Meurthe (département)

Statut | Département français |
---|---|
Chef-lieu | Nancy |
Création | |
1871 | Dissolution |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le département de la Meurthe était un département français qui exista entre 1790 et 1871, et dont le chef-lieu était Nancy.
Sa disparition est liée à la défaite française de 1871, qui eut pour conséquence la première annexion de l'Alsace-Lorraine.
Sommaire
- 1 Origine
- 2 Langue
- 3 Divisions
- 4 La disparition du département
- 5 Liste des préfets
- 5.1 Préfets napoléoniens (1800-1814 et 1815)
- 5.2 Préfets de la Première Restauration (1814-1815)
- 5.3 Préfets des Cent-Jours
- 5.4 Préfets de la Seconde Restauration (1815-1830)
- 5.5 Préfets de la monarchie de Juillet
- 5.6 Préfets et commissaires du gouvernement de la Deuxième République (1848-1851)
- 5.7 Préfets du Second Empire (1852-1870)
- 5.8 Sources
- 6 Notes et références
- 7 Voir aussi
Origine[modifier | modifier le code]
Créé par décret du 27 janvier 1790 d'une partie de la province de Lorraine, il comprenait alors neuf districts : Blâmont, Dieuze, Lunéville, Nancy, Pont-à-Mousson, Sarrebourg, Toul, Vézelise et Vic, qui prendra ensuite le nom de district de Château-Salins.
Du 19 juin au 23 novembre 1793, le canton de Drulingen dépend du district de Sarrebourg et le canton de Wolfskirchen dépend du district de Dieuze. Ces deux cantons sont ensuite rattachés au Bas-Rhin[1].
Entre 1790 et 1795, l'administration du département siègeait alternativement à Nancy et à Lunéville.
Le département fut divisé en cinq arrondissements en 1800, avec Nancy comme préfecture. Ses sous-préfectures étaient Château-Salins, Lunéville, Sarrebourg et Toul.
Dans un souci de régulariser la ligne séparative avec le Bas-Rhin, le conseil général de la Meurthe prit le 25 juin 1818 une délibération demandant le rattachement au canton de Fénétrange de cinq communes du Bas-Rhin : Baerendorf, Hirschland, Rauwiller, Kirrberg, Gœrlingen. Mais ce souhait n'eut aucune suite favorable car le ministre de la justice y transmit un avis négatif.
Langue[modifier | modifier le code]
En 1806, le département de la Meurthe avait 41 795 locuteurs germanophones[2].
Louis Antoine Michel indique en 1822 qu'il y a deux caractères bien distincts dans le langage des habitants de la Meurthe, que la langue de la population de l'Est n'a rien de commun avec celle du reste du département. Soit : un français « cadencé et un peu chantant » pour une part, et un dialecte allemand pour l'autre. Il indique aussi que dans les principales villes, on parle avec assez de pureté, sans accent marqué[3].
Dans son Dictionnaire de 1836, l'abbé E. Grosse décrit le langage usité dans ce département comme suit[4] : « Ce langage est varié, car on y trouve le français, le patois dit de Lorraine et le patois des Vosges, enfin l'allemand classique et le patois allemand ». « la langue française est assez purement parlée dans les villes, mais on reproche aux habitants l'accent cadencé de leur prononciation ». « Quant au peuple des campagnes, son langage est rude et son accent guttural, surtout dans les communes qui avoisinent la Lorraine allemande et les Vosges. On rencontre certaines localités où le français est peu compris ».
Divisions[modifier | modifier le code]
Ce département avait 714 communes et 428 387 habitants en 1866.
Il était divisé en 29 cantons, répartis comme suit entre les arrondissements :
- Arrondissement de Château-Salins (5 cantons) :
- Albestroff
- Château-Salins
- Delme
- Dieuze
- Vic-sur-Seille
- Arrondissement de Lunéville (8 cantons, puis 6) :
- Baccarat
- Bayon
- Blâmont
- Gerbéviller
- Haroué (jusqu'en 1821)
- Lunéville-Nord
- Lunéville-Sud-Est (appelé Lunéville-Sud à partir de 1825)
- Vézelise (jusqu'en 1821)
- Arrondissement de Nancy (6 cantons, puis 8) :
- Haroué (à partir de 1821)
- Nancy-Est
- Nancy-Nord
- Nancy-Ouest
- Nomeny
- Pont-à-Mousson
- Saint-Nicolas
- Vézelise (à partir de 1821)
- Arrondissement de Sarrebourg (5 cantons) :
- Fénétrange
- Lorquin
- Phalsbourg
- Réchicourt-le-Château
- Sarrebourg
- Arrondissement de Toul (5 cantons) :
- Colombey
- Domèvre-en-Haye
- Thiaucourt
- Toul-Nord
- Toul-Sud
La disparition du département[modifier | modifier le code]

En 1871, le traité de Francfort, par lequel l'Empire Allemand annexait la plus grande partie de l'Alsace et un quart de la Lorraine, amputa le nord-est du département, dont les arrondissements de Château-Salins et de Sarrebourg. La partie restante constitua, avec l'arrondissement de Briey, partie non annexée du département de la Moselle, le nouveau département de Meurthe-et-Moselle, rendant ainsi hommage au département perdu par la France.
Après que l'Alsace et la Lorraine furent à nouveau entièrement françaises par le traité de Versailles en 1919, les anciennes limites de départements ne furent jamais reconstituées. La commune de Raon-lès-Leau revendique toujours sa forêt de 1 000 hectares exigée par Bismarck pour s'assurer le contrôle du sommet stratégique du Donon en échange du maintien de la gare d'Avricourt en territoire français et conservée depuis par la commune alsacienne de Grandfontaine, laquelle dépendait du département des Vosges jusqu'en 1871.
Liste des préfets[modifier | modifier le code]
Préfets napoléoniens (1800-1814 et 1815)[modifier | modifier le code]
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
---|---|---|---|---|
Jean-Joseph Marquis[5] | Député des États généraux de 1789 (Bailliage de Bar-Le-Duc), Membre de l'Assemblée constituante, de la Convention nationale, du Conseil des Cinq-Cents |
Cesse ses fonctions de préfet pour raison de cécité. Devient en 1811 député du département de la Meuse au Corps législatif (Premier Empire) | ||
Honoré Jean Riouffe | Préfet de Côte-d'Or (Préfet de la Vienne, non-ascceptant pour raison de santé) |
Mort en fonction | ||
début 1814 | Jean-Baptiste Maximilien Villot de Fréville | Membre du Tribunat Préfet de Jemmapes Intendant de la province de Valence Préfet du Vaucluse |
Maître des requêtes (première Restauration) Conseiller d'État (seconde Restauration) Pair de France (Monarchie de Juillet) |
Préfets de la Première Restauration (1814-1815)[modifier | modifier le code]
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
---|---|---|---|---|
Louis-Joseph Mique | Inspecteur général des bâtiments de Nancy (1783) Maire de Nancy (1814) |
Préfets des Cent-Jours[modifier | modifier le code]
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
---|---|---|---|---|
Louis Bouvier-Dumolart | Auditeur au Conseil d'État Sous-préfet de Sarrebruck Préfet du Finistère Préfet de Tarn-et-Garonne Préfet de la Sarthe (Cent-Jours, non-installé) |
Représentant à la Chambre des Cent-Jours |
Préfets de la Seconde Restauration (1815-1830)[modifier | modifier le code]
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
---|---|---|---|---|
Constantin Louis Léon, marquis de Bouthillier-Chavigny | Préfet du Var, arrêté et incarcéré au fort Lamalgue à Toulon pendant les Cent-Jours | Nommé Préfet du Bas-Rhin | ||
Le contre-amiral Guy Pierre de Kersaint | Préfet maritime d'Anvers | Passe à la retraite | ||
Nicolas-Maximilien-Sidoine Séguier de Saint-Brisson | Préfet de la Somme | Nommé préfet de Côte-d'Or | ||
Le vicomte Jean-Paul Alban de Villeneuve-Bargemon | Préfet de la Charente | Nommé préfet de la Loire-Inférieure | ||
Le marquis Marie-Joseph de Foresta-Collongue | Préfet du Finistère (Préfet de la Vendée, nomination rapporté) |
Nommé préfet de la Vendée | ||
non-installé | Le comte André de Biaudos de Castéja | Député de la Haute-Vienne Maître des requêtes au conseil d'État |
Meurt le avant d'entrer en fonction | |
Le comte Alexandre Louis d’Allonville | Préfet du Puy-de-Dôme | Pension |
Préfets de la monarchie de Juillet[modifier | modifier le code]
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
---|---|---|---|---|
Stanislas-Michel-François Vallet de Merville | A été Membre de la chambre des représentants de la Meurthe, en retraite | Repasse à la retraite | ||
Lucien Émile Arnault | Préfet de Saône-et-Loire | Révoqué à la Révolution française de 1848. Pension |
Préfets et commissaires du gouvernement de la Deuxième République (1848-1851)[modifier | modifier le code]
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
---|---|---|---|---|
Victor Léoutre | (commissaire du Gouvernement) | |||
mars-avril 1848 | Le Vicomte Charles de Ludre | (commissaire du Gouvernement) Élu représentant de la Meurthe à l'Assemblée constituante le | ||
Eugène Nicolas Lorentz | (commissaire du Gouvernement nommé par le commissaire Léoutre, devient préfet le ) | |||
Jean Adrien Brun | Préfet de Lot-et-Garonne | Nommé préfet d'Indre-et-Loire | ||
Alphonse Joseph Constant Bourelle de Sivry | Préfet d'Indre-et-Loire | Devient sénateur |
Préfets du Second Empire (1852-1870)[modifier | modifier le code]
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
---|---|---|---|---|
Albert Lengle | Préfet de la Meuse | Passe à la retraite | ||
Paul Marie Henri Gaston, baron de Verbigier de Saint-Paul | Directeur général du personnel et du cabinet au ministère de l'intérieur | Nommé directeur du cabinet et directeur du personnel au ministère de l'intérieur | ||
Georges Nicolas Gabriel Chamblain | Secrétaire général du ministère de l'intérieur et conseiller d'État | Nommé conseiller d'État | ||
Cyrille Marie Louis Podevin | Préfet d'Indre-et-Loire | Pension | ||
sans suite | Eugène Joseph Vautrin | non-acceptant | ||
Nicolas Pierre Auguste Jeanson | (préfet de la Défense Nationale, nommé par Gambetta, ne peut pas rejoindre son poste, et n'est pas installé. Arrive en mars 1871 à Nancy, remplacé le 14 avril 1871) Sera nommé en 1876 Préfet des Côtes-du-Nord |
|||
Johannes Maria von Renard, le comte Renard | (préfet allemand) |
Sources[modifier | modifier le code]
- Étienne Léon Lamothe-Langon, Biographie des préfets : depuis l'organisation des préfectures (3 mars 1800) jusqu'à ce jour, Les Marchands de Nouveautés, (ISBN 9780543921741, lire en ligne) ;
- Préfets ayant exercé un mandat parlementaire :
- Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891), XIXe siècle [détail de l’édition] (Wikisource) ;
- Officiers généraux devenus préfets :
- Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] ;(Wikisource) ;
- Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, L'auteur, (lire en ligne) ;
- Récipiendaires de l'Ordre de la Légion d'honneur :
- A Lievyns, Jean Maurice Verdot et Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : Biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Bureau de l'administration, , 2e éd. (lire en ligne).
- Les préfets de la Meurthe (1800-1870) sur www.meurthe-et-moselle.pref.gouv.fr
- Notices d'autorité : Bibliothèque nationale de France (données)
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Jean-Louis Masson, Histoire administrative de la Lorraine : des provinces aux départements et à la région.
- Sébastien Bottin, Mélanges sur les langues, dialectes et patois, Paris, 1831.
- Louis Antoine Michel, Statistique administrative et historique du Département de la Meurthe, Nancy, 1822.
- E. Grosse (abbé.) - Dictionnaire statistique du Département de la Meurthe, 1836
- Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique : ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, Baudouin frères, (lire en ligne)
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Imprimerie impériale, Paris, 1862
- Henri Lepage, Le département de La Meurthe : statistique, historique et administrative, Peiffer, Nancy, 1843 (2 volumes)
- Henri Lepage, Les communes de la Meurthe : journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département, Nancy, 1853
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Meurthe-et-Moselle
- Liste des préfets de Meurthe-et-Moselle (depuis 1871).