NCSM Swift Current (J254)

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NCSM Swift Current
Autres noms TCG Bozcaada à partir de 1958
Type Dragueur de mines
Classe Bangor
Histoire
A servi dans  Marine royale canadienne
Pavillon de la marine turque Marine turque
Constructeur Canadian Vickers Limited
Chantier naval Montréal - Québec, Canada
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Démoli en 1971
Équipage
Équipage 83 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 54,9 m
Maître-bau 8,7 m
Tirant d'eau 2,51 m
Déplacement 667 t
Propulsion 2 chaudières à tubes d'eau à 3 tambours Admiralty - 2 moteurs alternatifs verticaux à triple détente - 2 arbres d'hélices
Puissance 2 400 ch (1 790 kW)
Vitesse 16 nœuds (29,6 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 1 x canon de 12 livres QF (76,2 mm)
2 x canons Oerlikon de 20 mm
40 charges de profondeur en tant qu'escorte
Carrière
Indicatif J254/185

Le NCSM Swift Current (pennant number J254) (ou en anglais HMCS Swift Current) est un dragueur de mines de la Classe Bangor lancé pour la Royal Canadian Navy (RCN) et qui a servi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Conception[modifier | modifier le code]

Le Swift Current est commandé dans le cadre du programme de la classe Bangor de 1940-41 pour le chantier naval de Canadian Vickers Limited de Montréal au Québec au Canada. La pose de la quille est effectuée le , le Swift Current est lancé le et mis en service le .

La classe Bangor doit initialement être un modèle réduit de dragueur de mines de la classe Halcyon au service de la Royal Navy[1],[2]. La propulsion de ces navires est assurée par 3 types de motorisation: moteur diesel, moteur à vapeur à pistons à double ou triple expansions et turbine à vapeur. Cependant, en raison de la difficulté à se procurer des moteurs diesel, la version diesel a été réalisée en petit nombre[2].

Les dragueurs de mines de classe Bangor version canadienne déplacent 683 tonnes en charge normale . Afin de pouvoir loger les chaufferies, ce navire possède des dimensions plus grandes que les premières versions à moteur diesel avec une longueur totale de 54,9 mètres, une largeur de 8,7 mètres et un tirant d'eau de 2,51 mètres. Ce navire est propulsé par 2 moteurs alternatifs verticaux à triple détente alimentés par 2 chaudières à tubes d'eau à 3 tambours Admiralty et entraînant deux arbres d'hélices. Le moteur développe une puissance de 2 400 chevaux-vapeur (1 790 kW) et atteint une vitesse maximale de 16 nœuds (30 km/h). Le dragueur de mines peut transporter un maximum de 152 tonnes de fioul.

Leur manque de taille donne aux navires de cette classe de faibles capacités de manœuvre en mer, qui seraient même pires que celles des corvettes de la classe Flower. Les versions à moteur diesel sont considérées comme ayant de moins bonnes caractéristiques de maniabilité que les variantes à moteur alternatif à faible vitesse. Leur faible tirant d'eau les rend instables et leurs coques courtes ont tendance à enfourner la proue lorsqu'ils sont utilisés en mer de face.

Les navires de la classe Bangor sont également considérés comme exiguës pour les membres d'équipage, entassant 6 officiers et 77 matelots dans un navire initialement prévu pour un total de 40.

Histoire[modifier | modifier le code]

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le Swift Current est mis en service le à Montréal[3]. Arrivé à Halifax, en Nouvelle-Écosse, le , le navire est utilisé comme navire-école de lutte anti-sous-marine (en anglais ASW ou anti-submarine warfare) jusqu'en . Ce mois-là, le Swift Current se rend à Pictou, en Nouvelle-Écosse, pour y reprendre ses fonctions de navire-école de lutte anti-sous-marine.

En , le dragueur de mines est renvoyé à Halifax pour rejoindre la Halifax Force (Force de Halifax), l'unité de patrouille et d'escorte basée à la base des Forces canadiennes Halifax. Il reste au sein de cette unité jusqu'en juin, lorsque le Swift Current se joint à la Gaspé Force (Force de Gaspé) comme escorte de convoi dans la bataille du Saint-Laurent[3]. En , le Swift Current fait partie des navires de guerre déployés dans le cadre de la force canadienne pour mettre fin à l'opération Kiebitz, le plan allemand visant à faire sortir les capitaines de sous-marins allemands (U-Boote) prisonniers de guerre d'un camp au Canada[4]. Le Swift Current a également fait partie de ceux qui ont été envoyés pour intercepter le sous-marin U-536 alors qu'il entrait dans la baie des Chaleurs pour sauver les prisonniers. Le sous-marin aperçoit les navires de guerre avant d'entrer dans le port et interrompt la tentative avant de pouvoir être intercepté[5].

En , le dragueur de mines retourne à la Halifax Force et reste avec l'unité jusqu'à ce qu'il soit remis en état à Lunenburg (Nouvelle-Écosse), en . Une fois le carénage terminé, le Swift Current est transféré à la Newfoundland Force (Force de Terre-Neuve), la force de patrouille et d'escorte basée à Saint-Jean de Terre-Neuve, et reste avec ce groupe jusqu'en . De juin à octobre, le navire de guerre remplit diverses fonctions le long de la côte atlantique du Canada[3].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Le Swift Current est désarmé le à Sydney (Nouvelle-Écosse) et mis en sommeil à Shelburne (Nouvelle-Écosse). En 1946, le dragueur de mines est amené à Sorel, au Québec, et placé en réserve stratégique.

Il est repris par la Marine royale canadienne en 1951 pendant la guerre de Corée, et reçoit un nouveau numéro de coque (Pennant number) FSE 185 et a été redésigné comme escorte côtière[3],[6]. Le navire de guerre n'est jamais remis en service et est vendu à la Marine turque le .

Rebaptisé TCG Bozcaada (TCG pour Türkiye Cumhuriyeti Gemisi ou Navire de la République de Turquie), le navire reste en service jusqu'en 1971, date à laquelle il est démantelé pour être mis à la ferraille en Turquie[7],[8].

Honneurs de bataille[modifier | modifier le code]

  • Atlantic 1943-1944
  • Gulf of St. Lawrence 1944

Participation aux convois[modifier | modifier le code]

Le Swift Current a navigué avec les convois suivants au cours de sa carrière:

Commandement[modifier | modifier le code]

  • Lieutenant Commander (Lt.Cdr.) Albert George King (RCNR) du à
  • T/Lieutenant (T/Lt.) Ian Hunter Bell (RCNVR) du au
  • T/Lieutenant (T/Lt.) John Evelyn (RCNR) du au
  • Lieutenant (Lt.) Kenneth David Health (RCNVR) du au
  • T/Lieutenant (T/Lt.) John Newby Fraser (RCNVR) du au
  • T/Lieutenant (T/Lt.) Philip Joseph Laurence (RCNR) du au

Notes:
RCNR: Royal Canadian Naval Reserve
RCNVR: Royal Canadian Naval Volunteer Reserve

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Brown, p. 124
  2. a et b Chesneau (1980), p. 61
  3. a b c et d Macpherson and Barrie (2002), p. 184
  4. Sarty, p. 251
  5. Douglas et al., A Blue Water Navy, p. 96
  6. Blackman, p. 99
  7. Colledge, p. 610
  8. "Swift Current (6112431)". Miramar Ship Index. Consulté le 5 novembre 2016.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Arbuckle, J. Graeme (1987). Badges of the Canadian Navy. Halifax, Nova Scotia: Nimbus Publishing. (ISBN 0-920852-49-1).
  • (en) Brown, D.K. (2000). Nelson to Vanguard: Warship Design and Development 1923–1945. Chatham Publishing. (ISBN 1861761368).
  • (en) Chesneau, Roger, ed. (1980). Conway's All the World's Fighting Ships 1922–1946. Greenwich, UK: Conway Maritime Press. (ISBN 0-85177-146-7).
  • (en) Haycock, Kenneth John (2012). Vassilopoulos, Peter (ed.). The History of the RCMP Marine Services. Pacific Marine Publishing. (ISBN 978-0-919317-47-5).
  • (en) Macpherson, Ken; Barrie, Ron (2002). The Ships of Canada's Naval Forces, 1910–2002 (3 ed.). St. Catharines, Ontario: Vanwell Publishing Limited. (ISBN 1551250721).
  • (en) Macpherson, Ken (1997). Minesweepers of the Royal Canadian Navy 1938–1945. St. Catharines, Ontario: Vanwell Publishing. (ISBN 0-920277-55-1).

Liens externes[modifier | modifier le code]