Cromorne

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Cromorne (le plus grand instrument sur l'image).

Le cromorne est un genre de hautbois, instrument à anche double, construit en plusieurs sections emboîtables, plus ou moins l'ancêtre du hautbois moderne. C'est un instrument français attesté du milieu du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle. C'est avec cet instrument que le hautbois français entre dans l'orchestre[1]. Son nom a probablement inspiré le jeu d'orgue cromorne utilisé à cette époque aux Pays-Bas et en Allemagne[1].

Il ne doit pas être confondu avec l'instrument appelé Krummhorn en Allemagne mais tournebout en France[2].

Au moins quatre types de cromornes ont pu exister. Du plus petit au plus grand : le « dessus de cromorne », la « quinte de cromorne », la « taille de cromorne » et la « basse de cromorne ». Rapidement, le terme « cromorne » a été utilisé pour désigner uniquement la basse de cromorne, considérée alors comme la contrebasse de la famille des hautbois.

Basse de cromorne[modifier | modifier le code]

Gravure de Duflos, extraite du "Notionnaire" de Garsault

Mesurant plus de deux mètres de long (plus de 6 pieds), la basse de cromorne est un hautbois agrandi nécessitant un serpentin pour recevoir l'anche, et des clés d'extension pour boucher les trous. Il possède un registre équivalent à celui du basson contemporain, mais dispose d'une ampleur de son comparable à celles des grands tuyaux d'orgues. Il s'agit du type de cromorne ayant eu le plus de succès. Son emploi est attesté, entre autres, dans plusieurs opéras de Jean-Baptiste Lully.

« Le Cromorne est un instrument à vent et à anche. C’est la contrebasse du hautbois [...]. On s'en servait pour jouer les basses dans les grands chœurs, où il faisait un fort bel effet ; mais comme il fatigue la poitrine, le combat a fini sans doute faute de combattants, et on se sert à présent de la contrebasse de violon. »

— François Alexandre de Garsault[3]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • La Messe pour plusieurs instruments au lieu des orgues de Marc-Antoine Charpentier inclut une basse de cromorne[1].
  • La Suite de Degrignis a été écrite pour la famille des cromornes[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Lejeune 2009, p. 94.
  2. Robin 2009.
  3. François Alexandre Pierre de Garsault, Notionaire, ou Mémorial raisonné de ce qu'il y a d'utile et d'intéressant dans les connoissances acquises depuis la création du monde jusqu'à présent, Desprez, 1761, p. 658 (université de Lille)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François-Alexandre de Garsault, Notionaire, ou Mémorial raisonné de ce qu'il y a d'utile et d'intéressant dans les connoissances acquises depuis la création du monde jusqu'à présent (Encyclopédie), Paris, Guillaume Desprez (réimpr. cation) (1re éd. 1761), 736 p. (lire en ligne)
  • Marc Ecochard, La basse de cromorne [1]
  • (fr + en + de) Jérôme Lejeune, Guide des instruments anciens, Ricercar,
  • Thilo Hirsch, Musique de la Grande Écurie & des Gardes Suisses par l'ensemble Arcimboldo
  • Jérémie Papasergio, Henry Desmarest, Grands Motets vol. II par Hervé Niquet et Le Concert Spirituel
  • Vincent Robin, « Un essai de reconstruction des Cromornes de la Grande Écurie à la cour de Louis XIV », sur La Grande Écurie du Roi, (consulté le ).
  • Olivier Simonnet, Marc-Antoine Charpentier, un automne musical à Versailles

Article lié[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]