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DQ Herculis

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DQ Herculis
Description de cette image, également commentée ci-après
Image en couleur composite RGB de la coquille entourant la nova DQ Her, capturée à l'aide de trois images utilisant des filtres différents : bleu = 4 800 Å, vert = à 6 563 Å et rouge = [NII] à 6 583 Å. D'après Santamaria et al. (2020)[1].
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 18h 07m 30,2511s[2]
Déclinaison +45° 51′ 32,565″[2]
Constellation Hercule
Magnitude apparente 15,16

Localisation dans la constellation : Hercule

(Voir situation dans la constellation : Hercule)
Caractéristiques
Type spectral DBe+M2V
Variabilité DQ Herculis
Astrométrie
Vitesse radiale −4 km/s
Mouvement propre μα = −0,948 mas/a[2]
μδ = 12,423 mas/a[2]
Parallaxe 1,997 5 ± 0,023 7 mas[2]
Distance 500,625 8 ± 5,939 8 pc (∼1 630 al)[2]
Magnitude absolue 12,99
Caractéristiques physiques
Masse 0,7 / 0,4 M
Rayon 0,012 / 0,44 R
Luminosité 0,006 4 / 0,03 L
Température 14 500 / 3 500 K
Orbite
Demi-grand axe (a) 0,003 ua
Période (P) 0,000 2 a
Inclinaison (i) 81,7°

Désignations

NOVA Her 1934, CDS 959, PLX 4164, 1SWASP 180730.28+455131.9, AN 452.1934, GCRV 10587, 2RXP J180730.0+455136, DQ Her, CSI+45-18061, 2MASS J18073024+4551325, SBC7 665, AAVSO 1804+45[3]

DQ Herculis (en abrégé DQ Her) est un système binaire composé d'une naine blanche et d'une naine rouge[4]. Il est situé à une distance d'environ 501 pc (∼1 630 al) du Soleil[2], dans la constellation boréale d'Hercule. Il n'est pas observable à l'œil nu depuis la Terre, sa magnitude apparente étant de 15,16 dans le spectre visible[5].

DQ Herculis est le prototype d'une classe de variables cataclysmiques dites polaires intermédiaires ou variables cataclysmiques de type DQ Her[6].

Nova Herculis 1934

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La courbe de lumière de DQ Herculis, issue des données de l'AAVSO. Le plongeon prononcé à peu près 4 mois après le maximum de luminosité est du à de la poussière se formant en raison de l'extension et du refroidissement de la coquille éjectée[7].

DQ Herculis est associée à l'événement Nova Herculis 1934, une nova survenue en 1934.

Observée pour la première fois le , il atteignit une magnitude apparente minimale (correspondant à une luminosité maximale) de 1,5 le [8].

En 1934 également, Jean Dufay et Marie Bloch de l'observatoire de Lyon observent pour la première fois dans le spectre de cette nova les bandes d'absorption du cyanogène[9],[10].

Deux images de la coquille entourant DQ Herculis prises à 21 ans d'écart, montrant l'expansion du rémanent. Toutes deux ont été capturées à l'aide de filtres [1].

La coquille (en) de matériaux éjectés par l'événement de nova est visible sous la forme d'une nébuleuse en émission, qui possède une apparence similaire à une nébuleuse planétaire. Cette nébuleuse grossièrement elliptique a une taille angulaire de 32,0 × 24,2 secondes d'arc en 2018, et s'étend selon un rythme d'environ 0,16 seconde d'arc par an[1].

Système binaire

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La binarité de DQ Herculis a été découverte en 1954 par Merle F. Walker[11].

Compagnon substellaire hypothétique

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Afin d'expliquer les variations de la période orbitale de DQ Herculis, Z. B. Dai et S. B. Qian ont émis l'hypothèse de l'existence d'un objet substellaire en orbite circumbinaire. D'une masse d'environ vingt fois celle de Jupiter, il pourrait s'agir d'une naine brune[12]. L'existence de cet objet n'a pas été confirmée.

Culture populaire

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D'après Brad Ricca[13], Nova Herculis 1934 aurait inspiré Jerry Siegel et Joe Shuster, les créateurs de Superman, un super-héros de bande dessinée américaine.

Notes et références

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  1. a b et c (en) E. Santamaría et al., « Angular Expansion of Nova Shells », The Astrophysical Journal, vol. 892, no 1,‎ , p. 60 (DOI 10.3847/1538-4357/ab76c5, Bibcode 2020ApJ...892...60S, arXiv 2002.06749)
  2. a b c d e f et g (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 2 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 616,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/201833051, Bibcode 2018A&A...616A...1G, arXiv 1804.09365). Notice Gaia DR2 pour cette source sur VizieR.
  3. (en) V* DQ Her -- Nova sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  4. (en) P. Young et D. P. Schneider, « A quest for the red companion in six cataclysmic binaries », The Astrophysical Journal, vol. 247,‎ , p. 960-968 (DOI 10.1086/159105, Bibcode 1981ApJ...247..960Y, lire en ligne [[GIF]], consulté le )
  5. (en) Herculis dq_her(ab)_c sur L'Encyclopédie des planètes extrasolaires de l'Observatoire de Paris.
  6. (en) « Object classification in Simbad » [html], sur Simbad, (consulté le )
    Voir : « CV DQ Her type (intermediate polar) ».
  7. (en) A.E. Rosenbush, « On the possibility of systematizing classical novae by light curve type. I. Type criteria », Astrophysics, vol. 42, no 1,‎ , p. 43–53 (DOI 10.1007/BF02700913, Bibcode 1999Ap.....42...43R)
  8. (en) W. H. Wright, « Comments on Nova Herculis 1934 », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 47, no 275,‎ , p. 47-49 (DOI 10.1086/124535, Bibcode 1935PASP...47...47W, lire en ligne [[GIF]], consulté le )
  9. « Dictionnaire des Astronomes Français 1850-1950 », sur Observatoire de Haute-Provence (consulté le )
  10. Yves Gomas, Jean Dufay (1896-1977), professeur, astrophysicien et directeur d'observatoires, Lyon, Université de Lyon (thèse de doctorat en Histoire des sciences), 2017, 627 p..
  11. (en) Merle F. Walker, « Nova DQ Herculis (1934): an Eclipsing Binary with Very Short Period », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 66, no 392,‎ , p. 230 (DOI 10.1086/126703, Bibcode 1954PASP...66..230W, lire en ligne [[GIF]], consulté le )
  12. (en) Z. B. Dai et S. B. Qian, « Plausible explanations for the variations of orbital period in the old nova DQ Herculis », Astronomy and Astrophysics, vol. 503, no 3,‎ , p. 883-888 (DOI 10.1051/0004-6361/200810909, Bibcode 2009A&A...503..883D, résumé)
    L'article a été reçu par la revue Astronomy and Astrophysics le 4 septembre 2008, accepté par son comité de lecture le 28 avril 2009, et prépublié le 23 juin 2009.
  13. (en) Laura Poppick et Staff Writer, « Superman's origins possibly born from star explosion », sur Space.com, (consulté le )

Liens externes

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