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Utilisateur:Tarekarkoub/Brouillon

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                                 A la decouvert de la kabylie


La Kabylie (en kabyle: Tamurt n Leqbayel, Tamurt n Iqbayliyen ou Tamurt n Izwawen) est une région historique située dans le nord de l'Algérie, à l'est d'Alger.

Terre de montagnes densément peuplées, elle est entourée de plaines littorales à l'ouest et à l'est, au nord par la Méditerranée et au sud par les Hauts Plateaux. Dénuée d'existence administrative globale, elle tient son nom des Kabyles, population de culture et de traditions berbères, dont elle est le foyer. Son histoire a fait d'elle un pôle de résistance aux conquérants successifs, mais aussi le point d'appui de plusieurs entreprises dynastiques, et l'a placée au premier plan des mouvements pour la reconnaissance de l'identité amazighe (berbère) dans l'Algérie et l'Afrique du Nord contemporaines.

La variété de son écosystème en fait le siège d'une biodiversité protégée par plusieurs parcs nationaux. Son climat, modulé par le relief, peut comporter des hivers rigoureux et des étés arides. Le développement de l'agriculture, principalement arboricole, y étant limité par les conditions naturelles, la Kabylie est aussi, traditionnellement, le centre d'une importante production artisanale typique et une terre d'émigration.

Outre son patrimoine historique, la région possède un patrimoine immatériel important, incluant une littérature orale, un équilibre et un mode de vie paysans qui restent à préserver. Dans l'Algérie indépendante, son économie connait des évolutions marquées par la création de groupes industriels publics ou privés et un intérêt pour son potentiel touristique

La cuisine kabyle emploie comme céréales de base le blé ou l’orge, utilisés notamment pour le couscous qui se définit d'abord comme un plat de semoule roulée (le terme kabyle seksu renvoie à imkeskes : « bien roulé », « arrondi »). Le couscous d’orge (seksou s'timzin), à la viande et avec une sauce de légumes, ou encore l'amakfoul, le « couscous printanier » aux légumes (petits pois, fèves, carottes), sont des spécialités de la région. Le couscous peut aussi se servir avec du lait caillé (ighi).

Les céréales sont aussi utilisées pour faire le pain (aghrum), galette de semoule ou amatlou plus épais. La semoule est employée dans certaines spécialités locales comme le tahboult (omelette en sauce) ou le tiqourbabine (boules de semoule parfumées, épicées aux légumes et à la viande), deux plats préparés pour l'Aïd ou Taachourt.

Piment rouge séché au soleil.

La cuisine kabyle

utilise beaucoup une poudre de piment rouge appelée ifelfel azgwagh, qui sert à relever le goût des plats. Ainsi le couscous se fait avec une sauce d'accompagnement rouge et pimentée, tandis que la chorba s'accompagne de blé vert concassé (frik) et de menthe. Les légumes peuvent être cuits puis écrasés pour donner le ahmiss, une salade de poivron et de tomate à l'huile d'olive, ou bien la chakchouka, avec des oignons notamment. L'olive occupe aussi un grand rôle, pour son huile dont chaque maison kabyle conserve avec soin son propre stock, mais aussi entière dans des plats comme le tajine au poulet.

La cuisine kabyle emploie comme céréales de base le blé ou l’orge, utilisés notamment pour le couscous qui se définit d'abord comme un plat de semoule roulée (le terme kabyle seksu renvoie à imkeskes : « bien roulé », « arrondi »). Le couscous d’orge (seksou s'timzin), à la viande et avec une sauce de légumes, ou encore l'amakfoul, le « couscous printanier » aux légumes (petits pois, fèves, carottes), sont des spécialités de la région. Le couscous peut aussi se servir avec du lait caillé (ighi).

Les céréales sont aussi utilisées pour faire le pain (aghrum), galette de semoule ou amatlou plus épais. La semoule est employée dans certaines spécialités locales comme le tahboult (omelette en sauce) ou le tiqourbabine (boules de semoule parfumées, épicées aux légumes et à la viande), deux plats préparés pour


La musique kabyle traditionnelle est l'achwiq. On retrouve son influence dans le chaâbi algérien, forme populaire de la musique arabo-andalouse, dont quelques-uns des meilleurs interprètes sont originaires de Kabylie. C'est le cas de Hadj M'hamed El Anka et d'Abdelkader Chaou, qui ont interprété dans le registre andalou des textes en kabyle. D'autres chansons, comme Yal Menfi de Akli Yahyaten, sont des reprises en arabe algérien de chants kabyles anciens.

La région possède des troupes de musiciens traditionnels appelés idheballen, qui se produisent à l'occasion des fêtes de mariage ou pour Yennayer. Il y a deux écoles d'idheballen, celle des Igawawen qui correspond à la Grande Kabylie et celle des Aït Abbas en Petite Kabylie. Ils utilisent plusieurs instruments locaux :

·        Abendayer : instrument à mi-chemin entre le tambourin et la caisse claire, il ne comporte qu'une seule face de percussion. Il est composé d'un cadre circulaire en bois sur lequel est tendue une peau de chèvre ;

·        Lghidha : constitué d'un tube cylindrique de 30 à 50 cm de longueur, en bois tendre (abricotier, jujubier ou noyer) percé de sept orifices, cet instrument se joue en souffle ininterrompu, ce qui demande au musicien une grande maîtrise et un effort important ;

·        T'bel : instrument à percussion à baguettes, gros tambour à double membrane ;

·        Thizemmarine : double trompette confectionnée à partir de deux roseaux accouplés et attachés, elle émet un son analogue à celui de la cornemuse. Elle est percée de quatre ou parfois cinq trous disposés en paires. Les tuyaux constituant le corps de l'instrument sont prolongés par deux cornes de bœuf ou de gazelle qui amplifient le son. C'est un instrument utilisé en Grande Kabylie ;

·        Ajouak (flûte) : instrument par excellence de la musique de la solitude, il était généralement utilisé par les bergers ;

·        Ghita n'tilout (cornemuse) : instrument par excellence de la musique de la fête, il était généralement utilisé par les bergers


À l'époque de la régence d'Alger et probablement depuis celle des Hammadides, il existe dans certains villages une tradition écrite entretenue principalement par une élite de lettrés. La bibliothèque du Cheikh El Mouhoub, des Beni Ourtilane, un érudit du xixe siècle, en est l'exemple le plus connu depuis son exhumation par les chercheurs de l’université de Béjaïa, au milieu des années 1990. Avec plus de 1 000 volumes en provenance de lieux et d'époques variés, de l'Andalousie à l’Extrême-Orient et du ixe siècle au xixe siècle, elle couvre des domaines divers : astronomie, sciences, médecine, droit coutumier local, savoir religieux (fiqh) et comporte aussi des manuscrits en tamazight transcrit en caractères arabes,. Une partie de ces ouvrages a été détruite jadurant la période coloniale, l'autre est étudiée à l'université de Béjaïa.


Manuscrit d'un qanun (recueil de droit coutumier).

es Kabyles font partie des Berbères (Imazighen). Leur langue, le kabyle (taqbaylit), parlée par la grande majorité de la population, est une variété du berbère (tamazight).

Signalisation trilingue à la faculté de Tizi-Ouzou (photographie de 2007).

En Grande Kabylie et dans la partie de la Petite Kabylie où le kabyle prévaut, il est la langue maternelle et quotidienne de la presque totalité de la population. Là où populations kabylophones et arabophones sont en contact, un bilinguisme kabyle-arabe algérien est pratiqué de part et d'autre. À Béjaïa et à Tizi Ouzou, où la population urbaine traditionnelle était majoritairement arabophone, l'exode rural qui a suivi l'indépendance a généralisé la diffusion du kabyle. Quant à l'arabe littéral, son emploi est cantonné au système d'enseignement et aux administrations de l'État central. En pratique, c'est plutôt le français qui est employé pour les usages écrits ou savants et, de façon presque exclusive, dans le commerce et la publicité.

Si le territoire de Grande Kabylie compte peu d'habitants de langue maternelle arabe, Basse et Petite Kabylies ont été davantage arabisées. En Basse Kabylie, l'arabisation remonte à la période ottomane. À cette époque, des terrains de la région ont été concédés à quelques familles d'origine turque ou arabe ainsi qu'à la tribu des Iamriwen, constituée d'aventuriers et de proscrits des autres tribus kabyles. En même temps que la garde et l'usage des terres de plaines, ils recevaient de leurs commanditaires un cheval avec la charge de tenir en respect les populations avoisinantes. Leur contrôle s'est étendu jusqu'en Haute Kabylie, sur toute la moyenne vallée du Sebaou ; là, comme dans les basses plaines, le Makhzen s'est montré un puissant facteur d'arabisation. Toutefois, on a assisté depuis à une rekabylisation partielle de ces territoires.

En Petite Kabylie, le kabyle était encore majoritairement parlé au xixe siècle jusqu'au-delà de l'oued El Kebir. Si Jijel et ses environs étaient déjà arabisés, vers l'intérieur il n'y avait pas encore de rupture territoriale entre les parlers kabyle et chaoui. Aujourd'hui le Guergour est à moitié arabophone et le Ferdjioua, en totalité. À l'est, l'expression de Kabyles el hadra a été créée au xviiie siècle pour désigner les montagnards arabophones du Nord-Constantinois ayant acquis la culture urbaine et abandonné la vie de montagne

Les bijoux de Kabylie sont très connus au Maghreb pour leurs couleurs vives et leur raffinement. Constitués d'argent, ils sont ornés de coraux récoltés en Méditerranée et parfois d'émaux,. Les couleurs des émaux sont obtenues par la préparation d'oxydes métalliques : par exemple, l'oxyde de cobalt donne un bleu translucide, l'oxyde de chrome un vert foncé translucide et l'oxyde de cuivre un vert clair opaque.

Typiquement berbère, cet art s'est enrichi des apports des Andalous qui ont fui l'Espagne lors de la Reconquista. La technique de l'émail cloisonné serait ainsi un apport andalou, qui aurait transité par Béjaïa avant de se répandre dans l'arrière-pays pour enrichir les techniques locales. Il y a plusieurs sortes de bijoux qui correspondent à des usages particuliers : broches de front ou de poitrine (tavrucht) et fibules (tabzimt), qui retenaient les robes en divers points, ceintures (tahzamt), colliers (azrar), bracelets (azevg), bagues (tikhutam) et boucles d'oreilles (talukin). Les orfèvres kabyles les plus illustres sont les Aït Yenni de Grande Kabylie. Il existe en Petite Kabylie un type de bijou forgé en argent, semblable à ceux des Aurès.

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Bijoux traditionnels (milieu du xxe siècle).


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