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= [[Manufacture de porcelaine Dihl et Guérhard]] =
<!--
{{ébauche|Histoire|art|Paris|}} -->
{{infobox société
|nom = Manufacture de porcelaine Dihl et Guérhard
|logo = Dihl--marque 1.jpg
|légende logo = Première marque déposée,<br/>peinte en or
|taille logo = 160
|logo 2 = Dihl--marque 2.jpg
|légende logo 2 = Deuxième marque déposée, en rouge
|taille logo 2 = 160
|image = Dihl e guerhard, servito con palmette, 1790 ca. 01.JPG
|légende image = Service à palmettes, {{circa}} 1790<br/>[[Musée de porcelaine de Florence]]
|ancien nom =
|date de création = 1781
|dates-clés =
|date de disparition = 1835
|fondateur = • Christophe Erasmus Dihl<br/>• Antoine Guérhard<br/>• Louise-Françoise-Madelaine Croizé, épouse Guérhard
|siège (ville) = Paris :<br/>• [[rue de Bondy]] (1781-1789)<br/>• [[rue du Temple]] (1789-1828)
|siège (pays) = France
|secteurs d'activités = porcelaine
|produits =
|effectif =
}}
La '''manufacture de porcelaines Dihl et Guerhard''', également appelée « manufacture du duc d'Angoulême », est un atelier de porcelaine créée en 1781 à Paris, [[rue de Bondy]] puis [[rue du Temple]]. Ayant survécu avec succès à la [[révolution française|Révolution]], au [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] et au [[premier Empire]], elle a fermé ses portes en 1828 sous la [[seconde Restauration]].

Fabricant des marchandises porcelaines toujours raffinées et souvent luxueuses<ref name="1983guillebon195"/>, elle a été la plus prestigieuse des manufactures de porcelaine parisiennes<ref name="1983guillebon177">{{harvsp |id= 1983guillebon | Guillebon 1983 |p= 177 }}.</ref> et a en son temps détrôné la [[manufacture de Sèvres]]<ref name="1983guillebon195"/>.

== Histoire ==
<ref name="1983guillebon">{{harvsp |id= 1983guillebon | Guillebon 1983 |p= }}.</ref>
<ref name="1985guillebon">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= }}.</ref>
<ref name="1988guillebon">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= }}.</ref>

La manufacture est créée par un acte de société signé le {{date|25 février 1781}}<ref name="1983guillebon177"/> entre Christophe Erasmus Dihl, Antoine Guérhard et Louise-Françoise-Madelaine Croizé, épouse de ce dernier<ref name="badaOrmulu">{{harvsp |id= badaOrmulu | Paires de vases |loc= sur ''bada.org'' }}.</ref>{{,}}<ref name="2016moon117">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 117 }}.</ref>{{,}}<ref name="1988guillebon1">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 1 }}.</ref>. Le notaire chargé de l'établissement de l'acte est {{Me}} Guéret<ref name="1983guillebon177note">{{harvsp |id= 1983guillebon | Guillebon 1983 |p= 177, note }}.</ref>.

=== Les fondateurs ===
==== Christophe Erasmus Dihl ====

Dihl naît en 1756<ref name="1985guillebonPageC"/> à [[Lambsheim|Lammshein]]<ref name="1985guillebon3">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 3 }}.</ref> près de [[Neustadt an der Weinstraße|Neustadt]] (rive gauche du Rhin) et de [[Mannheim]] dans le [[Rhénanie-Palatinat|Palatinat]]. Il est modeleur et connaît de surcroît les procédés chimiques nécessaires pour la fabrication de porcelaine. Il émigre en France en 1778<ref name="2016moon117"/>.

Étranger et en particulier non parisien, Dihl n'a pas le droit d'établir un quelconque commerce ou une fabrique dans Paris. Pour la future entreprise, ce droit vient par le couple Guérhard, officiellement bourgeois parisiens<ref name="2016moon117"/>{{,}}<ref name="1988guillebon1">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 1 }}.</ref>, avec qui il s'associe pour créer une société. Selon l'acte de société, Dihl apporte « son industrie, son talent, sa peine et ses soins pour la fabrication des ouvrages et marchandises, les travaux nécessaires pour y parvenir… et généralement tout ce que doit faire un maître de pareille manufacture ». Outre son talent, Dihl apporte aussi à la société un grand nombre de [[moule (outil)|moules]]<ref name="1983guillebon177"/>.

Mais surtout c'est un chercheur, en témoigne l'environnement qu'il a choisi pour son portrait par [[Étienne Charles Le Guay|Le Guay]], réalisé en 1797<ref name="1988guillebon4">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 4 }}.</ref> sur une plaque de porcelaine à pâte dure, avec les nouvelles peintures émaillées pour porcelaine qu'il a créées : il est assis à un [[secrétaire (meuble)|secrétaire]] dont les compartiments sont remplis de pots contenant des matériaux utilisés créer les couleurs qui sont la marque de la compagnie, avec devant lui une palette montrant ces couleurs. La surface plane du secrétaire porte des pièces de choix créées par l'entreprise : une statue en [[biscuit (céramique)|biscuit]] par Lemire représentant un enfant en train de lire ; un vase élégant avec glacis imitant l'écaille de tortue et une bande décorée en grisaille par [[Piat Joseph Sauvage|Sauvage]] ; et une tasse à deux anses avec le même fond jaune typique de la manufacture<ref group="n">assiette Sèvres jaune : https://collections.mfa.org/objects/59028/cup-and-saucer?ctx=9ca5370f-efd9-4fd2-8b05-d32d05209d7f&idx=195</ref> — on le retrouve par exemple sur la paire de vases du Metropolitan museum. Ce portrait de Dihl montre sa conception de l'entreprise comme espace commercial mais aussi comme un endroit d'expérimentation scientifique et d'innovation technologique<ref name="2016moon120"/>. <br/>
Cette double nature d'œuvre d'art en soi mais aussi de véhicule de démonstration d'un produit manufacturé, est reflétée dans la double signature de « Dihl et Guérhard » et de « Étienne Le Guay » sur le côté du secrétaire. Bien accointé avec le marché anglais, il est possible que Dihl ait eu connaissance du portrait sur plaque de porcelaine de [[Josiah Wedgwood (1730-1795)|Josiah Wedgwood]] par le peintre [[George Stubbs]] ; ce dernier, cherchant pour ses peintures émaillées des surfaces plus spacieuses que celles des supports habituels, en fait part à Wedgwood qui se met à expérimenter avec des plaques de céramique dès 1777. Il découvre que le processus est particulièrement difficile à mettre en œuvre : plus les plaques de céramique sont grandes, plus grand est le risque qu'elles se déforment à la cuisson. Dihl a peut-être voulu émuler cette approche<ref name="2016moon120"/>.
Son portrait par Le Guay est au [[Sèvres - Manufacture et Musée nationaux|musée de Sèvres]]<ref name="1988guillebon4"/>.

En 1800, [[Martin Drolling|Drölling]] exécute un autre portrait de Dihl (signé en bas à gauche « Drölling pinxit 1800 », H x L 62 x env. 50 cm). Dihl a 44 ans<ref name="1985guillebonPageC">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= c }}.</ref> et dirige la manufacture depuis 19 ans<ref name="1983guillebon195">{{harvsp |id= 1983guillebon | Guillebon 1983 |p= 195 }}.</ref>. Outre la question des peintures inaltérables, ce tableau relève avec succès le défi de cuire une large plaque de céramique sans qu'elle se déforme à la cuisson<ref name="1869jacquemart318">{{ouvrage |id= 1869jacquemart |libellé= Jacquemart 1869 |langue= fr |auteur1= Albert Jacquemart |titre= Les merveilles de la céramique |nature ouvrage= {{3e}} partie |titre volume= Occident (Temps modernes) |lieu= Paris |éditeur= L. Hachette et {{Cie}} |date= 1869 |pages= 388 |passage= 318 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110189w.image |format= sur ''gallica'' }}.</ref>.

Après la mort du sieur Guérhard, Dihl épouse Mme veuve Guérhard le 25 décembre 1797, avec comme témoins les meilleurs peintres de la manufacture : [[Piat Joseph Sauvage|Sauvage]] et [[Étienne Charles Le Guay|Le Guay]], et [[Marie-Victoire Jaquotot|Marie Victoire Jacquotot]] la nouvelle épouse de ce dernier<ref name="1988guillebon4"/> et elle-même peintre de grand talent.

; Couleurs inaltérables à la cuisson

Les couleurs sur porcelaine sont faites d'oxydes métalliques réduits en poudre et mélangés avec des substances vitrifiables comme le verre, le [[nitre]] (aussi appelé salpêtre) ou le [[borax]], additionnées d'[[huile de térébenthine]] ou de lavande qui servent de liant.
Jusque là, la plus grande difficulté dans ce domaine est la différence de couleur avant et après la cuisson ; seul un œil expérimenté peut jauger avant cuisson la nuance que va prendre la couleur après cuisson<ref name="FiveArts">{{ouvrage |langue= en |auteur1= |titre= Five black arts. A popular account of the history, processes of manufacture, and uses of printing, gas-light, pottery, glass, iron |nature ouvrage= condensed from the ''[[Encyclopedia Britannica]]'' |lieu= Columbus |éditeur= éd. Follett, Foster and Co |date= 1861 |pages= |passage= 180 |lire en ligne= https://www.cmog.org/sites/default/files/collections/51/51F78355-C552-4D1C-AD3B-930FD0031CF5.pdf |format= pdf sur ''cmog.org'' |consulté le= 01/2022 }}.</ref>.

Dihl fait des recherches sur les couleurs, les variétés de fonds obtenus, imitant l'agate, le lapis, le jaspe, l'écaille, le vermeil ou le bronze patiné à l'antique<ref name="CFroissart"/>…

Le 4 octobre 1797 (13 vendémiaire an 6)<ref name="1985guillebon132">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 132 }}.</ref> ou le 16 novembre<ref name="2016moon120">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 120 }}.</ref> 1797 Dihl présente à l'[[Institut national des sciences et des arts]]{{note|group="n"|name="institut"}} un rapport sur des couleurs inaltérables à la cuisson — rapport qui fait sensation<ref name="1988guillebon4"/>, accompagné d'un bas-relief peint dans son atelier avec les nouvelles peintures<ref name="1985guillebon132"/>. Les résultats sont publiés en janvier 1798 dans le ''Journal de physique, de chimie, d'histoire naturelle et des arts''. [[Jean Darcet]], [[Antoine-François Fourcroy|Antoine François Fourcroy]] et [[Louis-Bernard Guyton-Morveau|Louis Bernard Guyton de Morveau]], de la section « Chimie » de l'Institut, ont la charge d'examiner le produit de Dihl. Ils visitent la manufacture{{note|group="n"|name="adressMeslay"}} pour voir l'expérience en direct. Leur rapport note que la difficulté de peindre en couleurs sur de la porcelaine, similaire à la peinture émaillée sur d'autres supports tels que le cuivre, provient de ce que le peintre ne peut pas savoir ce que les couleurs, faites de minéraux et de verre pulvérisés et pigmentés, vont devenir après cuisson. De plus, en général les peintres sur porcelaine devaient utiliser deux palettes, une pour les « couleurs dures », qui supportent les températures élevées ; et une autre pour les « couleurs tendres », aux tons plus délicats qui ne supportent que les températures moyennes ou basses. La formule de Dihl permet de peindre de la porcelaine à pâte dure avec une peinture suffisamment stable pour supporter les hautes températures de cuisson sans changer de couleur, et qui « permet aux peintres d'immortaliser leur travail et de transmettre à la postérité, dans altération, les choses les plus intéressantes que l'histoire et la nature puissent offrir »<ref name="2016moon120"/>.

Noter que son succès est partiel et qu'il a dû omettre les teintes rose, pourpre et violet, produites par le [[précipité]] de [[pourpre de Cassius]], qui ne sont pas stables et changent sous l'action de la chaleur. Par ailleurs, l'action de la surface traitée et le type de [[Glaçure|vernis]] ne sont pas pris en compte<ref name="FiveArts"/>.

; Mastic Dihl
Le mastic Dihl est un mélange d'[[huile de lin]] asséché par ébullition avec du [[litharge]] puis mélangé avec de la poudre fine d'argile à porcelaine jusqu'à une consistance de mortier épais ; l'argile à céramique convient également si elle est bien sèche. Une petite dose d'huile de térébenthine le rend un peu plus fluide et facilite l'adhésion aux surfaces en bois, en pierre ou en brique. Il peut être coloré avec de la brique ou de la poterie réduites en poudre<ref name="1858ure391">{{ouvrage |id= |libellé= Ure 1858 |langue= fr |auteur1= Andrew Ure |titre= A Dictionary of Arts, Manufactures, and Mines […] |lieu= New York |éditeur= éd. D. Appleton & {{Co}} |date= 1858 |pages= 1118 |passage= 391 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=UvgOAAAAYAAJ&pg=PA391&lpg=PA391&dq=dihl+putty&source=bl&ots=C080g0tycy&sig=ACfU3U0hCL32pK4Q_d9RwdIkCzmI6OAoZw&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjj74u5pJ_1AhWvzoUKHQpEATwQ6AF6BAh6EAM#v=onepage&q=dihl&f=false |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 02/2022 }}.
</ref>.
Appliqué à du grillage fin, il peut être utilisé pour étanchéifier des surfaces (terrasses, etc) ; il est cependant à peine moins cher que le plomb<ref name="1858ure391"/>. Il peut aussi être utilisé pour coller des pierres ou comme enduit d'apprêt pour des peintures murales<ref name="meubliz">{{Lien web |langue= fr |titre= Mastic Dihl |série= dictionnaire des arts par ordre alphabétique |site= meubliz.com |url= https://www.meubliz.com/definition/mastic_dihl/ |consulté le= <!-- 01/2022 --> }}.</ref>. <br/>
Dihl invente ce nouveau mastic en 1809<ref name="1823dict_decouv169">
{{Ouvrage |langue= fr |auteur1= Collectif |titre= Dictionnaire chronologique et raisonné des découvertes en France de 1789 à la fin de 1820 |lieu= Paris |éditeur= éd. Louis Colas |date= |volume= 11 |titre volume= MAC - MOU |pages totales= 614 |passage= 169 |isbn= |lire en ligne= {{Google Livres|mRFCAAAAcAAJ|page=169}} |format= sur ''google.books.fr'' |consulté le= 02/2022 }}.
</ref> ;
il dépose le brevet en 1817<ref name="armonville81">
{{Ouvrage |libellé= Armonville 1825 |langue= fr |auteur1= J.R. Armonville |titre= La clef de l'industrie et des sciences qui se rattachent aux arts… |lieu= Paris |éditeur= Conservatoire royal des Arts et Métiers |date= 1825 |tome= 2 |pages totales= 558 |passage= 81 |isbn= |lire en ligne= {{Google Livres|PHP5kJtHVScC|page=81}} |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 02/2022 }}.
</ref>,
et en 1818 en Angleterre<ref>
{{ouvrage |id= |libellé= Demmin 1867 |langue= fr |auteur1= Auguste Demmin |titre= Guide de l'amateur de faïences et porcelaines : poteries, terres cuites, peintures sur lave, émaux, pierres précieuses artificielles, vitraux et verreries |nature ouvrage= Partie 2 |lieu= Paris |éditeur= libr. Veuve Jules Renouard |date= 1867 |numéro d'édition= 3 |pages= 1227 |passage= 1155-1156 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3410713v/f59.item |format= sur ''gallica'' |consulté le= 01/2022 }}.</ref>.
La technique est alors tout à fait innovatrice. En 1988 ce produit est encore appelé « mastic miracle »<ref name="1988guillebon1"/>.

==== Antoine Guérhard ====

Bourgeois parisien<ref name="1983guillebon177"/>, il est probablement l'auteur d'un mémoire sur l'extraction du [[cobalt]] destiné à la [[porcelaine de Saxe]] en [[Silésie]]<ref name="1988guillebon1"/>.

Il meurt le 28 avril 1793 - environ 4 mois avant le début de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], qui amène l'arrivée des ouvriers de [[faïencerie de Niderviller|Niderviller]]<ref name="2016moon118"/>

==== Louise-Françoise-Madelaine Croizé ====

Née en 1751<ref name="badaOrmulu"/> à Paris, elle va officiellement diriger l'entreprise<ref name="1988guillebon1"/>.

Ensemble, les époux Ghérard apportent {{nb|8000}} [[livre (monnaie)|livres]] pour démarrer l'entreprise ; ils s'engagent également à payer « sur leurs deniers personnels les gages et appointements de l'ouvrier le plus cher que Dihl jugera nécessaire d'employer pendant le cours de ladite société ». Ils sont responsables de la tenue de la caisse ; mais seule Catherine Croizé est chargée de la vente et de la tenue des livres de comptes<ref name="1983guillebon177"/>.

Antoine Guérhard's social status as an official bourgeois of Paris enabled the company to be established inside the city; Madame Guérhard was manager of the firm, overseeing the com­pany's books and the day-to-day running of the factory as well as the sale of its products<ref name="2016moon117">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 117 }}.</ref>.

[[image:Louis-Antoine d'Artoisduc d'Angoulême.jpg|thumb|<center>[[Louis de France (1775-1844)|Louis-Antoine d'Artois]] (1775-1844),<br/>peu après 1781</center>
]]
=== Monopole, privilèges et parrainage ===

La compétition vient de manufactures rivales (Locré, Schoelcher, Nast,…) et des peintres-décorateurs indépendants connus sous le nom de « chambrelans », qui achètent des pièces de céramique vierges et les décorent chez eux<ref name="2016moon118">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 118 }}.</ref>. Mais Le premier obstacle et probablement le plus grand, est l'ensemble des privilèges exclusifs en faveur de la [[manufacture de Sèvres]]. Depuis le privilège octroyé le 24 juillet 1745, elle seule a le droit de fabriquer la porcelaine « façon de Saxe » (c'est-à-dire de représenter des figures humaines<ref name="1908Lechevallier11">{{ouvrage |id= 1908Lechevallier |libellé= Lechevallier-Chevignard 1908 |langue= fr |auteur1= Georges Lechevallier-Chevignard |titre= La manufacture de porcelaine de Sèvres 1738-1876. Histoire, organisation, ateliers, musée céramique, répertoire des marques et monogrammes d'artistes |lieu= Paris |éditeur= libr.-éd. Renouard - H. Laurens |collection= Les grandes institutions de France |date= 1908 |pages= 167 |passage= 11 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6101427s/f22.image.r=1745 |format= sur ''gallica'' }}.</ref> et d'utiliser la polychromie et l'or pour la décoration<ref name="badaOrmulu"/>, ce pour une période de 20 ans<ref name="1908Lechevallier11"/>. Les peines sont sévères : confiscation des objets fabriqués et trois mille livres d'amende. Ce privilège inclut aussi une clause punissant de prison les ouvriers qui quitteraient la manufacture sans un congé en bonne forme de son directeur Charles Adam ; et l'interdiction aux autres manufactures d'embaucher aucun ouvrier sorti de Vincennes sans l'agrément de la manufacture de Sèvres<ref name="1908Lechevallier11"/>. Ces menaces ne restent pas vaines paroles. Par exemple Barbin, établi rue de Charonne, reçoit défense de construire un four, et dans la foulée [[Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville|Machault]] ([[Contrôleur général des finances]] depuis 1745) décrète que « Il ne sera fait d'autres sortes d'ouvrages en porcelaines que celles qui peuvent servir pour la poterie, ou la platerie, lesquelles ne pourront être ornées de fleurs et de.sculptures, ni « peintes autrement qu'en façon de Japon sans, sous aucun prétexte, y mêler des-paysages, figures ou dorures dont Sa Majesté entend que le travail soit exclusivement réservé à la Manufacture de [[Charles Adam]], ainsi que de toutes sortes et espèces d'ouvrages de porcelaine « en fleurs et en sculptures »<ref name="1908Lechevallier11"/>.

Ainsi pour les décors, depuis 1766 Sèvres a le monopole des porcelaines colorées et dorées<ref name="badaOrmulu"/> : elle seule a le droit d'utiliser la polychromie et l'or pour la décoration de ses porcelaines<ref name="badaOrmulu"/>, et depuis l'arrêt de 1784 elle seule a le droit d'utiliser des décors autres que les jetés de fleurs au naturel<ref name="1988guillebon6"/>.

En 1782 la manufacture obtient la protection du jeune [[duc d'Angoulême]]<ref name="2016moon117">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 117 }}.</ref> [[Louis de France (1775-1844)|Louis-Antoine d'Artois]] (1775-1844), fils du futur [[Charles X de France|Charles X]] et neveu de [[Louis XVIII]], qui n'a que 6 ans en 1781. Ce parrainage est purement politique, visant à contrebalancer l'influence de la [[manufacture de Sèvres]] et à contourner son monopole. Ainsi à partir de 1782 trouve-t-on des pièces Dihl et Guérhard estampillées « Manufacture de Monsieur le duc d'Angoulême », souvent plus ou moins abrégé (parfois « Manuf<sup>re</sup> de M<sup>gr</sup> le duc d'Angoulême », parfois « M<sup>re</sup> de M<sup>gr</sup> le duc d'Angoulême »)<ref name="2016moon117"/>{{,}}<ref name="1869jacquemart318"/>.

. Angoulême's name was bestowed more as a kind of brand franchise licensed to the firm than as an expression of his patron­age (he was six years old at the time), but its royal impri­matur gave the company greater financial security and publicity than that enjoyed by the countless smaller manufacturers in Paris that did not have the privilege<ref name="2016moon117"/>.

=== L'entreprise ===
==== Les débuts, rue de Bondy ====
Selon l'acte de société, l'entreprise est établie dans une maison au {{n°|22}}<ref name="1988guillebon2et8">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 2, 8 }}.</ref> de la [[rue de Bondy]]<ref name="2016moon117"/>, prise à bail pour 9 ans à partir du {{1er}} avril 1781, pour un loyer de {{nb|3000}} [[livre (monnaie)|livres]] par an. Le contrat prévoit la construction d'un four et d'ateliers dans le jardin, et autorise la tenue d'un magasin dans une ou plusieurs pièces de la maison<ref name="1983guillebon195"/>.

Dès le 28 septembre 1781, Dihl dépose la marque AG (Angoulême) devant le lieutenant général de police Lenoir qui, le 23 juillet 1782, confirmait la protection du duc d'Angoulême<ref name="lotsearch">{{lien web |langue= fr |titre= Manufacture du duc d'Angoulême |description= pendule « la Paix » |site= lotsearch.de |url= https://www.lotsearch.de/lot/manufacture-du-duc-dangouleme-exceptionnelle-pendule-en-biscuit-36170727 |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.</ref>. Les lettres AD sont alors surmontées d'une couronne.


<gallery mode="packed" heights="180">
image:Dihl--marque 1.jpg|<center>Première marque déposée,<br/>peinte en or</center>
image:Dihl--marque 2.jpg|<center>Deuxième marque déposée, en rouge</center>
</gallery>

; Les handicaps

Le premier obstacle et probablement le plus grand, est l'ensemble des privilèges exclusifs en faveur de la [[manufacture de Sèvres]]. Depuis le privilège octroyé le 24 juillet 1745, elle seule a le droit de fabriquer la porcelaine « façon de Saxe » (c'est-à-dire de représenter des figures humaines<ref name="1908Lechevallier11"/> et d'utiliser la polychromie et l'or pour la décoration<ref name="badaOrmulu"/>, ce pour une période de 20 ans<ref name="1908Lechevallier11"/>. Les peines sont sévères : confiscation des objets fabriqués et trois mille livres d'amende. Ce privilège inclut aussi une clause punissant de prison les ouvriers qui quitteraient la manufacture sans un congé en bonne forme de son directeur Charles Adam ; et l'interdiction aux autres manufactures d'embaucher aucun ouvrier sorti de Vincennes sans l'agrément de la manufacture de Sèvres<ref name="1908Lechevallier11"/>.

Ces menaces ne restent pas vaines paroles. Par exemple Barbin, établi rue de Charonne, reçoit défense de construire un four, et dans la foulée [[Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville|Machault]] ([[Contrôleur général des finances]] depuis 1745) décrète que « Il ne sera fait d'autres sortes d'ouvrages en porcelaines que celles qui peuvent servir pour la poterie, ou la platerie, lesquelles ne pourront être ornées de fleurs et de.sculptures, ni « peintes autrement qu'en façon de Japon sans, sous aucun prétexte, y mêler des-paysages, figures ou dorures dont Sa Majesté entend que le travail soit exclusivement réservé à la Manufacture de Charles Adam, ainsi que de toutes sortes et espèces d'ouvrages de porcelaine « en fleurs et en sculptures »<ref name="1908Lechevallier11"/>.

Ainsi pour les décors, depuis 1766 Sèvres a le monopole des porcelaines colorées et dorées<ref name="badaOrmulu"/> : elle seule a le droit d'utiliser la polychromie et l'or pour la décoration de ses porcelaines<ref name="badaOrmulu"/>, et depuis l'arrêt de 1784 elle seule a le droit d'utiliser des décors autres que les jetés de fleurs au naturel<ref name="1988guillebon6"/>.

Dihl et Guérhard had to compete not only with rival producers such as Locré, Schoelcher, and Nast, but also with independent painter-decorators known as “chambrelans,” who would buy blank ceramic wares from larger producers, decorate the objects in their homes, and sell them to private clients<ref name="2016moon118">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 118 }}.</ref>.

; Les atouts

* Recherche de la meilleure qualité

Une propriété a été acquise à Houdan pour y extraire la terre destinée aux [[cazette]]s<ref name="1988guillebon3"/>.

* engageaient les meilleurs spécialistes et en apprenaient les secrets<ref name="1985guillebon29">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 29 }}.</ref>

un à-côté de cette efort est un brassage cosmopolite vraisemblablement stimulant

* Passer outre aux règles

Mais dès ses débuts l'entreprise choisit le décor aux barbeaux, de pensées ou de roses<ref name="1988guillebon6"/>.

* Patronage

Le patronage royal permet à l'entreprise de créer des porcelaines colorées et dorées, brisant le monopole de Sèvres<ref name="badaOrmulu"/>.

* Relâchement des règles après la Révolution

En 1791 les guildes sont abrogées, ce qui relâche les régulations sur le commerce de luxe dans Paris<ref name="2016moon119"/>.

* Techniques nouvelles

* Image de marque
Dihl et Guérhard acquièrent une réputation d'innovateurs pour les nouvelles techniques, et se présentent avec le langage de science, d'industrie, et des arts encouragés par le govern­ement révolutionnaire avec des expositions publiques comme l'“Exposition publique des produits de l'industrie française” au Champ-de-Mars à Paris en 1798<ref name="2016moon115">{{harvsp |id= 2016moon| Moon 2016 |p= 115 }}.</ref>.


<gallery mode="packed" heights="140" caption="Service à thé de voyage, création Dilh & Guérhard, vers 1788. [[Metropolitan Museum of Art]]">
image:Teapot (part of a traveling tea service) MET ES6246.jpg|<center>Service dans sa boite</center>
image:Teapot (part of a traveling tea service) MET ES4264.jpg|<center>Service déployé</center>
image:Sugar bowl with cover (part of a traveling tea service) MET ES722.jpg|<center>Sucrier</center>
image:Teapot (part of a traveling tea service) MET ES721.jpg|<center>Théière : marque « <small>MANUF<sup>RE</sup></small> de M.<sup>gr</sup> le Duc d'angouleme à Paris »</center>
</gallery>

La statuette en [[biscuit (céramique)|biscuit]] ''Femme assise avec Hercule enfant'' est signée « M[anufactu]re de Mr Le Duc d'angoulême à Paris » et date donc de la période 1782-1789. Elle fait partie des collections du [[Metropolitan Museum of Art]] à New York), par un legs de [[Franck Munsey|Frank A. Munsey]] en 1927.

<gallery mode="packed" heights="180" caption="''Femme assise avec Hercule enfant'', 1782/1789. [[Metropolitan Museum of Art]]">
image:Seated woman and the infant Hercules MET DP354257.jpg|<center>Vue de face</center>
image:Seated woman and the infant Hercules MET DP354258.jpg|<center>Vue de derrière</center>
image:Seated woman and the infant Hercules MET DP354259.jpg|<center>Détail de la marque</center>
image:Seated woman and the infant Hercules MET DP158817.jpg|<center>Salle ''in situ'' du [[Metropolitan Museum of Art]] où se trouve la statuette<center>
</gallery>



[[image:Turgot map of Paris, sheet 9 - Norman B. Leventhal Map Center.jpg|thumb|<center>[[Plan de Turgot]] (années 1730), le nord de Paris. Rue du Temple, [[rue Meslay]]{{note|group="n"|name="planTurgot"}}</center>]]
[[image:Hotel bergeret-rue du temple-Paris--grav. Janinet.jpg|thumb|<center>Hôtel Bergeret<br/>{{n°|137}}, [[rue du Temple]]. Par [[Jean-Francois Janinet]]</center>]]

==== L'expansion, l'hôtel Bergeret rue du Temple ====

La manufacture achète le 7 mars 1789<ref name="1985guillebon131">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 131 }}.</ref> l'hôtel Bergeret{{note|group="n"|name="hotelBergeret"}}, à l'extrémité nord de la [[rue du Temple]]{{note|group="n"|Guillebon indique comme adresse pour l'hôtel Bergeret le n° 123 rue du Temple<ref name="1985guillebonPageciv">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= civ }}.</ref> ; la gravure de Janinet indique le {{n°|70}}.
}}<!-- fin de note -->, pour {{nb|330000}} [[livre (monnaie)|livres]]<ref name="1988guillebon3">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 3 }}.</ref>. C'est un des plus beaux et des plus riches immeubles du quartier<ref name="1985guillebon131"/>.

En 1793 l'entreprise embauche en une seule fois une cinquantaine d'ouvriers après la confiscation de la [[faïencerie de Niderviller]] et l'exécution de son propriétaire le [[Adam Philippe de Custine|comte de Custine]]. Dihl et Guérhard compte alors {{nb|200 à 250}} ouvriers ; selon Guillebon, « certains avancent même le chiffre de 500 »<ref name="1988guillebon3"/>.

Another reason for the company's success in the 1790s was the rise in the scale and quality of production, largely caused by the arrival of skilled ceramic workers from Niderviller. One suspects that it was largely owing to Lemire that other Niderviller workers found employment at Dihl et Guérhard.<ref name="2016moon119"/>

In addition, Dihl asked the French government in 1796 to allow members of his family to come to Paris from Lammsheim, a region then occupied by the Austrians: '''the international influence within the factory''' must have been considerable.<ref name="2016moon119"/>

Une propriété est acquise à Houdan pour y extraire la terre destinée aux [[cazette]]s. Dihl y fait venir neuf membres de sa famille pour y travailler<ref name="1988guillebon3"/>.

En 1800, [[Alexandre Brongniart]], qui vient d'être nommé directeur de la [[manufacture de Sèvres]], lance avec Christophe Erasmus Dihl des séries importantes de couleurs fusibles<ref>{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 85-89 }}.</ref>.

Vers 1801 Dihl commence à produire des panneaux de verre peints, installés dans une galerie de l'hôtel Bergeret<ref name="2016moon123">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 123 }}.</ref>. Ils sont fort admirés par les rares personnes admises à visiter l'hôtel, comme le prince de Clary en 1810<ref name="1988guillebon4"/>.

Lors de la première [[Exposition des produits de l'industrie française|exposition des produits de l'industrie]] en 1797 ([[an 6]]), Dihl et Guérhard est le seul producteur de porcelaine à être récompensé, bien que Sèvres y ait aussi exposé des pièces<ref name="1985guillebon132">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 132 }}.</ref> ; préciser cependant que le jury n'admet pas dans le concours « les fabriques nationales de Versailles et de Sèvres, attendu que les encouragements qu'elles reçoivent du gouvernement leur donnent des moyens qu'il est difficile à des particuliers de réunir : il s'est borné à rendre une justice méritée aux superbes et nombreux produits qu'elles ont présentés à l'exposition »<ref>{{ouvrage |id= 6catalogue |libellé= Catalogue an 6 |langue= fr |auteur1= |titre= Catalogue des produits industriels qui ont été exposés au Champ de Mars pendant les trois derniers jours complémentaires de l'An VI |lieu= Paris |éditeur= imprimerie de la République |date= vendémiaire an 7 |pages= 25 |passage= 19 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85761z |format= sur ''gallica'' |consulté le= 02/2022 }}.</ref>.

En 1806, Dihl présente à la grande [[Exposition des produits de l'industrie française|exposition des produits de l'industrie]] de l'Empire divers tableaux dont « un effet clair de lune » qui est qualifié de « magique »<ref name="1985guillebon40">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 40 }}.</ref>. L'entreprise y gagne une médaille d'or<ref name="1988guillebon4"/>, attribuée « en particulier pour ses succès dans la préparation des couleurs sont il a soin de n'en confier l'emploi qu'à des artistes d'un mérite distingué »<ref name="1985guillebon22">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 22 }}.</ref>.

Dihl l'a pratiquée avec bonheur pour des décors entiers sur fond blanc ou coloré comme ce vase couvert à fond nankin décoré d'une fillette distribuant du grain aux oiseaux<ref name="1985guillebon42">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 42 }}.</ref>.

En 1807, Dihl a 30 à 40 ouvriers<ref name="1985guillebon23">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 23 }}.</ref>{{,}}{{note|group="n"|name="ouvriers"}} ; la production annuelle est de l'ordre du million de francs{{note|group="n"|name="franc"}},
dont {{unité|300000 à 400000|francs}} à l'exportation. Mais le carnet de commandes de la compagnie inclut {{unité|800000|francs}} de marchandises<ref name="1988guillebon7">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 7 }}.</ref> invendues commandées par l'Angleterre et la Russie<ref name="1985guillebon59">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 59 }}.</ref>, qui ne peuvent pas être livrées<ref name="1988guillebon7"/> à cause de la situation politique.

Madame Dihl ne resta pas sans réaction et donna son avis à Costaz lorsque celui-ci, en 1806, au nom du Bureau des arts et manufactures, présenta un rapport au ministre de l'Intérieur<ref name="1985guillebon61">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 61 }}.</ref>

Dihl obtint facilement un prêt de {{unité|50000|francs}} le 26 avril 1809, renouvelé jusqu'en 1812<ref name="1985guillebon20">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 20 }}.</ref>

parmi les emprunteurs, madame Dihl, qui avait demandé un prêt de {{unité|150000|francs}}, s'éleva avec vigueur contre ces mesures draconiennes. Sur un rapport favoeable du préfet Frochot, qui avait constaté dans ses magasins l'existence de<ref name="1985guillebon19">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 19 }}.</ref>

Dihl, en même temps que sa palette, présente des tableaux d'une grande richesse de coloris, peints avec ses couleurs par Sauvage et Le Guay, peut-être même son propre portrait exécuté cette même année par Le Guay<ref name="1985guillebon32">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 32 }}.</ref>{{,}}{{note|group="n"|name="portrait_guay"}}

==== Notoriété et clients célèbres ====

Dihl et Guérhard se présente comme innovateur de techniques nouvelles, utilisant un langage qui parle de science, d'industrie et d'arts tel qu'encouragé par le gouvernement révolutionnaure avec des expositions publiques, notamment l'[[Exposition des produits de l'industrie française]] en 1798<ref name="2016moon115">{{harvsp |id= 2016moon| Moon 2016 |p= 115 }}.</ref>. En 1787, un contemporain estime que la manufacture de Dihl et Guérhard égale à quelque chose près celle de Sèvres<ref name="auctionBarraband">{{lien web |langue= fr |titre= Jacques Barraband (1768-1809) et manufacture de Dihl et Guerhard à Paris. Peinture sur céramique |site= auction.fr |url= https://www.auction.fr/_en/lot/jacques-barraband-1768-1809-et-manufacture-de-dihl-et-guerhard-a-paris-peinture-sur-14947400 |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.</ref>. Des visiteurs illustres s'y succèdent<ref name="auctionBarraband"/>. Selon un mémoire de l'[[an 5]] (1796-1797), la manufacture « a pris un tel essort (sic) qu'elle est devenue l'émule de celle [de Sèvres] »<ref name="1985guillebon55">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 55 }}.</ref>. Des pièces de chez Dihl se retrouvent dans les collections d'amateurs éclairés comme [[Charles IV d'Espagne]] et l'écrivain et collectionneur [[William Thomas Beckford|William Beckford]]<ref name="2016moon124">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 124 }}.</ref>

1795-1800 (possibly even 1797–1798), la manufacture atteint le sommet de sa renommée et éclipse la manufacture de Sèvres in the scale, qualité, et affordability de ses productions.
Elle est considérée comme l'un des meilleurs producteurs de porcelaine à pâte dure en Europe<ref name="2016moon115"/>.

Quelques-uns de ses admirateurs :

; baronne d'Oberkirch et duchesse de Bourbon
La baronne [[Henriette Louise de Waldner de Freundstein|Henriette Louise d'Oberkirch]] accompagne en 1786 la [[duchesse de Bourbon|duchesse]] [[Bathilde d'Orléans|Bathilde de Bourbon]] et remarque des vases et des services magnifiques<ref name="auctionBarraband"/>.

; Gouverneur Morris, USA

Le [[gouverneur Morris]], représentant des États-Unis à Paris, achète à partir de 1789 des porcelaines pour [[George Washington]], notant dans son journal : « nous trouvons que la porcelaine ici est plus élégante et meilleur marché que celle de Sèvres »<ref name="auctionBarraband"/>.

; Espagne

[[Charles-Jean-Marie Alquier|Charles Jean Marie Alquier]], nouvellement nommé ambassadeur de France en Espagne{{note|group="n"|[[Charles-Jean-Marie Alquier|Charles Jean Marie Alquier]] est ambassadeur de France en Espagne du 30 novembre 1799 au 6 novembre 1800.}}, écrit le 10 mai 1800 à [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]], ministre des Affaires étrangères, pour demander que des cadeaux diplomatiques alternatifs soient envoyés à l'Espagne : « La Reine a déjà beaucoup de porcelaine de Sèvres, les formes en sont vieilles et lui déplaisent ; ne pensez-vous pas qu'il serait possible de lui avoir quelque chose de la manufacture du Temple qui serait plus moderne et de goût plus pur ? »<ref name="2016moon119">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 119 }}.</ref>.

; prince de Clary

Le [[Famille Clary-Aldringen|prince de Clary-Aldringen]] (famille régnante d'Autriche), qui visite la manufacture en 1810, « est ébloui »<ref name="1988guillebon4"/> par la décoration de l'hôtel Bergeret et ses grands panneaux de verre peints qui « produisent un effet surprenant, placés comme fenêtres exposées à la lumière »<ref name="2016moon123">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 123 }}.</ref> dans une des galeries de l'hôtel<ref name="1988guillebon4"/>.

; Chaussard

Les commentaires du [[Salon de peinture et de sculpture|Salon]] de 1806 par [[Pierre-Jean-Baptiste Chaussard|Chaussard]] sont à ce propos instructifs : {{citation bloc|Commençons par gémir de ce qu'un pinceau aussi brillant [celui de [[Jean-Louis Demarne|Demarne]]] soit obligé de se louer à des manufacturiers […] Ainsi les manufacturiers absorbent et débauchent en quelque sorte les talens de MM. De Marne, [[Martin Drolling|Droling]], Swebach, Mallet, etc. […/…] Je dois considérer les peintures de M. Droling sous un autre aspect ; en effet, il est attaché aujourd'hui à une manufacture de porcelaine […] Applaudissons néanmoins aux efforts et à la constance que M. Dihl a développée pour donner aux manufactures de porcelaine un éclat indépendant de celle de la fabrication et pour ajouter à leur prix par la valeur de la Peinture. Ce genre n'est point à dédaigner, il ouvre à l'industrie et aux arts de nouveaux débouchés, il donne au luxe un caractère de goût et d'élégance, il agrandit le domaine de l'art|{{ouvrage |id= |libellé= |langue= fr |auteur1= P.-J.-B. Chaussard |lien auteur1= Pierre-Jean-Baptiste Chaussard |titre= Le Pausanias français, état des arts en France à l'ouverture du {{s-|XIX}} |nature ouvrage= Salon de 1806 |lieu= Paris |éditeur= impr. Demonville |date= 1806 |pages= |passage= 206-207, 431 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1147873/f454.image.r=Dhil |format= sur ''gallica'' |consulté le= 01/2022 }}. Cité par {{harvsp |id= 1983guillebon | Guillebon 1983 |p= 185 }}.
}}<!-- fin citation bloc -->

; Napoléon et son entourage

Lorsque Napoléon décide de faire un cadeau Charles IV d'Espagne en 1804, il s'adresse non à Sèvres mais à Dihl et Guérhard et offre au roi d'Espagne une table en bronze doré ornée de plaques peintes par Le Guay et Sauvage<ref name="1995guillebon480">{{ouvrage |libellé= Guillebon 1995 |langue= fr |auteur1= Régine de Plinval de Guillebon |titre= Faïence et Porcelaine de Paris, {{sp-|XVIII|-|XIX}} |lieu= Dijon |éditeur= éd. Faton |date= 1995 |pages= 480 |passage= 294 |isbn= 9782-87844-022-5 }}.</ref>. La Cour d'Espagne reçoit également en 1804 une très grande paire de vases fuseau à fond écaille d'une forme et taille similaires à celle du Metropolitan museum, aujourd'hui conservés au Palais Royal de Madrid, ainsi décrits dans une facture de la veuve du marchand Godon en 1804 : « Une paire de vases en porcelaine d'environ quatre pieds français de haut, fond au grand feu, ornements dorés, peints par Coste, en paysage colorié, placés sur de très hauts piédestaux en racine d'orme ornés de riches bronze dorés mat, 32,000 francs »{{note|group="n"|Information communiquée par John Whitehead.}}{{,}}<ref name="CFroissart"/>.

En 1811 Joséphine de Beauharnais et le prince Eugène se tournent eux aussi vers Dihl et Guérgard pour les deux services à fond or décorés de tableaux dont la majorité est aujourd'hui conservée au [[musée de l'Ermitage]] à [[Saint-Pétersbourg]]<ref name="1993Kasak">(Natalia Kasakiewitsch, « Das Service des Eugène de Beauharnais », ''Keramos'', {{n°|141}}, juillet 1993, {{p.|13-32}}. Cité dans {{harvsp |id= CFroissart | Rare paire de grands vases à Sotheby's |loc= sur ''cyrillefroissart.com'' }}.</ref>.

; Angleterre

Un très grand vase fuseau à bandeau sur fond or mesurant un mètre de haut, peint par Le Guay d'un « ''Enlèvement des Sabines'' » en grisaille, de nos jours au [[Victoria and Albert Museum]] de Londres, figurait dans une vente chez Phillips le 15 juin 1816 (lot 553) et aurait peut-être été commandé par le roi [[George IV|George IV d'Angleterre]]<ref name="CFroissart"/>.

==== Déclin et fin ====

La dissolution de la société est ordonnée par tribunal en 1828. Dihl est nommé liquidateur, mais comme il reste inactif sur le sujet, cette responsabilité lui est retirée en décembre 1829, deux mois avant sa mort en février 1830. Il a 77 ans. Sa emme meurt à son tour en 1831, à plus de 80 ans<ref name="1988guillebon5">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 5 }}.</ref>.

=== Techniques ===

Travaillant sur les couleurs, Dihl commence avec les travaux du chimiste viennois Zwinger, une excellence dans ce domaine<ref name="1988guillebon6">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 6 }}.</ref>.

Dihl, modeleur de formation, produit des formes plus originales que celles des autres manufactures. Ses premières formes s'inspirent du style rocaille, puis évoluent vers le style antique<ref name="1988guillebon6"/>.

Pour les décors, l'arrêt de 1784 n'autorise que les jetés de fleurs au naturel. Mais l'entreprise choisit le décor aux barbeaux, de pensées ou de roses<ref name="1988guillebon6"/>.

The use of yellow ground on porcelain probably began in Europe in imita­tion of Chinese and Japanese porcelain designs, but Dihl's version of the hue has a saturated intensity that distinguishes it from earlier examples produced at Meissen<ref name="2016moon120"/>

" Paris distingua particulièrement la manufacture de Dihl, elle l'emporte au point de vue de la beauté et de la résitance des couleurs au feu comme aussi du point de vue de la forme sur la manufacture de Sèvres<ref name="1985guillebon133">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 133 }}.</ref>

They incorporated floral designs, particularly patterns with delicate cornflowers, roses, and pansies; richly decorated border ornaments; grisaille paintings; and an ample use of gilding.<ref name="2016moon118">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 118 }}.</ref>
Unlike other small Paris firms and home-based decorators, Dihl et Guéhard established an export market for key consumer bases in Russia and England. In 1789 the company signed a six-year agreement with John and Joseph Flight, British entrepreneurs and own­ers of the Worcester Porcelain Factory, who agreed to purchase 50,000 livres worth of merchandise per year to sell at their newly acquired warehouse in Coventry Street<ref name="2016moon118">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 118 }}.</ref>

Dihl et Guérhard sought to establish its own style in the context of the Revolution rather than imitate pro­ductions of the royal manufactory at Sèvres. Its pieces began to feature vibrant-colored grounds, as well as panoramic scenes painted in grisaille—quite different from the formats of Sèvres porcelain vases, which typi­cally showed a more prominent front separated by handles from a less important back side of the vessel. Dihl et Guérhard's distinctive look became more pro­nounced during the Directory (1795–99), when the company began experimenting with shapes of vessels, glazes, style and content of decoration, and the ways in which the decoration was arranged on the vessels<ref name="2016moon119">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 119 }}.</ref>.

Demarne's panel (at the Sèvres Museum) was painted both on the back of the glass and on the front, thus trapping and diffusing the sunlight in an altogether novel manner. Illusions of motion are created in these lifelike landscapes<ref name="2016moon123"/>.

color, the early pieces typically reflected the prevailing taste at Versailles, which tended toward delicate Rococo vessel shapes updated with Neoclassical motifs. They incorporated floral designs, particularly patterns with delicate cornflowers, roses, and pansies; richly decorated border ornaments; grisaille paintings; and
an ample use of gilding.
The political changes that swept through Paris beginning in 1789 did not signal Dihl et Guérhard's demise, as they did the Sèvres manufactory's, but instead fueled the firm's success.
<ref name="2016moon118"/>

=== Quelques pièces remarquables ===

{{refnec|La paire de vases ''Mer sous l'orage'' et ''Campagne sous l'orage'' ([[Metropolitan Museum of Art]]), datée vers 1797/1798, est représentative de l'adaptation des décorations au goût de l'époque (voir section <nowiki>[[#xxx|xxx]]</nowiki> plus haut).}}
Chaque vase porte un bandeau de vue panoramique en grisaille, peut-être peint par Demarne<ref name="2016moon124"/>, sur fond à dominante jaune - {{refnec|une couleur qui est presque une marque de fabrique en soi puisque la manufacture Dihl est la seule à produire un jaune aussi éclatant.}}

<gallery mode="packed" caption="''Mer sous l'orage''. Paire de vases, {{circa}} 1797-1798, [[Metropolitan Museum of Art]], New York">
image:Vase with scenes of storm at sea MET DP335263.jpg
image:Vase with scenes of storm on land MET DP354636.jpg|
image:Vase with scenes of storm at sea MET DP348734.jpg
image:Vase with scenes of storm at sea MET DP354635.jpg
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image:Vase with scenes of storm at sea MET DP354631.jpg
image:Vase with scenes of storm at sea MET DP354632.jpg
</gallery>
<gallery mode="packed" caption="''Campagne sous l'orage''">
image:Vase with scenes of storm on land MET DP335261 (cropped).jpg
image:Vase with scenes of storm on land MET DP348737.jpg
image:Vase with scenes of storm on land MET DP348738.jpg
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image:Vase with scenes of storm on land MET DP348740.jpg
image:Vase with scenes of storm on land MET DP354627.jpg
image:Vase with scenes of storm on land MET DP354629.jpg
image:Vase with scenes of storm on land MET DP354628.jpg
</gallery>

portrait de Dihl par Le Guay, 1797<ref name="1985guillebonPagexxxix">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= xxxix }}.</ref>

portrait de Christophe Dihl sur plaque de porcelaine, conservé au [[Musée national de Céramique (Sèvres)|musée de Sèvres]].

Caroline Bonaparte, d'après une miniature d'Augustin sur un vase de Dihl<ref name="1985guillebon48">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 48 }}.</ref>

déjeuner de Joseh Bonaparte, vers 1810<ref name="1985guillebon32">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 32 }}.</ref>

tasse litron et sa soucoupe, fond or, tulipes au naturel, vers 1810, hauteur {{unité|6.5|cm}}<ref name="1985guillebonPagexcvii">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= xcvii }}.</ref>

" l'Amour dans les bras de l'Innocence ", {{unité|24000|francs}} ; " Groupe Edipe à colonne socle porcelaine " {{unité|1800|francs}}<ref name="1985guillebon51">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 51 }}.</ref>

table du roi d'Espagne peinte par Le Guay et Sauvage, qui selon Prud'homme aurait coûté plus de {{unité|200000|francs}}<ref name="1985guillebon54">{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 54 }}.</ref>

<ref name="1988guillebon7"/>.

Un tableau par [[Jacques Barraband]] (1768-1809) sur plaque de porcelaine en mode portrait (dimensions {{unité|H. 59.5 * L. 49,3|cm}}, {{unité|76 * 66|cm}} avec le cadre), représentant un faisan doré de la Chine, deux perruches Ara Garouba (originaires de Guyanne et Brésil) et un amazone de Cuba (originaire de Cuba, Bahamas, Cayman) sur une terrasse et troncs d'arbre. L'oeuvre est signée sur un rocher en bas à droite : « Baraband an 6 » (22 septembre 1797-21 septembre 1798) et « M.f.ture Dihl & Guerhard ».<br/>
Elle a été exposée au Salon du 1er Thermidor an VI au muséum central des Arts (19 juillet 1798, musée du Louvre) ; et dans « Jacques Barraband (1767-1809) », exposition au [[musée d'art et d'archéologie de Guéret]], 17 juin - 18 septembre 2011<ref name="auctionBarraband"/>.

La grande plaque peinte par Sauvage, présentée à l'[[Exposition des produits de l'industrie française|Exposition des produits de l'industrie]] en l'an VI, est conservée au [[Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique|musée des Beaux-Arts de Bruxelles]]<ref name="auctionBarraband"/>{{,}}<ref name="2005froissart38">{{article |id= 2005froissart |libellé= Froissart & Whitehead 2005 |langue= fr |auteur1= Cyrille Froissart |auteur2= John Whitehead |titre= Le peintre Piat-Joseph Sauvage et la porcelaine |périodique= Les cahiers de Mariemont |numéro= 32-33 |titre numéro= Céramique |date= 2005 |pages= 35-39 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/camar_0776-1317_2005_num_32_1_1168 |format= sur ''persee'' }} ; voir {{p.|38}}.</ref>

pendules Schmit{{note|group="n"|name=schmit}}, dont : <br/>
* pendule « ''La Paix'' » en biscuit, porcelaine et bronze doré, répertoriée dans l'inventaire après décès de Dihl. Le cadran émaillé blanc est décoré par Coteau et signé Schmit à Paris. Il est enchâssé dans un support rectangulaire bleu. À droite, une femme drapée symbolisant la Paix tend une torche par-dessus la pendule pour mettre le feu à des trophées de guerre entassés à gauche. Le socle de porcelaine, aux angles arrondis et pieds toupie en bronze doré, est décoré de plaques avec rinceaux feuillagés en grisaille sur fond jaune, soulignées de bronze ciselé et doré, et porte l'inscription « <small>M</small>anuf.re de <small>MM GUERHARD et DIHL</small> à Paris ». Fin du {{s-|XVIII}}. Haut. x larg. x prof. : {{unité|53 * 45.5 * 16.5|cm}}<ref name="lotsearch"/>.

* pendule à deux amours allégories des beaux-arts, avec cadran indiquant les phases de la lune, ancienne collection [[Edmond Taigny]] (1826-1906, membre fondateur du [[Musée des arts décoratifs de Paris]]). Cette pendule fait partie des premières productions de la manufacture durant la décennie 1780 ; ses plaques du socle en grisaille rappellent les ouvrages du peintre Piat-Joseph Sauvage<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Pendule en biscuit de porcelaine de Paris et bronze doré d'époque Louis XVI, par la manufacture du duc d'Angoulême, le cadran signé Schmit A Paris |description= sculpture de deux amours allégories des beaux-arts, lot 273 |site= sothebys.com |url= https://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2014/arts-decoratifs-16-19eme-siecle-pf1411/lot.273.html |consulté le= 01/2022 |brisé le=
}}. Deux autres exemplaires sont connus : la première, dont le cadran est aussi signé par l'horloger Schmitt, vendue à Drouot le 9 novembre 1994 (lot 24) ; la seconde vendue à Cheverny le 17 avril 1994 (lot 229), puis à Drouot le 28 novembre 2011. </ref>. <br/>

* pendule « ''Uranie'' », signée « Manuf.re de Mon.er Guerhard et Dihl à Paris », dont la la muse Uranie a vraisemblablement pu être réalisée d'après une figure de [[Charles Gabriel Sauvage|Lemire]]. Haut. x larg. x prof. : {{unité|46.5 * 36 * 16.5|cm}}<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Pendule de la fin du XVIIIe-début du XIXe siècle par la manufacture de Guérhard et Dihl à Paris, dite du Duc d'Angoulême |description= lot 18 |site= artcurial.com |url= https://www.artcurial.com/en/lot-pendule-de-la-fin-du-xviiie-debut-du-xixe-siecle-par-la-manufacture-de-guerhard-et-dihl-paris |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}. Parmi les pendules du même modèle, comportant également un cadran signé par Schmit, l'une a été vendue à Fontainebleau le 1er juillet 2018 (lot 245) ; une autre vendue à l'hôtel Drouot (Paris) le 19 décembre 1990 (lot 33). </ref>.

Un petit tableau d'un bouquet en biscuit sur fond bleu encadré en ovale démontre une remarquable maîtrise du biscuit<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Bouquet en biscuit de la manufacture de Dihl et Guérhard du début du XIXe siècle |site= sothebys.com |url= https://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2017/mobilier-sculptures-et-objets-dart-pf1701/lot.273.html |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.</ref>


<gallery mode="packed" caption="Créations Dilh & Guérhard">
image:Bricka. Del ur servis - Hallwylska museet - 87158 (cropped).tif|<center>Plateau à médaillon d'oiseaux, années 1780, {{lien |trad= Hallwyl Museum |fr= Musée Hallwyl }} (Suède)</center>
image:Clock by Jean-Nicolas Schmit, Paris, with bisque porcelain figures from the Duc d’Angoulême’s porcelain factory, c. 1785-1790 - Waddesdon Manor - Buckinghamshire, England - DSC07789.jpg|<center>Horloge par Jean-Nicolas Schmit{{note|group="n"|name="schmit"}}, figures en [[biscuit (céramique)|biscuit]]. [[Waddesdon Manor]] (Angleterre)</center>
image:Museo delle porcellane, tazzina 01.JPG|<center>Tasse [[style rocaille]], ca. 1790. [[Musée des porcelaines (Florence)]]</center>
image:Dihl e guerhard, tazzina con vittorie, 1790 ca..JPG|<center>xxx</center>
image:Dinner Plate LACMA AC1999.27.2.jpg|<center>Assiette, ''ca.'' 1805. [[Musée d'Art du comté de Los Angeles]]</center>
image:Kop med fat. Detalj landskap i blått - Hallwylska museet - 87083.tif|<center>xxx</center>
image:Kop med fat. Detalj. Fågel i rött - Hallwylska museet - 87082.tif|<center>xxx</center>
image:Truth and Strength, Dihl and Guerhard Manufactory, c. 1805-1815, unglazed porcelain, gilt bronze - Montreal Museum of Fine Arts - Montreal, Canada - DSC08705.jpg|<center>xxx, c. 1805-1815. [[Musée des beaux-arts de Montréal]]</center>
image:Dihl e guerhard, piattino e coppa con finiture in oro zecchino, 1790 ca..JPG|<center>xxx. [[Musée des porcelaines (Florence)]]</center>
image:Dihl e guerhard, servito con vassoio, 1790 ca. 02.JPG|<center>xxx. [[Musée des porcelaines (Florence)]]</center>
image:Teapot (part of a traveling tea service) MET ES721.jpg|<center>xxx</center>
image:War MET SF12 188 3b.jpg|<center>xxx</center>
image:War MET 14680.jpg|<center>xxx</center>
image:Napoleon Bonaparte (1769–1821) as First Consul MET ES3743.jpg|<center>Napoléon en premier consul</center>
image:Napoleon Bonaparte (1769–1821) as First Consul MET ES3744.jpg|<center>Napoléon en premier consul</center>
image:Tray MET 58446.jpg|<center>Plateau</center>
image:Tray MET 230499.jpg|<center>Plateau, signature : « <small>MANUF<sup>RE</sup></small> de M.<sup>gr</sup> le Duc d'angouleme à Paris »</center>
</gallery>

== Les artistes qui ont fait sa renommée ==

; [[Jacques Barraband]] (1767-1809)

Né à Aubusson<ref name="auctionBarraband"/>

; Henry-Louis Baup (1776/1777-1855)

Henry-Louis Baup est un peintre suisse<ref name="1983guillebon209">{{harvsp |id= 1983guillebon | Guillebon 1983 |p= 209 }}.</ref>{{,}}<ref name="1831gabet34">
{{Ouvrage |id= 1831gabet |libellé= Gabet 1831 |langue= fr |auteur1= Charles Gabet |illustrateur= Louis-Charles Deschamps |titre= Dictionnaire des artistes de l'école française, au {{s-|XIX}} : peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, lithographie et composition musicale |passage= 341 |lieu= |éditeur= libr. Madame Vergne |date= 1831 |pages= |isbn= |lire en ligne= {{google livres|id=qI8ZAAAAYAAJ|page= 34}} |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 01/2022 }}.
</ref>
né à Nyon en 1776<ref name="artcurialBaup">
{{lien web |langue= fr |titre= Henri Baup (1776-1855) pour la Manufacture Dihl et Guérhard |site= artcurial.com |url= https://www.artcurial.com/en/lot-henri-baup-1776-1855-pour-la-manufacture-dihl-et-guerhard-paris-valentine-de-milan-pleurant-la |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.
</ref>
ou 1777<ref name="1831gabet34"/>. Arrivé à Paris en 1798, il expose sous le nom de Dihl<ref name="1983guillebon209"/> : en 1812, ''Valentine de Milan pleurant la mort de son époux'' réalisé en 1810 d'après [[Martin Richard]] (vendu {{unité|29900|euris}} en 2017)<ref name="artcurialBaup"/>, tableau sur porcelaine recensé dans l'inventaire après décès de Dihl<ref name="1983guillebon211">{{harvsp |id= 1983guillebon | Guillebon 1983 |p= 211 }}.</ref> ; et en 1819, un portrait de Louis XVIII grandeur nature sur porcelaine d'après le [[François Gérard|baron Gérard]]<ref name="1831gabet34"/>. En 1827 il expose sous son nom un ''portrait de femme'' d'après nature sur émail<ref name="1831gabet34"/>. Il retourne plus tard à Nyon où il meurt en 1855<ref name="1983guillebon209"/>.

; [[Merry-Joseph Blondel]]
Il commence son apprentissage en 1794<ref name="1983guillebon209"/> à la manufacture où il est l'élève d'[[Étienne Charles Le Guay]]<ref>{{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 28 }}.</ref>. Il part ensuite travailler pour Sèvres<ref name="1983guillebon209"/>.

* [[Simon-Louis Boizot]] (1743-1809)
Ce sculpteur a travaillé pour Dihl avant 1809, tout en étant chef de l'atelier de sculpture de Sèvres de 1773 à 1809<ref name="1983guillebon209"/>.

; Jean Baptiste Coste

Il est engagé spécifiquement pour utiliser la peinture mise au point par Christophe Dihl. Son travail avec ce nouveau produit inspire le peintre et critique d'art [[Charles-Paul Landon]] qui remarque que son travail est d'une exécution méticuleuse et donne un effet scintillant<ref name="2016moon123"/>.

; Frères Dagoty
[[Pierre-Louis Dagoty|Pierre-Louis]] (1771-1840), Étienne Jean-Baptiste (ca. 1772 - 10 octobre 1800/18 vendémiaire An IX) et Isidore (1784-86 - †avant 1800) entrent en apprentissage à la manufacture<ref name="bouchard">{{lien web |langue= fr |titre= Branche Dagoty |description= arbre généalogique de la famille Dagoty |site= bouchard.genealogy.free.fr |url= http://bouchard.genealogy.free.fr/DAGOTY.html |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.</ref> vers 1785<ref name="1988guillebon10">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 10 }}.</ref>. Devant leur succès, Pierre-Louis, qui a de l'ambition<ref name="bouchard"/>, reprend avec Étienne une manufacture en faillite dans la [[rue de Chevreuse]] (en 1799 ou 1800). Resté seul après le décès d'Étienne en 1800, Pierre-Louis obtient le patronage de l'impératrice et fait de son entreprise une des plus en vue de Paris sous l'Empire<ref name="1988guillebon10"/>.

; [[Jean-Louis Demarne]]

a landscape painter who combined rustic genre scenes with scenes of nature evocative of Dutch painting <ref name="2016moon119"/>

Il est lui aussi, comme Coste, engagé spécifiquement pour utiliser la peinture mise au point par Christophe Dihl et inspire les mêmes commentaires par [[Charles-Paul Landon]].

; [[Martin Drolling|Martin Drölling]]<ref name="1988guillebon4"/>

known for his paintings of domestic interiors<ref name="2016moon119"/>

tableaux sur porcelaine pour des assiettes peintes<ref name="1988guillebon7"/>.
Exécute sur des plaques de porcelaine un portait de Dihl en 1800 ([[Musée national de Céramique (Sèvres)|musée de céramique de Sèvres]]) et un portrait de [[Napoléon Bonaparte|Napoléon]] en 1803<ref name="1988guillebon11"/>.

; Nicolas Guillaume
Figuriste, 1791<ref name="1988guillebon11">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 11 }}.</ref>.

; Huni
Sculpteur, il travaille pour Dihl en 1785 puis pour Sèvres de 1785 à 1800 et en 1810<ref name="1988guillebon11"/>.

; L.J. Lefevre

Ce peintre travaille pour la manufacture Dihl en 1788<ref name="1988guillebon11"/>.

; [[Étienne Charles Le Guay]]<ref name="1988guillebon4"/>

Il a réalisé plusieurs tableaux sur porcelaine, dont une « Baigneuse » exposée au salon de 1796, un « Beau portrait d'une jeune personne » au salon de 1797<ref name="1988guillebon6"/>.

; Charles Gabriel Sauvage, dit Lemire
<ref name="1988guillebon12">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 10 }}.</ref>

Sculpteur est né en 1741 à Lunéville près de Nancy et décédé en 1827 à Paris. Fils d'un fondeur, Lemire travailla très jeune, en 1759, aux ateliers de modelage de la [[faïencerie de Niderviller|manufacture de Niderviller]]. Il en assura la direction pendant une vingtaine d'années avant d'entrer au service de Dihl et Guérhard. Il exposa à Paris de 1808 à 1819 et remporta une médaille en 1808. On cite de lui ''L'Innocence'', marbre pour le Ministère de l'Intérieur, maintenant au Musée de Tours et ''Le génie de la Poésie'' du Musée de Marseille. Le Louvre conserve de lui : ''L'Amour mettant une corde à son arc''. Pendule ''La Paix'' est répertoriée dans l'inventaire après décès de Dihl. Une pendule similaire avec un mouvement également signé « SCHMIT à Paris » faisait partie des anciennes collections Gustave et Robert de Rothschild. Une pendule provenant de la même origine mais avec des motifs de décoration différents est exposée au Musée des Arts Décoratifs de Baltimore<ref name="lotsearch"/>.

a modeler and sculptor of [[biscuit (céramique)|biscuit]] porcelain who took a number of molds from [[faïencerie de Niderviller|Niderviller]] when he moved to Paris about 1792<ref name="2016moon119"/>

; Leyst
beau-frère de Dihl, venu de Lamshein, Palatinat, en l'an IV<ref name="1988guillebon12"/>

; Mallet<ref name="1988guillebon4"/>
peintre, travaille à Sèvres de 1803 à 1804<ref name="1908Lechevallier135">{{harvsp |id= 1908Lechevallier | Lechevallier-Chevignard 1908 |p= 135 }}.</ref>, puis chez Dihl en 1806. Probablement le fameux [[Jean-Baptiste Mallet]]<ref name="1988guillebon12"/>

; Jean-Baptiste Malriat
peintre, puis émailleur, ne en 1713 à Badonviller, mort après 1793. Directeur puis commis de la [[faïencerie de Niderviller|manufacture de Niderviller]] de 1737 à 1792. Il vient travailler chez Dihl après la fermeture de Niderviller<ref name="1988guillebon12"/>

; [[Jean-Louis de Marne]]<ref name="2016moon123">{{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 123 }}.</ref>

; Charles Ferdinand Muller
enfourneur
1783
part pour Lille, Nyon, Nymphembourg et Copenhague<ref name="1988guillebon12"/>

; Henry Salembier
Ornemaniste et graveur, auteur de nombreux modèles d'ornements. A donné son nom à des projets composés de [[rinceau]]x et [[volute]]s élégants<ref name="1988guillebon12"/>

; [[Piat Sauvage|Piat Joseph Sauvage]]
Ses trompe-l'œil en grisaille, réalisés de 1797 à 1805, « atteignent des sommets »<ref name="1988guillebon6"/>. Un grand bas-relief montré à l'[[Exposition des produits de l'industrie française|Exposition des produits de l'industrie]] en 1797 est particulièrement remarqué. Une paire de plaques de porcelaine faites par la manufacture : ''Minerve donnant une leçon de folie'' et ''Vénus donnant une leçon de sagesse'', sont au musée des Beaux-Arts de Tournai, ville de naissance de Sauvage<ref name="2005froissart38"/>.

; [[Jacques François Joseph Swebach-Desfontaines|Jacques François Joseph Swebach]]<ref name="1988guillebon4"/>
Ce peintre de genre, né à Metz en 1769 et mort à Paris en 1823, a travaillé pour Dihl et Guérhard en 1806<ref name="1988guillebon13">{{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 13 }}.</ref>.

Ouvrier-artiste habile<ref name="2016moon119"/>, en 1814 Swebach est appelé en Russie par la [[Palais de Yıldız|Manufacture impériale de porcelaine|manufacture Impériale de porcelaine]] où il travaille jusqu'en 1820<ref name="CFroissart"/>.

Une paire de vases de style Empire de 1807 a atteint le prix de {{unité|201000|euros}} à Sotheby's en 2016. Ces vases sont en forme d'amphores (H x l : {{Dunité|128|47|cm}}), en trois parties, décorés sous l'épaule de bandeaux : l'un d'une chasse à courre au cerf et l'autre d'une course de chevaux ; le reste des vases est sur fond écaille bleue et porte un décor en or de guirlandes de fruits, torches, couronnes, etc<ref name="CFroissart">{{lien web |id= CFroissart |langue= fr |titre= Rare paire de grands vases fuseau à bandeau en porcelaine de Paris de la manufacture de Dihl et Guérhard d'époque Empire, peints et signés par Swebach et datés 1807 |description= vente à Sotheby's |site= cyrillefroissart.com |url= http://www.cyrillefroissart.com/fr/vendu.php3?id_article=5168 |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Rare paire de grands vases fuseau à bandeau en porcelaine de Paris de la manufacture de Dihl et Guérhard d’époque Empire, peints et signés par Swebach et datés 1807 |description= |site= sothebys.com |url= https://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2016/robert-de-balkany-rue-de-varenne-paris-pf1660/lot.25.html |consulté le= 03/2022 |brisé le= }}.</ref>.

; Mathias Simon
Enfourneur, il travaille chez Dihl et Guérard en 1787 puis à Sèvres en 1787 et 1788. En accord avec Mme Dihl, il doit donner à Sèvres les plans du four de la manufacture<ref name="1988guillebon13"/>.

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Manufacture de porcelaine de Clignancourt]]
* [[Manufacture de Vincennes]]
* [[Porcelaine de Paris]]
* [[Sèvres - Manufacture et Musée nationaux]]
* [[Pourpre de Cassius]]
* [[Hôtel Bergeret de Talmont]]
* [[Hôtel Bergeret de Grancourt]]

=== Bibliographie ===
* {{article |id= 1983guillebon |libellé= Guillebon 1983 |langue= fr |auteur1= Régine Plinval de Guillebon |titre= La manufacture de porcelaines de Dihl et Guérhard, rue de Bondy et rue du Temple |périodique= Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de France |numéro= 109 (année 1982) |date= 1983 |pages= 177–212 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96030340/f179.item |format= sur ''gallica'' |plume= oui
}}.
* {{ouvrage |id= 1985guillebon |libellé= Guillebon 1985 |langue= fr |auteur1= Régine Plinval de Guillebon |titre= La Porcelaine à Paris sous le Consulat et l'Empire : fabrication, commerce, étude topographique des immeubles ayant abrité des manufactures de porcelaine |lieu= Genève |éditeur= Droz |date= 1985 |pages= 239 |passage= |présentation en ligne= https://books.google.fr/books?id=fB_a0hNtjYEC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 01/2022 |plume= oui
}}.
* {{ouvrage |id= 1988guillebon |libellé= Guillebon 1988 |langue= fr |auteur1= Régine Plinval de Guillebon |titre= La manufacture de porcelaine de Guérhard et Dihl, dite du duc d'Angoulême |lieu= |éditeur= The French porcelain society |numéro dans collection= 4 |date= 1988 |pages= 22 |passage= |lire en ligne= https://www.thefrenchporcelainsociety.com/wp-content/uploads/2017/05/La-Manufacture-de-Porcelaine-de-Gue%CC%81rhard-et-Dihl-dit-du-Duc-d%E2%80%99Angoule%CC%82me-%E2%80%93-IV-1988.pdf |format= pdf sur ''thefrenchporcelainsociety.com'' |consulté le= 01/2022 |plume= oui
}}.
* {{article |id= |libellé= Guillemé-Brulon 1982 |langue= fr |auteur1= Dorothée Guillemé-Brulon |titre= Dihl et Gerhard : porcelainiers parisiens au 19e siècle |périodique= L'Estampille |volume= |numéro= |date= 1982 |pages= |lire en ligne= <!-- |format= sur ''xxx'' --> |consulté le=
}}.
* {{article |id= 2016moon |libellé= Moon 2016 |langue= fr |auteur1= Iris Moon |titre= Stormy Weather in Revolutionary Paris: A Pair of Dihl et Guérhard Vases |périodique= Metropolitan Museum Journal |volume= |numéro= 51 |date= 2016 |pages= 112-127 |lire en ligne= https://resources.metmuseum.org/resources/metpublications/pdf/Moon_Metropolitan_Museum_Journal_v_51.pdf |format= pdf sur ''resources.metmuseum.org'' |consulté le= 01/2022 |plume= oui
}}.

{{Autres projets|commons=Category:Dihl et Guérhard}}

=== Liens externes ===
* {{lien web |id= badaOrmulu |langue= en |titre= Pair of Porcelain and Ormolu Urns By Dihl & Guérhard |description= photos et commentaires de paires de vases fuseaux à fond écaille, et d'autres pièces |site= bada.org |url= https://www.bada.org/object/pair-porcelain-and-ormolu-urns-dihl-guerhard |consulté le= 01/2022 |brisé le= |plume= oui
}}.
* {{lien web |langue= fr |titre= Manufacture du Duc d'Angoulême - Paire de plats en porcelaine |site= bils-ceramiques.com |url= https://bils-ceramiques.com/cb16/fr/archives/1025-manufacture-du-duc-d-angouleme-paire-de-plats-en-porcelaine-xviiie-siecle-vendu.html |consulté le= 01/2022 |brisé le=
}}.
<!--
* {{lien web |langue= fr |titre= |site= |url= |consulté le= 01/2022 |brisé le=
}}.
* {{lien web |langue= fr |titre= |site= |url= |consulté le= 01/2022 |brisé le=
}}.
-->

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe="n"|colonnes=1|références=

{{note|group="n"|name="adressMeslay"|{{harvsp |id= 2016moon | Moon (2016) |p= 120 }}, donne l'adresse de la '''[[rue Meslay]]''' pour la manufacture de Dihl : « [''[[Jean Darcet|Darcet]], [[Antoine-François Fourcroy|Fourcroy]] and [[Louis-Bernard Guyton-Morveau|de Morveau]]} the members of the Institut National went to the factory '''on the rue Meslay''' to observe Dihl's experiment'' ». <br/>
Comme indiqué dans la note plus haut / plus bas sur l'hôtel Bergeret, ce grand ensemble d'immeubles borde la [[rue du Temple]], la [[rue Meslay]] et le [[boulevard Saint-Martin]] (voir note sur l'hôtel Bergeret pour les références).
}}<!-- fin de note "adressMeslay" -->

{{note|group="n"|name="franc"|En valeur absolue, le franc de 1803 vaut environ 2,07 € en 2006<sup>[1]</sup>. Mais il vaut beaucoup plus en valeur relative au coût de la vie : au {{s-|XIX}}, un journal coûtait 1 sou, c'est-à-dire 5 centimes (du franc de l'époque), alors qu'en 2006 il coûte déjà au moins 1 euro<sup>[2]</sup>.
:; Références de la note
: [1] {{lien web |langue= fr |titre= De la valeur des choses dans le temps |site= histoire-genealogie.com |url= https://www.histoire-genealogie.com/De-la-valeur-des-choses-dans-le-temps |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.
: [2] {{lien web |langue= fr |titre= Valeur du franc français (FRF) au {{s-|XIX}} |site= lfp.cz |url= https://www.lfp.cz/spip.php?article1752 |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.
}}<!-- fin de note "franc" -->

{{note|group="n"|name="hotelBergeret"|L''''hôtel Bergeret''' est construit entre 1696 et 1698 par [[Jean-Baptiste Rouillé de Meslay]] au {{n°|137}} de la rue du Temple (il est possible qu'à l'époque de sa construction son numéro de rue ait été le 70, comme indiqué dans la gravure de l'hôtel par [[Jean-Francois Janinet]]). Bordant la [[rue du Temple]], la [[rue Meslay]] et le [[boulevard Saint-Martin]], il est vendu à la mort du fils de J.-B. Rouillé de Meslay et passe par plusieurs propriétaires avant d'être racheté par [[Pierre Jacques Onésyme Bergeret de Grancourt]]<sup>[1]</sup>, fils de [[Pierre-François Bergeret]]. Ce nouveau propriétaie décède en 1785 et ce grand ensemble immobilier est acheté en 1789 par la manufacture Dihl et Guerhard<sup>[2]</sup>. Revendu par lots de 1818 à 1823<sup>[3]</sup>, il est démoli lors de l'aménagement de la [[place de la République (Paris)|place de la République]] dans les années 1860<sup>[1]</sup>.
:; Références de la note
:[1] {{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 8 }}.<br/>
:[2] {{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 3 }}.<br/>
:[3] {{harvsp |id= 1988guillebon | Guillebon 1988 |p= 5 }}.<br/>
}}<!-- fin de note "hotelBergeret" -->

{{note|group="n"|name="institut"|L'[[Institut national des sciences et des arts|Institut National des Sciences et des Arts]], créé en 1795 en remplacement des académies royales, devient par la suite l'[[Institut de France]] (voir [[Institut de France|cet article]]).
}}<!-- fin de note "institut" -->

{{note|group="n"|name="ouvriers"|En 1807, le '''nombre moyen d'ouvriers''' d'une manufacture parisienne est de 53 ouvriers. Les manufactures ayant le plus grand nombre d'ouvriers sont celle des frères Darte (150 ouvriers), puis Dagoty, Pouyat et Neppel avec 90 ouvriers ; Nast avec 83 ouvriers, Lefebvre avec 60 ouvriers, Lebourgeois avec 30 ouvriers, Honoré avec 24 ouvriers, Darte aîné avec 22 ouvriers, Trégent avec 20 ouvriers, Freund avec 18 ouvriers et Revil avec 14 ouvriers. Fleury indique 20 à 60 ouvriers, Schoelcher 25 à 90 ouvriers, et Dihl 30 à 40 ouvriers, probablement en raison de l'irrégularité des commandes. Voir {{harvsp |id= 1985guillebon | Guillebon 1985 |p= 23 }}.
}}<!-- fin de note "ouvriers" -->

{{note|group="n"|name="planTurgot"|Le '''[[plan de Turgot]]''', datant des années 1730, est le plan le plus précis connu pour cette époque. Ici la section {{n°|9}}, montrant la porte du Temple à l'extrémité de la [[rue du Temple]], avec la [[rue Meslay]] sur son côté ouest (vers le bas). Le nord est orienté vers la gauche selon l'usage le plus fréquent de l'époque, et non vers le haut selon l'usage actuel. La carte complète de Paris, avec toutes ses sections, est visible dans l'article « [[Plan de Turgot]] ». Ouvrir la photo en cliquant dessus, puis passer la souris dessus pour voir quelques emplacements actuels encadrés en jaune et annotés - dont la future place de la République à l'endroit de la porte du Temple. L'immeuble est au coin du carré jaune entourant cet emplacement.
}}<!-- fin de note "planTurgot" -->

{{note|group="n"|name="portrait_guay"|
Le portrait de Dihl par Le Guay est reproduit dans {{harvsp |id= 2016moon | Moon 2016 |p= 121, fig. 8 }}.
}}<!-- fin de note "portrait_guay -->

{{note|group="n"|name="schmit"|
'''Jean-Nicolas Schmit''' (mort vers 1820) est l'un des plus importants horlogers parisiens de la fin du {{s-|XVIII}} et des premières décennies du siècle suivant. Il accède à la maîtrise en août 1781 et installe son atelier [[Rue Béthizy|rue Betizy]]. Il acquiert très rapidement une notoriété importante auprès des collectionneurs du temps, y compris les plus grands amateurs d'art de l'époque — dont Son Excellence [[Jean-Étienne-Marie de Portalis]] (conseiller d'état de Napoléon), et Charlotte de Crussol d'Uzès (épouse de [[Louis-Marie-Bretagne de Rohan-Chabot|Louis-Marie-Bretagne-Dominique de Rohan-Chabot]], [[Duc de Rohan#Les ducs de Rohan de la maison de Chabot, barons et comtes de Jarnac|duc de Rohan]] et cousin du roi [[Louis XV]]). La perfection de ses mouvements attire notamment l'attention de Dihl et Guérhard : la quasi-totalité des mécanismes de leurs pendules est créée par Schmit. <br/>
Voir {{lien web |langue= fr |titre= Manufacture du duc d'Angoulême |site= lotsearch.de |url= https://www.lotsearch.de/lot/manufacture-du-duc-dangouleme-exceptionnelle-pendule-en-biscuit-36170727 |consulté le= 01/2022 |brisé le= }}.
}}<!-- fin de note "schmit" -->

}}<!-- fin des notes -->

Hôtel particulier Bergeret de Grancourt sur la place des Victoires, {{1er}} arrondissement de Paris, a été construit à la fin du {{s-|XVII}}. Classé aux Monuments Historiques, il prend place entre l'hôtel Bergeret de Talmont et la rue Catinat. <!-- https://www.france-voyage.com/villes-villages/paris-29996/hotel-particulier-bergeret-grancourt-20370.htm -->

=== Références ===
{{Références}}
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{{Portail|Paris|céramique|métiers}}

{{DEFAULTSORT:Dihl et Guérhard}}
[[Catégorie:Porcelaine en France]]
[[Catégorie:Histoire du commerce à Paris]]
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= [[Palais des comtes d'Auxerre]] =

Version du 7 mars 2022 à 11:30

Manufacture de porcelaine Dihl et Guérhard

Manufacture de porcelaine Dihl et Guérhard
logo de Pueblo89/Brouillon4
Première marque déposée,
peinte en or
Image illustrative de l’article Pueblo89/Brouillon4
Deuxième marque déposée, en rouge
illustration de Pueblo89/Brouillon4
Service à palmettes, c. 1790
Musée de porcelaine de Florence

Création 1781
Disparition 1835
Fondateurs • Christophe Erasmus Dihl
• Antoine Guérhard
• Louise-Françoise-Madelaine Croizé, épouse Guérhard
Siège social Paris :
rue de Bondy (1781-1789)
rue du Temple (1789-1828)
Drapeau de la France France
Activité porcelaine

La manufacture de porcelaines Dihl et Guerhard, également appelée « manufacture du duc d'Angoulême », est un atelier de porcelaine créée en 1781 à Paris, rue de Bondy puis rue du Temple. Ayant survécu avec succès à la Révolution, au Consulat et au premier Empire, elle a fermé ses portes en 1828 sous la seconde Restauration.

Fabricant des marchandises porcelaines toujours raffinées et souvent luxueuses[1], elle a été la plus prestigieuse des manufactures de porcelaine parisiennes[2] et a en son temps détrôné la manufacture de Sèvres[1].

Histoire

[3] [4] [5]

La manufacture est créée par un acte de société signé le [2] entre Christophe Erasmus Dihl, Antoine Guérhard et Louise-Françoise-Madelaine Croizé, épouse de ce dernier[6],[7],[8]. Le notaire chargé de l'établissement de l'acte est Me Guéret[9].

Les fondateurs

Christophe Erasmus Dihl

Dihl naît en 1756[10] à Lammshein[11] près de Neustadt (rive gauche du Rhin) et de Mannheim dans le Palatinat. Il est modeleur et connaît de surcroît les procédés chimiques nécessaires pour la fabrication de porcelaine. Il émigre en France en 1778[7].

Étranger et en particulier non parisien, Dihl n'a pas le droit d'établir un quelconque commerce ou une fabrique dans Paris. Pour la future entreprise, ce droit vient par le couple Guérhard, officiellement bourgeois parisiens[7],[8], avec qui il s'associe pour créer une société. Selon l'acte de société, Dihl apporte « son industrie, son talent, sa peine et ses soins pour la fabrication des ouvrages et marchandises, les travaux nécessaires pour y parvenir… et généralement tout ce que doit faire un maître de pareille manufacture ». Outre son talent, Dihl apporte aussi à la société un grand nombre de moules[2].

Mais surtout c'est un chercheur, en témoigne l'environnement qu'il a choisi pour son portrait par Le Guay, réalisé en 1797[12] sur une plaque de porcelaine à pâte dure, avec les nouvelles peintures émaillées pour porcelaine qu'il a créées : il est assis à un secrétaire dont les compartiments sont remplis de pots contenant des matériaux utilisés créer les couleurs qui sont la marque de la compagnie, avec devant lui une palette montrant ces couleurs. La surface plane du secrétaire porte des pièces de choix créées par l'entreprise : une statue en biscuit par Lemire représentant un enfant en train de lire ; un vase élégant avec glacis imitant l'écaille de tortue et une bande décorée en grisaille par Sauvage ; et une tasse à deux anses avec le même fond jaune typique de la manufacture[n 1] — on le retrouve par exemple sur la paire de vases du Metropolitan museum. Ce portrait de Dihl montre sa conception de l'entreprise comme espace commercial mais aussi comme un endroit d'expérimentation scientifique et d'innovation technologique[13].
Cette double nature d'œuvre d'art en soi mais aussi de véhicule de démonstration d'un produit manufacturé, est reflétée dans la double signature de « Dihl et Guérhard » et de « Étienne Le Guay » sur le côté du secrétaire. Bien accointé avec le marché anglais, il est possible que Dihl ait eu connaissance du portrait sur plaque de porcelaine de Josiah Wedgwood par le peintre George Stubbs ; ce dernier, cherchant pour ses peintures émaillées des surfaces plus spacieuses que celles des supports habituels, en fait part à Wedgwood qui se met à expérimenter avec des plaques de céramique dès 1777. Il découvre que le processus est particulièrement difficile à mettre en œuvre : plus les plaques de céramique sont grandes, plus grand est le risque qu'elles se déforment à la cuisson. Dihl a peut-être voulu émuler cette approche[13]. Son portrait par Le Guay est au musée de Sèvres[12].

En 1800, Drölling exécute un autre portrait de Dihl (signé en bas à gauche « Drölling pinxit 1800 », H x L 62 x env. 50 cm). Dihl a 44 ans[10] et dirige la manufacture depuis 19 ans[1]. Outre la question des peintures inaltérables, ce tableau relève avec succès le défi de cuire une large plaque de céramique sans qu'elle se déforme à la cuisson[14].

Après la mort du sieur Guérhard, Dihl épouse Mme veuve Guérhard le 25 décembre 1797, avec comme témoins les meilleurs peintres de la manufacture : Sauvage et Le Guay, et Marie Victoire Jacquotot la nouvelle épouse de ce dernier[12] et elle-même peintre de grand talent.

Couleurs inaltérables à la cuisson

Les couleurs sur porcelaine sont faites d'oxydes métalliques réduits en poudre et mélangés avec des substances vitrifiables comme le verre, le nitre (aussi appelé salpêtre) ou le borax, additionnées d'huile de térébenthine ou de lavande qui servent de liant. Jusque là, la plus grande difficulté dans ce domaine est la différence de couleur avant et après la cuisson ; seul un œil expérimenté peut jauger avant cuisson la nuance que va prendre la couleur après cuisson[15].

Dihl fait des recherches sur les couleurs, les variétés de fonds obtenus, imitant l'agate, le lapis, le jaspe, l'écaille, le vermeil ou le bronze patiné à l'antique[16]

Le 4 octobre 1797 (13 vendémiaire an 6)[17] ou le 16 novembre[13] 1797 Dihl présente à l'Institut national des sciences et des arts[n 2] un rapport sur des couleurs inaltérables à la cuisson — rapport qui fait sensation[12], accompagné d'un bas-relief peint dans son atelier avec les nouvelles peintures[17]. Les résultats sont publiés en janvier 1798 dans le Journal de physique, de chimie, d'histoire naturelle et des arts. Jean Darcet, Antoine François Fourcroy et Louis Bernard Guyton de Morveau, de la section « Chimie » de l'Institut, ont la charge d'examiner le produit de Dihl. Ils visitent la manufacture[n 3] pour voir l'expérience en direct. Leur rapport note que la difficulté de peindre en couleurs sur de la porcelaine, similaire à la peinture émaillée sur d'autres supports tels que le cuivre, provient de ce que le peintre ne peut pas savoir ce que les couleurs, faites de minéraux et de verre pulvérisés et pigmentés, vont devenir après cuisson. De plus, en général les peintres sur porcelaine devaient utiliser deux palettes, une pour les « couleurs dures », qui supportent les températures élevées ; et une autre pour les « couleurs tendres », aux tons plus délicats qui ne supportent que les températures moyennes ou basses. La formule de Dihl permet de peindre de la porcelaine à pâte dure avec une peinture suffisamment stable pour supporter les hautes températures de cuisson sans changer de couleur, et qui « permet aux peintres d'immortaliser leur travail et de transmettre à la postérité, dans altération, les choses les plus intéressantes que l'histoire et la nature puissent offrir »[13].

Noter que son succès est partiel et qu'il a dû omettre les teintes rose, pourpre et violet, produites par le précipité de pourpre de Cassius, qui ne sont pas stables et changent sous l'action de la chaleur. Par ailleurs, l'action de la surface traitée et le type de vernis ne sont pas pris en compte[15].

Mastic Dihl

Le mastic Dihl est un mélange d'huile de lin asséché par ébullition avec du litharge puis mélangé avec de la poudre fine d'argile à porcelaine jusqu'à une consistance de mortier épais ; l'argile à céramique convient également si elle est bien sèche. Une petite dose d'huile de térébenthine le rend un peu plus fluide et facilite l'adhésion aux surfaces en bois, en pierre ou en brique. Il peut être coloré avec de la brique ou de la poterie réduites en poudre[18]. Appliqué à du grillage fin, il peut être utilisé pour étanchéifier des surfaces (terrasses, etc) ; il est cependant à peine moins cher que le plomb[18]. Il peut aussi être utilisé pour coller des pierres ou comme enduit d'apprêt pour des peintures murales[19].
Dihl invente ce nouveau mastic en 1809[20] ; il dépose le brevet en 1817[21], et en 1818 en Angleterre[22]. La technique est alors tout à fait innovatrice. En 1988 ce produit est encore appelé « mastic miracle »[8].

Antoine Guérhard

Bourgeois parisien[2], il est probablement l'auteur d'un mémoire sur l'extraction du cobalt destiné à la porcelaine de Saxe en Silésie[8].

Il meurt le 28 avril 1793 - environ 4 mois avant le début de la Terreur, qui amène l'arrivée des ouvriers de Niderviller[23]

Louise-Françoise-Madelaine Croizé

Née en 1751[6] à Paris, elle va officiellement diriger l'entreprise[8].

Ensemble, les époux Ghérard apportent 8 000 livres pour démarrer l'entreprise ; ils s'engagent également à payer « sur leurs deniers personnels les gages et appointements de l'ouvrier le plus cher que Dihl jugera nécessaire d'employer pendant le cours de ladite société ». Ils sont responsables de la tenue de la caisse ; mais seule Catherine Croizé est chargée de la vente et de la tenue des livres de comptes[2].

Antoine Guérhard's social status as an official bourgeois of Paris enabled the company to be established inside the city; Madame Guérhard was manager of the firm, overseeing the com­pany's books and the day-to-day running of the factory as well as the sale of its products[7].

Louis-Antoine d'Artois (1775-1844),
peu après 1781

Monopole, privilèges et parrainage

La compétition vient de manufactures rivales (Locré, Schoelcher, Nast,…) et des peintres-décorateurs indépendants connus sous le nom de « chambrelans », qui achètent des pièces de céramique vierges et les décorent chez eux[23]. Mais Le premier obstacle et probablement le plus grand, est l'ensemble des privilèges exclusifs en faveur de la manufacture de Sèvres. Depuis le privilège octroyé le 24 juillet 1745, elle seule a le droit de fabriquer la porcelaine « façon de Saxe » (c'est-à-dire de représenter des figures humaines[24] et d'utiliser la polychromie et l'or pour la décoration[6], ce pour une période de 20 ans[24]. Les peines sont sévères : confiscation des objets fabriqués et trois mille livres d'amende. Ce privilège inclut aussi une clause punissant de prison les ouvriers qui quitteraient la manufacture sans un congé en bonne forme de son directeur Charles Adam ; et l'interdiction aux autres manufactures d'embaucher aucun ouvrier sorti de Vincennes sans l'agrément de la manufacture de Sèvres[24]. Ces menaces ne restent pas vaines paroles. Par exemple Barbin, établi rue de Charonne, reçoit défense de construire un four, et dans la foulée Machault (Contrôleur général des finances depuis 1745) décrète que « Il ne sera fait d'autres sortes d'ouvrages en porcelaines que celles qui peuvent servir pour la poterie, ou la platerie, lesquelles ne pourront être ornées de fleurs et de.sculptures, ni « peintes autrement qu'en façon de Japon sans, sous aucun prétexte, y mêler des-paysages, figures ou dorures dont Sa Majesté entend que le travail soit exclusivement réservé à la Manufacture de Charles Adam, ainsi que de toutes sortes et espèces d'ouvrages de porcelaine « en fleurs et en sculptures »[24].

Ainsi pour les décors, depuis 1766 Sèvres a le monopole des porcelaines colorées et dorées[6] : elle seule a le droit d'utiliser la polychromie et l'or pour la décoration de ses porcelaines[6], et depuis l'arrêt de 1784 elle seule a le droit d'utiliser des décors autres que les jetés de fleurs au naturel[25].

En 1782 la manufacture obtient la protection du jeune duc d'Angoulême[7] Louis-Antoine d'Artois (1775-1844), fils du futur Charles X et neveu de Louis XVIII, qui n'a que 6 ans en 1781. Ce parrainage est purement politique, visant à contrebalancer l'influence de la manufacture de Sèvres et à contourner son monopole. Ainsi à partir de 1782 trouve-t-on des pièces Dihl et Guérhard estampillées « Manufacture de Monsieur le duc d'Angoulême », souvent plus ou moins abrégé (parfois « Manufre de Mgr le duc d'Angoulême », parfois « Mre de Mgr le duc d'Angoulême »)[7],[14].

. Angoulême's name was bestowed more as a kind of brand franchise licensed to the firm than as an expression of his patron­age (he was six years old at the time), but its royal impri­matur gave the company greater financial security and publicity than that enjoyed by the countless smaller manufacturers in Paris that did not have the privilege[7].

L'entreprise

Les débuts, rue de Bondy

Selon l'acte de société, l'entreprise est établie dans une maison au no 22[26] de la rue de Bondy[7], prise à bail pour 9 ans à partir du 1er avril 1781, pour un loyer de 3 000 livres par an. Le contrat prévoit la construction d'un four et d'ateliers dans le jardin, et autorise la tenue d'un magasin dans une ou plusieurs pièces de la maison[1].

Dès le 28 septembre 1781, Dihl dépose la marque AG (Angoulême) devant le lieutenant général de police Lenoir qui, le 23 juillet 1782, confirmait la protection du duc d'Angoulême[27]. Les lettres AD sont alors surmontées d'une couronne.


Les handicaps

Le premier obstacle et probablement le plus grand, est l'ensemble des privilèges exclusifs en faveur de la manufacture de Sèvres. Depuis le privilège octroyé le 24 juillet 1745, elle seule a le droit de fabriquer la porcelaine « façon de Saxe » (c'est-à-dire de représenter des figures humaines[24] et d'utiliser la polychromie et l'or pour la décoration[6], ce pour une période de 20 ans[24]. Les peines sont sévères : confiscation des objets fabriqués et trois mille livres d'amende. Ce privilège inclut aussi une clause punissant de prison les ouvriers qui quitteraient la manufacture sans un congé en bonne forme de son directeur Charles Adam  ; et l'interdiction aux autres manufactures d'embaucher aucun ouvrier sorti de Vincennes sans l'agrément de la manufacture de Sèvres[24].

Ces menaces ne restent pas vaines paroles. Par exemple Barbin, établi rue de Charonne, reçoit défense de construire un four, et dans la foulée Machault (Contrôleur général des finances depuis 1745) décrète que « Il ne sera fait d'autres sortes d'ouvrages en porcelaines que celles qui peuvent servir pour la poterie, ou la platerie, lesquelles ne pourront être ornées de fleurs et de.sculptures, ni « peintes autrement qu'en façon de Japon sans, sous aucun prétexte, y mêler des-paysages, figures ou dorures dont Sa Majesté entend que le travail soit exclusivement réservé à la Manufacture de Charles Adam, ainsi que de toutes sortes et espèces d'ouvrages de porcelaine « en fleurs et en sculptures »[24].

Ainsi pour les décors, depuis 1766 Sèvres a le monopole des porcelaines colorées et dorées[6] : elle seule a le droit d'utiliser la polychromie et l'or pour la décoration de ses porcelaines[6], et depuis l'arrêt de 1784 elle seule a le droit d'utiliser des décors autres que les jetés de fleurs au naturel[25].

Dihl et Guérhard had to compete not only with rival producers such as Locré, Schoelcher, and Nast, but also with independent painter-decorators known as “chambrelans,” who would buy blank ceramic wares from larger producers, decorate the objects in their homes, and sell them to private clients[23].

Les atouts
  • Recherche de la meilleure qualité

Une propriété a été acquise à Houdan pour y extraire la terre destinée aux cazettes[28].

  • engageaient les meilleurs spécialistes et en apprenaient les secrets[29]

un à-côté de cette efort est un brassage cosmopolite vraisemblablement stimulant

  • Passer outre aux règles

Mais dès ses débuts l'entreprise choisit le décor aux barbeaux, de pensées ou de roses[25].

  • Patronage

Le patronage royal permet à l'entreprise de créer des porcelaines colorées et dorées, brisant le monopole de Sèvres[6].

  • Relâchement des règles après la Révolution

En 1791 les guildes sont abrogées, ce qui relâche les régulations sur le commerce de luxe dans Paris[30].

  • Techniques nouvelles
  • Image de marque

Dihl et Guérhard acquièrent une réputation d'innovateurs pour les nouvelles techniques, et se présentent avec le langage de science, d'industrie, et des arts encouragés par le govern­ement révolutionnaire avec des expositions publiques comme l'“Exposition publique des produits de l'industrie française” au Champ-de-Mars à Paris en 1798[31].


La statuette en biscuit Femme assise avec Hercule enfant est signée « M[anufactu]re de Mr Le Duc d'angoulême à Paris » et date donc de la période 1782-1789. Elle fait partie des collections du Metropolitan Museum of Art à New York), par un legs de Frank A. Munsey en 1927.


Plan de Turgot (années 1730), le nord de Paris. Rue du Temple, rue Meslay[n 4]
Hôtel Bergeret
no 137, rue du Temple. Par Jean-Francois Janinet

L'expansion, l'hôtel Bergeret rue du Temple

La manufacture achète le 7 mars 1789[32] l'hôtel Bergeret[n 5], à l'extrémité nord de la rue du Temple[n 6], pour 330 000 livres[28]. C'est un des plus beaux et des plus riches immeubles du quartier[32].

En 1793 l'entreprise embauche en une seule fois une cinquantaine d'ouvriers après la confiscation de la faïencerie de Niderviller et l'exécution de son propriétaire le comte de Custine. Dihl et Guérhard compte alors 200 à 250 ouvriers ; selon Guillebon, « certains avancent même le chiffre de 500 »[28].

Another reason for the company's success in the 1790s was the rise in the scale and quality of production, largely caused by the arrival of skilled ceramic workers from Niderviller. One suspects that it was largely owing to Lemire that other Niderviller workers found employment at Dihl et Guérhard.[30]

In addition, Dihl asked the French government in 1796 to allow members of his family to come to Paris from Lammsheim, a region then occupied by the Austrians: the international influence within the factory must have been considerable.[30]

Une propriété est acquise à Houdan pour y extraire la terre destinée aux cazettes. Dihl y fait venir neuf membres de sa famille pour y travailler[28].

En 1800, Alexandre Brongniart, qui vient d'être nommé directeur de la manufacture de Sèvres, lance avec Christophe Erasmus Dihl des séries importantes de couleurs fusibles[34].

Vers 1801 Dihl commence à produire des panneaux de verre peints, installés dans une galerie de l'hôtel Bergeret[35]. Ils sont fort admirés par les rares personnes admises à visiter l'hôtel, comme le prince de Clary en 1810[12].

Lors de la première exposition des produits de l'industrie en 1797 (an 6), Dihl et Guérhard est le seul producteur de porcelaine à être récompensé, bien que Sèvres y ait aussi exposé des pièces[17] ; préciser cependant que le jury n'admet pas dans le concours « les fabriques nationales de Versailles et de Sèvres, attendu que les encouragements qu'elles reçoivent du gouvernement leur donnent des moyens qu'il est difficile à des particuliers de réunir : il s'est borné à rendre une justice méritée aux superbes et nombreux produits qu'elles ont présentés à l'exposition »[36].

En 1806, Dihl présente à la grande exposition des produits de l'industrie de l'Empire divers tableaux dont « un effet clair de lune » qui est qualifié de « magique »[37]. L'entreprise y gagne une médaille d'or[12], attribuée « en particulier pour ses succès dans la préparation des couleurs sont il a soin de n'en confier l'emploi qu'à des artistes d'un mérite distingué »[38].

Dihl l'a pratiquée avec bonheur pour des décors entiers sur fond blanc ou coloré comme ce vase couvert à fond nankin décoré d'une fillette distribuant du grain aux oiseaux[39].

En 1807, Dihl a 30 à 40 ouvriers[40],[n 7] ; la production annuelle est de l'ordre du million de francs[n 8], dont 300 000 à 400 000 francs à l'exportation. Mais le carnet de commandes de la compagnie inclut 800 000 francs de marchandises[41] invendues commandées par l'Angleterre et la Russie[42], qui ne peuvent pas être livrées[41] à cause de la situation politique.

Madame Dihl ne resta pas sans réaction et donna son avis à Costaz lorsque celui-ci, en 1806, au nom du Bureau des arts et manufactures, présenta un rapport au ministre de l'Intérieur[43]

Dihl obtint facilement un prêt de 50 000 francs le 26 avril 1809, renouvelé jusqu'en 1812[44]

parmi les emprunteurs, madame Dihl, qui avait demandé un prêt de 150 000 francs, s'éleva avec vigueur contre ces mesures draconiennes. Sur un rapport favoeable du préfet Frochot, qui avait constaté dans ses magasins l'existence de[45]

Dihl, en même temps que sa palette, présente des tableaux d'une grande richesse de coloris, peints avec ses couleurs par Sauvage et Le Guay, peut-être même son propre portrait exécuté cette même année par Le Guay[46],[n 9]

Notoriété et clients célèbres

Dihl et Guérhard se présente comme innovateur de techniques nouvelles, utilisant un langage qui parle de science, d'industrie et d'arts tel qu'encouragé par le gouvernement révolutionnaure avec des expositions publiques, notamment l'Exposition des produits de l'industrie française en 1798[31]. En 1787, un contemporain estime que la manufacture de Dihl et Guérhard égale à quelque chose près celle de Sèvres[47]. Des visiteurs illustres s'y succèdent[47]. Selon un mémoire de l'an 5 (1796-1797), la manufacture « a pris un tel essort (sic) qu'elle est devenue l'émule de celle [de Sèvres] »[48]. Des pièces de chez Dihl se retrouvent dans les collections d'amateurs éclairés comme Charles IV d'Espagne et l'écrivain et collectionneur William Beckford[49]

1795-1800 (possibly even 1797–1798), la manufacture atteint le sommet de sa renommée et éclipse la manufacture de Sèvres in the scale, qualité, et affordability de ses productions. Elle est considérée comme l'un des meilleurs producteurs de porcelaine à pâte dure en Europe[31].

Quelques-uns de ses admirateurs :

baronne d'Oberkirch et duchesse de Bourbon

La baronne Henriette Louise d'Oberkirch accompagne en 1786 la duchesse Bathilde de Bourbon et remarque des vases et des services magnifiques[47].

Gouverneur Morris, USA

Le gouverneur Morris, représentant des États-Unis à Paris, achète à partir de 1789 des porcelaines pour George Washington, notant dans son journal : « nous trouvons que la porcelaine ici est plus élégante et meilleur marché que celle de Sèvres »[47].

Espagne

Charles Jean Marie Alquier, nouvellement nommé ambassadeur de France en Espagne[n 10], écrit le 10 mai 1800 à Talleyrand, ministre des Affaires étrangères, pour demander que des cadeaux diplomatiques alternatifs soient envoyés à l'Espagne : « La Reine a déjà beaucoup de porcelaine de Sèvres, les formes en sont vieilles et lui déplaisent ; ne pensez-vous pas qu'il serait possible de lui avoir quelque chose de la manufacture du Temple qui serait plus moderne et de goût plus pur ? »[30].

prince de Clary

Le prince de Clary-Aldringen (famille régnante d'Autriche), qui visite la manufacture en 1810, « est ébloui »[12] par la décoration de l'hôtel Bergeret et ses grands panneaux de verre peints qui « produisent un effet surprenant, placés comme fenêtres exposées à la lumière »[35] dans une des galeries de l'hôtel[12].

Chaussard

Les commentaires du Salon de 1806 par Chaussard sont à ce propos instructifs :

« Commençons par gémir de ce qu'un pinceau aussi brillant [celui de Demarne] soit obligé de se louer à des manufacturiers […] Ainsi les manufacturiers absorbent et débauchent en quelque sorte les talens de MM. De Marne, Droling, Swebach, Mallet, etc. […/…] Je dois considérer les peintures de M. Droling sous un autre aspect ; en effet, il est attaché aujourd'hui à une manufacture de porcelaine […] Applaudissons néanmoins aux efforts et à la constance que M. Dihl a développée pour donner aux manufactures de porcelaine un éclat indépendant de celle de la fabrication et pour ajouter à leur prix par la valeur de la Peinture. Ce genre n'est point à dédaigner, il ouvre à l'industrie et aux arts de nouveaux débouchés, il donne au luxe un caractère de goût et d'élégance, il agrandit le domaine de l'art »

— P.-J.-B. Chaussard, Le Pausanias français, état des arts en France à l'ouverture du XIXe siècle (Salon de 1806), Paris, impr. Demonville, , sur gallica (lire en ligne), p. 206-207, 431. Cité par Guillebon 1983, p. 185.

Napoléon et son entourage

Lorsque Napoléon décide de faire un cadeau Charles IV d'Espagne en 1804, il s'adresse non à Sèvres mais à Dihl et Guérhard et offre au roi d'Espagne une table en bronze doré ornée de plaques peintes par Le Guay et Sauvage[50]. La Cour d'Espagne reçoit également en 1804 une très grande paire de vases fuseau à fond écaille d'une forme et taille similaires à celle du Metropolitan museum, aujourd'hui conservés au Palais Royal de Madrid, ainsi décrits dans une facture de la veuve du marchand Godon en 1804 : « Une paire de vases en porcelaine d'environ quatre pieds français de haut, fond au grand feu, ornements dorés, peints par Coste, en paysage colorié, placés sur de très hauts piédestaux en racine d'orme ornés de riches bronze dorés mat, 32,000 francs »[n 11],[16].

En 1811 Joséphine de Beauharnais et le prince Eugène se tournent eux aussi vers Dihl et Guérgard pour les deux services à fond or décorés de tableaux dont la majorité est aujourd'hui conservée au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg[51].

Angleterre

Un très grand vase fuseau à bandeau sur fond or mesurant un mètre de haut, peint par Le Guay d'un « Enlèvement des Sabines » en grisaille, de nos jours au Victoria and Albert Museum de Londres, figurait dans une vente chez Phillips le 15 juin 1816 (lot 553) et aurait peut-être été commandé par le roi George IV d'Angleterre[16].

Déclin et fin

La dissolution de la société est ordonnée par tribunal en 1828. Dihl est nommé liquidateur, mais comme il reste inactif sur le sujet, cette responsabilité lui est retirée en décembre 1829, deux mois avant sa mort en février 1830. Il a 77 ans. Sa emme meurt à son tour en 1831, à plus de 80 ans[52].

Techniques

Travaillant sur les couleurs, Dihl commence avec les travaux du chimiste viennois Zwinger, une excellence dans ce domaine[25].

Dihl, modeleur de formation, produit des formes plus originales que celles des autres manufactures. Ses premières formes s'inspirent du style rocaille, puis évoluent vers le style antique[25].

Pour les décors, l'arrêt de 1784 n'autorise que les jetés de fleurs au naturel. Mais l'entreprise choisit le décor aux barbeaux, de pensées ou de roses[25].

The use of yellow ground on porcelain probably began in Europe in imita­tion of Chinese and Japanese porcelain designs, but Dihl's version of the hue has a saturated intensity that distinguishes it from earlier examples produced at Meissen[13]

" Paris distingua particulièrement la manufacture de Dihl, elle l'emporte au point de vue de la beauté et de la résitance des couleurs au feu comme aussi du point de vue de la forme sur la manufacture de Sèvres[53]

They incorporated floral designs, particularly patterns with delicate cornflowers, roses, and pansies; richly decorated border ornaments; grisaille paintings; and an ample use of gilding.[23] Unlike other small Paris firms and home-based decorators, Dihl et Guéhard established an export market for key consumer bases in Russia and England. In 1789 the company signed a six-year agreement with John and Joseph Flight, British entrepreneurs and own­ers of the Worcester Porcelain Factory, who agreed to purchase 50,000 livres worth of merchandise per year to sell at their newly acquired warehouse in Coventry Street[23]

Dihl et Guérhard sought to establish its own style in the context of the Revolution rather than imitate pro­ductions of the royal manufactory at Sèvres. Its pieces began to feature vibrant-colored grounds, as well as panoramic scenes painted in grisaille—quite different from the formats of Sèvres porcelain vases, which typi­cally showed a more prominent front separated by handles from a less important back side of the vessel. Dihl et Guérhard's distinctive look became more pro­nounced during the Directory (1795–99), when the company began experimenting with shapes of vessels, glazes, style and content of decoration, and the ways in which the decoration was arranged on the vessels[30].

Demarne's panel (at the Sèvres Museum) was painted both on the back of the glass and on the front, thus trapping and diffusing the sunlight in an altogether novel manner. Illusions of motion are created in these lifelike landscapes[35].

color, the early pieces typically reflected the prevailing taste at Versailles, which tended toward delicate Rococo vessel shapes updated with Neoclassical motifs. They incorporated floral designs, particularly patterns with delicate cornflowers, roses, and pansies; richly decorated border ornaments; grisaille paintings; and an ample use of gilding. The political changes that swept through Paris beginning in 1789 did not signal Dihl et Guérhard's demise, as they did the Sèvres manufactory's, but instead fueled the firm's success. [23]

Quelques pièces remarquables

La paire de vases Mer sous l'orage et Campagne sous l'orage (Metropolitan Museum of Art), datée vers 1797/1798, est représentative de l'adaptation des décorations au goût de l'époque (voir section [[#xxx|xxx]] plus haut).[réf. nécessaire] Chaque vase porte un bandeau de vue panoramique en grisaille, peut-être peint par Demarne[49], sur fond à dominante jaune - une couleur qui est presque une marque de fabrique en soi puisque la manufacture Dihl est la seule à produire un jaune aussi éclatant.[réf. nécessaire]

portrait de Dihl par Le Guay, 1797[54]

portrait de Christophe Dihl sur plaque de porcelaine, conservé au musée de Sèvres.

Caroline Bonaparte, d'après une miniature d'Augustin sur un vase de Dihl[55]

déjeuner de Joseh Bonaparte, vers 1810[46]

tasse litron et sa soucoupe, fond or, tulipes au naturel, vers 1810, hauteur 6,5 cm[56]

" l'Amour dans les bras de l'Innocence ", 24 000 francs ; " Groupe Edipe à colonne socle porcelaine " 1 800 francs[57]

table du roi d'Espagne peinte par Le Guay et Sauvage, qui selon Prud'homme aurait coûté plus de 200 000 francs[58]

[41].

Un tableau par Jacques Barraband (1768-1809) sur plaque de porcelaine en mode portrait (dimensions H.59.5 * L.49.3 cm, 76 × 66 cm avec le cadre), représentant un faisan doré de la Chine, deux perruches Ara Garouba (originaires de Guyanne et Brésil) et un amazone de Cuba (originaire de Cuba, Bahamas, Cayman) sur une terrasse et troncs d'arbre. L'oeuvre est signée sur un rocher en bas à droite : « Baraband an 6 » (22 septembre 1797-21 septembre 1798) et « M.f.ture Dihl & Guerhard ».
Elle a été exposée au Salon du 1er Thermidor an VI au muséum central des Arts (19 juillet 1798, musée du Louvre) ; et dans « Jacques Barraband (1767-1809) », exposition au musée d'art et d'archéologie de Guéret, 17 juin - 18 septembre 2011[47].

La grande plaque peinte par Sauvage, présentée à l'Exposition des produits de l'industrie en l'an VI, est conservée au musée des Beaux-Arts de Bruxelles[47],[59]

pendules Schmit[n 12], dont :

  • pendule « La Paix » en biscuit, porcelaine et bronze doré, répertoriée dans l'inventaire après décès de Dihl. Le cadran émaillé blanc est décoré par Coteau et signé Schmit à Paris. Il est enchâssé dans un support rectangulaire bleu. À droite, une femme drapée symbolisant la Paix tend une torche par-dessus la pendule pour mettre le feu à des trophées de guerre entassés à gauche. Le socle de porcelaine, aux angles arrondis et pieds toupie en bronze doré, est décoré de plaques avec rinceaux feuillagés en grisaille sur fond jaune, soulignées de bronze ciselé et doré, et porte l'inscription « Manuf.re de MM GUERHARD et DIHL à Paris ». Fin du XVIIIe siècle. Haut. x larg. x prof. : 53 × 45,5 × 16,5 cm[27].
  • pendule à deux amours allégories des beaux-arts, avec cadran indiquant les phases de la lune, ancienne collection Edmond Taigny (1826-1906, membre fondateur du Musée des arts décoratifs de Paris). Cette pendule fait partie des premières productions de la manufacture durant la décennie 1780 ; ses plaques du socle en grisaille rappellent les ouvrages du peintre Piat-Joseph Sauvage[60].
  • pendule « Uranie », signée « Manuf.re de Mon.er Guerhard et Dihl à Paris », dont la la muse Uranie a vraisemblablement pu être réalisée d'après une figure de Lemire. Haut. x larg. x prof. : 46,5 × 36 × 16,5 cm[61].

Un petit tableau d'un bouquet en biscuit sur fond bleu encadré en ovale démontre une remarquable maîtrise du biscuit[62]


Les artistes qui ont fait sa renommée

Jacques Barraband (1767-1809)

Né à Aubusson[47]

Henry-Louis Baup (1776/1777-1855)

Henry-Louis Baup est un peintre suisse[63],[64] né à Nyon en 1776[65] ou 1777[64]. Arrivé à Paris en 1798, il expose sous le nom de Dihl[63] : en 1812, Valentine de Milan pleurant la mort de son époux réalisé en 1810 d'après Martin Richard (vendu 29 900 euris en 2017)[65], tableau sur porcelaine recensé dans l'inventaire après décès de Dihl[66] ; et en 1819, un portrait de Louis XVIII grandeur nature sur porcelaine d'après le baron Gérard[64]. En 1827 il expose sous son nom un portrait de femme d'après nature sur émail[64]. Il retourne plus tard à Nyon où il meurt en 1855[63].

Merry-Joseph Blondel

Il commence son apprentissage en 1794[63] à la manufacture où il est l'élève d'Étienne Charles Le Guay[67]. Il part ensuite travailler pour Sèvres[63].

Ce sculpteur a travaillé pour Dihl avant 1809, tout en étant chef de l'atelier de sculpture de Sèvres de 1773 à 1809[63].

Jean Baptiste Coste

Il est engagé spécifiquement pour utiliser la peinture mise au point par Christophe Dihl. Son travail avec ce nouveau produit inspire le peintre et critique d'art Charles-Paul Landon qui remarque que son travail est d'une exécution méticuleuse et donne un effet scintillant[35].

Frères Dagoty

Pierre-Louis (1771-1840), Étienne Jean-Baptiste (ca. 1772 - 10 octobre 1800/18 vendémiaire An IX) et Isidore (1784-86 - †avant 1800) entrent en apprentissage à la manufacture[68] vers 1785[69]. Devant leur succès, Pierre-Louis, qui a de l'ambition[68], reprend avec Étienne une manufacture en faillite dans la rue de Chevreuse (en 1799 ou 1800). Resté seul après le décès d'Étienne en 1800, Pierre-Louis obtient le patronage de l'impératrice et fait de son entreprise une des plus en vue de Paris sous l'Empire[69].

Jean-Louis Demarne

a landscape painter who combined rustic genre scenes with scenes of nature evocative of Dutch painting [30]

Il est lui aussi, comme Coste, engagé spécifiquement pour utiliser la peinture mise au point par Christophe Dihl et inspire les mêmes commentaires par Charles-Paul Landon.

Martin Drölling[12]

known for his paintings of domestic interiors[30]

tableaux sur porcelaine pour des assiettes peintes[41]. Exécute sur des plaques de porcelaine un portait de Dihl en 1800 (musée de céramique de Sèvres) et un portrait de Napoléon en 1803[70].

Nicolas Guillaume

Figuriste, 1791[70].

Huni

Sculpteur, il travaille pour Dihl en 1785 puis pour Sèvres de 1785 à 1800 et en 1810[70].

L.J. Lefevre

Ce peintre travaille pour la manufacture Dihl en 1788[70].

Étienne Charles Le Guay[12]

Il a réalisé plusieurs tableaux sur porcelaine, dont une « Baigneuse » exposée au salon de 1796, un « Beau portrait d'une jeune personne » au salon de 1797[25].

Charles Gabriel Sauvage, dit Lemire

[71]

Sculpteur est né en 1741 à Lunéville près de Nancy et décédé en 1827 à Paris. Fils d'un fondeur, Lemire travailla très jeune, en 1759, aux ateliers de modelage de la manufacture de Niderviller. Il en assura la direction pendant une vingtaine d'années avant d'entrer au service de Dihl et Guérhard. Il exposa à Paris de 1808 à 1819 et remporta une médaille en 1808. On cite de lui L'Innocence, marbre pour le Ministère de l'Intérieur, maintenant au Musée de Tours et Le génie de la Poésie du Musée de Marseille. Le Louvre conserve de lui : L'Amour mettant une corde à son arc. Pendule La Paix est répertoriée dans l'inventaire après décès de Dihl. Une pendule similaire avec un mouvement également signé « SCHMIT à Paris » faisait partie des anciennes collections Gustave et Robert de Rothschild. Une pendule provenant de la même origine mais avec des motifs de décoration différents est exposée au Musée des Arts Décoratifs de Baltimore[27].

a modeler and sculptor of biscuit porcelain who took a number of molds from Niderviller when he moved to Paris about 1792[30]

Leyst

beau-frère de Dihl, venu de Lamshein, Palatinat, en l'an IV[71]

Mallet[12]

peintre, travaille à Sèvres de 1803 à 1804[72], puis chez Dihl en 1806. Probablement le fameux Jean-Baptiste Mallet[71]

Jean-Baptiste Malriat

peintre, puis émailleur, ne en 1713 à Badonviller, mort après 1793. Directeur puis commis de la manufacture de Niderviller de 1737 à 1792. Il vient travailler chez Dihl après la fermeture de Niderviller[71]

Jean-Louis de Marne[35]
Charles Ferdinand Muller

enfourneur 1783 part pour Lille, Nyon, Nymphembourg et Copenhague[71]

Henry Salembier

Ornemaniste et graveur, auteur de nombreux modèles d'ornements. A donné son nom à des projets composés de rinceaux et volutes élégants[71]

Piat Joseph Sauvage

Ses trompe-l'œil en grisaille, réalisés de 1797 à 1805, « atteignent des sommets »[25]. Un grand bas-relief montré à l'Exposition des produits de l'industrie en 1797 est particulièrement remarqué. Une paire de plaques de porcelaine faites par la manufacture : Minerve donnant une leçon de folie et Vénus donnant une leçon de sagesse, sont au musée des Beaux-Arts de Tournai, ville de naissance de Sauvage[59].

Jacques François Joseph Swebach[12]

Ce peintre de genre, né à Metz en 1769 et mort à Paris en 1823, a travaillé pour Dihl et Guérhard en 1806[73].

Ouvrier-artiste habile[30], en 1814 Swebach est appelé en Russie par la Manufacture impériale de porcelaine|manufacture Impériale de porcelaine où il travaille jusqu'en 1820[16].

Une paire de vases de style Empire de 1807 a atteint le prix de 201 000 euros à Sotheby's en 2016. Ces vases sont en forme d'amphores (H x l : 128 × 47 cm), en trois parties, décorés sous l'épaule de bandeaux : l'un d'une chasse à courre au cerf et l'autre d'une course de chevaux ; le reste des vases est sur fond écaille bleue et porte un décor en or de guirlandes de fruits, torches, couronnes, etc[16],[74].

Mathias Simon

Enfourneur, il travaille chez Dihl et Guérard en 1787 puis à Sèvres en 1787 et 1788. En accord avec Mme Dihl, il doit donner à Sèvres les plans du four de la manufacture[73].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Guillebon 1983] Régine Plinval de Guillebon, « La manufacture de porcelaines de Dihl et Guérhard, rue de Bondy et rue du Temple », Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de France, no 109 (année 1982),‎ , p. 177–212 (lire en ligne [sur gallica]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Guillebon 1985] Régine Plinval de Guillebon, La Porcelaine à Paris sous le Consulat et l'Empire : fabrication, commerce, étude topographique des immeubles ayant abrité des manufactures de porcelaine, Genève, Droz, , 239 p., sur books.google.fr (présentation en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Guillebon 1988] Régine Plinval de Guillebon, La manufacture de porcelaine de Guérhard et Dihl, dite du duc d'Angoulême, The French porcelain society (no 4), , 22 p. (lire en ligne [PDF] sur thefrenchporcelainsociety.com). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Guillemé-Brulon 1982] Dorothée Guillemé-Brulon, « Dihl et Gerhard : porcelainiers parisiens au 19e siècle », L'Estampille,‎ .
  • [Moon 2016] Iris Moon, « Stormy Weather in Revolutionary Paris: A Pair of Dihl et Guérhard Vases », Metropolitan Museum Journal, no 51,‎ , p. 112-127 (lire en ligne [PDF] sur resources.metmuseum.org, consulté en ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

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Liens externes

Notes et références

Notes

  1. assiette Sèvres jaune : https://collections.mfa.org/objects/59028/cup-and-saucer?ctx=9ca5370f-efd9-4fd2-8b05-d32d05209d7f&idx=195
  2. L'Institut National des Sciences et des Arts, créé en 1795 en remplacement des académies royales, devient par la suite l'Institut de France (voir cet article).
  3. Moon (2016), p. 120, donne l'adresse de la rue Meslay pour la manufacture de Dihl : « [Darcet, Fourcroy and de Morveau} the members of the Institut National went to the factory on the rue Meslay to observe Dihl's experiment ».
    Comme indiqué dans la note plus haut / plus bas sur l'hôtel Bergeret, ce grand ensemble d'immeubles borde la rue du Temple, la rue Meslay et le boulevard Saint-Martin (voir note sur l'hôtel Bergeret pour les références).
  4. Le plan de Turgot, datant des années 1730, est le plan le plus précis connu pour cette époque. Ici la section no 9, montrant la porte du Temple à l'extrémité de la rue du Temple, avec la rue Meslay sur son côté ouest (vers le bas). Le nord est orienté vers la gauche selon l'usage le plus fréquent de l'époque, et non vers le haut selon l'usage actuel. La carte complète de Paris, avec toutes ses sections, est visible dans l'article « Plan de Turgot ». Ouvrir la photo en cliquant dessus, puis passer la souris dessus pour voir quelques emplacements actuels encadrés en jaune et annotés - dont la future place de la République à l'endroit de la porte du Temple. L'immeuble est au coin du carré jaune entourant cet emplacement.
  5. L'hôtel Bergeret est construit entre 1696 et 1698 par Jean-Baptiste Rouillé de Meslay au no 137 de la rue du Temple (il est possible qu'à l'époque de sa construction son numéro de rue ait été le 70, comme indiqué dans la gravure de l'hôtel par Jean-Francois Janinet). Bordant la rue du Temple, la rue Meslay et le boulevard Saint-Martin, il est vendu à la mort du fils de J.-B. Rouillé de Meslay et passe par plusieurs propriétaires avant d'être racheté par Pierre Jacques Onésyme Bergeret de Grancourt[1], fils de Pierre-François Bergeret. Ce nouveau propriétaie décède en 1785 et ce grand ensemble immobilier est acheté en 1789 par la manufacture Dihl et Guerhard[2]. Revendu par lots de 1818 à 1823[3], il est démoli lors de l'aménagement de la place de la République dans les années 1860[1].
    Références de la note
    [1] Guillebon 1988, p. 8.
    [2] Guillebon 1988, p. 3.
    [3] Guillebon 1988, p. 5.
  6. Guillebon indique comme adresse pour l'hôtel Bergeret le n° 123 rue du Temple[33] ; la gravure de Janinet indique le no 70.
  7. En 1807, le nombre moyen d'ouvriers d'une manufacture parisienne est de 53 ouvriers. Les manufactures ayant le plus grand nombre d'ouvriers sont celle des frères Darte (150 ouvriers), puis Dagoty, Pouyat et Neppel avec 90 ouvriers ; Nast avec 83 ouvriers, Lefebvre avec 60 ouvriers, Lebourgeois avec 30 ouvriers, Honoré avec 24 ouvriers, Darte aîné avec 22 ouvriers, Trégent avec 20 ouvriers, Freund avec 18 ouvriers et Revil avec 14 ouvriers. Fleury indique 20 à 60 ouvriers, Schoelcher 25 à 90 ouvriers, et Dihl 30 à 40 ouvriers, probablement en raison de l'irrégularité des commandes. Voir Guillebon 1985, p. 23.
  8. En valeur absolue, le franc de 1803 vaut environ 2,07 € en 2006[1]. Mais il vaut beaucoup plus en valeur relative au coût de la vie : au XIXe siècle, un journal coûtait 1 sou, c'est-à-dire 5 centimes (du franc de l'époque), alors qu'en 2006 il coûte déjà au moins 1 euro[2].
    Références de la note
    [1] « De la valeur des choses dans le temps », sur histoire-genealogie.com (consulté en ).
    [2] « Valeur du franc français (FRF) au XIXe siècle », sur lfp.cz (consulté en ).
  9. Le portrait de Dihl par Le Guay est reproduit dans Moon 2016, p. 121, fig. 8.
  10. Charles Jean Marie Alquier est ambassadeur de France en Espagne du 30 novembre 1799 au 6 novembre 1800.
  11. Information communiquée par John Whitehead.
  12. a et b Jean-Nicolas Schmit (mort vers 1820) est l'un des plus importants horlogers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Il accède à la maîtrise en août 1781 et installe son atelier rue Betizy. Il acquiert très rapidement une notoriété importante auprès des collectionneurs du temps, y compris les plus grands amateurs d'art de l'époque — dont Son Excellence Jean-Étienne-Marie de Portalis (conseiller d'état de Napoléon), et Charlotte de Crussol d'Uzès (épouse de Louis-Marie-Bretagne-Dominique de Rohan-Chabot, duc de Rohan et cousin du roi Louis XV). La perfection de ses mouvements attire notamment l'attention de Dihl et Guérhard : la quasi-totalité des mécanismes de leurs pendules est créée par Schmit.
    Voir « Manufacture du duc d'Angoulême », sur lotsearch.de (consulté en ).

Hôtel particulier Bergeret de Grancourt sur la place des Victoires, 1er arrondissement de Paris, a été construit à la fin du XVIIe siècle. Classé aux Monuments Historiques, il prend place entre l'hôtel Bergeret de Talmont et la rue Catinat.

Références

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  59. a et b [Froissart & Whitehead 2005] Cyrille Froissart et John Whitehead, « Le peintre Piat-Joseph Sauvage et la porcelaine », Les cahiers de Mariemont, nos 32-33 « Céramique »,‎ , p. 35-39 (lire en ligne [sur persee]) ; voir p. 38.
  60. « Pendule en biscuit de porcelaine de Paris et bronze doré d'époque Louis XVI, par la manufacture du duc d'Angoulême, le cadran signé Schmit A Paris », sculpture de deux amours allégories des beaux-arts, lot 273, sur sothebys.com (consulté en ). Deux autres exemplaires sont connus : la première, dont le cadran est aussi signé par l'horloger Schmitt, vendue à Drouot le 9 novembre 1994 (lot 24) ; la seconde vendue à Cheverny le 17 avril 1994 (lot 229), puis à Drouot le 28 novembre 2011.
  61. « Pendule de la fin du XVIIIe-début du XIXe siècle par la manufacture de Guérhard et Dihl à Paris, dite du Duc d'Angoulême », lot 18, sur artcurial.com (consulté en ). Parmi les pendules du même modèle, comportant également un cadran signé par Schmit, l'une a été vendue à Fontainebleau le 1er juillet 2018 (lot 245) ; une autre vendue à l'hôtel Drouot (Paris) le 19 décembre 1990 (lot 33).
  62. « Bouquet en biscuit de la manufacture de Dihl et Guérhard du début du XIXe siècle », sur sothebys.com (consulté en ).
  63. a b c d e et f Guillebon 1983, p. 209.
  64. a b c et d [Gabet 1831] Charles Gabet (ill. Louis-Charles Deschamps), Dictionnaire des artistes de l'école française, au XIXe siècle : peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, lithographie et composition musicale, libr. Madame Vergne, , sur books.google.fr (lire en ligne), p. 341.
  65. a et b « Henri Baup (1776-1855) pour la Manufacture Dihl et Guérhard », sur artcurial.com (consulté en ).
  66. Guillebon 1983, p. 211.
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  68. a et b « Branche Dagoty », arbre généalogique de la famille Dagoty, sur bouchard.genealogy.free.fr (consulté en ).
  69. a et b Guillebon 1988, p. 10.
  70. a b c et d Guillebon 1988, p. 11.
  71. a b c d e et f Guillebon 1988, p. 10.
  72. Lechevallier-Chevignard 1908, p. 135.
  73. a et b Guillebon 1988, p. 13.
  74. « Rare paire de grands vases fuseau à bandeau en porcelaine de Paris de la manufacture de Dihl et Guérhard d’époque Empire, peints et signés par Swebach et datés 1807 », sur sothebys.com (consulté en ).

Palais des comtes d'Auxerre

Situation

sur l'actuelle place du Maréchal Leclerc [1]

[2]

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

Notes et références


Liste des évêques de Bourg-en-Bresse

Diocèse de Belley-Ars : L'évêque réside à Bourg-en-Bresse

Le diocèse de Bourg-en-Bresse est créé en 1515[1].

  • Rampat (« évêque de Bresse »)[2]
  • 1050-1062 ou 1063 : Adelmanne ou Adelin[3]

Articles connexes

Notes et références

  1. a et b [Naef 1968] Henri Naef, Les origines de la Réforme à Genève, vol. 2, libr. Droz, , 1139 p., sur books.google.fr (ISBN 978-2-60005-065-4, lire en ligne), p. 82.
  2. [Jaucourt 1751] Louis de Jaucourt, L’Encyclopédie, t. 16, Neufchastel, libr.-impr. Samuel Faulche et Cie, , 1re éd., sur gallica (lire en ligne), « Tyllinus », p. 774.
  3. [Paulin 1867] M. Paulin, Histoire littéraire de la France, t. 7 : Le XIe siècle, Paris, libr. Victor Palmé, , 832 p., sur archive.org (lire en ligne), p. 542-553.
  4. [Besson 1759] Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste et Maurienne et du décanat de Savoye (copie de l'exemplaire Bibliotheque cant. et univ. Lausanne), S. Hénault, , 506 p., sur gallica (lire en ligne), p. 302-303.
  5. « Louis Cardinal de Gorrevod de Challand », (notice), sur catholic-hierarchy.org (consulté le ).
  6. a et b Besson 1759, p. 303.
  7. « princes souverains depuis le VIe siècle jusqu'au XIVe siècle », sur euraldic.com (consulté le ).