Laurent Fréchuret

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Laurent Fréchuret, né à Saint-Étienne, est un auteur[1], comédien et metteur en scène de théâtre français. Fondateur du Théâtre de l’Incendie, il conçoit le théâtre comme un art collectif [2],[3], « un espace de dialogue et de partage »[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Laurent Fréchuret est comédien depuis sept ans lorsque la lecture du Molloy de Beckett lui inspire le désir de porter ce roman à la scène[2]. Depuis Saint-Étienne, il sollicite alors de Jérôme Lindon, directeur des Éditions de Minuit et exécuteur testamentaire du droit moral de l'auteur, l'autorisation d'adapter les romans de Beckett pour le théâtre[5]. Il persévère pendant un an dans sa demande avant d'être reçu par Jérôme Lindon et d'obtenir de lui cette autorisation[6].

Théâtre de l'Incendie (1994-2004)[modifier | modifier le code]

Beckett est ainsi l'un des premiers auteurs dont des œuvres seront représentées par le Théâtre de l’Incendie, compagnie que Laurent Fréchuret fonde en 1994 à Saint-Étienne et qui se donne pour projet de servir « le poème et les voix humaines »[7].

Avec le Théâtre de l'Incendie, Laurent Fréchuret met également en scène des textes de Cioran[8], Burroughs, Genet, Copi, Edward Bond ou Lewis Carroll.

Il aime lire dans leur entier[4] les œuvres des auteurs dont il met les textes en scène et connaître autant que possible leurs vies et leurs univers : 50 Comas, proposé en 1999 par le Théâtre de l'Incendie, est ainsi créé à partir des trente volumes écrits par Antonin Artaud[5].

De 1998 à 2004, Laurent Fréchuret et le Théâtre de l'Incendie sont en résidence au Théâtre de Villefranche-sur-Saône[9].

La critique théâtrale parisienne découvre son travail en 2002 avec L'Uruguayen et La Pyramide de Copi, à la Cartoucherie[6].

Théâtre de Sartrouville (2004-2012)[modifier | modifier le code]

En 2004, il est nommé codirecteur du Théâtre de Sartrouville, aux côtés de Claude Sévenier. La première œuvre qu'il met en scène dans ce théâtre créé en 1966 et devenu centre dramatique national en 2001 est Calderón, de Pasolini.

C'est à partir de 2006 que Laurent Fréchuret assumera seul la direction du centre dramatique national.

Il va à la rencontre des habitants de Sartrouville en montant des chantiers théâtraux, en élargissant le public du festival Odyssée en Yvelines et s'emploie à faire du centre dramatique une « véritable maison de création »[10] en y créant une permanence artistique (3 comédiens permanents rejoignent l'équipe du théâtre : Nine de Montal, Elya Birman et Philippe Barronnet), en le dotant d'une grande salle de répétition et d'une deuxième salle pour les représentations.

Chantiers théâtraux[modifier | modifier le code]

En il lance le premier d'une série de chantiers théâtraux destinés à ouvrir le théâtre à la population et qui auront lieu tous les deux ans. Ces chantiers, dont il parle comme de « mêlées poétiques »[11], réunissent pendant toute une saison des artistes et de nombreux habitants de tous âges pour créer une œuvre collective :

  • Escadron Shakespeare en 2005 (150 habitants de Sartrouville et des alentours montent sur scène) ;
  • Je me souviens en 2007 (une centaine d'habitants participent à un travail d'écriture collective qui prend appui sur leurs souvenirs ; l'adaptation de ce travail à la scène est jouée devant 1500 personnes) ;
  • Œdipe etc. en 2009 (150 habitants, âgés de 6 à 80 ans, forment un chœur pour une adaptation de l’Œdipe roi de Sophocle qui associe théâtre, musique, danse, cirque, cinéma et vidéo[12]) ;
  • Liberté, Égalité, Fraternité en 2011 (chantier sur la devise républicaine dirigé par Anna Nozière, Laurent Brethome et Kheireddine Lardjam) ;
  • Les Veillées, en 2013 (spectacle issu de la rencontre de Guy Alloucherie et des « veilleurs » de la compagnie Hendrick Van Der Zee avec les habitants de Sartrouville).

Permanence artistique[modifier | modifier le code]

En , Laurent Fréchuret, qui souhaite que des artistes puissent travailler de façon permanente dans un théâtre qu'il veut « maison de création de service public » accueille Nine de Montal, Elya Birman et Philippe Baronnet qui sont engagés à temps plein comme comédiens[13].

Extension du théâtre[modifier | modifier le code]

En il voit, avec le début des travaux, aboutir un projet qu'il a défendu pendant huit ans pour que le théâtre puisse assurer durablement sa mission de création théâtrale : la création d'une deuxième salle (260 places) et d'une grande salle de répétition (200 m2 environ) réunies dans une extension dessinée par l'architecte Karine Herman[13].

Théâtre de l'Incendie (2013)[modifier | modifier le code]

Après avoir dirigé, du au [14], le Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, centre dramatique national, Laurent Fréchuret relance le Théâtre de l'Incendie en 2013[15] en mettant en scène Richard III avec Dominique Pinon dans le rôle-titre[16], En attendant Godot et Fin de Partie de Beckett, Les Présidentes de Schwab, Ervart de Hervé Blutsch, Les Chroniques martiennes de Ray Bradbury, Les écrits de Rimbaud, ... Il poursuit le travail de Laboratoire au long cours sur les auteurs vivants avec créations, lectures et ateliers en compagnie de Blandine Costaz, William Pellier, Hervé Blutsch, Lolita Monga, Rémi de Vos, Daniel Keene, Sufo Sufo, Carole Fréchette, Simon Grangeat...

Laurent Fréchuret est membre du comité de lecture du Théâtre du Rond-Point depuis 2013, et membre du comité de lecture Convergence plateau (écritures dramatiques francophones) depuis 2021. Il est également membre du jury du Prix Jacques-Scherer.

De 2020 à 2022, il est artiste associé au Théâtre de Saint-Nazaire – Scène Nationale

Depuis 2020, il est artiste associé au Centre culturel de La Ricamarie - Scène Conventionnée.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Mise en scène[modifier | modifier le code]

Opéra[modifier | modifier le code]

Auteur[modifier | modifier le code]

  • Sainte dans l'incendie (2011)

Publication[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Laurent Fréchuret, Habiter un théâtre : inventer et partager un Centre dramatique national à Sartrouville, 2004-2012, Besançon, Les Solitaires Intempestifs, , 206 p. (ISBN 978-2-84681-358-7)Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Armelle Héliot, « Laurence Vielle, ardente Jeanne d'Arc », sur Le Figaro,
  2. a et b Zoé Lin, « Le théâtre, un art collectif », sur L'Humanité,
  3. Léna Martinelli, « Le Théâtre de Sartrouville et des Yvelines,une grande maison », sur Les Trois Coups,
  4. a et b « Laurent Fréchuret, directeur jusqu'en 2012 », sur Théâtre de Sartrouville et des Yvelines. Centre Dramatique National
  5. a et b Gilles Costaz, « La démocratisation culturelle n’est pas terminée » Accès payant, sur Politis, (consulté le )
  6. a et b Armelle Héliot, « Laurent Fréchuret, la sûre relève » [archive du ], sur Le Figaro,
  7. « Laurent Fréchuret », sur Comédie-Française
  8. Zoé Lin, « Théâtre. Sous la houlette de Laurent Fréchuret. », sur L'Humanité,
  9. « Laurent Fréchuret. », sur Théâtre du Rond-Point
  10. Manuel Piolat Soleymat, « Le goût des autres », sur La Terrasse,
  11. Laurent Fréchuret, Habiter un théâtre : inventer et partager un Centre dramatique national à Sartrouville, 2004-2012, Besançon/Sartrouville, Les Solitaires Intempestifs, , 206 p. (ISBN 978-2-84681-358-7), p. 56
  12. Léna Martinelli, « Chantier ouvert au public », sur Les Trois Coups,
  13. a et b Slimane Mouhoub, « Une maison de création », sur Théâtre de Sartrouville et des Yvelines. Centre Dramatique National
  14. « Laurent Fréchuret signe son dernier spectacle à Sartrouville », sur Le Parisien,
  15. « Le directeur du théâtre quitte ses fonctions », sur Le Parisien,
  16. « Richard III - Laurent Fréchuret - Théâtre de l’Incendie », sur Théâtre de Villefranche,

Liens externes[modifier | modifier le code]