Thierry de Clermont-Tonnerre
Secrétaire général du Comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne | |
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- | |
Bernard de Margerie (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Marie Amédée Thierry Jean Robert de Clermont-Tonnerre |
Nationalité | |
Activités | |
Famille | |
Père |
Louis de Clermont-Tonnerre (d) |
Mère |
Jeanne de Kergorlay (d) |
Fratrie | |
Conjoint |
Hélène de Rohan-Chabot (d) |
Enfants |
Antoine de Clermont-Tonnerre Renaud de Clermont-Tonnerre (d) Agnès de Clermont-Tonnerre (d) |
A travaillé pour | |
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Conflit | |
Distinction |
Marie Amédée Thierry Jean Robert de Clermont-Tonnerre (, Paris - , Londres), est un haut fonctionnaire et dirigeant d'entreprises français.
Biographie
Issu de la branche cadette de la maison de Clermont-Tonnerre, l’une des plus grandes familles nobles du royaume de France remontant au XIe siècle, Thierry de Clermont-Tonnerre était fils de Marie Amédée Henri Louis, comte de Clermont-Tonnerre (né à Bertangles le - décédé à Orvillers-Sorel le ), marié à Paris le avec Jeanne Marie-Josèphe Thaïs de Kergorlay (née le - décédée à Paris le ).
Inspecteur des finances, il est lieutenant et aviateur[1] pendant la drôle de guerre et de la bataille de France en 1939-1940. Après la capitulation, il revient dans l'administration centrale comme chargé de mission auprès d'Yves Bouthillier, ministre de l'Économie nationale et des Finances dans le gouvernement du maréchal Pétain[2]. Il est ensuite attaché financier, puis administrateur suppléant au FMI, et haut fonctionnaire au Quai d’Orsay, y apportant son expertise économique associée à une maîtrise de l'anglais. Il est notamment conseiller de la délégation françaises aux Nations unies à New-York, puis directeur adjoint des finances extérieures. Européen convaincu, il fait partie, au sein de la haute-administration, des partisans de l'Organisation européenne de coopération économique créée en 1948, et est à ce titre un des contacts privilégiés d'Alexandre Kojève[3].
Son parcours, son expérience financière, sa connaissance des modes de coopération économique internationale et des langues étrangères lui permettent d'accéder au poste de secrétaire général du comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne (SGCI) auprès du gouvernement français de 1951 à 1953[4],[5],[6]. En , le journal Le Monde le signale également intervenant comme interprète dans une rencontre à l’hôtel Matignon entre Henri Queuille, président du Conseil, Maurice Petsche, ministre des Finances et des Affaires économiques, Averel Harriman, conseiller spécial du président Truman, et David K. E. Bruce, ambassadeur des États-Unis[7].
Il poursuit son parcours, avec une proximité de plus en plus forte avec les hommes politiques du Parti radical-socialiste, en étant notamment directeur de cabinet de Maurice Bourgès-Maunoury, alors ministre des Finances en 1953, puis conseiller technique de celui-ci lorsqu'il devient président du conseil en 1957[8]. Dans ces années 1950, il défend, au grand dam de son ami Michel Debré, l'idée de la Communauté européenne de défense[9],[10], une idée chère à Jean Monnet mais qui divise passionnément la classe politique française[note 1],[11].
Rentré dans la carrière privée, il devient associé-gérant de la Banque Lambert et associé-commanditaire-gérant de l'Union financière de Paris (UFP). À la suite d'une acquisition de ce groupe financier, il est choisi comme président-directeur général de Plon en 1963[8], une maison d'édition vénérable, créée un siècle plus tôt, en 1852, que le Groupe Hachette essayait également d'acquérir[9].
Il devient dès lors une personnalité du monde politique et littéraire de Paris, pouvant recevoir à sa table, par exemple, comme le raconte Michèle Cotta, François Mitterrand, alors principal opposant du gaullisme, avec quelques-uns des journalistes-clés de la presse française : Jean-Jacques Servan-Schreiber, Jean Ferniot, et Raymond Tournoux[12].
Par l'intermédiaire de l'UFP, il prend également le contrôle des Presses de la Cité (y laissant toutefois Sven Nielsen aux commandes), soit des éditions Julliard, des éditions du Rocher, des éditions La Palatine, de Sequana, des éditions Pauvert… À cet effet est constitué l'Union générale d'éditions, l'une des premières holdings éditoriales française, dont il assure la direction.
Vie familiale
Il se marie une première fois à Paris (civilement le , religieusement le , puis divorcé le ) avec Hélène Anne Marie Léonce de Rohan-Chabot (née à Paris le 1920 - décédée à Levallois-Perret le ), fille de Jacques de Rohan-Chabot, et se marie une deuxième fois à Paris (le ) avec Rosanne Tailleferre (née à Neuilly le - décédée à Paris le ), et eut cinq enfants :
- Antoine Louis Guy de Clermont-Tonnerre (né à Lyon le )
- Renaud Louis Amédée Bernard de Clermont-Tonnerre (né à Paris le ), marié à Paris le avec Gilone Boulay de la Meurthe (née à Neuilly le ), dont descendance.
- Anne de Clermont-Tonnerre (née à Paris le ), mariée à Paris le et divorcée de Norbert de Guillebon (né le ), dont descendance.
- Agnès Jeanne Marie Dorothée de Clermont-Tonnerre (née à Paris le )
- Gilles Amédée Louis Dominique de Clermont-Tonnerre (née à Neuilly le ), marié à Paris le avec Patricia Aude de Rochechouart de Mortemart (née à Paris le ), dont descendance.
Notes et références
Notes
- S'il faut en croire l'historienne Georgette Elgey, Michel Debré, très emporté contre l'idée de Communauté européenne de défense, menacera plusieurs fois Thierry de Clermont-Tonnerre de peloton d’exécution, et invité par ce dernier à déjeuner, lui dira une fois encore en le quittant : « Ah, je vous aime bien tout de même ! Mais il faudra vous fusiller ! ».
Références
- « Le carnet du Figaro », Le Figaro, (lire en ligne).
- Jérôme Cotillon, Ce qu'il reste de Vichy, éditions Armand Colin, , 252 p. (lire en ligne).
- Gérard Bossuat, L'Europe des Français, 1943-1959 : la IVe République aux sources de l'Europe communautaire, Publications de la Sorbonne, , 471 p. (lire en ligne), p. 172.
- « M. Thierry de Clermont-Tonnerre nouveau secrétaire général du comité interministériel pour les questions de coopération économique. », Le Monde, .
- Anne de Castelnau, Laurence Badel (dir.), Stanislas Jeannesson (dir.) et N. Piers Ludlow (dir.), Les administrations nationales et la construction européenne : Une approche historique (1919-1975), Bruxelles, Peter Lang, coll. « Euroclio » (no 31), , 409 p. (ISBN 90-5201-264-4, présentation en ligne), « Le SGCI : une réponse administrative aux défis européens de l'après-guerre », p. 313.
- « sgae.gouv.fr »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « MM. Queuille et Petsche ont conféré avec M. Harriman », Le Monde, .
- La nuit du 4 août, Le Nouvel Observateur, .
- Jean-Yves Mollier, Édition, presse et pouvoir en France au XXe siècle, Éditions Fayard, , 506 p. (lire en ligne).
- Thierry Wolton, La France sous influence, Éditions Grasset, , 516 p. (lire en ligne).
- Georgette Elgey, Histoire de la IVe République : la République des contradictions (1951-1954), Éditions Fayard, , 516 p. (lire en ligne).
- Michèle Cotta, Cahiers secrets de la Ve République : (1965-1977), t. 1, Éditions Fayard, , 880 p..
Voir aussi
Bibliographie
- Laurence Badel, Stanislas Jeannesson, Nicholas Piers Ludlow, Les Administrations nationales et la construction européenne : une approche historique (1919-1975), 2005.
- Henry Coston, Les technocrates et la synarchie, in Lectures françaises, numéro spécial, .