Liste des navires[modifier | modifier le code]

Nom Immatriculation Chantier Date de lancement Mise en service Port d'attache [Quand ?] Statut
Flight I
Arleigh Burke DDG-51 Bath Iron Works Norfolk En service
Barry DDG-52 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
John Paul Jones DDG-53 Bath Iron Works San Diego En service
Curtis Wilbur DDG-54 Bath Iron Works Yokosuka (Japon) En service
Stout DDG-55 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
John S. McCain DDG-56 Bath Iron Works Yokosuka (Japon) En service
Mitscher DDG-57 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Laboon DDG-58 Bath Iron Works Norfolk En service
Russell DDG-59 Ingalls Shipbuilding Pearl Harbor En service
Paul Hamilton DDG-60 Bath Iron Works Pearl Harbor En service
Ramage DDG-61 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Fitzgerald DDG-62 Bath Iron Works Yokosuka (Japon) En service
Stethem DDG-63 Ingalls Shipbuilding Yokosuka (Japon) En service
Carney DDG-64 Bath Iron Works Mayport En service
Benfold DDG-65 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Gonzalez DDG-66 Bath Iron Works Norfolk En service
Cole DDG-67 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
The Sullivans DDG-68 Bath Iron Works Mayport En service
Milius DDG-69 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Hopper DDG-70 Bath Iron Works Pearl Harbor En service
Ross DDG-71 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Flight II
Mahan DDG-72 Bath Iron Works Norfolk En service
Decatur DDG-73 Bath Iron Works San Diego En service
McFaul DDG-74 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Donald Cook DDG-75 Bath Iron Works Norfolk En service
Higgins DDG-76 Bath Iron Works San Diego En service
O'Kane DDG-77 Bath Iron Works Pearl Harbor En service
Porter DDG-78 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Flight IIA: variante avec canon de 5"/54
Oscar Austin DDG-79 Bath Iron Works Norfolk En service
Roosevelt DDG-80 Ingalls Shipbuilding Mayport En service
Flight IIA: variante avec canon de 5"/62
Winston S. Churchill DDG-81 Bath Iron Works Norfolk En service
Lassen DDG-82 Ingalls Shipbuilding Yokosuka (Japon) En service
Howard DDG-83 Bath Iron Works San Diego En service
Bulkeley DDG-84 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Flight IIA: variante avec canon de 5"/62 et CIWS [26]
McCampbell DDG-85 Bath Iron Works Yokosuka (Japon) En service
Shoup DDG-86 Ingalls Shipbuilding Everett En service
Mason DDG-87 Bath Iron Works Norfolk En service
Preble DDG-88 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Mustin DDG-89 Ingalls Shipbuilding Yokosuka (Japon) En service
Chafee DDG-90 Bath Iron Works Pearl Harbor En service
Pinckney DDG-91 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Momsen DDG-92 Bath Iron Works Everett En service
Chung-Hoon DDG-93 Ingalls Shipbuilding Pearl Harbor En service
Nitze DDG-94 Bath Iron Works Norfolk En service
James E. Williams DDG-95 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Bainbridge DDG-96 Bath Iron Works Norfolk En service
Halsey DDG-97 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Forrest Sherman DDG-98 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Farragut DDG-99 Bath Iron Works Mayport En service
Kidd DDG-100 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Gridley DDG-101 Bath Iron Works San Diego En service
Sampson DDG-102 Bath Iron Works San Diego En service
Truxtun DDG-103 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Sterett DDG-104 Bath Iron Works San Diego En service
Dewey DDG-105 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Stockdale DDG-106 Bath Iron Works San Diego En service
Gravely DDG-107 Ingalls Shipbuilding Norfolk En service
Wayne E. Meyer DDG-108 Bath Iron Works San Diego En service
Jason Dunham DDG-109 Bath Iron Works Norfolk En service
William P. Lawrence DDG-110 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Spruance DDG-111 Bath Iron Works San Diego En service
Michael Murphy DDG-112 Bath Iron Works Pearl Harbor En service
Flight IIA Restart
John Finn DDG-113 Ingalls Shipbuilding San Diego En service
Ralph Johnson DDG-114 Ingalls Shipbuilding Everett En service
Rafael Peralta DDG-115 Bath Iron Works San Diego En service

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Deux de ces bâtiments de guerre sont présents au casting du film Battleship sorti en avril 2012 sur les écrans dont l'histoire se déroule durant l'exercice RIMPAC 2012 avec la participation de la Flotte du Pacifique dont l'USS John Paul Jones (DDG-53), le navire du personnage principal et le cuirassé USS Missouri (BB-63).

L'USS Halsey (DDG-97) a servi pour le tournage de la série télévisée The Last Ship (2014). Dans cette série, il porte le nom fictif de USS Nathan James et le code DDG-151, code actuellement non attribué[27].

L'USS Roosevelt a été utilisé dans certains épisiodes de la saison 3 de la série télévisée Jack Ryan

La classe Arleigh Buke est présente dans le module DCS : Supercarrier dans le simulateur Digital Combat Simulator

Bâtiments similaires[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Christopher P. Cavas, « Meet the Zumwalt: The US Navy's Stealth Destroyer Will Go to Sea Next Spring »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Defense News, (consulté le ).
  2. « L'US Navy met en service son 61ème destroyer du type Arleigh Burke »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Mer et marine, (consulté le ).
  3. « L'US Navy réceptionne son 73ème destroyer du type Arleigh Burke », sur Mer et marine, (consulté le ).
  4. (en) The U.S. Navy's Arleigh Burke class destroyers are likely to be upgraded, 27 août 2008, RFDesign
  5. (fr) À défaut de DDG 1000, l'US Navy rallonge la classe Arleigh Burke
  6. (en) Silobreaker: Navy contracts for DDG 113 lead materials
  7. (en) FY 2016 Department of the Navy (DoN) President’s Budget (PB) Summary, Secrétaire à la Marine des États-Unis, 6 p. (lire en ligne [PDF]).
  8. « Mise sur cale du 70ème destroyer du type Arleigh Burke », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  9. VINCENT GROIZELEAU, « L’US Navy met en service son premier destroyer du type Arleigh Burke Flight III », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  10. « http://www.meretmarine.com/fr/content/lus-navy-commande-deux-nouveaux-arleigh-burke », sur meretmarine.com, (consulté le ).
  11. (en) David B. Larter, « Destroyers left behind: US Navy cancels plans to extend service lives of its workhorse DDGs », sur defensenews.com, (consulté le ).
  12. (en) Recent and Current U.S. Navy and U.S. Coast Guard Shipbuilding Programs
  13. (en) Current U.S. Shipbuilding Contracts
  14. (en)« DOD Announces Selected Acquisition Reports », sur Département de la Défense, (consulté le ).
  15. (en) « Photo Release--Huntington Ingalls Industries Awarded Six Destroyers in U.S. Navy Multi-Year Contract », sur Huntington Ingalls Industries, (consulté le ).
  16. (en) « GAO-13-294SP DEFENSE ACQUISITIONS Assessments of Selected Weapon Programs », US Government Accountability Office, (consulté le ), p. 117-8.
  17. (en) « Aloha, AMDR Radar Raytheon’s transformational naval radar arrives in Hawaii for ‘live target’ testing< »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur raytheon.com, (consulté le ).
  18. (en) Kris Osborn, « Navy to Equip Destroyers with Next-Gen Radar »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur defensetech, (consulté le ).
  19. « La série des Arleigh Burke américains n’est pas près de s’arrêter », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  20. « L’US Navy va renforcer la furtivité des Arleigh Burke », sur Met & Marine, (consulté le ).
  21. (en) « Navy RFI - FY18-22 SEASABER Increment 1 Development and Production », (consulté le ).
  22. (en) Kimberly Underwood, « Missile Defense Agency Advances Laser-Blasting UAVs »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Armed Forces Communications and Electronics Association, (consulté le ).
  23. « Le systéme de défense laser Helios équipera le premier destroyer de l'US Navy dès 2021 », sur meta-defense.fr, (consulté le ).
  24. (en) « BAE Systems to modernize USS Preble under a $103.5 million contract - Naval News », sur Naval News, (consulté le ).
  25. « L'US Navy veut reitrer du service 20 destroyers Arleigh Burke d'ici 2032 », (consulté le ).
  26. Quelques unités ont un CIWS ajouté à la poupe, comme évoqué plus haut (les DDG-88 et DDG-89 sont des exemples qui ont reçu le Phalanx CIWS après la mise en service)
  27. (en) « USS Nathan James, The Last Ship », sur Historyvshollywood.com, .

Liens externes[modifier | modifier le code]

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