Pornographie hard

La pornographie hard ou pornographie hardcore, parfois traduit en français comme pornographie dure (en anglais : hardcore pornography ou hardcore porn), est une forme de pornographie représentant de manière explicite des actes sexuels, souvent non simulés. Ce terme est né au XXe siècle pour distinguer de la pornographie soft. Ce style apparaît souvent sous forme de photographies, de films, dans les magazines et parfois même sous forme de dessins animés. Depuis les années 2000, le porno hard est massivement diffusé sur Internet.
Légalité
[modifier | modifier le code]La législation sur le porno hard varie d'un État à un autre. Dans la majorité des pays occidentaux, la pornographie a été progressivement légalisée à partir des années 1970, certains États étant plus restrictifs que d'autres. Au Royaume-Uni, la production et la diffusion de vidéos de nature pornographique hard ont été définitivement légalisées en 2000[1].
Au XXe siècle, la pornographie hard a largement contribué à une prohibition dans un bon nombre de pays[pas clair]. Les ventes et expositions sont classifiées dans tous les points de vente, bien qu'actuellement ce type de pornographie, souvent considéré comme mainstream, est facilement téléchargeable.
Effets sociaux
[modifier | modifier le code]Après la légalisation de la pornographie au Danemark, en 1970 une « Commission Présidentielle sur l'Obscénité et la Pornographie » à commandé une enquête au criminologue danois Berl Kutchinsky qui a conclu dans son rapport, étude sur la pornographie et les crimes sexuels au Danemark, que la légalisation de la pornographie n'avait pas influencé le nombre de crimes sexuels puisqu'ils avaient augmenté de façon homogène sans différence notable depuis la légalisation[2].
L'étude de Malamuth de 2007 sur la façon dont se perçoivent les consommateurs de pornographie à révélé parmi un échantillon de jeunes danois, qu'une majorité des consommateurs considèrent que la pornographie, aurait eu des effets positifs sur leur vie en termes de connaissances et de performances[3]. Bien que les consommateurs de pornographie défendent leur consommation en la valorisant, ils font en même temps état d'une augmentation de l'anxiété[4], de difficultés de couple[5], d'une baisse de leur satisfaction sexuelle[4] et de comportements d'évitement émotionnel[6].
Les études montrent que la consommation de pornographie développe des biais psychopathiques[7] et abîme la notion de consentement[8]. Dans la pornographie mainstream 90% des scènes comportent de la violence non simulée[9]. La consommation de pornographie, d’autant plus que celle-ci est violente, dérégule le système naturel de récompense et de plaisir[10] en l’associant à la violence et aux humiliations. Les hommes qui consomment de la pornographie sont plus permissifs aux comportements coercitifs liés aux viols[11] et aux agressions[12],[13].
L'ensemble des études épidémiologiques et des meta-analyses donnent des résultats similaires, la consommation de contenus violents et de pornographie un facteur aggravant les biais permissifs à la violence[14],[12],[15],[16].
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ (en) Feu vert aux films porno. Consulté le 11 août 2010.
- ↑ (en) « Étude sur la pornographie et des crimes sexuelles au Danemark » par Berl Kutchinsky. Consulté le 11 août 2010.
- ↑ (en) Hald, G.M.; Malamuth, N.M. (2007). "Self-Perceived Effects of Pornography Consumption" - Format pdf.. Consulté le 11 août 2010.
- (en) Dawn M. Szymanski and Destin N. Stewart-Richardson, « Psychological, Relational and Sexual correlates of pornography use on young adult heterosexual men in romantic relationchips », sur SageJournals, (consulté en )
- ↑ Zeinab Pouralija et al, « Pornography use, demographic and sexual health characteristics among university students », sur National Library of Medicine, (consulté en )
- ↑ (en) Michael E. Levin et al, « The role of experiential avoidance in problematic pornography viewing », sur Springer Nature Link, (consulté en )
- ↑ (en) Ariel Kor, Orna Zagoory-Sharon, Marc N. Potenza, Ruth Felman, Amir Djalovski, « Alterations in oxytocin and vasopressin in men with problematic pornography use: The role of empathy », sur PubMed, (consulté en )
- ↑ (en) H. Scher et al, « Males disposed to commit rape », sur PubMed, (consulté en )
- ↑ (en) Robert J. Wosnitzer et Ana J. Bridges, « Aggression and Sexual Behavior in Best-Selling Pornography », sur National Library of Medicine, (consulté en )
- ↑ (en) Jan Snagowski, Stefan Maderwald, Chistian Laier, Matthias Brand, « > Ventral striatum activity when watching preferred pornographic pictures is correlated with symptoms of internet pornography addiction> », sur National Library of Medicine, (consulté en )
- ↑ Allen, D'Alessio et Brezgel, « A Meta-Analysis Summarizing the Effects of Pornography II Aggression After Exposure », Human Communication Research, vol. 22, no 2, , p. 258–283 (DOI 10.1111/j.1468-2958.1995.tb00368.x)
- Hald, Malamuth et Yuen, « Pornography and Attitudes Supporting Violence Against Women: Revisiting the Relationship in Nonexperimental Studies », Aggressive Behavior, vol. 36, no 1, , p. 14–20 (PMID 19862768, DOI 10.1002/ab.20328, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Lauryn Vander Molen, Scott T. Ronis, Aryn A. Benoit, « Paraphilic Interests Versus Behaviors: Factors that Distinguish Individuals Who Act on Paraphilic Interests From Individuals Who Refrain », sur PubMed, (consulté en )
- ↑ Wright, Tokunaga et Kraus, « A Meta-Analysis of Pornography Consumption and Actual Acts of Sexual Aggression in General Population Studies », Journal of Communication, vol. 66, , p. 183–205 (ISSN 1460-2466, DOI 10.1111/jcom.12201)
- ↑ (en) Mary Sharpe, Darryl Mead, « Problematic Pornography Use: Legal and Health Policy Considerations », sur National Library of Medicine, (consulté en )
- ↑ Laurence Cohen et al, « Rapport du Sénat n°900 sur l’industrie de la pornographie », sur gouvernement, (consulté en )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) L. O'toole, Pornocopia : Porn, Sex, Technology and Desire, Serpent's Tail, (ISBN 978-1-85242-720-7)
- Lounès Darbois, Sociologie du hardeur : pour une résistance à la pornographie, Saint-Denis, Kontre-Kulture, , 181 p. (ISBN 978-2-36725-132-5)