Georges Gratiant

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Georges Gratiant
Fonctions
Président du conseil général de la Martinique

(1 an)
Prédécesseur Joseph Lagrosillière
Successeur Paul Symphor
Maire du Lamentin

(29 ans et 8 mois)
Prédécesseur Fernand Guillon
Successeur Pierre Samot
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Esprit (Martinique)
Date de décès (à 85 ans)
Lieu de décès Le Lamentin (Martinique)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique PCM
Conjoint Jenny Gratiant
Profession Avocat

Georges Gratiant, né le à Saint-Esprit (Martinique), et mort au Lamentin le , est un avocat et homme politique martiniquais. Il fut maire du Lamentin de 1959 à 1989, et président du conseil général de 1946 à 1947.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et premières années militantes[modifier | modifier le code]

Georges Gratiant naît le dans la commune de Saint-Esprit en Martinique. Il est membre d’une famille aisée. Après des études secondaires au lycée Schœlcher où il obtient son baccalauréat, Georges Gratiant entreprend en France des études de droit comme beaucoup de jeunes à son époque. Titulaire d’une licence de droit, il s’inscrit au barreau de Fort-de-France comme avocat. Sensible au sort de son peuple qui croupit dans la misère à l’époque, il sera séduit par les idées marxistes et deviendra naturellement un militant communiste.

Dans les années 1930, il fonde avec René Ménil, Victor Lamon et Thélus Léro le groupe "Front commun" et en 1936 ils opèrent une fusion avec le groupe "Jean Jaurès" pour former en 1938 la "Région Communiste de la Martinique".

1941-1943 : Georges Gratiant participe en compagnie de René Ménil, d'Aristide Maugée, d'Aimé et de Suzanne Césaire à la rédaction de la revue Tropiques qui lutta contre l'aliénation culturelle et contre le régime de Vichy.

Après-guerre[modifier | modifier le code]

1945 : à la Libération, Georges Gratiant comme tous les communistes de l'époque soutient l'assimilation et prendra une part active pour faire aboutir cette revendication.

1946 : Georges Gratiant est élu premier Président du Conseil Général du nouveau Département de la Martinique jusqu'en 1947.

1948 : lors de "l'affaire des 16 de Basse-Pointe", Georges Gratiant est l'un des avocats des seize ouvriers agricoles inculpés pour l'assassinat d'un administrateur béké sur l'habitation Leyritz à Basse-Pointe. Au procès à Bordeaux en 1951, il contribue grandement par sa remarquable plaidoirie à l'acquittement des ouvriers agricoles.

Les 21 et  : Georges Gratiant, René Ménil, Léopold Bissol et Victor Lamon fondent le P.C.M (Parti communiste martiniquais). Le P.C.M aura comme mot d'ordre l'autonomie pour la Martinique. Le , le P.C.M adopta un nouveau projet de statut pour la Martinique en proposant un territoire autonome fédéré à la République Française. Les pouvoirs du territoire seraient exercés par une Assemblée législative et par un Conseil de Gouvernement.

1961 : lors de la grève des ouvriers agricoles du Lamentin, les gendarmes tirent sur la foule et provoquent la mort de trois ouvriers. Aux obsèques, Georges Gratiant prononce le célèbre "Discours sur les trois tombes" : Qui veut du pain aura du plomb, au nom de la loi, au nom de la force, au nom de la France, au nom de la force de la loi qui vient de France. Ce discours provoque la colère du ministre des armées Pierre Messmer qui poursuit Georges Gratiant devant les tribunaux mais celui-ci obtint finalement gain de cause.

Georges Gratiant passa toute sa vie à se battre contre les injustices et il s'y employa notamment à travers son métier d'avocat le plus souvent à ses risques et périls. Il participa également dans les luttes anticolonialistes et prit fait et cause pour la dignité martiniquaise notamment dans l'affaire O.J.A.M. et lors de la terrible grève de 1974.

Retrait de la vie politique et décès[modifier | modifier le code]

1989 : Georges Gratiant après avoir été maire du Lamentin pendant trente ans et après avoir fait de cette commune la deuxième ville de la Martinique annonce qu'il ne se représente pas aux municipales et soutient la candidature de son premier adjoint Pierre Samot.

1992 : après s'être retiré progressivement de la politique, Georges Gratiant meurt le à l’âge de 85 ans.

Hommages[modifier | modifier le code]

En son hommage, le stade de Place d'Armes au Lamentin, deuxième plus grand stade de Martinique, fut baptisé stade Georges-Gratiant en 1993, l'année suivant sa mort.

De même, une avenue du Lamentin porte son nom, ainsi qu'une rue de Fort-de-France.

Détail des fonctions et des mandats[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • Georges Gratiant, un avocat dans le siècle. Georges Mauvois - K Editions 3 - .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]