Rutaceae

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Les Rutaceae (Rutacées) forment une famille de plantes appartenant à l'ordre des Sapindales. Selon Watson & Dallwitz en 1994[1], elle comprend 900 espèces réparties en 150 genres. Aujourd'hui la famille est plus grande (160 genres).

Ce sont des arbres, des arbustes ou plus rarement des plantes herbacées des régions tempérées à tropicales, producteurs d'huiles essentielles.

Les agrumes appartiennent à cette famille.

On peut citer :

Étymologie et dénominations[modifier | modifier le code]

Le nom vient du genre type Ruta, du latin rūta , dérivé du grec rutê désignant la même plante, la « rue » et provenant peut-être de rutos, « qui coule », en référence à ses vertus emménagogues[2], ou du latin rua, « sauver », en raison de ses propriétés médicinales, d'où le nom vernaculaire d'« herbe de grâce »[3],[4].

Classification[modifier | modifier le code]

La classification phylogénétique APG IV reconnaît cinq sous-familles[5] :

Caractéristiques générales[modifier | modifier le code]

Les caractères morphologiques de cette famille sont assez variables. Le plus caractéristique est la présence de glandes à huiles essentielles visibles sur les feuilles sous la forme de points translucides.

Ce sont des arbres ou des arbustes, ou très rarement des plantes herbacées.

Les fruits sont des baies, des drupes, des samares, des capsules ou des follicules.

La plupart des plantes de cette famille sont toxiques, provoquant des troubles dermatologiques. En effet, les Rutacées sont riches en furanocoumarines photosensibilisantes, qui sont responsables de manifestations phototoxiques. Le contact avec une plante de la famille (surtout les agrumes) ou l’un des produits qui en est issu : huile essentielle, produit cosmétique, etc., en présence de soleil, provoque un érythème, souvent suivi par la formation de vésicules qui fusionnent donnant naissance à des bulles. Par la suite, on peut observer une hyperpigmentation de la zone affectée due à la stimulation de la mélanogenèse. Ces réactions passent souvent inaperçues et sont souvent attribuées à d'autres dermatites : allergie, impétigo, infection par des champignons, etc[6].

Utilisation[modifier | modifier le code]

Pharmacopée[modifier | modifier le code]

L’hyperpigmentation provoquée par l’application de certaines Rutacées et Apiaceae riches en furanocoumarines a été mise à profit par les Égyptiens, la médecine ayurvédique et Dioscoride pour traiter le psoriasis, le vitiligo et d’autres affections dermatologiques. La médecine contemporaine a repris ces pratiques anciennes pour traiter les mêmes affections. Cette photochimiothérapie (PUVAthérapie) consiste en l’ingestion par le patient d’une dose voisine de 0,6 mg/kg de xanthotoxine suivie d'une exposition contrôlée aux rayons UV longs (320-380 nm) [7]. Cette pratique n’est pas sans risque et peut être la cause de cancérogenèse, si l’on considère la photosensibilisation de ces furanocoumarines en cas d’exposition solaire [8]. La présence de ces furanocoumarines dans l’huile essentielle de Citrus aurantium L. ssp. bergamia Engler, a poussé l’Union européenne, en , à interdire la commercialisation des préparations destinées à accélérer le bronzage (en) et dont la teneur en bergaptène dépassait 0,2 %[9].

Aire de répartition[modifier | modifier le code]

Les Rutacées sont généralement originaires des régions tropicales et subtropicales, toutefois certains genres poussent dans les régions tempérées (Ruta).

Liste des genres[modifier | modifier le code]

Selon Angiosperm Phylogeny Website (18 octobre 2017)[10][5] : code sous-famille : AM = Amyridoideae, AUR = Aurantioideae, C = Cneoroideae, R = Rutoideae

Selon NCBI (22 juin 2010)[11] :

Selon DELTA Angio (22 juin 2010)[12] :

Selon ITIS (22 juin 2010)[13] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Watson L. & Dallwitz M.J., 1994. The Families of Flowering Plants. Interactive Identification and Information Retrieval on CD-ROM version 1.0 1993, and colour illustrated manual. Nordic Journal of Botany, December 1994, 14(5), pp. 486, DOI 10.1111/j.1756-1051.1994.tb00638.x.
  2. François Couplan, Les plantes et leurs noms : Histoires insolites, Editions Quae, (lire en ligne), p. 155
  3. Jean Paquereau, Au jardin des plantes de la Bible : Botanique, symboles et usages, Forêt privée française, (lire en ligne), p. 226
  4. « Rutaceae », sur dictionnaire.acadpharm.org, Académie nationale de pharmacie-Université de Strasbourg, (consulté le ).
  5. a et b « APG IV ANGIOSPERM PHYLOGENY WEBSITE, version 13. », Stevens, P. F. (2001 onwards). Angiosperm Phylogeny Website. Version 14, July 2017 [and more or less continuously updated since]. (consulté le ).
  6. Coffman et al., 1985.
  7. Béani, 1991.
  8. Lindelöf et al., 1991.
  9. Folléa, 1995 ; Bruneton, 2001.
  10. Stevens, P. F. (2001 onwards). Angiosperm Phylogeny Website. Version 14, July 2017 [and more or less continuously updated since]." will do. http://www.mobot.org/MOBOT/research/APweb/, consulté le 18 octobre 2017
  11. NCBI, consulté le 22 juin 2010
  12. DELTA Angio, consulté le 22 juin 2010
  13. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 22 juin 2010

Liens externes[modifier | modifier le code]

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