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Pornographie sur Internet

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La pornographie sur Internet est la pornographie accessible sur Internet via les sites web, l'échange de fichiers par des réseaux peer-to-peer et les réseaux Usenet.

Même si la pornographie était disponible sur internet chez les professionnels dans les années 80, c'est l'explosion du nombre d'internautes grand public dès 1993 qui a mené à une très forte expansion de la pornographie sur Internet.

Histoire et méthodes de distribution

Avant Internet

Usenet

Pages payantes et pages gratuites

En 2005, l'arrivée des vidéos en streaming sur Internet s'accompagne d'une création importante de sites pornographiques[1]. Rapidement, ces sites proposent une catégorisation des pratiques sexuelles sous la forme d'une encyclopédie de la sexualité, permettant aux utilisateurs de filtrer leurs recherches en fonction de leur attente ou de leur désir. Les plateformes de diffusion comme Pornhub ou XHamster proposent à leur public la possibilité de créer un profil personnalisé, permettant à l'utilisateur de liker une vidéo, de la partager ou de la commenter, voire la télécharger. À l'instar de l'ergonomie et des fonctionnalités des réseaux sociaux, les plateformes ont contribué à une forme de "normalisation sociale" de la pornographie[1].

Consommateurs masculins et féminins

49 % de la population adulte du Royaume-Uni avait visité un site pornographique en septembre 2020, soit 26 millions de visiteurs uniques, soit encore un peu moins qu’Instagram mais un peu plus que Twitter[2].

78% du trafic féminin ont entre 18 et 34 ans[3]. La consommation est faite à 21% par les femmes en France et à 23% au niveau mondial[4].

Les produits

Vidéos

Web cam

Autres formes

Statut légal

En France, l'Arcom est chargée de faire respecter l'interdiction d'accès aux mineurs[5].

Pornographie et protection des mineurs

Consommation des adolescents

L'arrivée dans les foyers de la connexion internet à haut débit au début des années 2000 et le développement des smartphones ont facilité un accès facilité à internet : 97 % des adolescents ont une présence régulière en ligne[6]. Cette aisance de connectivité, à défaut de contrôle parental efficace, engendre une exposition à du contenu pornographique[7]. En 2007, une étude américaine révèle que 47 % des adolescents américains (garçons et filles) ont visionné des images à caractères pornographiques en ligne, de manière consenti ou non[8]. En 2017, l'IFOP publie une étude sur la consommation de pornographie des adolescents français : 63 % des hommes et 37 % des femmes interrogés déclarent avoir « surfé sur un site pour y voir des films ou des images pornographiques[9] ». L'IFOP rapporte également que le smartphone est le support de visionnage le plus utilisé devant l'ordinateur portable, l'ordinateur de bureau et enfin la tablette tactile[9].

Encadrement législatif

France

En France, la majorité gouvernementale sous le quinquennat d'Emmanuel Macron a, à plusieurs reprises, énoncé le souhait de mieux contrôler l'accès des sites pornographiques aux mineurs. Emmanuel Macron s'est plusieurs fois exprimé sur le sujet, évoquant que « nous ne pouvons pas [...] fermer les yeux sur l'influence que peut exercer sur de jeunes esprits, un genre qui fait de la sexualité un théâtre d'humiliation et de violences faites à des femmes qui passent pour consentantes »[10]. Jusqu'à présent, un simple bandeau d'avertissement (appelé aussi « disclaimer ») invite l'utilisateur a déclarer sur l'honneur qu'il présente l'âge requis l'autorisant à accéder au contenu pour adultes[11]. En , Cédric O, secrétaire d’État chargé du numérique, précise les réflexions du gouvernement, évoquant un renforcement et une généralisation d'un contrôle parental[12]. Le même mois, différents acteurs du numériques, comprenant les FAI et des opérateurs, signent une charte d'engagement dans le but de protéger les mineurs des contenus pour adultes[13].

Le milieu pornographique réagit également de son côté, avec la publication en d'une charte de déontologie[14],[15]. Initiée par la société Marc Dorcel, elle est rédigée par l'ancienne actrice pornographique Liza del Sierra, le sociologue Alexandre Duclos et l'avocat Matthieu Cordelier[16]. 18 recommandations sont ainsi proposées, parmi lesquelles le respect de l'hygiène et de la sécurité au moment des tournages, la description des pratiques et des scènes attendues lors de la signature du contrat ainsi que l'annonce de la rémunération[17].

États-Unis d'Amérique

Une loi fédérale visant à réglementer le contenu pornographique d'Internet, le Communications Decency Act, a été annulée par la Cour Suprême en 1996.

CSA

En France, le CSA demande une restriction d'accès pour les mineurs de 18 ans[18]. Devenu ARCOM, il a attaqué en justice 8 des plus gros sites pornographiques mondiaux.

Filtres et logiciels de contrôle parental

Pornographie sur les heures de travail

Pornographie infantile et juvénile

Notes et références

  1. a et b Lionel Renaud, Le spectacle du sexe : l’évolution de la consommation du film pornographique des années 1990 à nos jours et ses enjeux esthétiques et sociaux, , 447 p. (lire en ligne), p. 72
  2. (en) « Pornographie en ligne  : une consommation massive, un risque pour les jeunes et une urgence à réguler », sur The Conversation (consulté le ).
  3. Émilie Laystary, « Les femmes regardent plus souvent du porno depuis leurs téléphones que les hommes », sur France 24, (consulté le ).
  4. « Comment les femmes consomment-elles le porno ? », sur Konbini - All Pop Everything : #1 Media Pop Culture chez les Jeunes (consulté le ).
  5. https://actu.orange.fr/france/l-arcom-un-super-regulateur-ne-du-mariage-entre-csa-et-hadopi-CNT000001I6Oly/photos/roch-olivier-maistre-a-cannes-le-8-avril-2019-7728cb577f2284c409769fe5035f96f6.html
  6. Yann Leroux, « Internet, sexualité et adolescence », Enfances & Psy, no 55,‎ , p. 61-68 (lire en ligne)
  7. Pascale Le Garrec, « La pornographie se répand chez les jeunes de plus en plus tôt », sur ouest-france.fr (consulté le )
  8. (en) Janis Wolak, Kimberly Mitchell et David Finkelhor, « Unwanted and Wanted Exposure to Online Pornography in a National Sample of Youth Internet Users », Pediatrics, vol. 119, no 2,‎ , p. 247–257 (ISSN 0031-4005 et 1098-4275, PMID 17272613, DOI 10.1542/peds.2006-1891, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Institut français d'opinion publique, « Les adolescents et le porno : vers une « Génération Youporn » ? Etude sur la consommation de pornographie chez les adolescents et son influence sur leurs comportements sexuels », ifop.com,‎ , p. 9 (lire en ligne [PDF]).
  10. Marc Rees, « Protection des mineurs : le plan de bataille de Macron contre le porno en ligne », sur www.nextinpact.com, (consulté le ).
  11. Marc Rees, « La guerre est déclarée contre le porno en ligne », sur nextinpact.com, (consulté le ).
  12. Marc Rees, « La guerre est déclarée contre le porno en ligne », sur www.nextinpact.com, (consulté le ).
  13. Marc Rees, « Protection des mineurs : télécharger la charte anti-porno », sur www.nextinpact.com, (consulté le ).
  14. Bertrand Métayer, « Charte de déontologie dans le X : «Nous avons besoin d’un cadre législatif» », sur leparisien.fr, (consulté le )
  15. « Pornographie : une charte de déontologie proposée par le producteur Dorcel », sur LaProvence.com, (consulté le ).
  16. admin, « Charte déontologique pour la production X française », sur Productions X Responsables, (consulté le ).
  17. Bertrand Métayer, « Charte de déontologie dans le X : «Nous avons besoin d’un cadre législatif» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  18. « Pornographie: cinq sites sommés par le CSA de bloquer leur accès aux mineurs », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • David Courbet (préf. Ovidie), Féminismes et pornographie, Paris, La Musardine, coll. « L'attrape-corps », , 304 p. (ISBN 978-2-84271-777-3)
  • Ovidie, À un clic du pire : la protection des mineurs à l'épreuve d'Internet, Paris, Éditions Anne Carrière, , 124 p. (ISBN 978-2-8433-7877-5)
  • Lionel Renaud (dir. Fabrice Montebello), Le spectacle du sexe : l’évolution de la consommation du film pornographique des années 1990 à nos jours et ses enjeux esthétiques et sociaux, Université de Lorraine (thèse de doctorat en étude de cinéma), 2019, 447 p. [lire en ligne]

Articles connexes