Didier Super

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Didier Super
Didier Super à l'hôtel Sully lors de la Fête de la musique en juin 2007.
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Olivier HaudegondVoir et modifier les données sur Wikidata
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Didier SuperVoir et modifier les données sur Wikidata
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Didier Super, né le à Douai, est un humoriste, chanteur et musicien français.

Didier Super apparaît dans le monde médiatique en 2004[1], avec un CD aux textes corrosifs. Après plusieurs années de concerts, il met depuis 2008 l'accent sur le côté « comique » de sa carrière, avec un one-man-show, une parodie de comédie musicale, et une bande dessinée sur son parcours[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Né à Douai le , Olivier Haudegond[3] est le fils de Jacqueline Lenain, professeur d’arts plastiques et artiste peintre, et de Patrice Haudegond, peintre et auteur de Jésus prophète ou roi des juifs devant les quatre évangiles[4],[5]. Il fait sa scolarité dans un établissement catholique dans le nord de la France[6].

Carrière musicale[modifier | modifier le code]

Didier Super en concert lors du 5e festival Aux Zarbs d'Auxerre en juillet 2007.

Avant 2002, Didier Super fait partie du groupe amateur Zeu Discomobile, qui fait principalement des reprises punk de chansons françaises connues. L'été, il forme un duo de cascadeurs de rue en BMX, avec son compère Fabrice, alias Jérôme Jolicart, sous le nom Les Têtes de Vainqueurs[7].

En 2002, Didier se met à écrire des chansons acides, pleines de second degré, rejetant volontairement toute notion de bon goût et de politiquement correct. Comme d'autres artistes, il utilise la provocation afin de se faire connaître plus facilement et reconnaît qu'on peut dire de ses chansons qu'elles sont « de la merde »[8]. Dans ses chansons, il « s'en prend » tour à tour aux pauvres, aux « cons », aux caniches, aux cathos, aux petits enfants chinois qui fabriquent des jouets de mauvaise qualité sans aller à l'école, etc[2]. L'ironie, le cynisme, le second degré et la dérision sont donc les armes favorites de Didier Super ; il confie d'ailleurs en interview « Moi, je m’attache à être sur scène pour essayer d’obtenir un rire un peu différent, un rire un peu spécial. Un rire parfois jaune, parfois un peu gêné… »[9]. La grande simplicité de l'instrumentation (généralement constituée, sur les enregistrements « studio », d'un orgue pour enfants et de quelques accords de guitare) et de la voix (pas souvent juste) est totalement assumée[10],[1]. Didier Super encourage son public et les internautes à télécharger ses œuvres sur les réseaux pair à pair et donne même son album à télécharger sur son site officiel[11].

Dès cette époque, Didier met en ligne des vidéos d'abord pour se faire connaître, puis pour faire la promotion de ses albums. Les plus connues sont Misère Joyeuse où il fait dire « Merci Tsunami » à des Indiens, et celle où il urine sur la porte d'Universal, prétextant qu'il pensait qu'ils avaient fermé à cause de la crise[12].

En 2004, Didier signe un contrat chez V2 Music, un label qui n'a pas réussi à devenir une Major (dixit Didier). Il sort alors son premier album, Vaut mieux en rire que s'en foutre, qui n'est rien de plus que sa démo réenregistrée avec de vrais instruments. La page critique musicale du magazine Télérama lui attribue un symbole qu'elle ne décerne qu'en de très rares occasions : un canon (c'est-à-dire "Hélas"). Le chroniqueur qualifie l'album de « plus mauvais disque du monde et de tous les temps »[réf. nécessaire]. Didier Super est néanmoins cité dans un article du no 2952 de l'hebdomadaire, daté de l'été 2006, traitant du rôle positif et de la nécessité de la provocation.

En interview, le chanteur indique qu'il n'a que faire de ses albums, qui ne lui rapportent que 50 centimes chacun, et sur lesquels il clame mettre ses moins bonnes chansons. Il s'en sert pour attirer le public à ses concerts, car, formé par le théâtre de rue, c'est cet aspect de la chanson et du contact qui l'intéresse[13],[3],[11],[1].

En 2007, V2 Music est racheté par Universal qui le presse alors de sortir un deuxième album. Ce dernier sort le 2 avril et est intitulé Vaut mieux en rire que s'en foutre 2 - version pour les vieux. Il s'agit en fait d'une reprise des chansons de son premier album, accompagnées d'un orchestre symphonique. Les chansons n'ont pas changé de titre, si ce n'est l'ajout de la mention « (version pour les vieux) ».

Toujours pressé par Universal, Didier sort son troisième album Ben quoi ? le 28 avril 2008, album qui reçoit quant à lui une critique positive de Télérama[10].

Enfin, en 2009, pour le dernier album de son contrat, Didier fait tourner ses amis et sort un album de son groupe, Zeu discomobile, où il reprend des standards de la chanson française, et qu'il intitule La Merde des autres. Universal ne renouvelle pas son contrat.

Une fois son contrat avec Universal terminé, la fréquence de ses concerts baissant drastiquement au profit de ses autres spectacles - il va jusqu'à annoncer sur son site qu'il n'y en aura plus, et met une vidéo de concert en ligne - Didier décide de raconter toute son aventure dans le monde de la musique dans une BD. Il y raconte les dessous de l'industrie musicale qui exploite les artistes et les pousse à sortir des CD sans inspiration, et à tourner jusqu'à épuisement[13].

La carrière de Didier Super ne s'arrête pas pour autant : il publie de nombreuses chansons virales sur les réseaux sociaux (notamment Facebook), qu'il rassemble finalement dans de nouveaux albums. Par exemple, après deux tournées au Vanuatu (petit archipel du Pacifique sud), il publie un album de ses dernières chansons intitulé Vacances à vos frais, accompagné par un groupe de musique locale, The Aro String Band[9].

En 2020, pendant la Pandémie de Covid-19, il publie sur internet un album de confinement titré Rire une dernière fois avant la fin du monde, qu'il partagera ensuite gratuitement et illégalement en 2022 après un échange tendu avec sa boîte de production au sujet d'un concert à Nouméa[14].

Carrière théâtrale[modifier | modifier le code]

Depuis 2007, Didier Super se plaint des jeunes lycéens qui polluent ses concerts et le prennent au premier degré[13]. Il refuse désormais de chanter Petit Caniche. Pour retrouver l'ambiance du théâtre de rue dont il est issu, il crée son Spectacle sans musique qu'il joue au Théâtre du temple puis trois mois de suite au Point-Virgule en 2008.

Dans cette optique, il crée fin 2010 un nouveau spectacle, parodie de comédie musicale : Et si Didier Super était la réincarnation du Christ ? Sur scène cette fois, une équipe de cinq personnes, dont Jérôme Jolicart son compère des Têtes de vainqueur, et Juliette Marre de la compagnie Bleu Albinos, qui a mis en scène ses précédents spectacles. Il passe 15 jours en résidence à la salle de concert l'Usine à Istres pour la création de cette comédie dont il fera la première dans la salle istréenne. Il expérimente deux semaines son spectacle à La Bellevilloise avant de le jouer dans toute la France[2],[13],[1],[15].

Depuis 2012, il collabore avec la compagnie de théâtre de rue nouvellement créée la « Compagnie Surprise » pour un spectacle intitulé On s'invite chez vous reprenant les codes de la télé-réalité.

Court-métrage[modifier | modifier le code]

En 2021, Didier Super joue le rôle de Philippe au côté de Mathilde Feuerbach dans Sentier Paradis, réalisé par Lauren Ransan et produit par Wopé, une société de production réunionnaise[16]. Ce court-métrage est inspiré de l'histoire vraie d'un couple perdu sur le Volcan de La Réunion en 1970, la musique originale est composée par Fuzati du Klub des Loosers[17].

Le film diffusé dans toute la France est remarqué en festivals et reçoit plusieurs distinctions[18].

Réception[modifier | modifier le code]

Didier Super, qui mettait à ses débuts lui-même ses chansons en téléchargement libre sur des plateformes pirates comme Emule, est un personnage provocateur et subversif, qui s'est souvent attiré les foudres des critiques. Ses provocations et son imprévisibilité l'ont aussi rapidement rendu « ininvitable » sur les plateaux télé, où il n'hésite pas à révéler les dessous du show-business : plusieurs de ses interventions ont ainsi fait le buzz, notamment celle sur France Ô, où il avait été invité par erreur[19]. Cependant, avec les années, son statut d'icône punk culte lui a rouvert progressivement les portes des médias, et il est notamment invité en 2016 à l'émission Par Jupiter sur France Inter[20], et même cité dans Le Journal de la Philosophie sur France Culture en 2020[21].

Spectacles[modifier | modifier le code]

Didier Super aux Accroche-Cœurs 2012 à Angers.

Outre ses concerts, de moins en moins fréquents depuis 2008, Didier Super officie dans trois spectacles comiques, où la musique est en second plan derrière l'humour :

  • Têtes de vainqueurs, depuis 2002
  • Concert sans musique, depuis fin 2007
  • Et si Didier Super était la réincarnation du Christ (comédie musicale), depuis fin 2010
  • Ta vie sera plus moche que la mienne, depuis 2013
  • Didier Super est bien plus marrant que tous ces comiques de merde, depuis 2019

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Participations[modifier | modifier le code]

Il participe en duo à l'album des Suprêmes Dindes intitulé Femmes Divines, apparaît avec Les Rois de la Suède dans le clip Les Chanteurs qui dérangent ainsi qu'avec Raoul Petite.

Il participe à l'album de Jonaz intitulé Strip tease (2011), sur la piste 12 intitulée Featuring, Jonaz lui demande juste de faire une blague pour qu'il y ait quelqu'un de « connu sur son disque ».

Il participe à l'album de Face à la Mer intitulé Péché original en 2008, sur la piste 14 intitulée La Première Fois. Il participe aussi à l'écriture des paroles de J'En Ai Rien A Foutre[23],[24] sur l'album A voté du groupe Parabellum. On l'a vu aux côtés du duo Les reprises de tête. En 2014, il joue le rôle du directeur du festival d'Avignon dans le « documenteur » L'Ombre de juillet 2 de Matteo Migliaccio et Quentin Surtel[25]. En août 2015, Didier Super participe à un spectacle du Théâtre de l'Unité[26], Parlement, qu'il est chargé de ponctuer de quelques-unes de ses chansons caustiques.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Didier Super, le christ est de retour ! sur France Info.
  2. a b et c Didier Super, mais non, messie sur Liberation.fr.
  3. a et b « Vous avez interviewé Didier Super »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur 20minutes.fr (consulté le ).
  4. Patrice Haudegond, Jésus prophète ou roi des juifs devant les quatre évangiles, Presses de Valmy, , 132 p. (ISBN 978-2-84772-083-9).
  5. « Patrice Haudegond fait son entrée dans l'édition avec un livre inattendu », La Voix du Nord, (version du sur Internet Archive).
  6. « Didier Super s'insurge contre la société » (consulté le ).
  7. « Les Têtes De Vainqueurs » (consulté le ).
  8. « Interview actuabd du 20 octobre 2010 ».
  9. a et b Clémence Postis, « [INTERVIEW] Didier Super « Il y a un souci avec l’humour Ruquier, l’humour Drucker… » », sur neonmag.fr, .
  10. a et b Valérie Lehoux, « Télérama no 3050 - 28 juin 2008 ».
  11. a et b « Didier Super, l'enragé engagé », sur lecourrier.ch (consulté le ).
  12. « Didier Super urine sur les bureaux d'Universal Music pour faire sa promo… », Numérama.
  13. a b c et d Didier Super : « On me prend pour un gentil débile illuminé » sur Rue89.
  14. FooFree, « Didier Super balance le wetransfer de son nouvel album », sur VisualMusic, (consulté le ).
  15. [1] sur YouTube.
  16. Abel Vaccaro, « Accueil », sur Wopé ! (consulté le ).
  17. Sophie Fontaine, « "Sentier paradis" : une facette méconnue de La Réunion ce soir sur Canal+ », sur Zinfos 974, l'actualité de l'île de La Réunion (consulté le ).
  18. « Sentier paradis - IMDb » (consulté le ).
  19. [vidéo] didier le vrai, Didier Super TV : France Ô sur YouTube.
  20. [vidéo] Théâtre Le Colbert, Didier Super sur France Inter sur YouTube.
  21. « Épisode 40 : Bruno Latour, philosophe des modes d'existence », sur France Culture, .
  22. « Sentier Paradis », sur myCANAL (consulté le ).
  23. Parabellum, « J'En Ai Rien A Foutre - YouTube », sur YouTube, (consulté le ).
  24. Auguste Marshal, « Parabellum – A voté – Cette année là Schultz était président », sur Cultures Co, (consulté le ).
  25. « Moyen-métrage de Matteo Migliaccio, publié sur le site internet de ce dernier », sur matteomigliaccio.fr, (consulté le ).
  26. Vincent Lenoir, « "Nous voulons dire aux politiques qu'ils sont perdus, out, morts" - leJDD.fr » (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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