Ligne de Saint-Benoît à La Rochelle-Ville

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Ligne de
Saint-Benoît à La Rochelle-Ville
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
La ligne de Saint-Benoît à La Rochelle-Ville, à hauteur de la gare de Saint-Maixent.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Saint-Benoît, Niort, La Rochelle
Historique
Mise en service 1856 – 1857
Électrification 1993
Concessionnaires PO (1852 – 1883)
État (Non concédée) (1883 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 538 000
Longueur 140,728 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Pente maximale
Nombre de voies Double voie
Voie unique de Lusignan à St-Maixent
Signalisation BAPR de Saint-Benoît à Niort

BAL de Niort à La Rochelle

Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TGV, TER, fret
Schéma de la ligne

La ligne de Saint-Benoît à La Rochelle-Ville est une ligne ferroviaire française à écartement standard et à double voie électrifiée. Elle est intégralement située dans la Région Nouvelle-Aquitaine. Elle s'embranche en gare de Saint-Benoît (Vienne) sur la ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean, et permet ainsi de relier la ville de Poitiers, préfecture du département de la Vienne, à celle de La Rochelle, préfecture du département de la Charente-Maritime, via Niort, préfecture du département des Deux-Sèvres.

Elle constitue la ligne 538 000 du réseau ferré national.

Une de ses particularités est d'être à voie unique sur 28 kilomètres, entre les gares de Lusignan et Saint-Maixent. En effet, avant la création de la SNCF, le trafic de cette section était très modéré, les convois reliant Paris à La Rochelle empruntaient l'itinéraire par Chartres, Saumur et Thouars entièrement sous le contrôle de l'État.

Histoire[modifier | modifier le code]

La concession de cette ligne et son embranchement vers Rochefort entrait dans le cadre de la fusion des Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, du Centre, d'Orléans à Bordeaux et de Tours à Nantes entérinée par un décret du 27 mars 1852[1]. Il a fallu attendre 1856 pour atteindre Niort et l'année suivante pour atteindre La Rochelle et Rochefort. Au vu des impératifs militaires de l'époque, la jonction avec Rochefort est réalisée par l’intérieur des terres au niveau d'Aigrefeuille. L'embranchement Aigrefeuille-Rochefort sera cependant fermé à tout trafic (voyageurs et fret) le 8 octobre 1933, puis totalement déferré pour faire place après la Seconde Guerre mondiale à la route départementale 5 reliant Aigrefeuille à Rochefort.

UM de TGV Atlantique sur le viaduc de la Vonne à Lusignan, entre Poitiers et Saint-Maixent.

La ligne est reprise par l'État à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie le 28 juin 1883. Cette convention est approuvée par une loi le 20 novembre suivant[2]. L'exploitation est alors reprise par l'administration des chemins de fer de l'État.

Pour permettre la mise en service du TGV sur Paris - La Rochelle, la ligne est profondément modernisée : électrification en 25 kV 50 Hz[3] et mise en place du BAPR et d'une commande centralisée de voie unique à Niort en remplacement du block manuel. Ainsi, les trois gares encore ouvertes au trafic voyageurs et situées sur la section à voie unique (Rouillé, Pamproux et La Mothe-Saint-Héray) sont équipées d’une voie d’évitement télécommandée depuis Niort. Les gares de Lusignan et de Saint-Maixent qui se trouvent aux extrémités de la voie unique sont également télécommandées depuis Niort. Ces travaux s'achèvent en 1993.

De Saint-Benoît à La Rochelle-Ville, la ligne a comporté jusqu’à vingt-huit gares. En 2011, seulement onze gares restent desservies par des trains de voyageurs (certaines fermées ont toujours un trafic fret). Dix-sept gares ont ainsi été fermées, la dernière en date étant la gare d’Épannes (prélude au cadencement en 2012), qui a été desservie pour la dernière fois le 1er juillet 2011[4].

Cependant, au début de l'année 2013, la région Poitou-Charentes a promis la réouverture de deux points d'arrêts : La gare d'Aigrefeuille - Le Thou et celle de La Jarrie[5]. Les mises en service, tout d'abord fixées pour fin 2015[5], sont finalement effectives le [6],[7],[8],[9]. L'aménagement est réalisé durant l'interruption des circulations entre Niort et La Rochelle pour rénovation de la voie en mai et , interruption qui permettra le relèvement de la vitesse praticable jusqu'à 200 km/h[10].

Entre janvier et , des travaux de renouvellement voie ballast sur 23 km sont entrepris entre Lusignan et Saint-Maixent-l'École. Ces travaux, d'un montant de 13 millions d'euros, sont financés par SNCF Réseau[11].

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Vitesses limites[modifier | modifier le code]

Vitesses limites de la ligne en 2012 pour les TGV, AGC, Z 21500, Z2 ou X 72500, en sens impair (certaines catégories de trains, comme les trains de marchandises, possèdent des limites plus faibles)[12] :

De (PK) À (PK) Limite (km/h)
Poitiers (voyageurs) Saint-Benoît (Vienne) bifurcation 150
Saint-Benoît (Vienne) PK 8,1 140
PK 8,1 PK 38,8 160
PK 38,8 PK 48,9 140
PK 48,9 La Crèche 120
La Crèche PK 70,5 160
PK 70,5 Niort 150
Niort Epannes 130
Epannes PK 135,9 140
PK 135,9 La Rochelle-Ville 110

Cantonnement[modifier | modifier le code]

Depuis le , l'espacement et la sécurité des circulations est assurée grâce au block automatique lumineux (BAL) entre Niort et La Rochelle[13]. Il remplace le block automatique à permissivité restreinte (BAPR) qui aurait dû être maintenu malgré le projet d'élévation de la vitesse mais qui n'aurait pas permis de développer une éventuelle desserte périurbaine[14]. De plus, ce BAPR aurait dû être adapté à la vitesse supérieure à 160 km/h ce qui aurait créé une réglementation spécifique difficilement compatible avec un accès facilité aux futurs exploitants privés[14].

Trafic[modifier | modifier le code]

Voyageurs[modifier | modifier le code]

L’électrification en 1993 a permis l’inauguration d'une liaison par TGV entre Paris et La Rochelle. Les TER ont été en partie convertis à la traction électrique (BB 22200 tractant des voitures Corail, Corail plus, Corail TER, USI, etc. offrant un panachage des rames assez original), des autorails diesel continuant de circuler sous caténaire. L’arrivée de cinq unités Z 21500 (matériel électrique) en 2004 a permis d’homogénéiser en partie le matériel. Ces engins ont ensuite été cédés à la Région des Pays de la Loire en échange de quatre unités B 82500 (AGC bimode bicourant) commandés neufs par cette dernière[15]. Depuis, tous les TER de l’axe Poitiers – La Rochelle sont assurés par des BGC Bibi.

TGV[modifier | modifier le code]

En 2007, cinq aller-retour quotidiens relient Paris à La Rochelle, mettant Paris à h 51 de La Rochelle. Leur nombre est porté à sept à partir de 2011[4], pour atteindre[Quand ?] quatorze relations dont dix TGV directs.

TER[modifier | modifier le code]

En semaine en 2011, huit aller-retour sont proposés en TER entre Poitiers et La Rochelle[4], plus un TER Niort – La Rochelle tôt le matin et un aller-retour omnibus entre Niort et Poitiers. Ces trains sont normalement assurés avec du matériel B 82500 et B 84500 en traction électrique (des B 81500 ont très exceptionnellement été employés lors de manques de disponibilité des B 82500 et des B 84500) ; pour autant, il n’est pas rare de les voir circuler en traction diesel.

Fret[modifier | modifier le code]

Dépendant entièrement de l'activité du port de La Pallice, grâce à une voie unique reliant le port à la gare de La Rochelle-ville à travers la ville, pour ses importations d'hydrocarbures et de grumes de bois et ses exportations de céréales, le trafic fret de la ligne Poitiers - La Rochelle est très modéré, avec une dizaine de trains quotidiens à l'expédition, et autant à la réception, dont notamment :

Projets[modifier | modifier le code]

Relèvement de la vitesse limite[modifier | modifier le code]

Les contrats de plan puis de projets État-région 2000-2006 puis 2007-2013 prévoient un relèvement de la vitesse maximale autorisée à 220 km/h sur la section entre Niort et La Rochelle[16].

Ce relèvement, permettant un gain de temps moyen de 6 minutes, nécessite de nombreux travaux et aménagements :

  • renouvellement de la voie et du ballast RVB, effectués pour la plupart en 2003 et 2004,
  • ripages et rectification de tracés sur les courbes 49, 52, 53 et 56,
  • la mise au gabarit des ouvrages d’art,
  • le remplacement des passages à niveaux de Chambon (no 62), et Le Thou (no 69) par des passages souterrains,
  • la suppression du passage à niveau de La Jarrie (no 71) par la construction d'un pont-rail,
  • la création d’ouvrage de traversées de voies dans certaines gares du tracé,
  • l'adaptation de la signalisation à la circulation des trains à une vitesse supérieure à 160 km/h.

Cette opération, d'un coût total de 27 791 600 euros est financée à hauteur de 50 % par Réseau ferré de France, 30 % par l'État, 13 % par la Communauté d'agglomération de La Rochelle et le reste par les autres collectivités locales concernées (Conseil régional de Poitou-Charentes, Conseil général de la Charente-Maritime, Conseil général des Deux-Sèvres). Ces travaux nécessitent l'interruption totale des circulations du au [10]. La mise en service est prévue initialement au second trimestre 2014[16], mais à un an de l'échéance, c'est désormais 2017 qui est évoquée[14].

Ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique[modifier | modifier le code]

La LGV Sud Europe Atlantique traverse la ligne au niveau de la commune de Fontaine-le-Comte. Le raccordement Nord entre ces deux lignes permet à certains TGV Paris - La Rochelle de diminuer leur temps de parcours à 2h33, en évitant Poitiers, tandis que le raccordement Sud sert aux TGV à rallier, depuis cette dernière ville, Angoulême et Bordeaux par la LGV sans conflit avec les précédents.

Réouverture de points d'arrêts[modifier | modifier le code]

Au début de l'année 2013, la région Poitou-Charentes a promis la réouverture de trois points d'arrêts : La gare d'Aigrefeuille - Le Thou, celle de La Jarrie et celle d'Aytré[5]. Si les deux premières ont bien rouvert en 2016, aucune date n'est fixée pour la troisième[9].

La halte d'Aigrefeuille - Le Thou, avec le bâtiment muré, rouverte en 2016.

En , la Présidente de la région Poitou-Charentes a participé à une réunion de travail avec le Ministre des Transports pour accélérer le contenu du prochain contrat de plan État / Région sur les infrastructures de transports. Le contenu de ce prochain contrat de plan comprendrait la mise à double-voie de la section Lusignan - Saint-Maixent[17].

La ligne dans la littérature[modifier | modifier le code]

La ligne est décrite dans un récit d'Henri Vincenot de la série des Voyages du professeur Lorgnon paru dans La Vie du Rail du 5 mars 1961 sous le titre « De Mélusine aux quatre sergents » réédité en ̇1983 aux éditions Denoël et en 2003 aux éditions Omnibus[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « N° 3971 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 27 mars 1852, entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans : 27 mars 1852 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, x, vol. 9, no 520,‎ , p. 1071 - 1086 (lire en ligne).
  2. « N° 14217 - Loi qui approuve la convention passée, le 28 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 352 - 359 (lire en ligne).
  3. Installations gérées depuis 2018 par le Central Sous-Stations de Rennes
  4. a b et c Fiche horaire Poitiers - La Rochelle été 2011 lire en ligne (consulté le 5 août 2011)
  5. a b et c « Soutien associatif et scolaire », article de Sud Ouest du 4 février 2013 (consulté le 8 février 2013).
  6. « La Rochelle – Niort : deux nouvelles haltes ferroviaires en Aunis », sur SudOuest.fr (consulté le )
  7. « La gare du Thou va renaître », article de Sud Ouest du 23 janvier 2015 (consulté le 16 janvier 2016).
  8. « petit point sur les travaux sur votre ligne », article du blog officiel de la ligne du 8 avril 2015 (consulté le 16 janvier 2016).
  9. a et b [PDF] Commission permanente du 12 juillet 2013 du Conseil Régional de Poitou-Charentes, page 16.
  10. a et b « La Rochelle : pour aller en train à Paris en mai... il faudra prendre le car », article de Sud Ouest du 5 avril 2016 (consulté le 9 avril 2016).
  11. « Renouvellement de la voie ferrée entre les communes de Lusignan (86) et de Saint-Maixent-L’Ecole (79) », SNCF Réseau,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Renseignements techniques SNCF/RFF - RT 4124 Poitiers - La Rochelle, version du 5 mars 2012
  13. « Pas de TGV Niort-La Rochelle pendant 24 heures ce week-end », article de La Nouvelle République du 11 avril 2015 (consulté le 28 juin 2015).
  14. a b et c [PDF] « Délibération relative aux mesures et affectations diverses de la commission « transports propres et innovants – intermodalité – équipements – infrastructures » » du 18 octobre 2013, pages 3, 4 et 12 (consultée le 28 juin 2015).
  15. [PDF] Commission permanente du 2 avril 2007 du Conseil Régional de Poitou-Charentes, page 17.
  16. a et b Convention d'application du 28 mars 2011 pour les travaux de relèvement de vitesse à 220KM/H de la section Niort-La Rochelle, consultée le 9 septembre 2012.
  17. [PDF] « Délibération relative aux grandes priorités de la région pour la contractualisation avec l'État et l'Europe entre 2014 et 2020. », pages 28 et 66.
  18. Henri Vincenot, Les livres du rail, Paris, Omnibus, (ISBN 2-258-06027-3), Les voyages du professeur Lorgnon, p. 995-1007

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]