Carlo Sarrabezolles

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Carlo Sarrabezolles
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Charles Marie Louis Joseph SarrabezollesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Maîtres
Distinctions
Œuvres principales
Édouard Branly (d), L'Âme de la FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
signature de Carlo Sarrabezolles
Signature

Charles Sarrabezolles, dit Carlo Sarrabezolles, est un sculpteur et médailleur français, né le à Toulouse (Haute-Garonne) et mort le à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études à l'école des beaux-arts de Toulouse, de 1904 à 1907, Carlo Sarrabezolles est admis à l'École des beaux-arts de Paris où il est élève des sculpteurs toulousains Antonin Mercié et Laurent Marqueste. Il concourt chaque année pour le prix de Rome jusqu'en 1914, année où il remporte le second grand prix. La Première Guerre mondiale qui éclate en l'empêche de rejoindre la villa Médicis à Rome.

Mobilisé, il se porte volontaire pour ouvrir des vannes, afin de noyer des stocks de munitions, pour les soustraire aux Allemands. L'effort lui provoque une hernie, il est fait prisonnier et le reste jusqu'en 1918.

En 1920, il épouse Nicole Cervi (1893-1987), avec laquelle il a ensuite trois enfants.

En 1922, L'Âme de la France lui vaut le prix national.

Il réalise un certain nombre d’œuvres pour l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, dont Pallas Athéné, à l'entrée du pavillon des architectes français.

Il s'oriente vers une sculpture monumentale, participant aux reconstructions d'après-guerre et édifiant de nombreux monuments en mémoire de la guerre. Il travaille en collaboration étroite avec les architectes Paul Tournon, Roger-Henri Expert[1], Joseph Marrast, Jacques Droz, Jacques Carlu et Henri Joulie.

Le sculpteur du béton[modifier | modifier le code]

L'atelier de Carlo Sarrabezolles au 16, rue des Volontaires à Paris.

À partir de 1923 et jusqu'à son décès, il occupe le 16, rue des Volontaires, à Montparnasse, où se trouve son atelier[2]. En 1926, Carlo Sarrabezolles initie une nouvelle technique, la taille directe du béton frais, qu'on a aussi appelée « sculpture à fresque », étant donné l'équivalence qu'elle peut avoir avec cette technique picturale. Elle est appliquée la première fois pour le campanile de l'église Saint-Louis de Villemomble (Seine-Saint-Denis).

Du au , Sarrabezolles sculpte vingt statues de personnages, quatre séraphins, les symboles des évangélistes et de nombreuses inscriptions. Jusque-là, le ciment permettait de réaliser des sculptures par moulage. Ici, il n'est plus question ni de moule, ni de maquette : il faut tailler dans la masse du béton en prise, donc très rapidement, et par assises successives, en partant du bas. Il s'agit là d'un travail d'improvisation qui relève de la performance, ce qui explique qu'il ait fait peu d'émules dans cette spécialité qui satisfaisait les maîtres d'œuvre, tant pour son aspect économique qu'esthétique. La sculpture fait corps, indissociablement, avec l'architecture. Il réalise de cette façon la façade et le clocher de l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus d'Élisabethville à Aubergenville (Yvelines), les deux géants légendaires, Lydéric et Phinaert, qui constituent le soubassement du nouveau beffroi de Lille, et d'autres réalisations de ce type dans les années suivantes : la sculpture-clocher de l'église Saint-Pierre-Apôtre d'Alfortville (1932, détruite en 1980), l'église Notre-Dame-des-Missions d'Épinay-sur-Seine (1934, architecte Paul Tournon), la décoration extérieure de l'église Saint-Louis de Marseille (1935, architecte Jean-Louis Sourdeau), la décoration extérieure de la Maison d'Haussy (1928, architecte Roger-Henri Expert) à Villeneuve-d'Ascq. Il sculpte des monuments funéraires comme au cimetière de Roubaix, où on trouve une pleureuse nommée La Douleur qui orne la tombe Dubroeucq-Chevaucherie[3].

Il est l'auteur du groupe Les quatre Éléments de l'aile Passy du palais de Chaillot à Paris. Son exigence de qualité est telle que, le groupe en place, il en découpe une partie qui ne le satisfait pas, la refait et la remet en place, le tout à ses frais. En 1935, son ami l'architecte Roger Expert, chargé de l'aménagement du paquebot Normandie lui commande un bronze, Le Génie de la mer, qui n'est finalement pas installé sur le paquebot.

En 1967, il restaure les figures sculptées par David d'Angers au fronton du Panthéon de Paris.

Il n'a cessé de travailler, tant en France qu'à l'étranger (parc de la propriété et bustes des Dupont de Nemours aux États-Unis, ambassade de France à Belgrade…), jusqu'à ce que la mort le surprenne dans son atelier de la rue des Volontaires à Paris le [4].

L’Académie du Languedoc de Toulouse décerne chaque année le prix Carlo Sarrabezolles.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Médaille[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Le musée de La Piscine à Roubaix lui a consacré une exposition rétrospective itinérante intitulée Carlo Sarrabezolles. De l'esquisse au colossal, du au . L'exposition fut reprise au musée des Beaux-Arts de Reims d' à , puis à Paris, à la Maison et atelier du maître-verrier Barillet, square Vergennes, de février à , à Mont-de-Marsan au musée Despiau-Wlérick de juin à , enfin à Chambéry en 2009.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sarrabezolles conçut l'épée d'académicien de Roger-Henri Expert.
  2. « Les ateliers de Montparnasse », sur ArcGIS StoryMaps, (consulté le )
  3. Roubaix (59) : Le cimetière de Roubaix (landrucimetieres.fr)
  4. « Le sculpteur Carlo Sarrabezolles (1888-1971) ». Résumé d'un article de Bernadette Brot et Michel Périn, in Bulletin de la Société historique et archéologique du XVe arrondissement de Paris, no 9.
  5. L'Auta, Toulouse, février 2014, p. 49.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Geneviève Sarrabezolles-Appert et Marie-Odile Lefèvre, Carlo Sarrabezolles, Paris, Somogy éditions d'art, 2002.
  • Jean-Pierre Chaline, « Une œuvre du sculpteur Carlo Sarrabezolles dans la campagne cauchoise », Études normandes, .

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]