Mandragore (missile)

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Mandragore était un projet de missile mer-air antimissile de courte portée français destiné à assurer la protection anti-aérienne des navires de surface de la Marine nationale française. Le projet fut abandonné en 1968 pour des raisons budgétaires.

Histoire[modifier | modifier le code]

La Marine nationale lance en 1965 lance l'étude d'un projet de missile mer-air de courte portée et autonome (Tire et oublie) capable d'intercepter automatiquement des missiles ou des avions contre lesquels l'artillerie de défense anti-aérienne est impuissante[1]. La crainte de la Marine est alors pour ses navires, l'avion volant au ras de l'eau et non détecté ou le missile lancé d'une vedette rapide[1]. Cette crainte s'est concrétisée[1] en octobre 1967 où l'escorteur israélien Eilat (l'ancien HMS Zealous (R39) (en)) a été détruit par deux missiles Styx tirés depuis des vedettes égyptiennes Komar, de fabrication soviétique situées à 25 km de leur cible[2].

Un premier crédit de 30 millions de francs permet de concevoir la maquette de la tête chercheuse du missile et ses radars ainsi que l'essai sur le banc d'un propulseur[1]. Le budget global est alors estimé à 400 millions de francs[1]. Le projet est finalement abandonné pour des raisons budgétaires[1] et n'ayant pas non plus le soutien du ministre de la Défense, Pierre Messmer[3],[Note 1] lui privilégiant le développement d'un missile anti-navire, l'Exocet[3].

Pour la défense de ses nouveaux navires, la France prévoit alors de faire l'acquisition de missiles sol-air américains Sea Sparrow[1].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Lors d'une conférence de presse en octobre 1968 Pierre Messmer déclare : « Les gens raffinés, dans lequel je range les officiers d'état-major et les ingénieurs électroniciens, trouvent qu'il est élégant, quand vous avez quelqu'un qui vous menace d'un pistolet d'attendre qu'il ait tirer pour dévier sa balle avec un projectile. C'est exactement le programme Mandragore. Les gens moins raffinés, plus simples, et en l'occurrence je me range parmi eux, trouvent que le bon sens, c'est de couler le navire qui tire sur vous [...] ce qui lui évite de recommencer et par conséquent vous donne de meilleures chances de vous sortir d'affaire. »

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Jacques Isnard, « L'abandon du programme Mandragore laisse les corvettes françaises sans défense anti-aérienne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. André Scémama, « La perte du navire a abasourdi les Israéliens qui se croyaient invulnérables », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Patrick Mercillon, « Exocet:Le petit poisson qui fait des gros dégâts », Guerres et Histoire, no 65,‎ , p. 78