Donezan

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Donezan
Image illustrative de l’article Donezan
L'étang de Laurenti en 2019 avec la Porteille du Laurenti et le pic de Baxouillade.

Subdivision administrative Occitanie
Subdivision administrative Ariège
Villes principales Quérigut
Coordonnées 42° 42′ nord, 2° 06′ est
Relief Moyenne montagne
Communes 7
Population totale 493 hab. (2017)
Régions naturelles
voisines
Pays de Sault
Capcir
Sabarthès
Régions et espaces connexes Massif du Madrès
Géolocalisation sur la carte : Ariège
(Voir situation sur carte : Ariège)
Donezan
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Donezan
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(Voir situation sur carte : France)
Donezan

Le Donezan (Donasan en occitan et Donasà en catalan), ou Donnezan, est une région naturelle de l'Ariège, qui faisait jadis partie du comté de Razès puis du comté de Foix. Le Donezan est physiquement et économiquement très imbriqué dans le département de l'Aude.

Géographie[modifier | modifier le code]

Traversé par la route départementale 16 et le GR7, le Donezan se situe à l'extrémité sud-orientale de l'Ariège, autour de Quérigut, entre le Sabarthès (vallée de l'Ariège), le plateau de Sault (Aude) et le Capcir (Pyrénées-Orientales). Ce terroir très peu peuplé des Pyrénées, seulement 500 habitants en 2015, est une composante de la haute vallée de l'Aude plutôt que du pays de Foix Haute-Ariège auquel il est administrativement rattaché mais dont il est séparé par le redoutable port de Pailhères (2 001 m), ouvert uniquement à la bonne saison.

C'est une région au climat montagnard rude, excentrée et isolée, mais riche historiquement.

Des torrents actifs, la Bruyante, la rivière de Quérigut et le ruisseau d'Artigues et plusieurs cascades (cascade de l'Aguzen notamment), exercent une reprise d'érosion sur cette vieille surface. Ce relief en forme de cuvette est le seul du département dont les eaux vont vers la Méditerranée. La Bruyante conflue avec le fleuve Aude sur la commune de Rouze.

Ses pentes ici culminent à 2 546 mètres au Roc Blanc, recouvertes par les vastes forêts de la région de Quérigut.

Roc Blanc, en hiver

Enfin, la présence de nombreux lacs ou étangs (étangs de Laurenti, de Quérigut, etc.), marque le point de contact entre le calcaire dévonien et le granit.

Une partie du pays du Donezan vu du petit sommet du Montferrant (commune du Puch) à 1 225 m. Le village d'Artigues est visible, ainsi que le massif du pic de Tarbésou.

Géologie[modifier | modifier le code]

La géologie, l'hydrographie et l'histoire concourent pour individualiser ce paysage typique. À l'exception d'une zone de marbre au nord et d'une bande de calcaire dévonien qui traverse le plateau, toute la structure géologique du Donezan est granitique.

L'isolement de cette lentille de granit provient de la fracture du vieux massif hercynien des Pyrénées. Son modèle paisible ne correspond plus avec l'altitude relativement élevée de ce plateau (Quérigut est à 1 200 mètres).

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Donezan, cité pour la première fois en tant que villa Donasacum en 845, dépend au IXe siècle du comté de Razès et plus particulièrement du pays de Sault. Formant un territoire cohérent dès avant 1208 avec une seule paroisse dont la plus ancienne église aurait été bâtie en 842 sur la rive droite de l'Aude[1]. Au carrefour du Razès et de la Cerdagne, la situation stratégique de la petite région fait qu'elle conserve un statut particulier. En 972, la région passe sous la suzeraineté du comté de Cerdagne. En 1035, le comte lègue le château de Quérigut à son fils Raimond. En 1118, le Donezan passe, avec le reste du comté de Cerdagne, au comte de Barcelone Raimond-Bérenger III. En 1208, le roi d'Aragon inféode le Donezan au comte de Foix, en échange de sa neutralité dans les problèmes posés par la succession du comté d'Urgell.

Ce fut une petite souveraineté qui jouait habilement de son éloignement entre royaume d'Aragon, comté de Foix puis royaume de France depuis le XIVe siècle jusqu'à Henri IV, qui le réunit à la couronne[1].

Mentionné pour la première fois au début du XIe siècle, le château d'Usson était une place forte réputée imprenable. Ce fut le château des anciens seigneurs de So et d’Alion. Après avoir connu les turpitudes du catharisme, puis devenu inutile avec l'éloignement de la frontière espagnole, il fut démantelé en 1638 sur ordre de Richelieu.

Un maquis de Résistance est formé dans les environs de Quérigut par Jean Robert et Faïta[2], il est rejoint en juin 1944 par Marcel Taillandier, chef de l’Armée secrète toulousaine. La haute vallée est aussi un terrain de repli du maquis de Picaussel après son attaque en août[3]. Enfin, de nombreux passages y seront réalisés vers l’Espagne.

Autrefois, les villages de Carcanières et d'Usson-les-Bains (ce dernier sur la commune de Rouze) ont exploité des sources chaudes sulfurées-sodiques d'origine granitique. Le même gisement aquifère était utilisé par les établissements thermaux des communes voisines de Carcanières et d'Escouloubre dans l'Aude. Un rapport du BRGM sur le potentiel thermal de l'Ariège publié en 1984[4] déclarait que ces sources, non polluées, pouvaient être dignes d'intérêt pour une relance thermale.

Le rattachement du Donezan au diocèse de Carcassonne et Narbonne plutôt qu'à celui de Pamiers est une autre traduction de ses affinités historiques avec l'Aude plus qu'avec l'Ariège.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Le château d'Usson en 2018.

Économie[modifier | modifier le code]

Le barrage de Noubals en septembre 2014.

Communes du Donezan[modifier | modifier le code]

Liste des communes
Nom Code
Insee
Intercommunalité Superficie
(km2)
Population
(dernière pop. légale)
Densité
(hab./km2)
Artigues 09020 CC de la Haute-Ariège 12,43 33 (2021) 2,7
Carcanières 09078 CC de la Haute-Ariège 6,5 72 (2021) 11
Le Pla 09230 CC de la Haute-Ariège 12,97 62 (2021) 4,8
Le Puch 09237 CC de la Haute-Ariège 2,89 29 (2021) 10
Mijanès 09193 CC de la Haute-Ariège 39,95 59 (2021) 1,5
Quérigut 09239 CC de la Haute-Ariège 36,4 138 (2021) 3,8
Rouze 09252 CC de la Haute-Ariège 9,51 88 (2021) 9,3

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Datant du XVIIIe siècle, les anciennes écuries rénovées du château d'Usson reçoivent la Maison du patrimoine du Donezan[6]. Elle présente notamment l'habitat traditionnel et des objets trouvés lors de fouilles au château.

Randonnée[modifier | modifier le code]

Le sentier de grande randonnée 7 (sentier européen E4) monte le Donezan dans l'étape de Mirepoix à Andorre-la-Vielle depuis Rouze vers l'étang du Lanous, dans les Pyrénées-Orientales en passant par la haute-vallée d'Orlu.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Frédéric Ogé, « Le pouvoir et les montagnards : trois siècles de conflits forestiers dans le Donnezan. », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 92, N°146.,‎ , p. 68-69 (lire en ligne)
  2. « Maquis FTP Jean Robert & Faïta », sur maquisftp-jeanrobert-faita.org (consulté le ).
  3. C.V., « Carcassonne. Les histoires du Maquis de Picaussel », La Dépêche,‎ (lire en ligne).
  4. Marie Nartet, Jean-Pierre, Jean-Claude Soulé, Ariège : Stations thermales et principales sources thermo-minérales, Toulouse, BRGM, Service géologique régional Midi-Pyrénées, (lire en ligne)
  5. « Bienvenue en Donezan », La Dépêche du midi,‎ (lire en ligne)
  6. « Donezan, le pays couleur nature », sur www.donezan.com (consulté le )