Antoine Desilets

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Antoine Desilets
Naissance
Montréal, Québec, Canada
Décès (à 92 ans)
Nationalité Drapeau du Canada Canada
Profession
Formation
Autodidacte
Distinctions
National Press Photographers' Association of North America, section Canada et état de New York (1966, 1967 et 1968)
Mention spéciale, World Press Photo Contest (1967)
Musée de la photographie de la ville de Paris (1982)
Chevalier de l'Ordre national du Québec (1990)

Antoine Desilets (né à Montréal, le [1] et mort le [2] ) est un photographe québécois.

Biographie[modifier | modifier le code]

Antoine Desilets nait en 1927 à Longue-Pointe, un quartier défavorisé de l’est de Montréal. Il est le cadet d'une famille de 10 enfants. Sa mère meurt en 1935 et son père, Jean-Sévère Desilets, se résout alors à placer les six plus jeunes à l’orphelinat du Christ-Roi à Nicolet[3],[4]. Son grand-oncle, l’abbé Georges Desilets, qui enseigne la physique au séminaire de Nicolet, l'initie dès l'âge de 9 ans à la photographie[5],[3]. Il fait ses études secondaires en anglais, dans un High School de la région de Montréal[1], et suit, par correspondance, un cours de photo. Il travaille un certain temps à l’Université McGill auprès animaux de laboratoire du professeur Hans Selye[4]. En 1945, à 18 ans, il s'engage dans l'armée de l'air (la Royal Canadian Air Force), non pas pour devenir pilote, mais dans le but de suivre des cours de photographie[5].

Après des études à Ottawa de 1946 à 1947, il se lance dans la photographie : il est d'abord « pigiste pour un pigiste[5] », puis débute chez Canadair en 1955, à titre de photographe industriel. Il tente auprès de tous les journaux de se faire embaucher, mais sans succès. En 1957, il réussit à se faire embaucher au Studio David Bier, d'abord à la chambre noire, puis comme photographe, jusqu'en 1961 [1],[6]. Ce studio fait surtout de la photo de mode mais a aussi un contrat avec les journaux Montreal Star et le Montréal Matin[3]. Après sa journée chez David Bier, Antoine Desilets travaille les soirs et la nuit à son propre compte[4]. En 1958, il est s'oriente vers la photographie de presse[7]. En 1961, un contact de son père dans l'Ordre de Jacques-Cartier[5], Serge Larochelle, directeur de Perspective, le supplément couleur de La Presse du samedi, lui offre de remplacer les photographes du supplément lors des vacances d’été pour un important reportage. La qualité du travail d'Antoine Desilets fait en sorte qu'il y reste[3].

Quand cet encart disparaît, il se retrouve à la couverture quotidienne du journal La Presse, ses photos moins bien mises en valeur[5]. Il est du quotidien La Presse de 1961 à 1974[6]. Son travail au journal le fait connaître au grand public québécois mais les reportages photographiques qu'il fait trois fois/ par semaine pour le Magazine de la Presse entre 1961 et 1969, et pour lesquels il prend une centaine de photos mais dont sept à dix sont publiés à chaque fois le sont beaucoup moins[6]. Ce travail est selon les historiens de l'art dans la tradition du photojournalisme du type américain comme le magazine LIFE[6]. Pour effectuer ce travail, Desilets parcourt l'Amérique du Nord y compris les États-Unis[6]. Il y rapporte une foule de reportages sur des sujets inimaginables[6]. Durant cette époque, le quotidien La Presse publie un supplément hebdomadaire les week-ends, (dans l'édition du samedi du quotidien), où quelques photos de Desilets ont une place importante dans l'illustration[6].

Souverainiste convaincu, il se joint au quotidien Le Jour de 1974 à 1976[5]. Il accompagne Pierre Bourgault, Lysiane Gagnon, Alice Parizeau, et autres reporters connus, dans tous les coins du pays[5]. Il reste à la pige, par après[5].

Lorsqu'il quitte le Jour, il part en Afrique enseigner la photographie jusqu'en 1978[6]. Il enseigne le photo-journalisme à l'école du CESTI, Université de Dakar au Sénégal[1]. De retour à Montréal en 1978, il illustre les 36 cordes sensibles des Québécois. Il profite alors d'une préretraite grâce notamment aux ventes de ses livres de vulgarisation photographique[6].

Pendant les années 1980, il contribue à des publicités vantant les mérites d'une marque d'appareils photographiques.

Il est le père du député fédéral bloquiste Luc Desilets[8].

Le fonds d'archives d'Antoine Desilets est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[9].

Honneurs et récompenses[modifier | modifier le code]

Trois ans de suite, en 1966, 1967 et 1968, il remporte le prestigieux prix américain de la National Press Photographers Association, devant de célèbres photographes des grands journaux de New York et de Washington[5].

Outre de nombreuses récompenses et distinctions au Canada, puis en Amérique du Nord, il reçoit en 1982 le premier prix du Musée de la photographie de la ville de Paris, pour son livre (de 1980) Découvrez le monde merveilleux de la photographie.

Il est reçu Chevalier de l'Ordre national du Québec en 1990. En 2005, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) lance le prix Antoine-Desilets, pour la meilleure photo de presse de l'année au Québec.

Publication d'auteur[modifier | modifier le code]

Il publie des livres, écoulés à environ 700 000 exemplaires en français, au total[11] sur 18 ans, dont trois livres tirés à plus de 150,000 exemplaires[10], et plusieurs sont traduits en anglais et en espagnol.

En 2001 et en 2009, il fait ses premiers dépôts d'archives dans le Fonds Antoine-Désilets[1], conservé par Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Desilets a un sens des archives assez développé[6]: Il conserve chez lui dans sa maison, tous ses reportages photographiques: Il met en classement plus de 60,000 épreuves photographiques qu'il range en 12 thèmes[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h « Fonds Antoine-Désilets » (P697), Bibliothèque et Archives nationales du Québec
  2. « Antoine Desilets, l’oeil du Québec, s’est fermé », sur Le Devoir (consulté le )
  3. a b c et d « Antoine Desilets: le père de la photographie de presse québécoise », sur La Presse, (consulté le )
  4. a b et c « Le père du photojournalisme au Québec s’est éteint », sur Le Devoir (consulté le )
  5. a b c d e f g h et i Yves Boisvert. « Dans l'œil d'Antoine Desilets », dans La Presse, 10 septembre 2011.
  6. a b c d e f g h i j et k (fr) Michel Lessard et collectif d'auteurs, Montréal au XXe siècle, regards de photographes, Éditions de l'Homme, Montréal 1995, 335 pages
  7. « Antoine Desilets – Ordre national du Québec », sur www.ordre-national.gouv.qc.ca (consulté le )
  8. Jean-François Nadeau, « Le père du photojournalisme au Québec s’est éteint », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  9. Fonds Antoine Desilets (P697) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
  10. a b c d e f et g « Antoine Désilets : Chevalier 1990 », Ordre national du Québec.
  11. Dans : Donald O’Farrell, « Chronique d’archives », Revue d'histoire de l'Amérique française (RHAF), vol. 56, no 2, automne 2002, p. 291-297 (article reproduit sur erudit.org en format pdf) — voir p. 293, [recension du] « Fonds Antoine Desilets (P697) ».

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. :

  • Michel Lessard, et collectif d'auteurs, Montréal au XXe siècle, regards de photographes, Éditions de l'Homme, Montréal 1995, 335 pages
  • Luc Desilets, Antoine Desilets photographe, Trente ans d'images, (texte : Luc Desilets; présentation : Jean-François Nadeau), Laval (Québec), Guy Saint-Jean Éditeur, (ISBN 978-2-8945-5473-9)