Vireux-Molhain

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Vireux-Molhain
Vireux-Molhain
Le village et l'église Saint-Martin vue de la gare.
Blason de Vireux-Molhain
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Ardennes
Arrondissement Charleville-Mézières
Intercommunalité Communauté de communes Ardenne rives de Meuse
Maire
Mandat
Jean-Pol Devresse
2020-2026
Code postal 08320
Code commune 08486
Démographie
Gentilé Viroquois, Viroquoises [1]
Population
municipale
1 459 hab. (2021 en diminution de 5,75 % par rapport à 2015)
Densité 176 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 05′ 03″ nord, 4° 43′ 30″ est
Superficie 8,29 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Vireux-Wallerand
(banlieue)
Aire d'attraction Givet
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Givet
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Vireux-Molhain
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Vireux-Molhain
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Vireux-Molhain

Vireux-Molhain est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est. Vireux-Molhain suscite un intérêt touristique particulier lié à la présence de sites d'une grande valeur culturelle ou historique, mais également à la vallée de la Meuse, à la forêt d'Ardenne et au passé industriel de la région.

Le 1er janvier 2025, Vireux-Molhain doit fusionner avec la commune voisine de Montigny-sur-Meuse pour former la commune nouvelle de Vireux-Molhain.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes de Vireux-Molhain
Viroinval
(Drapeau de la Belgique Belgique)
Hierges
Viroinval
(Drapeau de la Belgique Belgique)
Vireux-Molhain Vireux-Wallerand
Montigny-sur-Meuse
Pont sur la Meuse.
Mont Vireux.

C'est un village de la pointe des Ardennes (parfois nommée doigt, botte ou pointe de Givet), frontalier avec la Belgique. Posé sur la rive gauche de la Meuse au confluent du Viroin, dominé par le mont Vireux, Vireux-Molhain fait face à Vireux-Wallerand (rive droite de la Meuse). Les deux communes sont liées par un pont, mais également par le nom de leurs habitants, les Viroquois, et le nom du territoire, le Viroquois ou pays de Vireux.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 906 mm, avec 13,5 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rocroi », sur la commune de Rocroi à 23 km à vol d'oiseau[4], est de 9,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 210,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,7 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Vireux-Molhain est une commune rurale[Note 2],[9]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[10],[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Vireux-Wallerand, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[12] et 3 353 habitants en 2021, dont elle est une commune de la banlieue[13],[14].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Givet, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (60,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,1 %), prairies (17,3 %), zones urbanisées (13,1 %), cultures permanentes (4,3 %), zones agricoles hétérogènes (3,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,3 %), eaux continentales[Note 4] (0,6 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Gaule romaine[modifier | modifier le code]

Des fourneaux, des crassiers (résidus de minerai fer fondu sur place), des vestiges témoignant d'une activité pérenne (cave, habitat), attestent de la présence d'un centre de métallurgie du fer au Ier siècle, sur les bords de la Meuse, peu avant la confluence avec le Viroin[18].

C'est probablement pour protéger cette activité économique et veiller sur le trafic fluvial que débute la fortification du mont Vireux au cours du IIIe siècle. Les premières incursions des peuples germaniques menacent l'Empire romain, incitant l'empereur Postume, et les Empereurs des Gaules qui lui succèdent, à renforcer les frontières[18].

Le site devient un castrum, les fouilles effectuées montrant une qualité remarquable de la construction[19]. Il abrite une garnison, et connaît une intense activité jusqu'au milieu du IVe siècle. Il perd ensuite de son importance militaire mais continue à être occupé jusqu'au milieu du Ve siècle. On y trouve les traces de l'incorporation de guerriers francs comme officiers dans l'armée romaine. Cela préfigure l'intégration des cultures qui favorisera l'avènement de la dynastie des Mérovingiens[18].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Le mont Vireux est à nouveau fortifié au Moyen Âge. Le four à pain, un des seuls vestiges du château fort des XIIIe – XIVe siècle[20], met en évidence le caractère féodal de la structure. Pendant cette période, trois hameaux se constituent : Molhain et Vireux-Saint-Martin occupent respectivement les rives du Viroin et de la Meuse, au pied des fortifications, alors que Vireux-le-Wallerand prend place sur la rive opposée de la Meuse.

L’église collégiale Notre-Dame-et-Saint-Ermel de Molhain existe depuis l’époque carolingienne : la crypte, partie la plus ancienne (VIIIe siècle), est de style préroman.

Elle fut longtemps un lieu de pèlerinage où l'on vénérait les reliques de saint Ermel, évêque missionnaire du pagus aduinnensis (civitas leodiensis, devenue plus tard la principauté de Liège), qu'elle abrita jusqu'en 1563.

Selon la légende, la collégiale aurait été fondée en 752 par dame Ada, veuve du comte Wibert de Poitiers, dotée de fonds par son cousin Pépin le Bref qui vient alors d'être sacré roi des Francs[21].

Les traces d'un incendie attestent de la destruction du château au début du XIVe siècle. C'est la fin de l'occupation militaire du mont Vireux, mais les hameaux prospèrent sous l'autorité de la principauté de Liège.

Le château a probablement été détruit par le prince-évêque de Liège alors souverain en ces terres (Thiébaut de Bar en 1307 ?)[réf. nécessaire].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1876 après 1877 Alexis Lavocat[22]    
1968 1989 Albert Galliot SFIO-PS Médecin, conseiller général du canton de Givet (1958-1964 et 1976-1982)
Suppléant du député André Lebon
1989 2001 Désiré Dekens PS  
mars 2001 mars 2008 André Majewski PCF Professeur d'histoire-géographie
mars 2008 En cours
(au 27 mai 2020)
Jean-Pol Devresse[23]
Réélu pour le mandat 2020-2026 [24]
DVG puis DVD Agriculteur, conseiller départemental depuis 2021
Les données manquantes sont à compléter.

Vireux-Molhain a adhéré à la charte du Parc naturel régional des Ardennes, à sa création en [25].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[27].

En 2021, la commune comptait 1 459 habitants[Note 5], en diminution de 5,75 % par rapport à 2015 (Ardennes : −3,2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
468469469536570604645658657
1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
9721 1261 2091 3301 5101 4101 3801 4221 497
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
2 1281 8712 0602 0341 8411 5141 8772 0171 939
1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018 2021
2 0391 9361 9231 8351 7101 6741 5891 4731 459
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Réserve naturelle de Vireux-Molhain[30]
Site géologique fossilifère communément appelé réserve du Mur des Douaniers.
Fortifications du mont Vireux
Vestiges d'un camp romain et de fortifications médiévales.
Église collégiale Saint-Ermel
Classée monument historique[31] ainsi que de nombreuses pièces. On y trouve notamment une crypte du VIIIe siècle, une Mise au tombeau et une collection de statues en bois polychromes des XVe et XVIe siècles, un ensemble de dalles mortuaires (à partir du XIIIe siècle). La structure actuelle et la décoration intérieure sont du XVIIIe siècle.
Bornes frontières
Une série de 19 bornes frontières en pierre qui délimitaient la Principauté de Liège et témoignent de l'histoire de la frontière franco-belge.
Église Saint-Martin
Le bâtiment du XVIIIe siècle abrite un tableau classé[32] du XVIIe siècle représentant une Vierge à l'Enfant Jésus remettant le rosaire à saint Dominique.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Antoine Joseph Bertrand (1767-1835), général des armées de la République et de l'Empire, né à Vireux-Molhain et décédé à Bertrange (Moselle).
  • Pierre Lareppe (1897 - 1972), ouvrier puis homme politique et député des Ardennes, né à Vireux-Molhain et décédé à Nouzonville.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes de Vireux-Molhain

Les armes de Vireux-Molhain se blasonnent ainsi :

Parti : au 1er d’argent aux trois fasces de gueules, au 2e d’azur à la vierge d’argent couronnée d’or, portant sur son bras senestre l’enfant aussi d’argent couronné aussi d’or et brandissant de sa dextre un sceptre du même[33].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. https://www.habitants.fr/ardennes-08
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Vireux-Molhain et Rocroi », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Rocroi », sur la commune de Rocroi - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Rocroi », sur la commune de Rocroi - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  9. « Zonage rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Unité urbaine 2020 de Vireux-Wallerand », sur insee.fr (consulté le ).
  13. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  15. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  16. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  17. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  18. a b et c Alain Patrolin, Traces, strates : archéologie en Champagne-Ardenne, Chassigny/Châlons-sur-Marne, Éditions Castor et Pollux, , 179 p. (ISBN 2-912756-33-2), p. 136
  19. « La fortification du Mont-Vireux, (IIe – XIVe siècle). »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Mosa. Archéologie en Terre d'Ardenne.
  20. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 196.
  21. Sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos - Le guide du Patrimoine: Champagne-Ardenne - pp.226 - Hachette - Paris - 1995 - (ISBN 978-2-01-020987-1).
  22. Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p239.
  23. Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin 2008 (fichier au format PDF)
  24. https://reader.cafeyn.co/fr/1926593/21600291
  25. Création du PNR des Ardennes
  26. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  27. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  28. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  30. Direction régionale de l'environnement Champagne-Ardenne
  31. Base Mérimée
  32. Base Palissy
  33. « Banque du Blason »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]