Louis-Gabriel-Xavier Jantzen

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Louis-Gabriel-Xavier Jantzen
Fonctions
Archevêque titulaire
Phasis (en)
-
James Leen (en)
Archevêque catholique
Archidiocèse de Chongqing
-
Évêque titulaire
Tremithus (en)
-
Julian Cáceres Negrón (d)
Gerard Marie Franciscus van Velsen (d)
Vicaire apostolique
Archidiocèse de Chongqing
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
MontbetonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Date de baptême
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Consécrateurs
Louis-Nestor Renault (d), Jacques-Victor-Marius RouchouseVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de

Louis Gabriel Xavier Jantzen, né le à Nancy et mort le à Montbeton, est un prêtre catholique français qui fut vicaire apostolique de Chongqing (à l'époque Tchongking) en Chine. C'est aujourd'hui l'archidiocèse de Chongqing.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts de carrière[modifier | modifier le code]

Xavier Jantzen est baptisé à la paroisse Saint-Georges de Nancy. Il poursuit ses études primaires à la maîtrise de la cathédrale de Nancy et ses études secondaires à Pont-à-Mousson. Il entre au séminaire des Missions étrangères de Paris, le , où il est ordonné prêtre le . Trois semaines plus tard, il embarque pour la mission du Setchouan oriental, où il arrive au début de 1910. Il est envoyé apprendre le chinois auprès d'un séminariste chinois dans le district de Lantchuan, à trois jours de marche de Tchongking. Au bout d'un an, Célestin Chouvellon, vicaire apostolique, le nomme à la procure comme socius du titulaire. Mais en 1911 la révolution de Sun Yat Sen éclate et met fin à l'Empire de Chine, ouvrant la voie à une grande période de guerre civile et d'emprise du communisme de Mao Tsé-toung dans une grande partie du pays. En 1937, le général Tchang Kaï-chek s'installe à Tchongking, devenue capitale de la Chine libre.

Le Père Xavier Jantzen est envoyé comme titulaire du poste de brousse de Pi-Chan à l'été 1914, alors qu'éclate la guerre en Europe. Le Père Jantzen est mobilisé avec treize confrères du vicariat et doit rejoindre Pékin. Arrivé en France quelques mois plus tard, il devient brancardier et interprète des ouvriers chinois de France dont il se fait apprécier. Il est démobilisé en 1919 et reste quelque temps dans un ministère paroissial du diocèse de Nancy pour soutenir sa mère qui avait perdu un fils à la guerre. Finalement sa mère accepte son retour en Chine en 1922.

Vicaire apostolique de 1925 à 1948[modifier | modifier le code]

Vue de l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus (en), construite par Xavier Jantzen.

Il est nommé procureur de la mission, puis en Pie XI accepte sa nomination comme nouveau vicaire apostolique de Tchongking (nouveau nom de l'ex-vicariat du Setchouan oriental). Il est consacré évêque le par Louis-Nestor Renault. En 1927, des troubles graves éclatent entre nationalistes et communistes. Le gouvernement français donne l'ordre aux Européens de quitter le pays en . Xavier Jantzen envoie deux missionnaires à la concession française de Shanghai, tandis que tous les autres décident de rester.

L'agitation cesse un temps, ce qui permet à Xavier Jantzen d'édifier une église en l'honneur de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus[1]. En 1929, le diocèse cède une portion de territoire pour le nouveau diocèse de Wanshien, confié au clergé chinois.

En 1937, devant la pénétration communiste et l'avancée des troupes japonaises, Tchang Kaï-chek abandonne Nankinpour se replier à Tchongking sur le fleuve Bleu. Devenue la capitale de la Chine libre, elle connaît une période de grands travaux, mais aussi des expropriations amères pour la mission. Les Japonais bombardent la ville à plusieurs reprises, le et le . En 1940, toutes les écoles, chapelles, hospices, etc. de la mission sont détruites par les bombes, sauf l'église Sainte-Thérèse. Dans la nuit du au , Xavier Jantzen est assommé et laissé pour mort dans sa chambre par des voleurs et transporté à l'hôpital. En , un examen médical lui révèle une tumeur cancéreuse à l'estomac et Xavier Jantzen se rend à Kunming-Sé, pour se faire opérer. Or, le , après la communion, Xavier Jantzen s'écrie « je suis guéri » ; ce que confirme huit jours plus tard le médecin[2].

Revenu avec encore plus de force morale, il devient vice-délégué apostolique pour la Chine libre. Le Japon capitule le . Il faut alors relever les ruines. Il fait reconstruire le collège Saint-Paul, tenu par les Frères maristes, moderniser l'hôpital de la mission avec des services de maternité, de chirurgie et de radiologie, ouvrir une école d'infirmières, une école de langues chinoises pour les nouveaux missionnaires arrivés, etc. Il est promu archevêque de Tchongking, lorsque le vicariat est élevé au rang d'archidiocèse en 1946.

Tout s'écroule lorsque le les troupes de Mao Tsé-toung s'emparent de Tchongking.

Dernières années[modifier | modifier le code]

Maison de Montbeton.

La politique d'athéisme et de propagande des esprits s'infiltre progressivement, mais c'est surtout à partir de que la guerre est déclarée contre la religion. Chou En-laï proclame « Religion et politique vont ensemble ; l'Église doit soutenir le régime, coopérer avec le gouvernement dans la construction de la Nouvelle Chine et...faire sa propre purge. » On lui impose un vicaire capitulaire chinois favorable au régime communiste, puis une manifestation orchestrée par les autorités locales réclame l'expulsion de l'internonce Antonio Riberi. Xavier Jantzen est interné en , malgré sa mauvaise santé. Son procès devant un tribunal populaire a lieu le . Il est condamné à d'énormes taxes et amendes dont le paiement devait précéder son expulsion. Celle-ci intervient le . Il est conduit sous escorte à Hong Kong, où il arrive le suivant.

Rentré en France, il est admis d'urgence à l'hôpital Pasteur, passe sa convalescence chez les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny à Jouy-en-Josas puis séjourne à la maison d'accueil de Voreppe. Fin novembre 1952, il est reçu en audience privée par le pape Pie XII. En mars 1953, il fait un pèlerinage à Lourdes et à Notre-Dame-de-la-Garde, puis regagne Voreppe. Il se rend ensuite dans sa Lorraine natale et visite sa famille.

De passage à Mulhouse, il est admis d'urgence dans une clinique, puis part avec d'autres malades pour la grotte de Lourdes, mais son état est désespéré. Ayant demandé pardon à ses collègues pour ses manquements, et après s'être confié à la Vierge, il meurt à la maison de repos des Missions étrangères située à Montbeton, le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Une image peinte par la sainte et offerte à son frère spirituel, le Père Roulland, missionnaire dans le vicariat de Tchongking y est exposée
  2. Notice biographique de Mgr Jantzen (MEP)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]