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Corylus avellana

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Corylus avellana, communément appelé le Noisetier ou le Coudrier, est une espèce d'arbustes de 5 à 8 mètres de hauteur et appartenant au genre Corylus et à la famille des Bétulacées[1].

Les quinze espèces du genre Corylus qui donnent toutes des fruits à coque contenant une amande comestible, sont aussi nommées en français « noisetier ». Deux espèces de Corylus sont indigènes en Europe, Corylus avellana et Corylus colurna, le « Noisetier de Byzance », présent dans les Balkans, la Roumanie et la Turquie. Pour distinguer Corylus avellana des autres, on l’appelle généralement « Noisetier commun » ou « Noisetier européen »[2].

Le Noisetier commun est un arbuste spontané dans l’ensemble de l’Europe jusqu’à l’Oural et l’Anatolie du Nord. C’est une plante des bois, des haies et des jardins qui donne un fruit comestible apprécié, la noisette. Il a un bois souple.

Il a été la source de nombreux cultivars en Europe et en Turquie qui furent sélectionnés à partir des populations locales de noisetiers sauvages. Une variété à gros fruits est parfois appelée « Avelinier ».

La Turquie est depuis longtemps le premier producteur et exportateur mondial de noisettes, avec 67 % de la production mondiale en 2017. En seconde position vient l’Italie, avec 13 %. La filière de la noisette est aussi bien développée aux États-Unis et en Chine, deux pays où Corylus avellana n’est pas indigène.

Étymologie

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En 1753, Carl Linné nomme le Noisetier commun Corylus avellana qu’il classe dans les Monoecia polyandria[3] (Species plantarum, 1753). Le nom de genre Corylus vient de Corolus, nom latin du noisetier[n 1] qui dériverait du grec Korus (κορις), « casque », en référence à la forme des cupules membraneuses et frangées qui entourent la noisette.

L’épithète spécifique Avellana se rapporterait à la ville italienne d'Avella, dans la province d'Avellino (Campanie, Italie), dont les noisettes étaient réputées[4], à moins qu'il ne dérive du gaulois Aballo, « pomme »[5]. Une « aveline » est une grosse noisette presque ronde[6] et « avelinier » le nom ancien de cette sorte de noisetier[7].

L’arbuste produisant des « petites noix » (noisettes) a été d’abord désigné en français par les termes de coldre (XIe siècle), coudre (1179), couldrier (1503) puis coudrier (1555, Ronsard). Puis en 1530, apparaît en français noisettier (avec deux t), car le terme est dérivé de noisette (« petite noix ») par le suffixe -ier* sur le modèle de : abricot > abricotier, amande > amandier. L’Encyclopédie de Diderot (publiée de 1751 à 1772, à l’époque de Linné) , dénomme l’espèce sauvage « coudrier » et la variété cultivée pour son fruit comestible le « noisettier » [8]. Parmi ces derniers sont distingués sept types différents dont le noisetier à gros fruit rond (l’aveline qui ne mûrit bien que dans les pays chauds), le noisettier à grapes, le noisettier d’Espagne, le noisettier du Levant, etc. On décèle à cette époque l'extension des acceptions de noisettier à l'espèce sauvage. L'article coudrier de l'Encyclopédie indique « petit arbre qui est très-commun dans les bois...; On l'appelle aussi noisettier, quoique ce nom convienne plus particulièrement aux autres espèces de cet arbre que l'on cultive pour leur fruit ». L’édition de 1762 du Dictionnaire de l’Académie française entérine la synonymie de noisetier et coudrier[9].

Description

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Le noisetier commun est un arbrisseau formant une touffe de 10 à 12 troncs pouvant atteindre 2 à 5 (rarement jusqu'à 8) mètres de haut[10],[11]. Il rejette de souche et drageonne.

Son écorce est lisse, brune cuivrée et marquée de fines lenticelles blanchâtres horizontales. Elle peut s’enlever en pellicules horizontales très minces selon les variétés. Les jeunes rameaux pubescents sont hérissés de poils glanduleux, crochus, rougeâtres, de 1 à 2 mm de long[12].

Ses feuilles alternes, caduques, sont courtement pétiolées et peuvent se confondre avec celles du tilleul. De forme cordée, ovales à obovale arrondie, elles sont échancrées à la base, aiguës au sommet (feuilles acuminées), finement velues. Le pétiole pubescent est couvert de poils glanduleux. Leur marge est découpée en grandes dents, elles-mêmes bordées de plus petites, velues[12].

Le noisetier est une espèce monoïque, c’est-à-dire avec des fleurs mâles et femelles sur le même pied. Les fleurs mâles, jaunâtres, comportent 2 bractéoles avec 4 étamines bifides[13], forment des épis pendants ou chatons de 5-10 cm, et les fleurs femelles, condensées en glomérules, portent 2 longs styles rouges et forment des épis dressés. Les étamines libèrent des grains de pollen qui sont emportés par le vent. Les chatons mâles se forment dès le début de l’été et fleurissent de la mi-décembre à début mars, bien avant le débourrement. La période de pollinisation peut donc varier considérablement d’une année à l’autre[14]. Les fleurs femelles apparaissent en mars-avril quelques semaines après les fleurs mâles.

La noisette est un akène doté d’un péricarpe ligneux et renfermant une seule graine (l'amande) qui occupe toute la cavité interne du péricarpe. Ce fruit à coque, de forme plus ou moins ovoïde, peut atteindre 3 cm de long et 2 de diamètre; il est protégé avant maturité complète par une enveloppe de forme tubulaire, l’involucre de bractées, d’aspect foliacé et divisée en lobes irréguliers à son extrémité. L'involucre est plus ou moins enveloppant selon les variétés.

Il existe de nombreuses variétés et cultivars, mais Corylus avellana L. sensu stricto (Corylus avellana var. avellana) a des fruits à involucre court et profondément divisé en lobes ovales, laissant tomber le fruit à maturité, ce qui est un avantage en récolte mécanique[13]. Il est sauvage dans toute l’Europe et a été abondamment cueilli depuis la Préhistoire. Par contre, Corylus avellana var. pontica[15](synonyme Corylus pontica K. Koch) est un arbuste de 3-5 m qui donne de petits fruits à involucre tubulaire et est originaire de Turquie et des bords de la mer Noire [16].

Port d'un noisetier cultivé. Débourrement à la fin du mois d'avril.
Trois noisettes jeunes dans leurs involucres.
Noisette mûre dans son involucre.
Jeune noisetier commun issu d'une noisette ayant germé.

Le noisetier fleurit de décembre à mars (selon les variétés et les régions). Il est autostérile ce qui nécessite une fécondation croisée, effectuée grâce au vent. Toutefois les abeilles sont nombreuses à récolter les grains de pollen lorsque la température est suffisamment élevée pour leur permettre de quitter la ruche à la fin de l’hiver[14]. De fait, au début de la saison apicole (de janvier à mars), elles récoltent préférentiellement le pollen de plusieurs espèces ligneuses telles que les aulnes (Alnus spp.), les saules (Salix spp.), le gui (Viscum album) en plus du noisetier[17].

Les noisettes sont généralement groupées en petites grappes appelées « trochets » formées de deux ou trois fruits. Peu avant la maturité du fruit, l’involucre s’assèche et s’ouvre à une extrémité, exposant le péricarpe à l’air où il va durcir et se colorer, pendant que la graine se concentre en sucres, en huile et en minéraux. Cette maturation a lieu en automne, et la cueillette peut avoir lieu entre la fin du mois d’août et en septembre, lorsque les trochets se détachent facilement des branches.

Les fruits sont sensibles au balanin des noisettes et aux pucerons (puceron jaune du noisetier et puceron vert du noisetier).

Distribution et habitat

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Le noisetier commun est spontané dans l’ensemble de l’Europe, de l’Asie mineure (Anatolie) et du Caucase, à l’exception des régions les plus septentrionales. La distribution géographique s’étend des côtes méditerranéennes de l’Afrique du Nord, vers le nord jusqu’aux îles britanniques et la péninsule scandinave, vers l’est jusqu’à l’Oural en Russie, les montagnes du Caucase, l’Iran et le Liban [2].

En France, il est commun dans le centre, l’est et le nord-est et plus rare dans l’ouest, le sud-ouest et la région méditerranéenne[14]. On le trouve jusqu’à 1 700 m. En Suisse, on le rencontre sur l'ensemble du territoire à l'exception de la Haute-Engadine[18].

À l’état sauvage, il se trouve surtout sur les sols basiques à légèrement acides, assez frais. Il est très commun dans les bois au climat tempéré. C’est une espèce de demi-ombre ou d’ombre[12] poussant en lisière des bois et dans les haies. Espèce pionnière, il est un des premiers arbustes à coloniser les espaces perturbés pour former des fourrés, des taillis, des haies forestières et des bois de feuillus.

Il est largement cultivé, très au-delà de son aire naturelle. La Turquie est le premier pays producteur et exportateur de noisettes, avec 67 % de la production mondiale en 2017. La zone de production se trouve sur une bande côtière de 60 km de large longeant les rives de la mer Noire[19] et plus particulièrement dans les provinces d’Ordu, Giresun et Trabzon. Elle est suivie par l’Italie qui en a produit 13 % sur un total mondial de un million de tonnes. Deux autres gros producteurs, les États-Unis et la Chine, sont des pays où le noisetier commun a été introduit récemment et n’était pas indigène.

Reproduction

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Chaton (botanique) de Corylus avellana.

Le noisetier se multiplie par marcottage ou drageonnage, ou bouturage, il est en pleine production à partir de l'âge de 8-12 ans et peut vivre jusqu'à 60 ans.

En Europe, les écureuils sont un élément important dans la reproduction du noisetier. Ils enterrent les noisettes loin de l'arbre, afin de se faire des réserves alimentaires, mais n'utilisent pas l'intégralité de ces réserves.

L'autostérilité de cette espèce est due à un phénomène de protandrie. Lors de la culture domestique du noisetier, il est donc conseillé de planter différentes variétés de noisetiers, à des distances réduites, afin de multiplier les chances de pollinisation, et ainsi multiplier le nombre de noisettes.

Histoire démographique des populations

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Les nombreuses études polliniques effectuées en Europe ont permis de reconstruire l’évolution de la végétation au Quaternaire. Les premiers arbres à se répandre entre le dernier glaciaire et l’holocène sont le genévrier, le bouleau et le pin. À l’ultime fin de la dernière période glaciaire (au Dryas récent), ces arbres reculent au profit de la steppe puis laissent la place à la propagation des arbres tempérés[20] - noisetiers et chênes, essentiellement.

Durant la dernière période glaciaire, le noisetier commun trouva refuge en Europe du Sud. En 1983, Huntley et Birks[21] ont suggéré que le sud de l’Italie et le sud-ouest de la France (autour du golfe de Gascogne) ont abrité les refuges glaciaires les plus importants. Au début de l’Holocène (il y a 11 700 ans), les premiers arbres tempérés à se propager durant les deux à trois premiers millénaires, sont le Noisetier (Corylus avellana) et les chênes (Quercus sp.), comme témoignent les grandes quantités de pollens retrouvées dans les sédiments.

La distribution actuelle du Noisetier couvrant la plus grande partie de l’Europe jusqu’à l’Oural, le nord de la Turquie et le Caucase, s’est établie il y a 7 000 ans BP (avant le présent). Auparavant, entre 10 000 et 9 000 ans BP, on a observé une croissance rapide des quantités de pollen de Corylus avellana[2].

Pour compléter les analyses de pollens, depuis le début des années 2 000, une nouvelle technique génétique basée sur l’étude des marqueurs SSR des chloroplastes a permis d’étudier l’origine et la diffusion des arbres fruitiers. En 2002, Palmé et Vendramin[22] observent sur 26 populations de noisetiers réparties sur l’aire de distribution de C. avellana, que les plus grands niveaux de variations des marqueurs microsatellites divisent l’Europe en deux aires : l’Italie et les Balkan d’une part et le reste de l’Europe d’autre part. Ils retiennent comme scenario le plus probable, une extension du noisetier du sud-ouest de la France vers le reste de l’Europe, sauf l’Italie et les Balkans.

Dans ces transferts de matériel génétique, l’homme a joué un rôle de plus en plus important depuis 3 000 ans. Il est possible que les tribus mésolithiques aient transporté des noisettes lors de migration. Puis, les contacts commerciaux entre l’Est et l’Ouest de la Méditerranée se sont développés, comme l’attestent les découvertes archéologiques à partir de la période de la civilisation mycénienne (1 500 à 1 100 an av. J.-C. À l’époque historique, de nombreux textes gréco-romains ont laissé des témoignages de la culture du noisetier en Italie du Sud. Avec le développement du commerce à partir du Ier siècle av. J.-C., alors que Rome domine quasiment tout le bassin méditerranéen, les variétés productives de noisettes sélectionnées en Italie furent ensuite disséminées dans les terres conquises.

En 2009, Boccacci et Bota[2] publient leur étude génétique de 75 cultivars prélevés en Espagne, Italie, Turquie et Iran. Ils observent un accroissement du nombre de chlorotypes (haplotypes de chloroplastes) et de la diversité en allant de l’Espagne à l’ouest et en se dirigeant vers l’est en passant par l’Italie, la Turquie puis l’Iran. Ce qui suggère un flux de gènes de l’est vers l’ouest ainsi qu’une base génétique commune des cultivars d’Espagne et d’Italie. Par contre, les cultivars turcs forment un groupe isolé, suggérant que la culture du noisetier ne fut pas introduite en Italie et en Espagne à partir de la Méditerranée orientale par les Grecs ou les Arabes.

Plusieurs auteurs Romains mentionnent la culture des noisetiers, comme Caton l’Ancien (-243 ; -149), Columelle (+4 ; +70), Pline l’Ancien (+23 ; +79). La zone principale de culture était la Campanie (région de Naples), là où se trouve la ville d’Abella (l’actuelle Avella) qui a donné son nom au noisetier en latin abella[2]. Les données tant historiques qu’archéologiques indiquent que la culture du noisetier était d’une ampleur significative durant la période romaine.

De ces données historiques, palynologiques et génétiques, Boccacci et Bota[2] avancent l’hypothèse que le matériel génétique du noisetier italien fut transporté dans la péninsule Ibérique (-150 à -100) et dans une moindre mesure en Asie mineure (-133) durant l’expansion romaine. La Campanie en Italie du Sud fut probablement un centre d’origine et de diffusion des cultivars de noisetiers. L’influence romaine a été particulièrement forte dans la région de Tarragone en Catalogne, zone principale de culture du noisetier. Si les cultivars de la Campanie romaine se sont diffusés vers la région espagnole de Tarragone, il semble que les variétés cultivées en Turquie et en Iran soient indépendantes.

Ainsi, contrairement au cas de la culture de la vigne et de l’olivier, il semble que les Grecs eurent peu d’influence sur la culture du noisetier en l’Europe occidentale. L’hypothèse d’une domestication séparée des noisetiers en Anatolie et Perse et d’échanges limités de matériel génétique avec les régions d’Europe occidentale, demandera d’autres études des chloroplastes des cultivars pour améliorer la compréhension de la diffusion des cultivars[2].

Utilisations

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Variétés cultivées

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Séchage des noisettes dans la région de Giresun (bord de la mer Noire, Turquie)

Au IVe siècle av. J.-C., le naturaliste grec, Théophraste, indique que le noisetier sauvage peut être domestiqué « en produisant un fruit de meilleure qualité » (Recherches sur les plantes, III, 15). Plusieurs auteurs latins, Caton l’Ancien, Columelle, ou Pline l’Ancien parlent de la culture du noisetier dans différentes régions d’Italie[2].

Actuellement, on distingue de nombreuses variétés cultivées (cultivars) de noisetiers, d'après la taille et la forme du fruit, dont :

  • Corylus avellana
    • Bergeri ou « Louis Berger » ou « Noisette bergère », origine belge.
    • Blanche longue (synonymes : Aveline à pellicule blanche - Blanche de Lombardie - Franche blanche), origine des régions méditerranéennes.
    • Butler, origine américaine, fruit assez court, à la belle couleur havane clair, assez parfumée, à croquer.
    • Çakıldak, cultivar turc planté à moyenne et haute altitude à Ordu, plus tardive que Tombul
    • Casina, origine américaine.
    • Corabel, sélection française.
    • Coxford (synonymes : Cosford - Prolifique à coque tendre), origine anglaise.
    • Daviana ou Davidiana, floraison précoce
    • Ennis, origine américaine, très gros fruits, chair ferme moyennement parfumée; à croquer.
    • Fertile de Coutard (synonymes : Aveline d’Alger - Aveline de Provence - Barcelona - Commun à fruits striés - Grosse romaine - Pellicules blanches - Rouge ronde - White Filbert) origine française, de coque épaisse, assez parfumée, à croquer.
    • Foşa, cultivar turc, faisant 18-20 mm, plus tardif que Tombul, cultivé principalement dans les provinces de Trabzon et Samsun [23]
    • Gunslebert (synonymes : Gunslegen - Gunslegener - Zellernuss), floraison précoce.
    • Hall's giant, origine américaine.
    • Impératrice Eugénie, floraison tardive.
    • Impériale de Trébizonde (synonymes : Fondouk de Trébizonde - Kargalak), origine turque.
    • Jemtegaard, variété pollinisatrice.
    • Longue d'Espagne .
    • Merveille de Bolwiller (synonymes : Géante des halles - Hallesche Riensen), origine de la variété Alsace, floraison tardive.
    • Negret (synonymes : Alforga - La Maso - La Selva - Montroig - Pobla de Mafumet), origine espagnole, floraison précoce.
    • Noisetier tortueux ou noisetier tortillard, Corylus avellana contorta avec ses rameaux tortueux et enchevêtrés (1,5 à 2,5 m).
    • Nottingham.
    • Pauetet ou Pawetet, sélection française, résistant.
    • Ronde du Piémont (synonymes : Aveline de Piémont - Tonda gentile delle Langhe - Aveline du Piémont - Ronde gentille des Langhes - Gentile del Langhe), origine italienne.
    • Rouge longue Synonymes : Aveline à pellicule rouge - Rouge de Lombardie
    • Segorbe, vigoureux et rustique, amandes d'excellente qualité gustative, du Sud-Ouest de la France, Portugal
    • Sivri, cultivar turc, cultivé traditionnellement dans la province de Giresun, très productif[19]
    • Tombul, variété turque la plus importante, réputée pour sa qualité, noix ayant une taille de 17-18 mm, cultivée à Giresun, Trabzon et Ordu
    • Tonda di Giffoni, Floraison précoce, origine sud de l'Italie.
    • Tonda Romana, Floraison précoce, origine région du nord de Rome.
    • Yuvarlak badem et Yassı badem, cultivars turcs, avec un fruit long, pointu et une coquille mince[23].

Variétés ornementales

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  • Corylus avellana
    • Contorta
    • Fuscorubra[24]

Les études génétiques des cultivars de noisetiers indiquent trois centre primaires de diversité dans le bassin méditerranéen : le nord-ouest de l’Espagne (Tarragone), l’Italie du Sud (Campanie) et la mer Noire en Turquie[25].

Autres utilisations

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Coupe d'une tige de noisetier commun mettant en évidence les cernes et la structure du bois (vaisseaux et rayons ligneux).

Les racines du noisetier vivent en symbiose avec des champignons, notamment la truffe. Le chêne est parfois préféré au noisetier pour la culture des truffes.

Les branches souples du coudrier servent aux sourciers pour détecter la présence de l'eau.

Bois facile à tailler, flexible et résistant. Utilisé autrefois en vannerie, en tonnellerie, fabrication de cannes et traverses.

Avec son port buissonnant, le noisetier peut former de très belles haies utiles dans les vergers. En effet, il a l'avantage de servir d'excellents remparts contre le vent, de refuge aux petits animaux tout en leur fournissant une alimentation de qualité grâce à ses noisettes. Le noisetier, comme le sureau, est l'hôte d’un puceron spécifique. Ces pucerons n’infestent pas les autres arbres fruitiers mais nourrissent une population diversifiée d’auxiliaires potentiellement actifs contre les parasites des vergers.

Ce noisetier est peu utilisé en phytothérapie et pourtant il a des usages médicinaux (feuilles[26] macérées ou infusées, chatons, écorce en décoction, fruits ou rameaux) pour des propriétés réputées être amaigrissantes, antihémorragiques, antisudorales, dépuratives, astringentes, fébrifuges, vaso-constrictrices. Il a donc été utilisé contre les fièvres, l'obésité, les varices, la phlébite, l'œdème, l'épistaxis, certains problèmes de peau et pour soigner les plaies[27],[28].

Traditions populaires

Pour les Celtes, le coudrier est un arbre lié à la magie druidique, à la divination et à la parole prophétique[29]. Dans les textes irlandais, le sorbier et le coudrier (nommé coll), qui ne sont pas toujours bien distingués sur le plan lexical, sont des arbres magiques[30]. Ils sont employés par les druides ou par les poètes comme support d’incantation. L’emploi le plus notable est la gravure sur bois des ogham (lettres magiques).

En Catalogne, on plantait des branches de noisetier autour des bergeries pour éloigner les loups et les serpents. Quelques feuilles dans le lait permettaient aussi d'éviter les mauvais sorts. En Roussillon, les branches permettaient de se protéger des sorcières et, planté autour des champs, de la grêle[31].

Lépidoptères ayant pour hôte le noisetier

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Noisetier dans la forêt près de Kiev en hiver.

Les chenilles des papillons de nuit (hétérocères) suivants se nourrissent des feuilles du noisetier :

Champignons du bois de noisetier

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Le noisetier est l'hôte de nombreuses espèces de champignons[33], parmi lesquels on peut mentionner :

  • Hypoxylon fuscum, qui forme de petites boules noires sur l'écorce des branches mortes du noisetier surtout tombées au sol[34];
  • Encoelia furfuracea, l'Encélie furfuracée ou Pézize du noisetier, qui forme de petits plis ou coupes sur les branches mortes encore attachées à l'arbre[35];
  • Vuilleminia coryli, sur les branches écorcées[36];
  • Daedaleopsis confragosa, une espèce de polypore, sur le bois pourri;
  • Datronia mollis, sur les branches en voie de mourir;
  • Diatrypella favacea, sur l'écorce;
  • Exidia glandulosa, sur son bois mort tombé ou non, également de hêtre et de chêne;
  • Fomitiporia punctata (ou Phellinus punctatus), en plaques veloutées brunes[37].
  • Fuscoporia ferrea (ou Phellinus ferreus) et Fuscoporia ferruginosa (ou Phellinus ferruginosus), sortes de croutes rousses sur le bois mort;
  • Gloeocystidiellum porosum, sur le bois décomposé;
  • Hapalopilus nidulans, sur le bois pourrissant;
  • Hymenochaete tabacina et Hymenochaete corrugata, sur le bois mort;
  • Hypoxylon howeanum, petites boules rousses sur les branches mortes;
  • Macrotyphula contorta, se nourrit de la litière de noisetier ou de bouleau;
  • Phyllactinia guttata, un oïdium des feuilles du noisetier;
  • Plicaturopsis crispa, sur le bois mort;
  • Sistotremastrum niveocremeum, un champignon en forme de croute, sur le bois pourrissant;
  • Skeletocutis nivea, sur le bois en décomposition;
  • Spongiporus (ou Postia) subcaesius, un petit polypore blanc bleuâtre sur les branches;
  • Stereum rugosum, en plaques grisâtres sur l'écorce des troncs vivants ou morts[38];
  • Tremella mesenterica, la trémelle mésentérique, sur des branches mortes non tombées à terre;

Calendrier républicain

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Notes et références

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  1. employé par Caton Agri. 18, 9 ; Virgile B. 1, 14, G. 2, 75, etc., Pline 16, 74, etc. voir Jacques André, Les Noms des plantes dans la Rome antique, Les Belles Lettres, , 334 p.

Références

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  1. Sous-famille des Coryloïdées (certains auteurs classent le Noisetier dans la famille des Corylacées)
  2. a b c d e f g et h Paolo Boccacci, Roberto Botta, « Investigating the origin of hazelnut (Corylus avellana L.) cultivars using chloroplast microsatellites », Genet Resour Crop Evol, vol. 56,‎ , p. 851-859 (lire en ligne)
  3. Carl von Linné, Lars Salvius, Species plantarum :exhibentes plantas rite cognitas …, Holmiae : Impensis Laurentii Salvii, (lire en ligne)
  4. Aline Raynal-Roques, Agenda botanique 2010, Belin, 2009 (ISBN 978-2-7011-5361-2)
  5. Jean-Claude Rameau et al., Flore forestière française : guide écologique illustré, tome 2 : Montagnes, coéd. Paris, Institut pour le développement forestier : Direction de l'espace rural et de la forêt - Nancy, École nationale du génie rural des eaux et des forêts, 1993 (ISBN 2-904740-41-4), p. 509 (aperçu en ligne sur Google Livres)
  6. Article « Aveline » du TLFi sur le portail lexical du CNRTL
  7. Article « Avelinier » du TLFi
  8. Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers Denis Diderot & Jean le Rond d’Alembert. ARTL, « Noisettier » (consulté le )
  9. Dictionnaire de l’Académie française 4e édition, 1762, « Noisetier » (consulté le )
  10. Christian Gauberville, Dominique Mansion, Jean-Claude Rameau et Jacques Bardat, Flore forestière française : guide écologique illustré. 1, Plaines et collines, dl 2018 (ISBN 978-2-916525-47-1 et 2-916525-47-5, OCLC 1083783603, lire en ligne)
  11. Flora of North America FNA Vol. 3, « Corylus avallana » (consulté le )
  12. a b et c Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, Gérard Dumé, Flore forestière française. Région méditerranéenne, Institut pour le développement forestier, , p. 388.
  13. a et b Michel Chauvet, Encyclopédie des plantes alimentaires, 700 espèces du monde entier, 1700 dessins, Belin, , 878 p.
  14. a b et c Dominicus Malleotus ViaGallica.com, « Le Noisetier commun (Coryllus avellana) » (consulté le )
  15. (en) Référence The Plant List : 47922 Corylus pontica K.Koch
  16. C. Doré, F. Varoquaux, coordinateurs, Histoire et amélioration de cinquante plantes cultivées, INRA,
  17. Mélanie Piroux, Ressources pollinifères et mellifères de l’Abeille domestique, Apis Mellifera, en paysage rural du Nord-Ouest de la France, thèse, université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, (lire en ligne)
  18. « Fiche espèce », sur www.infoflora.ch (consulté le )
  19. a et b Şahin Anıl, Haydar Kurt, Aysun Akar and Çiğdem Bulam Köse, International Horticultural Congress, 12-16 august 2018, « Hazelnut culture in Turkey » (consulté le )
  20. Jacques-Louis De Beaulieu CNRS, « Paléoclimatologie. Évolution de la végétation en Europe au cours des différents interglaciaires : une grande cohérence » (consulté le )
  21. B Huntley, HJB Birks, An Atlas of Past and Present Pollen Maps for Europe: 0–13000 Years Ago, Cambridge University Press, , 688 p.
  22. Palmé AE, Vendramin GG, « Chloroplast DNA variation, postglacial recolonization and hybridization in hazel, Corylus avellana », Molecular Ecology, vol. 11, no 9,‎ , p. 1769-1780
  23. a et b Ali Islam, « Hazelnut culture in Turkey », Akademik Ziraat Dergisi, vol. 7, no 2,‎ (lire en ligne)
  24. P.-A. Loizeau - CJB, « CJB - le Catalogue du Jardin », sur www.ville-ge.ch (consulté le )
  25. P. Boccacci, M. Aramini, N. Valentini, L. Bacchetta, « Molecular and morphological diversity of on-farm hazelnut (Corylus avellana L.) landraces from southern Europe and their role in the origin and diffusion of cultivated germplasm », Tree Genetics & Genomes, vol. 9, no 6,‎
  26. Comestibles lorsqu'elles sont jeunes, elles ont comme principes actifs des tanin qui leur donnent leur astringence, des proanthocyanidols et un flavonoïde (rhamnoside du myricétol, la myricitrine ou myricitroside). La cuisson quelques minutes des feuilles adultes réduit cette astringence. Cf Jean Bruneton, Pharmacognosie, Lavoisier, , p. 471.
  27. Rodolphe Spichiger, Vincent V. Savolainen, Murielle Figeat, Botanique systématique des plantes à fleurs, Presses polytechniques et universitaires romandes, , p. 226.
  28. Pierre Ripert, Les bienfaits des thés et tisanes, Presses du Châtelet, , p. 187.
  29. Philippe Walter, Tristan et Yseut, Éditions Imago,
  30. Christian Guyonc’h, Le Roux, Les Druides, Ouest-France,
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  32. a et b David J. Carter (trad. Joël Minet, ill. Brian Hargreaves), Guide des chenilles d'Europe, Neuchâtel Paris, Delachaux et Niestlé, , 311 p. (ISBN 2-603-00639-8), p. 38
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  39. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 23.

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