Alexis Santini

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Alexis Santini
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Biographie
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Valérie André (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Grade militaire
Distinction

Alexis Santini, né le à Ota en Corse et mort le à Paris, est un militaire, résistant, puis colonel de l’armée de l’Air française.

Il est, avec sa femme l’officier médecin et pilote Valérie André (1922-), pionnier de l’usage de l’hélicoptère pour l’évacuation sanitaire dans les zones de guerre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Avant 1939[modifier | modifier le code]

Fils d’agriculteur, Alexis Santini fait ses études à l’école d’Ota. Il s'engage dans l'armée en 1935 au bataillon de l'Air à Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Il est admis sur concours à l'École de formation des sous-officiers du personnel navigant en 1938. Il est nommé sergent, et obtient son brevet de pilote en mai 1939[1].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Au début du conflit, il est formé sur avion Bloch 174 et Potez 63 et affecté successivement à Istres puis Nîmes. En 1941, il rejoint la Résistance au sein du maquis Crupies dans la Drôme. Il participe aux combats dans le Dauphiné, ce qui lui vaut à la Libération la Croix de guerre[2],[1].

Guerre d’Indochine[modifier | modifier le code]

En 1946, Alexis Santini, promu sous-lieutenant, reçoit le commandement d'une escadrille d'observation d'artillerie en Indochine. En 1949, devenu capitaine, il effectue un stage de formation au pilotage d'hélicoptère à Cormeilles-en-Vexin à l'issue duquel il est breveté. De retour en Indochine en avril 1950, il est chargé d'assurer la récupération héliportée des blessés. Il dispose de deux Hiller 360, achetés par le Service de santé des armées. Étant alors le seul pilote d'hélicoptère militaire de toute l'Indochine, il assure lui-même les missions, évacuant près de 400 blessés. Il rencontre le médecin capitaine Valérie André, qui est aussi brevetée parachutiste, formée au pilotage d'avion et titulaire d'une licence de pilote civil d'hélicoptère. Ensemble, ils rassemblent et forment quelques volontaires pour effectuer des évacuations sanitaires héliportées[3],[4],[1].

Guerre d’Algérie[modifier | modifier le code]

En juillet 1955, il effectue un voyage aux États-Unis pour une mission d’étude commanditée par l'état-major sur les hélicoptères lourds : il recommande le Sikorsky H-34, plus manœuvrable que le Vertol H-21 de l'ALAT[5]. Il est ensuite brièvement affecté au groupement d'hélicoptères de Boufarik en Algérie[6].

Organisateur de formation[modifier | modifier le code]

Promu commandant, il est désigné en janvier 1956 pour créer l’école de formation des pilotes d’hélicoptère à Chambéry[7],[1].

Affaire Vincendon et Henry[modifier | modifier le code]

C'est de Chambéry qu'il participe à la tentative de sauvetage des alpinistes Jean Vincendon et François Henry fin décembre 1956 dans le Massif du Mont-Blanc. Cette opération échoue, il y est lui-même victime d’un crash. Il prétendra plus tard avoir déconseillé l'utilisation du Sikorsky H-34 que ses supérieurs lui auraient imposée[8],[9].

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

Devenu lieutenant-colonel, il est nommé en 1961 directeur des hélicoptères et des commandos de l’air à Villacoublay. Il quitte le service actif le 31 octobre 1963 ; il sera nommé colonel par la suite[1].

Mort[modifier | modifier le code]

Alexis Santini meurt le 31 janvier 1997 à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris[1].

Famille[modifier | modifier le code]

Alexis Santini épouse à Issy-les-Moulineaux le Valérie André, qui deviendra plus tard la première femme générale de l’Armée française[10]. Il est l’oncle de l’homme politique André Santini[11].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Alexis Santini est commandeur de la légion d’honneur, l'insigne lui est remis par le général Lionel-Max Chassin le 18 avril 1956[12]. Il est titulaire de 15 citations dont 10 à l'ordre de l'armée[13].

Postérité[modifier | modifier le code]

Insigne du Centre d’Instruction des Équipages d’Hélicoptères 341 «Colonel Alexis Santini »

Le Centre d'instruction des équipages d'hélicoptères 341 à Orange porte le nom de « Colonel Alexis Santini » depuis le 12 juin 2012[14],[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Mort d'un chevalier du ciel », Corse-matin, 14 février 1997, p. 2.
  2. Gay 2023, p. 14-16.
  3. Florent Bonnefoi. Henri Bartier, ce héros oublié de la guerre d'Indochine. La Provence, 17 juin 2018. Lire en ligne
  4. Gay 2023, p. 17-21.
  5. H. Canuel, “French Counterinsurgency in Algeria: Forgotten Lessons from a Misunderstood Conflict”, Small Wars Journal, 2010. Cité par Stephen Rookes in : L’évolution de l’utilisation des hélicoptères en opérations, dans les conflits en Algérie, en Angola et en Rhodésie durant la Guerre froide, 1954-1979. Lire en ligne
  6. Gay 2023, p. 22.
  7. Hervé Aujames. Huit nouveaux pilotes d'hélico lâchés dans les airs. La Provence, 6 février 2014. Lire en ligne
  8. Patricia Jolly, « Il y a 60 ans, les naufragés du mont Blanc », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Gay 2023, p. 24-28.
  10. « Valérie André », sur fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace (consulté le )
  11. André Santini. Le Santini, Le Cherche-Midi, 2011 (ISBN 9782749120454) p. 287.
  12. Gay 2023, p. 23.
  13. Gay 2023, p. 39.
  14. « alexis santini », sur traditions-air.fr (consulté le )
  15. Au centre d’instruction d’équipages d’hélicoptères. Le Dauphiné, 30 aout 2019. Lire en ligne

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Martine Gay, Colonel Alexis Santini & Général Valérie André, Éditions de l’Officine, Saint-Étienne, (ISBN 978-2-35551-365-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean Mercier, Alexis Santini (1914-1997) :"pionnier des EVASAN par hélicoptère", Ajaccio, Société d'histoire Corse Méditerranée "A bandera",
  • Général Michel Fleurence, colonel Bertrand Sansu et al. (préf. général d'armée aérienne Jean-Paul Palomeros), Histoire des unités d'autogires et d'hélicoptères des forces aériennes françaises, Vincennes, Association Hélicoptères Air, , 667 p. (ISBN 978-2-7466-3439-8, OCLC 870299330)
  • Valérie André, Ici ventilateur ! Extraits d'un carnet de vol (souvenirs), Paris, Calmann-Lévy, , 229 p. (BNF 31720454) — Avec planches, cartes et portrait couleur en couverture.
  • Valérie André, Madame le général (souvenirs), Paris, Perrin, , 248 p. (BNF 34938568, lire en ligne) — Préface de Jean Lartéguy. Avec 16 pages de planches.
  • Martine Gay (préf. Ernest Hantz), Femmes dans un ciel de guerre - Tome 2, Valérie André : seule à bord pour sauver des vies, Éditions Jean-Pierre Otelli, , 141 p. (ISBN 978-2-37301-096-1).
  • (en) Charles Morgan Evans, Helicopter Heroine: Valérie André—surgeon, Pioneer Rescue Pilot, and Her Courage Under Fire, stackpole Books, , 585 p. (ISBN 978-0811771924)

Liens externes[modifier | modifier le code]