Peinture espagnole

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Les Ménines, de Diego Velázquez.

La peinture en Espagne est toute la production picturale de ce pays depuis les premières représentations des peintures rupestres du paléolithique, en particulier dans la grotte d'Altamira (vers 14000 av. J.-C.) à l'art contemporain, dont l'une des figures principales est Pablo Picasso.

Préhistoire

Peintures rupestres d'Altamira.

En Espagne, on trouve l'un des chefs d'œuvre de la peinture du paléolithique dans la grotte d'Altamira. Ces peintures, découvertes en 1879, sont le premier ensemble pictural préhistorique de grande extension connu à l'heure actuelle. Une telle découverte détermine que l'étude de la grotte et sa reconnaissance soulève une grande polémique autour des conceptions acceptées dans la science préhistorique.

Le réalisme de ses scènes a provoqué, au début, un débat autour de son authenticité. Sa reconnaissance comme œuvre artistique réalisée par des hommes du paléolithique est un long processus qui aidera à définir les études sur la Préhistoire.

L'ensemble des grottes est actuellement reconnu comme patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco.

Moyen Âge

Le Moyen Âge espagnol est l'un des plus riches d'Europe, avec les deux grands courants : l'art roman et l'art gothique.

Art roman

En Espagne, on ne connaît aucuns vitraux peints avant le XIIIe siècle ; par contre plusieurs peintures murales de style roman et d'autres peintures sur table ont été recensées depuis le XIe siècle, ainsi que des miniatures de codex de dates antérieures. Ces miniatures continuèrent d'être produites au cours du XIIe siècle sans grande différence, si ce n'est une meilleure technique de dessin et une diminution de l'ornementation fantastique, ainsi qu'on peut l'observer dans le livre des Testaments de la cathédrale San Salvador d'Oviedo et dans d'autres codex de ce siècle.

De nombreuses peintures murales romans ont survécu et restent notables :

Fresque dans l'abside de San Clemente de Tahull (es).

Les peintures sur panneau peuvent être admirés dans plusieurs parements d'autels ou retables appartenant aux XIe, XIIe et XIIIe siècles et qui sont conservés dans les musées de Vic, Barcelone et Lérida. Elles ont souvent un médaillon ou un compartiment avec une image de Jésus-Christ en majesté, c'est-à-dire assis de face avec le geste de bénédiction et à ses côtés d'autres compartiments avec plusieurs scènes de la vie du saint patron de l'église ou des figures des apôtres. On conserve également des coffrets ou regards (ou des fragments de ceux-ci) avec des peintures, comme l'ancienne arche-sepulture de Saint Isidore, faites de bois et recouvertes de cuir peint, dans le palais épiscopal de Madrid et dont les peintures représentant le saint datent de la fin du XIIIe siècle et peuvent être encore considérées comme romano-gothiques de transition.

Gothique

Détail de Saint Dominique de Silos de Bartolomé Bermejo.

La peinture gothique en Espagne se développe en quatre phases.

Du style gothique linéaire ou francogothique, on note des vitraux, tels que ceux de la cathédrale de León. Des fresques murales ont survécu dans certaines églises, de même que des peintures sur table. Le travail de miniaturiste est remarquable, le chef-d'œuvre étant les miniatures illustrant le codex de l'Escurial de les Cantigas.

Pendant le style italogothique ou trécentiste (seconde moitié du XIVe siècle), l'école siennoise est la plus influence auprès de la , au même titre que l'école florentine dans le royaume castille-et-léonais. Lors de cette phase, les peintres catalans sont les plus notables : Ferrer Bassa, Ramon Destorrents et les frères Jaume, Joan et Pere Serra.

Entrée dans le XVe siècle, l'Espagne adhère au style international avec des auteurs tels que les catalans Lluis Borrassà et Bernat Martorell ainsi que Dello di Niccolò Delli et Nicolás Francés en Castille.

Le style flamand arrive en Espagne vers le milieu du XVe siècle avec diverses écoles régionales : Lluís Dalmau et Jaume Huguet en Catalogne ; Jaume Baçó Escrivà et Juan Rexach à Valence ; Bartolomé Bermejo en Aragon et Jorge Inglés et Fernando Gallego en Castille.

Renaissance

L'Enterrement du comte d'Orgaz, du Greco.

La peinture de la Renaissance en Espagne commence à Valence avec les peintres Fernando Yáñez de la Almedina et Hernando de los Llanos, influencés par Léonard de Vinci, et par Juan de Juanes, influencé lui par Raphaël.

Apparaissent ensuite en Castille les peintres Juan de Flandes et Pedro Berruguete, tandis que le fils de ce dernier, Alonso Berruguete, est déjà un peintre maniériste. L'extremeño Luis de Morales (1509-1586), appelé « el Divino » (« le Divin ») s'inscrit lui aussi dans ce mouvement. Sont également notables Juan Correa de Vivar et Pedro Machuca à Tolède et Alejo Fernández en Andalousie.

À l'époque de Philippe II, l'influence vénitienne marque Juan Fernández de Navarrete, appelé « el Mudo » (« le Muet », 1526–1579). À sa cour, le portraitiste Alonso Sánchez Coello (1531–1588) et son disciples Juan Pantoja de la Cruz (1553–1608) se font remarquer.

Le Greco et Pacheco

Les deux maîtres de la Renaissance espagnole sont Le Greco et Francisco Pacheco.

Le premier, de son vrai nom Domenico Theotocopuli, est originaire de Crète mais est considéré comme un peintre espagnol. Il est le principal représentant de la peinture espagnole du XVIe siècle et de toute la Renaissance. Il a peint à Tolède, où il vivait, ses œuvres les plus importantes.

Le second est un peintre maniériste et baroque primitif. Il est le maître de Diego Vélasquez (« le peintre des peintres ») et l'ami du Greco.

Le baroque

Le Mendiant ou Le Jeune Mendiant, Bartolomé Esteban Murillo, vers 1650.

L'époque baroque représente en Espagne l'apogée aussi bien de l'activité picturale que dans tous les arts : on la connaît ainsi sous l'appellation de siècle d'or espagnol. La peinture baroque en Espagne se caractérise par les natures mortes et les portraits, et par le grand nombre d'artistes actifs et d'intérêt. Le plus grand représentant de ce mouvement est Diego Vélasquez, génie de la lumière et de l'obscurité et principal portraitiste de l'époque ; il est considéré comme l'un des tout meilleurs peintres, aussi bien de son époque que de tous les temps — on le définit parfois comme le « peintre des peintres. »

D'autres peintres de cette époque sont remarquables, tels que Bartolomé Esteban Murillo, spécialisé dans la représentation de ses sujets contemporains avec un grand réalisme.

Les principaux représentants de la peinture religieuse sont Francisco de Zurbarán et José de Ribera, auteurs d'un grand ténébrisme, typique de l'époque.

Finis gloriae mundi de Juan de Valdés Leal.

Parmi les portraitistes, outre Vélasquez, les plus importants sont :

Francisco Herrera el Viejo et Francisco Herrera el Mozo sont des peintres renommés au style propre. Le premier est le père du second et maître d'Alonso Cano et Diego Velázquez. Il est l'un des peintres qui ont fait la transition entre le maniérisme et le baroque, mouvement qu'il a contribué à impulser. Le second est parti étudier très tôt en Italie, mais à son retour il est surtout devenu le coprésident de l'Académie de Séville, présidée par Murillo.

Autres peintres à considérer :

XVIIIe siècle

XIXe siècle

Néoclassicisme et romantisme

Réalisme, costumbrismo, préciosité et peinture d'histoire

Impressionnisme et postimpressionnisme

XXe siècle

Modernisme

Novecentismo

Cubisme

Surréalisme

Avant-garde et mouvement d'après-guerre

Pop art

Art actuel

Notes et références

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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