Eugène Ier Schneider


Eugène Schneider | |
![]() Portrait par Paul Delaroche. | |
Fonctions | |
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Président du Corps législatif | |
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Prédécesseur | Alexandre Colonna Walewski |
Successeur | Jules Grévy |
Ministre français du Commerce et de l'Agriculture | |
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Président | Louis-Napoléon Bonaparte |
Gouvernement | Petit ministère |
Prédécesseur | Louis Bernard Bonjean |
Successeur | Louis Buffet |
Président du Conseil général de Saône-et-Loire | |
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Député de Saône-et-Loire | |
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Prédécesseur | Adolphe Schneider |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bidestroff |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Profession | Industriel |
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Joseph Eugène Schneider[1], souvent dénommé Eugène Ier, est né le à Bidestroff (Meurthe aujourd'hui Moselle) et mort le à Paris. Il fut un industriel, co-fondateur avec son frère Adolphe de la dynastie des maîtres de forges du Creusot et s'impliqua durant de nombreuses années dans la vie politique locale, régionale et nationale.
Sommaire
Biographie[modifier | modifier le code]
Fils d'Antoine Schneider (1759-1828), notaire royal, conseiller général et également directeur unique de la Moselle, et d'Anne-Catherine Durand[2], frère cadet d'Adolphe Schneider et cousin germain du général et ministre Virgile Schneider. À la suite d'Adolphe, Eugène Schneider fut embauché à la banque Seillière[3], spécialisée dans le secteur du négoce. Il se distingua rapidement par son sens développé des affaires et se vit confier la direction d'une filature de laine à Reims durant trois ans. La banque Seillière, pressentant l'avènement de la métallurgie et de la sidérurgie, racheta les forges de Bazeilles[3] au baron André Poupart de Neuflize (1752-1814) et nomma Eugène directeur du site en 1830. Conscient des limites de ses compétences techniques et scientifiques Eugène suivit à Paris des cours au Conservatoire national des arts et métiers[4] et fut diplômé par acclamation. Suite à la faillite de la société Manby et Wilson, à partir de 1833 la banque Seillière s'intéressa aux forges du Creusot et nomma, fin 1836, les deux frères Schneider à la tête de la nouvelle société qui pris le patronyme "Schneider frères et Cie".
En 1837 il épousa Clémence Lemoine des Mares, fille du député et manufacturier Gilles Lemoine des Mares et nièce du banquier André Poupart de Neuflize, baron d'Empire de la haute société protestante. Ils eurent une fille, Félicité, qui fut mariée à son cousin germain le ministre Alfred Deseilligny, et un fils, Henri.
Après le décès accidentel de son frère Adolphe[5] en août 1845, Eugène assuma seul la direction de la société qui devint "Schneider et Cie". Maître de forges, il acquit rapidement une grande réputation dans l'Industrie, devint, en 1851[6], membre du Conseil général des manufactures, puis en 1864, fonda avec Charles de Wendel, le Comité des Forges, premier organisme d'étude et de défense d'un secteur industriel dont il fut le premier président. Sans doute, par allusion à son caractère égocentrique et colérique et à son visage haut en couleurs, les ouvriers l'appelaient "le grand rouge"[7].
Il siégea parmi les régents de la Banque de France dès 1854[8] et fut le premier président de la banque Société générale en 1864.
À la place de son frère décédé il fut élu membre du Conseil général du canton de Couches et Montcenis, puis, le , député du 5e collège de Saône-et-Loire (Autun)[9]. Il fut réélu député le 1er août 1846[10], soutint la politique conservatrice de Guizot, se présenta sans succès à l'Assemblée constituante en 1848 et à l'Assemblée législative en 1849. Il devint ministre de l'Agriculture et du Commerce[6] en 1851.
Il fut maire du Creusot de 1866 à 1870. Constamment réélu député de sa circonscription durant le Second Empire, il fut cependant mis en ballottage par le candidat libéral (orléaniste) Joseph Michon aux élections de 1869. Il fut, nommé par Napoléon III, président du Corps législatif de 1867 à 1870 et fait grand-croix de la Légion d'honneur.
Le 3 septembre 1870 Eugène Schneider annonça au Palais Bourbon la défaite de Sedan et la capture de Napoléon III. En vain il présenta à l'Impératrice régente Eugénie un gouvernement provisoire avec à sa tête le général Trochu et lui-même. Le lendemain, il fut chassé du pouvoir aux cris de "A mort l'assassin du Creusot, l'exploiteur des ouvriers" et dut s'exiler en Angleterre à Brighton puis à Londres, laissant la direction du Creusot à son fils Henri. L'ordre national rétabli, il revint au Creusot le 28 juillet 1871, se présenta au Conseil général et fut réélu à une courte majorité. Bien que physiquement et moralement fatigué, sur demande du président Adolphe Thiers, il fut chargé de la fabrication de nouveaux canons en acier pour concurrencer ceux de l'allemand Krupp.
Paralysé depuis une attaque d'apoplexie en février 1874[11], Eugène s'éteignit à son domicile parisien le 27 novembre 1875. Il est inhumé dans le caveau familial des Schneider dans l'église Saint-Charles au Creusot.
Ses successeurs à la direction de Schneider et Cie furent :
- Henri Schneider ( - ) ;
- Eugène II Schneider ( - ) ;
- Charles Schneider ( - ).
Hommages[modifier | modifier le code]
- Au Creusot, une statue en bronze sur un socle de pierre (de Henri Chapu et Paul Sédille) le représente debout en redingote, sa cape sur le bras et tenant une canne. Deux personnages en bronze se trouve à ses pieds, une femme expliquant à son fils, jeune forgeron, ce qu'il doit au "patron". Le jeune garçon est torse nu, porte des sabots et tient une tenaille à la main. Cette statue a été inaugurée en octobre 1879 en présence de Ferdinand de Lesseps, sur la place qui porte désormais son nom.
- Son nom figure sur la tour Eiffel, face Grenelle.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- « Eugène Ier Schneider », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Jean-Louis Beaucarnot, Les Schneider, une dynastie, Hachette Littérature, 1987
- Elvire de Brissac, Ô dix-neuvième !, Grasset, prix Femina essai, 2001
- Elvire de Brissac, Il était une fois les Schneider, 1871-1942, Grasset, 2007
- Dominique Schneidre, Les Schneider, Le Creusot, Fayard, 1995
- Dominique Schneidre, Fortune de mère, Fayard, 2001
- Les Schneider, Le Creusot, une famille, une entreprise, une ville, 1836-1960, catalogue de l'exposition.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Appelé parfois Eugène I Schneider pour le distinguer de son descendant.
- Joseph Antoine Roy, Histoire de la famille Schneider et du Creusot, M. Rivière, 1965, p. 19.
- Joseph Antoine Roy, op. cit., p. 20.
- Joseph Antoine Roy, op. cit., p. 24.
- Site de l'Assemblée nationale
- Agnès D'Angio, Schneider & Cie et les travaux publics, 1895-1949, Librairie Droz, 1995, p. 42.
- Dominique Schneider, Les Schneider, Le Creusot : une famille, une entreprise, une ville (1836 -1960), Fayard, 1995, p. 302.
- Agnès D'Angio, op. cit., p. 44.
- 277 voix sur 373 votants et 477 inscrits contre 80 à M. Guyton, avocat, et 11 au général Changarnier
- 236 voix sur 444 votants et 515 inscrits contre 151 au général Changarnier et 56 à M. Guyton
- Dominique Schneider, op. cit., p. 262
- Ministre de la Deuxième République
- Ministre français de l'Agriculture
- Ministre français du Commerce
- Industriel français du XIXe siècle
- Député de Saône-et-Loire
- Président du conseil général de Saône-et-Loire
- Député de la Monarchie de Juillet
- Député du Second Empire
- Président de l'Assemblée nationale française
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Famille Schneider
- Naissance en mars 1805
- Naissance dans la Meurthe
- Décès en novembre 1875
- Décès à 70 ans
- Décès à Paris
- Savant dont le nom est inscrit sur la tour Eiffel
- Banquier français
- Régent de la Banque de France
- Millionnaire au XIXe siècle
- Maître de forges
- Médaille d'or de Bessemer
- Personnalité liée à une organisation patronale
- Maire du Creusot