Aller au contenu

Piémontite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Piémontite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Piémontite
Piémontite - Gisement topotype
St Marcel d'Aoste, Italie
Général
Classe de Strunz
Formule chimique HAl1.8Ca2FeMnO13Si3 Ca2(Mn3+,Fe3+)(Al,Mn3+)2 [O|OH|SiO4|Si2O7]
Identification
Masse formulaire[2] 488,177 ± 0,013 uma
H 0,21 %, Al 9,95 %, Ca 16,42 %, Fe 3,43 %, Mn 10,13 %, O 42,61 %, Si 17,26 %,
Couleur Jaune, Rouge, Violet, Brun
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique
P 21/m
Macle rare {100}
Clivage Parfait sur {001}- pauvre sur {100}
Cassure Conchoïdale
Habitus Prismatique allongé, rarement tabulaire, aciculaire, lamellaire, isométrique.
Échelle de Mohs De 6 à 6,5
Trait rougeâtre
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,725 - 1,756
nβ = 1,730 - 1,789
nγ = 1,750 - 1,832
Biréfringence biaxe négatif ; 0,025 - 0,076
2V = 50 à 86°
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence Transparent, translucide, opaque
Propriétés chimiques
Densité De 3,46 à 3,54
Fusibilité foisonne et fond dans la flamme
Solubilité insoluble dans les acides
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La piémontite est une espèce minérale du groupe des silicates, sous-groupe des sorosilicates, composée de silicate de calcium, manganèse, aluminium et fer, de couleur rose à violacée, de formule Ca2(Mn3+,Fe3+)(Al,Mn3+)2 [O|OH|SiO4|Si2O7][3] avec des traces de Fe, Ti,Na,K,H2O. Certains cristaux peuvent atteindre 8 cm[4].

Historique de la description et appellations

[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie

[modifier | modifier le code]

La première analyse chimique est attribuée à Axel Frederik Cronstedt en 1758, il la nomme alors röd magnesia. Le Chevalier Napione refait les analyses de Cronsted et donne le nom de "Manganèse rouge". René Just Haüy en 1801 propose le nom de Manganèse oxidé violet silicifère. Puis sur proposition de Louis Cordier faite en 1803, Haüy adopte le nom d'épidote mangésifère dans son traité de 1822. En 1853, Kenngott propose le nom de Piedmontite, que la modernité a transformé en piémontite. Le Piémont, étant alors la région d'origine du topotype (Depuis, la région d'Aoste est une région autonome)[5].

Mine de Prabornaz, St Marcel, Val d'Aoste, Italie

  • Epidote manganésifère (Cordier)
  • Piedmontite (Kenngott)
  • Withamite : initialement décrite comme une épidote riche en manganèse, découverte à Glen Coe, Strathclyde (Argyllshire) Écosse. Dédiée à Witham, qui est le découvreur de cette pseudo-variété en 1825[6], désigne en fait la piémontite[7].

Caractéristiques physico-chimiques

[modifier | modifier le code]
  • Strontian Piemontite : variété riche en strontium, trouvée à Falotta, Tinzen, Albulatal, Grisons en Suisse[8].

Cristallochimie

[modifier | modifier le code]

La piémontite fait partie du groupe de l'épidote.

Groupe de l'épidote

[modifier | modifier le code]

L'épidote sert de chef de file à un groupe de formule générique : X2Y3 (Si2O7) (SiO4) O (OH,F) dans laquelle :

  • X = Ca2+, Fe2+, Mn2+, Mn3+, Ce3+, La3+, Y3+, Th3+ ;
  • Y = Al3+, Fe3+, Fe2+, Mn3+, Mn2+, Ti4+ ;

soit, par exemple :

Ca2(Al, Fe)3(SiO4)3(OH).

C'est un groupe de vingt minéraux, comprenant 19 sorosilicates monocliniques et un sorosilicate orthorhombique (la zoïsite).

Cristallographie

[modifier | modifier le code]
  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8.843, b = 5.665, c = 10.15, Z = 2 ; bêta = 115.4°, V = 459.32
  • Densité calculée = 3,53

Gîtes et gisements

[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés

[modifier | modifier le code]
Gîtologie
Dans les roches métamorphiques, schiste vert et amphibolites.
Dans les gisements de manganèse métasomatisés.
Dans les veines hydrothermales de basses températures, altérées en rhyolites, andésites et diorites.
Minéraux associés
Braunite, calcite, glaucophane, greenovite, orthose, quartz, trémolite, violane.

Gisements remarquables

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Stefan White: Le grand Annuaire Lapis minéral. 4. Réimpression. Christian Weise Verlag, Munich 2002, (ISBN 3-921656-17-6)
  4. The Handbook of Mineralogy Volume II, 1995 Mineralogical Society of America by Kenneth W. Bladh, Richard A. Bideaux, Elizabeth Anthony-Morton and Barbara G. Nichols
  5. Manganese in Monoclinic Members of the Epidote Group: Piemontite and Related Minerals; Paola Bonazzi and Silvio MenchettiReviews in Mineralogy and Geochemistry; January 2004; v. 56;1; p. 495-552; DOI: 10.2138/gsrmg.56.1.495
  6. C. Hintze: "Handbuch der Mineralogie", Vol. 2 (1897).
  7. Les minéraux des roches: 1 .̊ Application des méthodes minéralogiques Par Auguste Michel Lévy, Alfred Lacroix p. 184 1888
  8. Stalder, H. A., Wagner, A., Graeser, S. and Stuker, P. (1998): "Mineralienlexikon der Schweiz", Wepf (Basel), p. 304.
  9. Sabina, A.P. (2000) Rocks & Minerals for the collector; Cobalt - Belleterre - Timmins, Ontario and Quebec. GSC Misc. Report 57, 96 p.
  10. Dubru. M, (1986) Pétrologie et géochimie du marbre à brucite et des borates associés au gisement de tungstène de Costabonne, (Pyrénées orientales, France) 930p
  11. Bull. Minéral. , 1987, 110, p. 623-632.
  12. Battaglia S., Nannoni R., Orlandi P., 1977. La piemontite del Monte Corchia (Alpi Apuane). Atti Soc. Tosc. Sci. Nat., Mem., Serie A, 84: 174-178.
  13. Biagioni C., 2004. Le mineralizzazioni manganesifere dei Diaspri Auctt. di Vagli (Alpi Apuane, Lucca). Tesina di Laurea inedita, Università di Pisa.