Basilique de Constantin de Trèves

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Basilique de Constantin
Image illustrative de l’article Basilique de Constantin de Trèves
Présentation
Nom local Konstantinbasilika
Culte Protestant uni (EKD)
Type Temple
Rattachement Église protestante en Rhénanie, Communauté protestante de Trèves
Début de la construction IIIe siècle ?
Fin des travaux IVe siècle
Reconstruite aux XIXe et XXe siècles
Style dominant Architecture romaine
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1986)
Site web ekkt.ekir.de/trier/893.0.htmlVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Région Drapeau de la Rhénanie-Palatinat Rhénanie-Palatinat
Ville Trèves
Coordonnées 49° 45′ 12″ nord, 6° 38′ 36″ est

Carte

Trèves – monuments romains, cathédrale Saint-Pierre et église Notre-Dame *
Coordonnées 49° 45′ 12″ nord, 6° 38′ 36″ est
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Type Culturel
Critères (i)(iii)(iv)(vi)
Numéro
d’identification
367
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1986 (10e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

La basilique de Constantin de Trèves, à l'origine une aula (ou galerie couverte) romaine, abrite la reconstitution de la plus vaste salle qui nous soit parvenue de l'Antiquité. L'espace intérieur de l’édifice est long de 67 m, large de 27,20 m (soit 225 × 92 pieds romains) et haut de 33 m. La basilique est inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO. L'édifice fut plusieurs fois remanié avant de retrouver au XIXe siècle son aspect initial. En 1856, la basilique a été consacrée au protestantisme et fait depuis fonction d'église protestante, sous l'appellation d'Église protestante du Rédempteur. Malgré son usage religieux, il ne s'agit pas d'une basilique au sens de l'église catholique.

Histoire[modifier | modifier le code]

L’aula, construite entre le IIIe et IVe siècles, servait de salle du trône à l’empereur Constantin. Elle était habillée d'un riche décor à l'intérieur, comportant notamment un parement de marbre, avec des niches abritant des effigies. Le plancher et les murs étaient chauffés.

Il est impossible de dater avec précision la construction de la basilique. Ce qui est certain, c'est qu'elle fut construite avec les pierres d'édifices plus anciens, et qu'elle ne constituait pas un bâtiment isolé, mais qu’à l'époque de l'Antiquité tardive elle faisait partie de l'enceinte du palais impérial : les vestiges des bâtiments adjacents ont été mis au jour dans les années 1980 et sont aujourd'hui visibles.

L'aspect actuel de la basilique ne restitue pas l'architecture d'origine, car à l’époque les briques étaient couvertes d'un crépi à l'extérieur. Quelques traces de ce crépi d'origine ainsi que certains traits antiques ont été conservés à hauteur des baies.

Le chauffage de la salle était assuré par un système d'hypocauste constitué d'un double plancher alimenté par cinq chaudières, avec des conduits de chaleur évacuant l'air chaud dans l'épaisseur des murs.

Mais ce bâtiment fut détruit au Ve siècle par les Francs, qui construisirent un lotissement dans la ruine dépourvue de toit[1]. Plus tard les murs furent reconvertis en château fort. Puis par la suite, le complexe servit de résidence princière à l'archevêque de Trèves. L'abside fut reconvertie en maison-tour, flanquée de tourelles à la jonction avec la façade, et les murs découpés de créneaux. Cet aspect prévalut jusqu'aux alentours de l'année 1600.

L’archevêque Lothaire de Metternich fit édifier son palais princier tout contre la basilique au début du XVIIe siècle. Pour cela, on abattit les murs est et sud de l'édifice ; le reste fut intégré directement au nouveau palais. Puis à l'initiative du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, la basilique fut rendue à son architecture romaine d'origine, selon une reconstitution du colonel Carl Schnitzler (1846-1856).

La basilique est consacrée au culte protestant depuis 1856, bien qu'elle demeure la propriété du Land de Rhénanie-Palatinat.

À la fin du XIXe siècle, le sculpteur Gustav Kaupert de Francfort réalisa cinq statues pour la basilique. Elles représentent Jésus-Christ et les Évangélistes. De ces statues il ne subsiste aujourd'hui que les têtes.

L'édifice brûla entièrement en 1944. La reconstruction après la guerre s'est faite volontairement avec beaucoup de prudence. Lors de la reconstruction, la décoration intérieure du XIXe siècle ne fut pas restituée et les briques de parement furent volontairement laissées apparentes.

Un orgue a été installé de façon provisoire sur le côté de la nef en 1962 mais ce n'est qu'en 2014 que les grandes orgues ont pu être inaugurées. Le titulaire des orgues de la basilique de Trèves est, depuis 1999, son cantor Martin Bambauer, qui avait été élève de Daniel Roth

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Tourist-Information Trier: Info »
  2. La planche gravée de Matthäus Merian datée de 1646 rappelle singulièrement un bois gravé de Trèves de 1548 inséré dans la Cosmographiæ Universalis de Sebastian Münster (titre : Situs & figura antiquissimæ & praecipuæ Medioniatricum civitatis Trevirensis), qui passe pour la première vue d'ensemble authentique de Trèves. S'il est vrai que le dessin de Merian est plus précis que le bois gravé, les modifications apportées aux édifices entre 1548 et 1646 lui échappent (par ex. à propos de la basilique de Constantin). Comparez-la avec Gravure de l'édition latine de la Cosmographiæ Universalis de 1550 sur Historic Cities

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gerardo Brown-Manrique, Places. Forum of design for the public realm, vol. 3, (lire en ligne), « Konstantinplatz in Trier. Between Memory and Place », p. 31–42
    consacré à l'urbanisme antique avec de nombreuses illustrations
  • Eberhard Zahn: Die Basilika in Trier. Rheinisches Landesmuseum, Trèves, 1991, (ISBN 3-923319-18-5)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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