Tahar Ben Jelloun

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Tahar ben Jelloun
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Tahar Ben Jelloun
aux Bibliothèques idéales à Strasbourg en septembre 2013.
Naissance (79 ans) ou 1947 (76-77 ans)
Fès (Drapeau du Maroc Maroc)
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Tahar Ben Jelloun (en arabe : طاهر بن جلون) est un écrivain, poète et peintre marocain né le ou en 1947[1],[2] à Fès (Maroc). Il est titulaire du prix Goncourt pour son roman La Nuit Sacrée.

Biographie

Après avoir fréquenté une école primaire bilingue arabo-francophone[1], il étudie au lycée français de Tanger jusqu'à l'âge de dix-huit ans, puis fait des études de philosophie à l'université Mohammed V de Rabat, où il écrit ses premiers poèmes — recueillis dans Hommes sous linceul de silence (1971). Il enseigne ensuite la philosophie au Maroc. Mais, en 1971, à la suite de l'arabisation de l'enseignement de la philosophie, il doit partir pour la France, n'étant pas formé pour la pédagogie en arabe. Il s'installe à Paris pour poursuivre ses études de psychologie.

À partir de 1972, il écrit de nombreux articles pour le quotidien Le Monde. En 1975, il obtient un doctorat de psychiatrie sociale[réf. nécessaire]. Son écriture profitera d'ailleurs de son expérience de psychothérapeute (La Réclusion solitaire, 1976). En 1985, il publie le roman L'Enfant de sable qui le rend célèbre.

Il obtient le prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée, une suite à L'Enfant de sable. En , il annonce sa candidature à l'Académie française[3], mais la retire le mois suivant[4]. En 2008, il est élu membre de l'Académie Goncourt, en remplacement de François Nourissier démissionnaire.

Il participe en octobre 2013 à un colloque international au Sénat de Paris[5] sur l'islam des Lumières avec Malek Chebel, Reza, Olivier Weber, Abdelkader Djemaï, Gilles Kepel et Barmak Akram.

Il écrit plusieurs ouvrages pédagogiques (tel que Le Racisme expliqué à ma fille, 1998, ou l'Islam expliqué aux enfants 2002), et il est régulièrement sollicité pour des interventions dans des écoles et universités marocaines, françaises et européennes.

En novembre 2015, il quitte les éditions Bompiani qui publia ses œuvres en italien pour fonder à Milan La nave di Teseo, une nouvelle maison d'édition, avec Umberto Eco.

Œuvres

Diffusion internationale de l'œuvre

Tahar Ben Jelloun est l'écrivain francophone le plus traduit[7] au monde.

L'Enfant de sable (Seuil 1985) et La Nuit sacrée, Prix Goncourt 1987, ont été traduits en quarante-trois langues dont (en plus de l'arabe, de l'anglais et des langues européennes) l'indonésien, le vietnamien, le hindî, l'hébreu, le japonais, le coréen, le chinois, etc.

Le Racisme expliqué à ma fille (un succès de librairie vendu à plus de 400 000 exemplaires[8],[9]), est traduit en trente-trois langues, dont trois des onze langues principales d'Afrique du Sud (l'afrikaans, le swati et l'ixixhosa), le bosniaque et l'espéranto.

La plupart de ses livres ont été traduits en arabe, certains par l'auteur lui-même.

Récompenses et distinctions

Prix

  • 1976 : prix de l'amitié franco-arabe pour son recueil de poèmes Les amandiers sont morts de leurs blessures
  • 2005 : prix Ulysse pour l'ensemble de son œuvre.
  • juin 2004 : prix IMPAC, reçu à Dublin Ce prix, décerné par un jury international après une sélection faite par 162 bibliothèques et librairies anglo-saxonnes, couronne le roman Cette aveuglante absence de lumière, écrit à la demande d'un ancien prisonnier du bagne de Tazmamart au Maroc, et après un entretien avec celui-ci.
  • 1987 : prix Goncourt pour La Nuit sacrée
  •  : prix international de poésie Argana, décerné par la Maison de poésie du Maroc[10].
  •  : prix de la paix Erich-Maria-Remarque pour son essai L'Étincelle — Révolte dans les pays arabes[11].

Distinctions

Hommages

L'astéroïde (29449) Taharbenjelloun a été nommé en son honneur.

Prise de position sur la société française

Dans Le Monde du lundi 6 septembre 2010, Tahar Ben Jelloun écrit une « Lettre au président de la République », l'invitant à plus de discernement dans ses propos (Nicolas Sarkozy s'était exprimé à Grenoble sur la possibilité de déchoir de la nationalité française une personne qui aurait commis un grave délit). Il prétend lui rappeler sa position de chef de l'État et l'usage qu'il se devrait d'en faire vis-à-vis des valeurs de la République et de sa constitution.

Notes et références

  1. a et b Tahar Ben Jelloun sur France Inter le 17 février 2016, dans l'émission La Bande originale : « J'ai un problème avec ma date de naissance : je ne suis pas né en 44, comme c'est écrit partout, je suis né en 47 ». L'auteur explique qu'afin de pouvoir être inscrit à l'école bilingue maternelle franco-marocaine de Fès, son père l'a volontairement vieilli et que l'erreur sur son année de naissance provient de là.
  2. Valérie Trierweiler, « Tahar Ben Jelloun : sacré romancier ! », sur Paris-Match, (consulté le ) : « Mais comment débuter une autobiographie quand on ne connaît pas sa date de naissance ? C'est en effet le cas du romancier qui ignore s'il est né en 1944 ou en 1947. Son père avait trafiqué l'état civil afin de faire entrer son fils à l'école coranique plus tôt. ».
  3. http://www.academie-francaise.fr/actualites/candidatures-au-fauteuil-16-et-au-fauteuil-5-0.
  4. http://www.academie-francaise.fr/actualites/retrait-de-candidature-au-fauteuil-de-m-leopold-sedar-senghor-f16.
  5. Voir sur barizakhiari.wordpress.com.
  6. SCHYNS, Désirée, « Harraga dans la littérature francophone : Boualem Sansal, Tahar Ben Jelloun, Mathias Enard et Marie Ndiaye », in: Romanische Studien 3 (2016), online.
  7. Voir sur France 3.
  8. C'est formidable d'être populaire • L'Express.
  9. Véronique Fourcade, « Ecrivain pédagogue », Sud-Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. www.map.ma : Le prix international de poésieArgan 2010 attribué à Tahar Ben Jelloun.
  11. AFP, « Tahar Ben Jelloun, lauréat du prix de la paix Erich-Maria-Remarque », sur www.livreshebdo.fr, (consulté le ).
  12. [tt_news=100&cHash=886db8486b0d02537e20cf42088d0cf0 Discours de N. Sarkozy sur le site personnel de T. Ben Jelloun].

Voir aussi

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Bibliographie

  • Christian Bouillon, « Ben Jelloun Tahar », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud (dir.), Dictionnaire des écrivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, H. Champion, Paris, 2010, p. 58-61 (ISBN 978-2-7453-2126-8)
  • Huda El Kadiki, Tahar Ben Jelloun au carrefour de l'Orient et de l'Occident, Université François-Rabelais, Tours, 2014
  • Salim Jay, Dictionnaire des écrivains marocains, Paris Méditerranée - Eddif, 2005

Liens externes