Rue Pierreuse
Rue Pierreuse | |
Bas de la rue Pierreuse avec, dans le fond, le palais des Princes-évêques. | |
Situation | |
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Coordonnées | 50° 38′ 57″ nord, 5° 34′ 23″ est |
Pays | Belgique |
Région | Région wallonne |
Ville | Liège |
Quartier(s) | Pierreuse |
Début | Rue du Palais |
Fin | Chemin de la Citadelle |
Morphologie | |
Type | Rue |
Fonction(s) urbaine(s) | Résidentielle |
Forme | Pente moyenne de 14 % |
Longueur | 747 m |
Largeur | 6 m |
Histoire | |
Création | VIIIe siècle |
Anciens noms | En pierreuse (È pirheuse), Pierreuse (Pirheuse) |
Lieux d'intérêt | Ancienne Commanderie de l'ordre Teutonique de Saint-André. Ferme de la Vache |
Monuments | Calvaire du Grand bon Diu d'Pirheuse |
Protection | Patrimoine classé (1971, 1990, calvaire, ancienne Commanderie et 5 bâtiments) |
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La rue Pierreuse est une très ancienne voie pentue et pittoresque du quartier éponyme derrière le palais des Princes-Évêques de Liège.
Toponymie
Il existe deux origines généralement admises à la toponymie du lieu :
- voie empierrée,
- endroit où l'on extrait de la pierre.
Situation et topographie
Elle mène, au départ de la rue du Palais — anciennement rue Basse-Pierreuse — et de la Commanderie de l'ordre Teutonique de Saint-André au chemin de la Citadelle et à la citadelle de Liège à travers les coteaux.
Longue de 747 mètres[note 1], elle présente une pente moyenne de 14 % et un dénivelé de 83 mètres.
Historique
Bien que vraisemblablement encore plus ancienne, l'existence de la rue est attestée dès le VIIIe siècle. Elle sert de voie de communication entre la Civitas Leodio chère à l'évêque Lambert de Maastricht, établie sur un cône de déjection de la Légia[note 2], et la Civitas Tungrorum. Cette voie, vu son importance et sa pente, était probablement déjà empierrée à l'époque ; d'où une des deux origines admises de sa toponymie.
Lorsque, aux environs de l'an mille, Notger, le premier prince-évêque de Liège, fait bâtir la première enceinte fortifiée de la ville, les pierres sont extraites de carrières ouvertes le long de l'actuelle rue Pierreuse, d'où la seconde origine possible de la toponymie. Le Palais est intégré dans cette enceinte et la porte Pierreuse — établie à même ce Palais[note 3] — fait face à la rue.
En 1215, la deuxième muraille initiée dès 1204 par le prince-évêque Hugues de Pierrepont ainsi que la porte Sainte-Walburge commandant l'accès à la ville par Pierreuse sont terminées. En 1255, le prince-évêque Henri de Gueldre fait démolir les murailles de la porte Sainte-Walburge à la Païemporte et fait ériger la première citadelle.
Peu avant 1300, les chevaliers de l'Ordre Teutonique de la Commanderie du Grand-Pasteur quitte Beaurepart et ses autres propriétés liégeoises pour s'installer au pied de Pierreuse. Le bâtiment et ses annexes sont périodiquement transformés jusqu'à leur état actuel datant de 1759.
C'est vraisemblablement soit par Pierreuse soit par la rue Péri soit par Favechamps que les Six cents Franchimontois, dans la nuit du 27 au , gravissent la colline à l'attaque du campement de Charles le Téméraire et Louis XI[note 4].
C'est par la porte Sainte-Walburge et Pierreuse que Charles Quint fait son entrée à Liège en , invité par le prince-évêque Érard de La Marck.
En 1618, des Jésuitesses anglaises s'installent à Favechamps dans ce qui deviendra la ferme de la vache. Elles sont remplacées en 1644 par des Sépulcrines, également anglaises, jusqu'en 1655, date où les bâtiments sont cédés au prince-évêque.
En 1650, le prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière fait agrandir la citadelle et la fausse porte de Pierreuse est érigée[note 5].
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la rue est habitée par des notables et des chanoines du chapitre de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert.
En 1817, la porte Sainte-Walburge datant, dans son état, de 1543 et la chapelle Sainte-Balbine sont démolies par les Néerlandais lors du réaménagement de la citadelle.
La révolution industrielle apparue pendant la seconde moitié du XIXe siècle modifie complètement la physionomie sociale de la rue qui est dès lors habitée par des ouvriers et où s'installent de nombreux commerces de proximité. C'est aussi à cette époque que la ferme de la Vache prend son appellation actuelle, une laiterie s'étant installée dans les bâtiments.
Après la création de la Montagne de Bueren en 1880, il est interdit aux soldats de la garnison de la citadelle de Liège de passer par cette rue où sont établis nombre d'estaminets et où œuvrent des péripatéticiennes
[1].
Au XXIe siècle, la presque totalité des commerces a disparu et le bas de la rue est devenue le siège de nombreuses associations à but non lucratif.
Lieux d'intérêt
- Ancienne Commanderie de l'ordre Teutonique de Saint-André,
- maisons aux nos 7, 8, 10 et 12 classées au patrimoine immobilier de la Région wallonne[2],
- au no 38, un escalier conduit aux ruines du couvent des Minimes et aux Coteaux de la Citadelle,
- crucifix à l'angle de la rue Volière,
- crucifix et calvaire dit du Grand bon Diu d'Pirheuse[3],[note 6],
- ferme dite de la Vache[4] et le site champêtre de Favechamps[5] classés au patrimoine immobilier de la Région wallonne,
- différents points de vue sur la ville.
Voiries adjacentes
Au départ de la rue du Palais vers le chemin de la Citadelle :
Notes et références
Notes
- Distance mesurée avec un podomètre.
- Ce cône de déjection est l'actuelle place Saint-Lambert.
- L'emplacement de la porte Pierreuse est toujours visible dans les murs du palais. Il s'agit de la porte d'accès à la cour d'honneur face à la rue Pierreuse.
- Tous les historiens semblent d'accord pour l'un de ses lieux proches l'un de l'autre sauf Jean de Looz qui situe la sortie des Liègeois par la porte Sainte-Marguerite.
- La fausse porte de Pierreuse disparue au cours du XIXe siècle était située à hauteur de l'actuelle maison no 243.
- Grand bon Diu d'Pirheuse signifie en wallon « Grand bon Dieu de Pierreuse ». Il est dit « Grand » pour le différencier de l'autre crucifix installé plus bas dans la rue. Ce crucifix se trouvait jadis dans l'église paroissiale Saint-Servais ; c'est le curé de cette paroisse qui l'installa, en 1649, à son endroit actuel.
Références
- Théodore Gobert, Les Rues de Liège[Lequel ?], 1975, p. 339
- Région wallonne, liste du patrimoine classé de la rue Pierreuse [(fr) lire en ligne]
- Le Grand bon Diu d'Pirheuse est classé, depuis le , au patrimoine immobilier de la Région wallonne [(fr) lire en ligne].
- Les façades, la toiture et le cloître de la ferme sont classés, depuis le , au patrimoine de la Région wallonne [(fr) lire en ligne].
- Le verger de hautes tiges et le terrain boisé de Favechamps sont classés, depuis le , au patrimoine de la Région wallonne [(fr) lire en ligne].
Voir aussi
Bibliographie
Théodore Gobert, Liège à travers les âges, Liège, Georges Thone, 1924 et 1930, 3e et 4e éd., 6 vol. in-4° (1re et 2e éd. 1884 et 1901 sous le titre Les rues de Liége, 4 vol. in-4°) (OCLC 645720856)
Articles connexes
- Liste des rues de Liège
- Pierreuse (quartier)
- Coteaux de la Citadelle
- Commanderie de l'ordre Teutonique de Saint-André de Liège