Thérèse Adloff

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Thérèse Adloff
Biographie
Naissance
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Nom de naissance
ChaudronVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Conflit
Lieux de détention
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense (AC 21 P 695805)
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 123929)Voir et modifier les données sur Wikidata

Thérèse Adloff, née Thérèse Maria Chaudron le à Badonviller (Meurthe-et-Moselle) et morte le à Oberhausbergen (Bas-Rhin)[1], est une résistante ayant facilité l'évasion de prisonniers de guerre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Thérèse Adloff est la fille de Joseph Chaudron, qui travaille à la faïencerie de Badonviller, et de Célestine Bade. Ils ont sept enfants[2].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À 10 ans, elle assiste aux combats de Badonviller attaqué par les Bavarois. Son père part à Bordeaux où la faïencerie est évacuée. Elle reste à Badonviller avec sa mère malgré les combats ; puis elles finissent par être évacuées en Franche-Comté[2].

À la fin de la guerre, la famille revient à Badonviller[2].

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

À 16 ans, elle entre à la faïencerie où elle rencontre Alphonse Adloff qu'elle épouse le . Ils auront trois enfants, Lucien 1923-1923, René en 1924 et Louise en 1929[2].

Son mari Alphonse achète un commerce de charbon pendant que Thérèse embouteille de la bière pour la brasserie de Champigneulles. Le couple livre ses produits dans toute la région[2].

En 1938, la famille accueille Charlotte Wertheimer, une jeune fille juive dont les parents ont fui l'Allemagne. La même année, son père est rappelé comme réserviste par l'armée française[2].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le 20 juin 1940, la famille tente de fuir l'avance des troupes allemandes. Après un mitraillage par la Luftwaffe elle renonce et rentre à Badonviller[2].

Dès le 28 juin 1940, Thérèse Adloff entre en Résistance en faisant évader deux prisonniers de guerre français. Dès l'été 1940, la filière d'évasion est au point. Son mari dispose d'une autorisation permanente pour circuler avec son camion pour livrer le charbon et les boissons. Il récupère les évadés et les conduit vers les passeurs. Leur logement et le hangar à charbon servent d'hébergement pour les évadés des camps[2]. Thérèse leur fournit des faux papiers et des vêtements, puis les fait partir par la « route des évasions » de Donon et de Grande-Fontaine. Elle sauve ainsi plusieurs centaines de personnes[3].

Le , Thérèse Adloff est arrêtée par la Gestapo. Elle est classée Nacht und Nebel , sa famille n'aura plus de nouvelles pendant trois ans. Elle est violemment interrogée dans les prisons de Nancy, Belfort, Besançon, la Santé et Fresnes à Paris. Elle subit des simulacres d'exécution. Mais elle maintient sa ligne de défense « Elle a trouvé devant sa porte des pauvres hères affamés à qui elle a donné à manger, elle ne sait rien de plus. »[2].

En janvier 1943, elle est internée au camp de Flußbach près de Trèves. Le , elle est transférée au camp de Lauban en Basse-Silésie. Le , elle est envoyée à Breslau pour y être jugée par le Sondergericht qui la condamne à mort le . Elle est internée à la prison de Jauer[2].

Le , devant l'avancée des troupes soviétiques, les femmes de la prison sont transférées au camp de concentration de Ravensbrück. Le , elle est acheminée dans un « train de la mort » au camp de concentration de Mauthausen[2].

Le , elle est évacuée par un convoi de la Croix-Rouge dans le cadre d'un accord entre le comte Folke Bernadotte et Heinrich Himmler. Elle reçoit les premiers soins à Lausanne et, le , elle est rapatriée en France.

À son arrivée dans sa famille, le , elle ne pèse plus que trente kilos[3].

Après guerre[modifier | modifier le code]

Elle est élue au conseil municipal de Badonviller le . Elle y siégera sans interruption jusqu’en 1971[4].

Thérèse Adloff témoigne dans les écoles et collèges de son vécu en déportation[2].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Reconnaissances[modifier | modifier le code]

  • Un square porte son nom à Badonviller depuis 2016[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Meurthe-et-Moselle, Commune de Badonviller, acte de naissance no 35, année 1904.
  2. a b c d e f g h i j k et l Marie-José. Masconi, Et les femmes se sont levées : portraits de résistantes alsaciennes et lorraines, copyright 2021 (ISBN 978-2-7165-0897-1 et 2-7165-0897-6, OCLC 1247468187, lire en ligne).
  3. a b c d et e Paul Zing, « De Gaulle en Lorraine », G. Louis, , p. 52-53.
  4. « Thérèse ADLOFF | Mairie de Badonviller », sur www.ville-badonviller.fr (consulté le ).
  5. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  6. « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  7. Inauguration du square Thérèse Adloff.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Thérèse Adloff  : Résistante de la première heure, elle aide 2000 prisonniers de guerre à s'évader », dans Marie-José Masconi (préf. Frédérique Neau-Dufour), Et les femmes se sont levées, Strasbourg, La Nuée bleue, , 282 p. (ISBN 978-2-7165-0897-1), p. 129-145 Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Louise Renaud-Adloff, Thérèse Adloff: héroïne de la Résistance et de la déportation, Jérôme Do Bentzinger, , 113 p. (ISBN 9782849607213)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]