Aller au contenu

Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul
Image illustrative de l’article Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul
Portrait par Claude Hoin[1].

Titre Duc de Choiseul
et pair de France
(1787-1838)
Arme Cavalerie
Grade militaire Colonel
Commandement Régiment Royal dragons
Major-général de la garde nationale
Gouverneur du Louvre[1]
Hussards de Choiseul
Armée des émigrés
Conflits Guerres de la Révolution française
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Autres fonctions Membre de la Chambre des pairs
Maire d'Houécourt
Conseiller général du canton de Châtenois[1]
Biographie
Dynastie Maison de Choiseul
Nom de naissance Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul-Stainville
Naissance
Lunéville
Décès (à 78 ans)
Paris
Père Claude Antoine, comte de Choiseul (1733-1794)
Mère Diane Gabrielle de La Baume, marquise de Montrevel (1729-1792)

Claude-Antoine-Gabriel, né le à Lunéville, mort le , duc de Choiseul et pair de France (1787).

Fils de Claude-Antoine-Clériadus de Choiseul-La Baume (1733-guillotiné en 1794), dernier comte de St-Amour, et de Diane-Gabrielle de La Baume-St-Martin (1729-1792), il appartenait à la Maison de Choiseul-(Beaupré-Daillecourt).

Plusieurs parentés naturelles s'établissaient entre lui et le ministre Étienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville[2],[3], dont il épousa de surcroît la nièce en 1778, Marie-Stéphanie de Choiseul-Stainville[4] (fille du maréchal Jacques-Philippe de Choiseul, frère cadet du ministre). Ledit ministre eut la permission du roi pour adopter ce neveu par alliance comme son fils[5],[6].

Colonel du régiment Royal Dragons en 1791, il coopéra[7] à la tentative d'évasion de Louis XVI, fut pour ce fait arrêté à Verdun, et ne recouvra la liberté que lors de l'acceptation de la constitution par le roi. Chevalier d'honneur de la reine, il resta auprès d'elle jusqu'à son incarcération à la prison du Temple, et n'émigra que quand sa tête fut mise à prix.

Émigration

[modifier | modifier le code]

Le il passe en Angleterre et se met, dans l'émigration, au service de Monsieur, travaillant avec le comte d'Autichamp[8]. En 1794, il est dans la régence du Hanovre[7] et, au mois de mars, sur recommandation de Lord Elgin, ambassadeur du Royaume-Uni à Bruxelles, il lève un régiment de hussards émigrés[9], nommé « Hussards de Choiseul ». Incorporé dans l'armée britannique, ce régiment fera partie du corps anglo-hanovrien du duc d'York[10] pendant la campagne de Hollande de 1794 et 1795.

En , le duc de Choiseul ne voulant plus participer à une guerre fratricide[7], un nouvel arrangement est trouvé et une nouvelle capitulation signée avec les Britanniques, qui permet d'envoyer le régiment outre-mer avec promesse « de servir contre les régicides français pendant toute la guerre ou une durée de quatre ans au choix de sa Majesté britannique »[10][Passage contradictoire].

Les naufragés de Calais

[modifier | modifier le code]

Le , le duc de Choiseul fut embarqué avec la deuxième division de son régiment, ainsi que le régiment de Lowenstein[11] à Stade, sur les bâtiments Cléopâtre, Freiheist et le Deux Sœurs, battant pavillon danois, destinés à aller servir aux Indes contre Tipû Sâhib ou aux Antilles[12].

Le 17 novembre, une tempête jette la flotte sur les côtes de France ; officiers et soldats rescapés sont faits prisonniers[13], réclamés comme soldats de l'armée des Indes par le gouvernement anglais, tous les naufragés de nationalité étrangère sont libérés en décembre[10]. Le duc de Choiseul et les soldats émigrés français, eux, sont incarcérés jusqu'au 18 frimaire (1799)[14], malgré le zèle du magistrat Philippe-Antoine Merlin de Douai à les faire exécuter. Le duc échappa au supplice à la faveur du coup d'État du 18 brumaire, et en fut quitte pour être déporté. Le , le duc de Choiseul est à Münster[15].

Restauration

[modifier | modifier le code]

II rentra en France en 1801, fut, à la Restauration, appelé à la Chambre des pairs, s'y posa en défenseur des institutions constitutionnelles et, en 1815, dans le procès du maréchal Ney, recommanda l'accusé à la clémence du roi[16].

Il défendit en 1820, pour prouver un point d'honneur, le fils de son ancien persécuteur, le général Eugène Antoine François Merlin[15],[17], impliqué dans une conspiration.

Il se démit, à l'avènement du ministre Villèle, des fonctions de major-général de la garde nationale, et devint tellement populaire qu'à la révolution de 1830 son nom fut porté, avec ceux du maréchal Étienne Maurice Gérard et La Fayette, sur la liste du gouvernement provisoire. Dévoué à la nouvelle monarchie de Juillet, il lui donna un constant appui.

Ayant reçu en héritage le château aujourd'hui disparu d'Houécourt près de Vittel, le duc passa de longues périodes dans les Vosges.

Mandats électoraux

[modifier | modifier le code]

Maire d'Houécourt, conseiller général des Vosges, il présidait l'assemblée départementale en 1822, se déclara le zélé partisan de l'enseignement mutuel[18] dont il fit profiter tout aussitôt l'école primaire de sa commune et il poussa à l'ouverture du musée d'Épinal. Il contribua même à augmenter le fonds de façon fort généreuse.

Conseiller général des Vosges pour le canton de Châtenois, il conserva son mandat de conseiller général jusqu'en 1836, date à laquelle il céda sa place à son petit-fils, le duc Alfred de Marmier[1]. Il était aussi gouverneur du Louvre[1],[16]. Il fut membre du comité philhellène de Paris et « Grand Commandeur » du Suprême Conseil de France[1].

Le duc de Choiseul a laissé des Mémoires, dont il n'a paru que quelques fragments : Départ de Louis XVI le 20 juin 1791[19], Paris, 1822 ; Procès des naufragés de Calais[17], 1830. C'est avec sa galerie de tableaux qu'a été fondé le Musée départemental d'art ancien et contemporain (Épinal)[1].

De son mariage, le 6 octobre 1778 à Saint-Denis d'Amboise, avec Marie-Stéphanie de Choiseul (1763-1833), fille aînée du maréchal de France Jacques Philippe (1727-1789), duc de Choiseul-Stainville, et de Thomasse-Thérèse de Clermont d'Amboise de Reynel (et donc nièce du duc de Choiseul), il eut deux enfants :

  1. Jacqueline Béatrix Gabrielle Stéphanie (Paris, 24 février 1782 - Paris, 13 mars 1861), dame du palais (1810-1814) de l'impératrice Marie-Louise, et dame pour accompagner (1831-1848) la reine Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, mariée, le 11 juillet 1804 à Besançon, avec Philippe-Gabriel, duc de Marmier (1783-1845), dont postérité ;
  2. Étienne de Choiseul-Stainville (1786 ; mort à la guerre en 1809).

Récapitulatif

[modifier | modifier le code]

La transmission des rang, titre et qualité de pair du royaume dont était revêtu Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul (1760-1838), duc de Choiseul à son gendre, Philippe-Gabriel de Marmier, fut autorisée par ordonnance royale du (bull. 278, n°. 6446[21]). Elle prit effet par lettres patentes du , mais sans la pairie, l'hérédité de la pairie ayant été abolie[20].

Décorations

[modifier | modifier le code]

D’azur à la croix d’or accompagné de dix-huit billettes du même, cinq et cinq en chef posées en sautoir, quatre et quatre en pointe posées deux et deux[20][21][1],[20].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f g h et i Roglo 2012.
  2. 1) Le père de notre Claude-Antoine-Gabriel, duc de Choiseul (1760-1838), Claude-Antoine-Clériadus de Choiseul-Daillecourt-(La Baume) (1733-1794), était l'arrière-arrière-petit-fils d'Antoine de Choiseul sire de Daillecourt († 1648 à Lens ; fils de Chrestien de Choiseul-Beaupré, †1593) ; alors que le demi-frère aîné d'Antoine de Daillecourt, Louis-François de Choiseul-Beaupré, était l'arrière-arrière-grand-père du ministre Etienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville (1719-1785). 2) Par ailleurs, la mère de Claude-Antoine-Gabriel, Diane-Gabrielle de La Baume-St-Martin (1729-1792), était une cousine issue de germains dudit ministre : elle était la fille d'Elisabeth-Charlotte de Beauvau, elle-même fille du prince Marc de Beauvau-Craon et d'Anne-Marguerite de Ligniville d'Houécourt, et petite-fille de Louis Ier, marquis de Beauvau-(Craon) ; alors que la grand-mère maternelle du ministre, Catherine-Diane de Beauvau (épouse d'Anne-François-Joseph, marquis de Bassompierre), était la sœur du prince Marc de Craon.
  3. « Maison de Choiseul, p. 795-797 et 798-799 », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, t. IV, par les Pères Anselme, Ange et Simplicien, et Pol Potier de Courcy, chez Firmin Didot, à Paris, 1870
  4. Étienne Perchet (1822-…), Recherches sur Pesmes, Impr. de G. Roux (Gray), (lire en ligne), p. 409
  5. Inscription du tombeau d'Étienne François de Choiseul à Amboise, En ligne.
  6. Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842), Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume. T. 4 : par M. de Saint-Allais,... ; avec le concours de MM. de Courcelles, l'abbé de l'Espines, de Saint-Pons, Bachelin-Deflorenne (Paris), 1872-1878 (lire en ligne), p. 48-49.
  7. a b et c Lectures pour tous : revue universelle et populaire illustrée, Hachette (Paris), (lire en ligne), p. 103
  8. Olivier Vincienne, Le Pays lorrain : revue régionale bimensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul : Les prisons du deuxième duc de Choiseul, Nancy, Berger-Levrault, (lire en ligne), p. 213
  9. Une Société de gens de lettres et de savants, Biographie des hommes vivants ou histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits. 2. : par Une Société de gens de lettres et de savants, Michaud (Paris), 1816-1819 (lire en ligne), p. 169
  10. a b et c Robert Grouvel (vicomte), Les corps de troupe de l’émigration, 3 volumes : Régiment des Hussards de Choiseul, La Sabretache, Paris, 1961-1965
  11. Charles Read (1819-1898), L'Intermédiaire des chercheurs et curieux : Notes and queries français : questions et réponses, communications diverses à l'usage de tous, littérateurs et gens du monde, artistes, bibliophiles, archéologues, généalogistes, etc. : M. Carle de Rash, directeur, B. Duprat (Paris), (lire en ligne), p. 141
  12. « Société des études historiques révolutionnaires et impériales : L'affaire des « naufragés de Calais » »
  13. Pasinomie: collection complète des lois, décrets, ordonnances, arrêtés et ...5 vendémiaire An 5 - Message du directoire exécutif relatif aux naufragés, Bruxelles, H. Tarlier, (lire en ligne), p. 412-413
  14. Gazette nationale, ou le moniteur universel, Volume 24 - conseil des cinq-cents : séance du 18 Nivose, (lire en ligne), p. 458
  15. a et b Lectures pour tous : revue universelle et populaire illustrée, Hachette (Paris), (lire en ligne), p. 97 a 105
  16. a et b Nouvelle biographie générale : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours.... X. Charpentier-Cochran, Firmin-Didot frères, 1854-1866 (lire en ligne), p. 358-359
  17. a et b Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul, Histoire et procès des naufragés de Calais, Baudouin, (lire en ligne), p. 494
  18. Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 1871, volume 14, p. 203
  19. Choiseul, Claude-Antoine-Gabriel de (1760-1838), Relation du départ de Louis XVI, le 20 juin 1791 , écrite en août 1791, dans la prison de la Haute Cour nationale d'Orléans, par M. le duc de Choiseul,... et extraite de ses "Mémoires" inédits, Baudouin frères (Paris), (lire en ligne)
  20. a b c et d Velde 2005, p. Lay peers.
  21. a et b Courcelles 1822, p. 61.
  22. Ulysse Tencé, Annuaire historique universel : Documents historiques, (lire en ligne), p. 11

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]