Chêne Clovis

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Chêne Clovis
Le Clovis avec son creux et la route Ronde derrière lui, photographiés vers les années 1860 par Eugène Cuvelier.
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Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Démolition
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démoli ou détruit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Le chêne Clovis, ou simplement le Clovis, est un ancien arbre remarquable situé dans la forêt de Fontainebleau, en France. Pluriséculaire et peint à de nombreuses reprises, il est détruit lors d'un incendie en 1904.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

L'arbre était situé sur le bord de la route Ronde, au rocher de Cuvier-Châtillon et non loin de la Belle Croix, au nord-ouest de la forêt de Fontainebleau et du territoire communal de Fontainebleau. Plus largement, il se trouvait dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le chêne aurait été regardé comme le plus vieux de la forêt, d'après ce que rapporte en 1845 le géologue Léonce Élie de Beaumont dans ses Leçons de géologie pratique[1]. En ce qui concerne son nom de Clovis, l'historien local Félix Herbet précise dans son Dictionnaire historique qu'il était déjà connu ainsi en 1839[2]. Cependant, en 1836 déjà, le poète-menuisier bellifontain Alexis Durand en écrit une note dans ses Poèmes en quatre chants avec cette dénomination[3].

Dans la semaine du au , un incendie éclate sur des terrains compris entre le chêne et le chemin conduisant à la mare à Piat : « peu important en raison du terrain peu planté en arbres, parsemé de trous et de rochers », le Clovis en est épargné[4]. Un autre incendie a toutefois raison de lui : celui d'une série ayant lieu les et [5],[6],[7]. L'écrivain belge Eugène Demolder écrit dans L'Art moderne ses observations du  : « du Clovis il reste un monceau de cendres, quelques branches grisâtres, un bout du tronc écroulé que les flammes achèvent lentement. Des soldats, autour, assistent à son agonie, comme à celle d'un héros. »[7]. Plusieurs photographes immortalisent d'ailleurs les scènes des incendies et un en particulier, M. Ménard, à l'occasion de l'installation chez lui d'un atelier de phototypie, imprime une carte postale avec la mort de ce chêne de pair avec celui d'un autre, victime lui aussi de l'incendie dans le même secteur[5],[6].

Structure[modifier | modifier le code]

Le poète-menuisier Alexis Durand précise ainsi que « cet arbre, qui en formait deux autrefois, n'a plus d'écorce ; encore présente-t-il au Nord une ouverture, par où plusieurs personnes peuvent s'introduire et se cacher ensemble dans le tronc du vieil arbre »[3]. Léonce Élie de Beaumont le décrit, quant à lui, en 1845, comme « un chêne creux, presque dépouillé de ses branches »[1].

Représentations culturelles[modifier | modifier le code]

Arts visuels[modifier | modifier le code]

Dans les arts visuels, les chênes de la forêt de Fontainebleau sont représentés avec prépondérance[8]. Le Clovis se range donc aux côtés d'autres chênes notoires du massif multiplement représentés comme les chênes Charlemagne, Henri-IV ou bien Sully[9].

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Poème d'un dénommé F. Hamelin cité par Eugène Plouchart en 1925, inspiré par le verglas du [10] :

« [...] Charlemagne, Clovis, Pharamond ces vieillards
Qu'a respecté des ans le flot hardi, hagards,
Sentant le sol trembler sous leurs pieds séculaires,
Épouvantés devant ces brutales colères
Que leur antique front ne connaît encor pas
Tressaillent, et l'un l'autre ils se causent tout bas... »

« Le Clovis, atterré, ne dit rien et songe. En même temps, il écoute un petite oiseau, et ce petit oiseau chante, « de son gosier », un chant d'espoir. »

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Léonce Élie de Beaumont, Leçons de géologie pratique : professées au Collége de France, pendant l'année scolaire 1843-1844, vol. 1, Paris, P. Bertrand, , 557 p. (lire en ligne Accès libre), « Végétaux séculaires », p. 172
  2. a b c d et e Herbet 1903, p. 100.
  3. a et b Alexis Durand, La Forêt de Fontainebleau : Poème en quatre chants, Delaunay, , 177 p. (lire en ligne), « Notes du second chant », p. 63Voir et modifier les données sur Wikidata
  4. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 59, no 30,‎ , p. 2/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  5. a et b « Incendies en forêt », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 70, no 34,‎ , p. 1-2/6 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. a et b « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 70, no 35,‎ , p. 2/6 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  7. a et b Eugène Demolder, « La fête des arbres », L'Art moderne, vol. 24, no 37,‎ 295-297, p. 1904-09-11 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  8. Pinon 2019, p. 75.
  9. Pinon 2019, p. 78.
  10. Plouchart 1925, p. 178.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Herbet 1903] Félix Herbet, Dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau : Routes, carrefours, cantons, gardes, monuments, croix, fontaines, puits, mares, environs, moulins, etc., Fontainebleau, Bourges, , 522 p. (lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Loiseau 1970] Jean Loiseau, Le Massif de Fontainebleau, Melun, Moret, Nemours, Malesherbes, Château-Landon, Montereau, Vigot Frères, , 503 p. (lire en ligne Accès limité)
  • [Pinon 2019] Jean Pinon, « Les Chênes vus par les peintres », Revue forestière française, no 1,‎ , p. 75-86 (ISSN 1951-6827 et 0035-2829, DOI 10.4267/2042/70521, HAL hal-03447386v1, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )
  • [Plouchart 1925] Eugène Plouchart, Fontainebleau : Petites pages d'histoire locale, Fontainebleau, Bourges, , 193 p. (lire en ligne), « Roman de la 21e série », p. 135-193Voir et modifier les données sur Wikidata

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]