Siparuna guianensis

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Siparuna guianensis
Description de cette image, également commentée ci-après
Siparuna guianensis en fruits au Guyana
Classification de Cronquist (1981)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Magnoliidae
Ordre Laurales
Famille Monimiaceae
Genre Siparuna

Espèce

Siparuna guianensis
Aubl., 1775[1]

Classification APG III (2009)

Ordre Laurales
Famille Siparunaceae

Synonymes

  • Citrosma campora Tul.
  • Citrosma discolor Poepp. & Endl.
  • Citrosma guianensis (Aubl.) Tul.
  • Citrosma guianensis var. divergentifolia Tul.
  • Citrosma guianensis var. nuda Tul.
  • Siparuna archeri A.C. Sm.
  • Siparuna arianeae V. Pereira
  • Siparuna camporum (Tul.) A. DC.
  • Siparuna cavalcantei Jangoux, Jacques Ivan G.
  • Siparuna cuspidata (Tul.) A. DC.
  • Siparuna discolor (Poepp. & Endl.) A. DC.
  • Siparuna duckeana Jangoux, Jacques Ivan G.
  • Siparuna foetida Barb. Rodr.
  • Siparuna guianensis var. divergentifolia (Tul.) A. DC.
  • Siparuna guianensis var. glabrescens A. DC.
  • Siparuna guianensis var. longifolia A. DC.
  • Siparuna guianensis var. nitens Kuntze
  • Siparuna itacaiunensis Jangoux, Jacques Ivan G.
  • Siparuna panamensis A. DC.
  • Siparuna savanicola Jangoux, Jacques Ivan G.[2]

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Siparuna guianensis est une espèce néotropicale d'arbuste appartenant à la famille des Siparunaceae (ou anciennement des Monimiaceae selon Cronquist).

Siparuna guianensis Aubl. est l'espèce type du genre Siparuna Aubl.[3].

En Guyane, on appelle cette plante vénéré, viniré (Créole), enẽmɨ'o, wainɨmɨ'o (Wayãpi), yariwapna (Palikur), kapasi wiwii (Aluku) ou capitiú, caá-pitiú (Portugais)[4]. Il est aussi appelé hierba de pasmo au Panama[5], Bogwood au Guyana et erva-de-rato ou catingueira-de-paca au Brésil.

Répartition[modifier | modifier le code]

On rencontre Siparuna guianensis du Brésil au Costa Rica en passant par le Pérou la Colombie et les Guyanes[5].

Description[modifier | modifier le code]

Siparuna guianensis est un arbre ou arbuste aromatique (huile essentielle), monoïque atteignant jusqu'à 20 m de hauteur. Ses branches sont cylindriques ou légèrement aplaties, rougeâtre à brun verdâtre, tomenteuses ou glabrescentes. Les feuilles sont opposées, pergaminées, principalement strigilleuses apprimées et glabrescentes au-dessus, et à pubescence étoilée, voire glabrescentes en dessous. Les limbes sont entiers, oblongs à elliptiques, apicalement aigus à longuement acuminés, cunéiformes à base à tronquée, généralement symétriques, long de 5-25 cm pour 3-10 cm de large, avec 7 à 11 nervures latérales de chaque côté de la nervure principale. Les pétioles mesurent 5-10(-15) mm de long. Les inflorescences staminées (comportant une partie mâles) sont hermaphrodites ou unisexuées, composées de 2-4 (jusqu'à 21) cymes fleuries à l'aisselle de chaque feuille. Elles sont de couleur jaune et portent une pubescence étoilée partout. Les pédicelles sont longs de 3 mm. On compte 4-6 tépales, deltoïdes à hémisphériques. On compte (8-)10-14 étamines. Les inflorescences carpellées (comportant une partie femelle) sont semblables aux inflorescences mâle. Les fruits rosés globuleux, regroupés en agrégats, mesurent 8-14 mm de longs, et autant de large. À maturité, les fruits éclatent de façon irrégulière, exposant quelques graines grisâtres tuberculées dans une masse charnue jaunâtre[5].

Écologie[modifier | modifier le code]

On rencontre Siparuna guianensis dans les lisières, les sous-bois et les zones de régénération forestière. Contenant un arille sucré, ses fruits sont zoochores.

On a pu montrer que les oiseaux Antilophia galeata, Antilophia galeata, Lanio penicillatus et Dacnis cayana sont parmi les principaux disséminateurs de ses graines dans la région du Cerrado brésilien[6].

Usages[modifier | modifier le code]

Siparuna guianensis et les espèces proches sont des plantes médicinales réputées chez les populations rurales et amérindiennes d'Amazonie. Souvent présentes sur les marchés, elles sont vendues pour leurs propriétés vulnéraires, cicatrisantes, carminatives, excitantes et antispasmodiques, contre les douleurs d'estomac et comme déparasitant.

En Guyane, les feuilles sont à l'origine d'une tisane créole considérée comme fébrifuge, abortive et ocytocique, hypotensive sous forme de décoction salée, tandis que leur macération dans l'alcool serait vulnéraire et réduirait les œdèmes. La décoction de l'écorce et des feuilles est bue et prise sous forme de bain comme anti-grippale, fébrifuge et "rafraichissante" d'après les Wayãpi et les Aluku du haut Maroni. Les feuilles entrent dans la composition de remèdes Palikurs contre les fractures, facilitant les accouchements, d'anti-inflammatoires sur les coups et d'insecticides anti-puces[4].

Au Panama il est utilisé comme remède traditionnel contre les coliques et comme vermifuge pour la volaille[5].

Histoire naturelle[modifier | modifier le code]

En 1775, le botaniste Aublet propose la diagnose suivante[3] :

Siparuna guianensis (Pl. 333) d'après Aublet, 1775 (1. Bouton de fleur. - 2. Calice. - 3. Fleur mâle. - 4. Fleur femelle. Style. Stigmates. - 5. Ovaire. - 6. Ovaire. Styles. Stigmates. - 7. Ovaire. Styles. Stigmates groſſis.)

« SIPARUNA Guianensis. (Tabula 333.)

Frutex humilis, ramos rectos emittens, sex vel octo-pedales, simplices. Folia opposita, glabra, subsessilia, ovato-oblonga, acuta. Flores axillares, virides, minimi, in exiguis corymbis; masculi cum ſemineis mixti.

Floret Augusto.

Habitat ad rivulorum ripas in territorio Oyac dicto. »

« LE SIPARUNE de la Guiane. (PLANCHE 333.)

La racine de cet arbrisseau pousse un tronc qui, a la hauteur de deux ou trois pieds, commence à jetter de longues branches grêles, droites, hautes d'environ sept à huit pieds; quelques-unes de ces branches donnent a leur sommet des rameaux opposés. Leur écorce est verte, lisse. Le bois est blanc & cassant. Ces branches, de même que les rameaux, sont noueuses, garnies, a chaque nœud, de deux feuilles opposées. Elles sont vertes, lisses, entières, ovales, terminées par une pointe. Leur pédicule est court. Les plus grandes ont cinq pouces de longueur, sur deux de largeur. De l'aisselle de chaque feuille naissent deux ou trois petits bouquets de fleurs verdâtres, dont les unes sont mâles & les autres femelles. Les fleurs mâles ont le calice d'une seule pièce divisée en quatre parties arrondies.

Il n'y a point de corolle.

Les étamines sont au nombre de quatre, six, huit ou dix, car leur nombre varie. Elles sont rangées autour d'un petit corps velu, qui couvre le fond du calice. Leur filet est fort grêle. L'anthère est ronde, à deux bourses. Le calice de la fleur femelle est d'une seule pièce, divisé profondément en quatre parties arrondies. Elle n'a point de corolle ni d étamines.

Le pistil est un ovaire arrondi qui occupe le fond du calice i il est ſurmonté d'un style cannelé, terminé par cinq stigmates allongés, grêles.

Je n'ai pas vu l'ovaire dans sa maturité.

Cet arbrisseau croît sur le bord des courants d'eau douce, dans le quartier d'Oyac, dépendant de la paroisse d'Aroura. Il étoit en fleur au mois d'Août.

Les fleurs de cet arbrisseau sont très petites. On les a représentées de grandeur naturelle. On s'est contente de grossir le pistil de la fleur femelle. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 19 février 2021
  2. (en-US) « Siparuna guianensis Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , pp. 538
  4. a et b Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 482
  5. a b c et d (en) Robert E. Woodson et Robert W. Schery, « Flora of Panama : Nymphaeaceae to Monimiaceae », Annals of the Missouri Botanical Garden, St. Louis, Missouri Botanical Garden Press,1914-, vol. 49(5),‎ , p. 137-255 (DOI 10.2307/2394708, lire en ligne)
  6. (en) VF. Gonçalves, AM. Silva, CQ. Baesse et C. Melo, « Frugivory and potential of birds as dispersers of Siparuna guianensis », Brazilian Journal of Biology, São Carlos, vol. 75 (2),‎ (ISSN 1519-6984, DOI 10.1590/1519-6984.11413, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Siparuna guianensis », sur Flore de Guyane, (consulté le )