Kosovska Mitrovica
Mitrovicë = Sud Mitrovica | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | Kosovo |
District | Sud Mitrovica |
Commune | Sud Mitrovica |
Maire Mandat |
Bedri Hamza 2021-2025 |
Code postal | 40 000 |
Démographie | |
Population | 83 235 hab. (54000) |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 53′ 00″ nord, 20° 52′ 00″ est |
Localisation | |
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Commune de Mitrovicë | |
Administration | |
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Démographie | |
Population | 83 235 hab. (54000) |
Densité | 238 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 35 000 ha = 350 km2 |
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La ville de Mitrovicë anciennement Titova Mitrovica est située dans le nord du Kosovo. Ville d'environ 80 000 habitants (82 264 habitants en 2003 selon l'Initiative européenne de stabilité (ESI)[1]), elle est devenue l'archétype de la ville divisée entre Serbes et Albanais.
Les résultats préliminaires du recensement de 2011 indiquent que la population de Mitrovicë est de 71 601 habitants, mais précisent qu'une partie de la population n'a pas acceptée d'être recensée (comme dans le cas des communes du Nord du Kosovo : Leposaviq ou Zubin Potok)[2]. Sous le feu des projecteurs pendant la guerre du Kosovo en 1999, cette ville est revenue au cœur des préoccupations lors de la déclaration d'indépendance du Kosovo le .
Géographie
[modifier | modifier le code]La ville est traversée par la rivière Ibar qui marque une délimitation entre les deux quartiers nord et sud, où se font face depuis des années Serbes et Albanais. L'urbanisme des deux quartiers est différent, avec un quartier nord marqué par des immeubles et de grandes artères dégagées datant de l'ère titiste (urbanisme de type communiste) et un quartier sud dont le paysage est marqué principalement par des maisons basses (un ou deux étages), des artères dégagées en moins grand nombre et de nombreuses petites ruelles se terminant parfois en impasses. Plusieurs ponts traversent la rivière Ibar reliant ainsi les deux quartiers, dont le plus connu est le pont ouest, qui relie les deux centres-villes où l'on retrouve les principaux magasins de la ville.
Quartiers
[modifier | modifier le code]On peut distinguer plusieurs quartiers dans la ville de Mitrovica :
- Le quartier au sud de la rivière Ibar, où la majorité d'habitants est albanaise, est le quartier le plus étendu de la ville. Son extension se poursuit en direction du Sud.
- Le quartier au nord de l'Ibar, où la majorité d'habitants est serbe, constitue le second quartier le plus étendu de la ville.
- Il existe plusieurs poches de peuplement minoritaire dans la ville. Le paysage socioculturel de ces quartiers est particulièrement mouvant. Parmi ces "poches", on remarque quelques quartiers célèbres pour leur actualité et leurs particularismes, tels que Bosnjacka Mahala (littéralement : le « quartier des Bosniaques », surnommé Petite Bosnie[3]), et Roma Mahala (littéralement le quartier des Roms, il fut totalement détruit pendant la guerre du Kosovo et dans les jours qui suivirent : après avoir vécu dans des camps de déplacés, les Roms sont aujourd'hui en voie de revenir dans un quartier en grande partie reconstruit[4])
Histoire
[modifier | modifier le code]Mitrovica est dominé par un monument célébrant le triomphe du socialisme. À l'époque de Tito, c'était une grande cité industrielle, dont l'essor reposait sur les mines de Trepča (en) ( lignite, plomb, zinc, argent ). En 1989, les mineurs albanais se mirent en grève et s'enfermèrent au fond des puits pour réclamer plus d'autonomie pour le Kosovo, alors partie intégrante de la Serbie. Aujourd'hui, les barres d'immeubles se font face de chaque côté de l'Ibar. Autour des ponts et des passerelles piétonnes, gardés par les soldats français de la Force pour le Kosovo (KFor), les tensions communautaires restent très vives. Hier encore, les collègues de travail et les voisins ne se parlent plus : les uns se considèrent Kosovars, tandis que les autres estiment toujours vivre en Serbie et rejettent l'autorité du gouvernement de Pristina.
Au nord, un quartier majoritairement serbe (13 402 Serbes sur 16 352 habitants en 2003[1]), et au sud un quartier majoritairement albanais (65 012 Albanais sur 65 912 habitants en 2003[1]). Tout sépare ces deux parties de la ville : au-delà des appartenances communautaires et religieuses, le fonctionnement même de la ville est divisé en deux. Au nord, le dinar serbe (monnaie de la Serbie), au sud l'euro. Au nord, une langue slave, le serbe, écrite en alphabet cyrillique. Au sud, la langue albanaise, écrite en alphabet latin. Des municipalités distinctes sur les deux rives de l'Ibar. Avec un entre-soi communautaire déjà très prononcé avant la guerre, qui s'est conforté au fur et à mesure des exactions de la part des groupes armés des deux communautés[5]. Et également, des petites minorités (Roms, Ashkalis, Gorans...) dont le futur est incertain.
Lors des émeutes de 2004, la ville est un foyer de tension entre les Serbes du Kosovo et les Albanais du Kosovo. Des monuments et des habitations sont dégradés voire détruits, des pogroms ont lieu.
Le {{date[14 mars 2008}}, à la suite de la déclaration d'indépendance du Kosovo, le tribunal de l'ONU de Mitrovica est investi par 300 manifestants serbes, anciens magistrats, employés et militants, qui réclament son placement sous autorité serbe[6].
Trois jours plus tard, des heurts extrêmement violents éclatent lorsque des policiers de la mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (Minuk) couverts par des militaires de la Kfor de l'OTAN, reprennent le contrôle du tribunal de l'ONU occupé. La cinquantaine d'occupants serbes, qui interdisaient aux employés albanais de pénétrer dans le tribunal, n'ont offert aucune résistance lors de leur arrestation mais des centaines de manifestants extérieurs ont voulu s'interposer. Se regroupant autour du palais de justice pour empêcher leur départ, les émeutiers ont attaqué les forces internationales de maintien de la paix à coup de pierres, grenades, cocktails Molotov mais aussi, pour la première fois, de rafales d'armes automatiques, tandis que les hommes de la Minuk et de la Kfor tentaient de contenir les émeutiers au moyen de gaz lacrymogènes puis de tirs de balles en caoutchouc. Ont été à déplorer, au moins, 80 blessés parmi les émeutiers serbes (dont 15 par balles), 27 policiers de la Minuk et 30 militaires de la Kfor, dont vingt français, victimes auxquelles il faut ajouter un policier ukrainien de l'ONU tué par l'éclatement d'une grenade [7],[8].
L'indépendance pose également la question du nom de cette ville. Longtemps appelée Kosovska Mitrovica par la Serbie et les populations serbes, Mitrovica par la communauté internationale par souci de neutralité (voire parfois Mitrovitsa[9]) et Mitrovicë par les Albanais[10].
Localités
[modifier | modifier le code]Selon la pratique de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, le nom d'une localité porte en premier celui donné par la nationalité majoritaire ; pour Mitrovicë/Kosovska Mitrovica, il figure en albanais :
Démographie
[modifier | modifier le code]Un recensement de la population a été réalisé en 2011 par le Kosovo et est à considérer avec précaution dans la mesure où il a été boycotté par les Serbes. Les données communiquées mêlent ainsi les résultats du recensement kosovar et, pour les Serbes, des estimations datant de 2008-2009[11],[12].
Population dans la ville intra muros
[modifier | modifier le code]Évolution historique de la population dans la ville
[modifier | modifier le code]Répartition de la population par nationalités
[modifier | modifier le code]- Mitrovicë/Kosovska Mitrovica Sud (2011)
En 2011, les Albanais représentaient 93,34 % de la population, les Ashkalis 1,91 %, les Roms 1,56 %, les Turcs 1,52 % et les Bosniaques 1 %[13].
- Kosovska Mitrovica Nord (2008-2009)
Pour Kosovska Mitrovica Nord, la population, estimée à 12 326 habitants, compterait 11 459 « Serbes et autres » nationalités et 867 Albanais[14].
Population dans la municipalité
[modifier | modifier le code]Évolution historique de la population
[modifier | modifier le code]Répartition de la population par nationalités
[modifier | modifier le code]Le recensement kosovar de 2011 rend compte de la population dans la commune/municipalité, sans y intégrer les estimations de Kosovska Mitrovica Nord dont les données ont déjà été communiquées ci-dessus. La population concernée compte ainsi 71 909 habitants[13].
En 2011, les Albanais représentaient 96,65 % de la population[13].
Religions
[modifier | modifier le code]Politique
[modifier | modifier le code]Monuments culturels protégés
[modifier | modifier le code]Mitrovicë/Kosovska Mitrovica abrite quelques édifices anciens protégés, mentionnés par l'Académie serbe des sciences et des arts[15] et inscrits ou proposés pour une inscription sur la liste des monuments culturels du Kosovo[16] :
- À Mitrovicë/Kosovska Mitrovica
- le vieux hammam (bâtiment du musée) (XVIIIe siècle)[17]
- la tour-résidence de Sherif Gash (XVIIIe siècle)[16]
- la maison d'Arsim Leniq (XVIIIe siècle)[16]
- la tour-résidence Tupella (XIXe siècle)[16]
- la maison de la famille Koroglu (XIXe siècle)[18]
- la maison de Xhafer Deva (XIXe siècle)[16]
- la maison de Spiro Budimir (XIXe siècle)[16]
- la maison de Florim Zenel (XIXe siècle)[16]
- la tour-résidence d'Ymer Ymer (XIXe siècle)[16]
- la maison d'Avni Boletini (XIXe siècle)[16]
- la maison de Nevzat Abrash (XIXe siècle)[16]
- l'église Saint Sava (1896-1912)[19]
- le bâtiment de l'hôtel Jadran (XXe siècle)[16]
- la maison de Blagoje Đorđević (XXe siècle)[20]
- le bâtiment de l'ancien consulat de Russie[20]
- Dans la commune/municipalité
- l'église latine de Stantërg/Stari Trg (XIIIe siècle)[21]
- les ruines de l'ensemble minier médiéval de Stara Trepča à Stantërg/Stari Trg (XIIIe-XVe siècles)[22]
- les ruines de la ville minière médiévale de Trepča à Mazhiq/Mažić (XIIIe-XVe siècles)[23]
- la mosquée de Mazhiq/Mažić (XVIe siècle)[16]
- la forteresse de Trepča-Ćutet à Zasellë/Zasela (XIVe siècle)[24]
- les ruines de la forteresse de Vidishiq/Vidušić (Moyen Âge)[16]
- l'église catholique de Vinarc i Epërm/Gornje Vinarce (?)[16]
Culture
[modifier | modifier le code]Sport
[modifier | modifier le code]La ville a deux clubs de football, la plus populaire et plus ancienne le FK Trepča (en) et la seconde crée des années après le KF Trepça '89
Éducation
[modifier | modifier le code]Économie
[modifier | modifier le code]Mines et métallurgie du plomb et du zinc.
Personnalités
[modifier | modifier le code]- Rexhep Mitrovica, premier ministre d'Albanie
- Nexhip Draga, homme politique albanais
- Valon Behrami, footballeur suisse
- Bajram Rexhepi, ancien premier ministre du Kosovo
- Blerim Muharremi, chanteur albanais
- Isa Boletini (1864-1916), héros national du Kosovo, membre de la Ligue de Peja anti-ottomane
- Riza Lushta (1916-1997), footballeur
- Hiljmnijeta Apuk (née en 1956), juriste et militante pour les droits des personnes handicapées
- Veljko Kajtazi (né en 1960), homme politique croate
- Biserka Jevtimijević Drinjaković (1969-), femme politique serbe.
- Mentor Miftari (né en 1971), footballeur
- Blero (né en 1978), chanteur de R&B
- Besar Nimani (né en 1985), boxeur
- Enis Alushi (né en 1985), footballeur
- Valdet Rama (né en 1987), footballeur
- Azize Nimani (née en 1991), boxeuse
- Rona Nishliu (née en 1986), chanteuse ayant représenté l'Albanie à l'Eurovision 2012
- Nikolaj Belić (né en 1980), protaganiste de GTA IV
- Ljubomir Dulović, footballeur serbe
- Blerta Kosova (née en 1994), chanteuse et claviériste
- Milos Krasic (né en 1984) footballeur
- Milan Bisevac (né en 1985) footballeur
- Drilon Hajrizi (né en 1991) joueur de basket-ball
- Vjosa Osmani (1982-), Présidente de la République du Kosovo depuis 2021.
Coopération internationale
[modifier | modifier le code]Mitrovicë est jumelée avec :
Références
[modifier | modifier le code]- European Stability Initiative - ESI, 30 janvier 2004, A post-industrial future ? Economy and society in Mitrovica and Zvecan, http://www.esiweb.org/index.php?lang=en&id=156&document_ID=61
- [Selon les résultats préliminaires du recensement de la population du Kosovo de 2011 http://esk.rks-gov.net/rekos2011/?cid=2,40,265]
- Bénédicte Tratnjek, "Du jeu des sept erreurs du quartier Petite Bosnie. Les recompositions sociospatiales dans la ville de Mitrovica (Kosovo)", EspacesTemps.net, rubrique Les Mensuelles : La photo du mois, 8 juin 2009
- Voir le site du Danish Refugee Council (en anglais) présentant l'histoire et la reconstruction de ce quartier
- TRATNJEK, Bénédicte, 2006, "Le nettoyage ethnique à Mitrovica : interprétation géographique d'un double déplacement forcé", Bulletin de l'Association de Géographes français, no 2006-4, pp. 433-447
- « Un tribunal de l'ONU pris d'assaut par des Serbes à Mitrovica », EuroNews (consulté le ).
- lefigaro.fr, « Vingt soldats français blessés au Kosovo » (consulté le ).
- www.lemonde.fr, « Kosovo : émeutes à Mitrovica, un mois après l'indépendance » (consulté le ).
- Aben, Jacques « Une géographie politique de Mitrovitsa », Défense nationale, no 2, février 2003, Paris, pp. 99-109
- Presentations - Mitrovica - Kosovo - ESI
- (sq) « Évolution de la population 1948-2011 », sur pop-stat.mashke.org (consulté le ).
- (sr) (sq) « Évolution de la population 1948-2011 », sur pop-stat.mashke.org (consulté le ).
- (sq) « Composition ethnique 2011 », sur pop-stat.mashke.org (consulté le ).
- (sr) (sq) « Composition ethnique 2008-2009 », sur pop-stat.mashke.org (consulté le ).
- (sr) « Lista spomenika na teritoriji opštine Kosovska Mitrovica », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
- [PDF] (sq) « Lista e trashëgimisë për mbrojtje të përkohsheme »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur mei-ks.net, Site du ministère kosovar de l'Intégration européenne (consulté le ).
- (sr) « Stari amam (zgrada muzeja), Kosovska Mitrovica », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
- (sr) « Kuća Ehat Čoroglija, Kosovska Mitrovica », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
- (sr) « Crkva Sv. Save, Kosovska Mitrovica », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
- (sr) « Kuća Blagoja Đorđevića, Kosovska Mitrovica », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
- (sr) « Latinska ili Saška crkva, Stari Trg », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
- (sr) « Stara Trepča - srednjovekovni rudarski kompleks, Stari Trg », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
- (sr) « Ostaci srednjovekovnog rudarskog grada Trepče, Trepča, Mažići », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
- (sr) « Trepčanski Grad - Ćutet, Zaselje », sur spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs, Académie serbe des sciences et des arts (consulté le ).
Liens externes
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- (sq) Site officiel
- Ressource relative à la géographie :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :