Chance Vought F4U Corsair
Ancien F4U-5NL Bu#124541 argentin modifié au standard F4U-7 et aux marques françaises | |
Constructeur | Vought |
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Rôle | Avion de chasse |
Équipage | |
1 pilote | |
Motorisation | |
Moteur | Pratt & Whitney R-2800-8 Double Wasp |
Dimensions | |
Envergure | 12,49 m |
Longueur | 10,16 m |
Hauteur | 4,60 m |
Performances | |
Plafond | 11 300 m |
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Le Chance Vought F4U Corsair est un avion militaire, fabriqué par les États-Unis, utilisé de la Seconde Guerre mondiale jusqu'en 1968. C'est l'un des appareils les plus connus de la Seconde Guerre mondiale, notamment grâce à la série télévisée Les Têtes brûlées. Il s'illustra essentiellement dans le Pacifique, servant à la fois au sein de l'US Navy et de l'US Marine Corps.
Conception
Sa conception débuta en 1938 à la demande de l'US Navy qui voulait remplacer son chasseur embarqué, le Wildcat. Un prototype fut conçu par l'ingénieur en chef Rex Biesel en 1940, son premier vol eut lieu le 29 mai de cette année-là, mais 2 ans de recherches supplémentaires furent nécessaires pour le parfaire.
La conception du Corsair, reprenant le nom du Vought O2U Corsair, un biplan conçu dans les années 1920, était réalisée selon les critères de l'époque, excepté pour la forme de la voilure en W, dite « aile en mouette inversée », qui devait apporter des améliorations techniques. En effet, l'hélice, qui mesurait plus de 3 mètres de diamètre, contraignait à élever considérablement l'avant de l'avion, ce qui provoquait une perte importante de la visibilité. De plus, les trains d'atterrissage atteignaient des dimensions trop grandes, ceci apportant nombre de défauts. Les ingénieurs étudièrent le problème et décidèrent de doter le Corsair d'une voilure en W. Avec ce système, les trains d'atterrissage avant pouvaient être placés au point le plus bas de la voilure et voyaient leurs dimensions réduites, sans pour autant rapprocher l'hélice du sol ; le train d'atterrissage pivotait de 90° en se rétractant vers l'arrière, la roue à plat au-dessus du bas de la jambe ; des trappes masquaient alors entièrement le train, pour la première fois dans un avion de l'US Navy.
Fabrication
C'est le que l'aéronavale américaine passa la première commande, de 584 appareils, livrables un an plus tard.
Cet avion de légende fut construit en tout à 12 583 exemplaires (12 571 en service) toutes versions confondues entre 1940 et 1952 par trois entreprises :
- Chance Vought à Stratford (Connecticut), puis à Dallas (Texas) ;
- Goodyear Aircraft [1] à Akron (Ohio) : Corsair FG-1 ;
- Brewster Aeronautical à Warminster Township (Pennsylvanie) : Corsair F3A-1.
Cet avion fut aussi vendu à d'autres pays comme le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande durant le conflit, puis à la France, l'Argentine, le Honduras et le Salvador après guerre.
Pilotage
Le Corsair était surnommé durant ses premières années le « tueur d'enseignes » (ensign killer) suite aux nombreux crashes de débutants (ou de pilotes fatigués) lors d'appontages ou de décollages manqués sur porte-avions. Il a même failli se faire interdire de vol par l'armée américaine car son train d'atterrissage rebondissait et les appontages tournaient souvent au crash. En effet, les Américains, comme avec les Hellcat ou les Avenger, avaient opté pour un poser « trois-points » mais, dans le cas du Corsair, cela obligeait à le faire évoluer à une vitesse proche de celle du décrochage qui le rendait instable aux manœuvres. Si le pilote ratait les brins d'arrêt, avec la crosse d'appontage, la brusque remise des gaz, et le couple important du moteur, tendait à faire tourner l'appareil autour de l'hélice, abaissant l'aile gauche vers le pont qu'elle risquait de toucher et entraîner l'accident.
Visibilité
Le fuselage était conçu autour du moteur et de l'hélice, le cockpit se trouvait en arrière des ailes pour améliorer l'équilibre de l'avion. Les pilotes américains se sont longtemps plaints de la visibilité limitée vers l'avant (aggravée par leur présentation cabrée lors de l'atterrissage), ce qui constituait un problème, et les premières versions de l'appareil avaient une raideur au niveau des trains d'atterrissage qui avait pour effet de le faire rebondir à l'appontage. Le problème fut partiellement corrigé en rallongeant la roulette de queue, diminuant de ce fait légèrement l'inclinaison de l'appareil.
Engagements
Seconde Guerre mondiale
Le Corsair fut principalement déployé durant les campagnes du Pacifique pour se battre contre le tout nouvel ennemi que constituait l'armée impériale japonaise à partir de 1943. Entre le 7 et le , le Corsair fut déployé à 305 appareils par l'US Navy à l'occasion de la bataille d'Okinawa, avec le soutien de 192 autres Corsair du corps des Marines. Sur 600 missions effectuées, ces unités remportèrent 124 victoires, amenant ainsi le Corsair au rang d'avion de légende et à être surnommé « Sweetheart of Okinawa ». Au total, cet avion totalisa plus de 2 140 victoires, ce qui en fait le deuxième avion le plus crédité du Pacifique (après le Grumman F6F Hellcat), et seuls 189 appareils furent abattus en combat aérien.
Bien qu'il ait aussi servi durant la Seconde Guerre mondiale en mer du Nord sous les couleurs britanniques qui furent les premiers à le mettre en œuvre depuis un porte-avions, il connaîtra la gloire dans le Pacifique où plusieurs escadrons se sont rendus célèbres, comme la VMF-214 des fameuses « Têtes brûlées » du major Gregory M. « Papy » Boyington. Même du côté nippon, le Corsair était devenu légendaire et connu sous le nom de « mort sifflante » en raison du bruit que faisait l'air sur les bords d'attaque des ailes.
Guerre de Corée
Durant la guerre de Corée, le Corsair fut utilisé pour 80 % des missions d'appui au sol. Le Corsair AU-1 était une version pour l'attaque au sol produite pour cette guerre. Passant de son statut de supériorité dans les airs durant la Seconde Guerre mondiale aux missions d'appui au sol dans le conflit coréen, la « forme de goéland » des ailes fournit une caractéristique intéressante. En effet, une aile droite basse pouvait bloquer la visibilité du sol depuis le cockpit. Ainsi le pilote du Corsair, grâce à l'échancrure de l'aile, avait de meilleures références au sol. Généralement, les Corsair attaquaient avec canons, réservoirs de napalm, bombes et roquettes.
Dans le rang des unités de l'aéronavale française, grâce au Military Assistance Program (MAP), 25 AU-1 provenant de l’USMC entrèrent en service à partir du 15 janvier 1953 et furent utilisés en Indochine, les survivants retournant aux États-Unis fin 1954, ainsi 94 Corsair F4U-7 spécialement construits pour la France (79 en 1952, 15 en 1953) pendant la guerre d'Algérie ainsi que durant la crise de Suez avec l'opération Mousquetaire. Il fut ainsi le premier avion à équiper la flottille 17F.
Tous les Corsair français étaient retirés du service à la fin de 1964. Certains furent exposés dans des musées et d'autres furent acquis par des passionnés d'anciens avions de guerre[2].
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Un des premiers Corsair F4U-7 aux couleurs de l'aviation navale française
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Un Vought F4U-7 Corsair de la flottille 14F sur le La Fayette (R96) en 1962.
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Grumman TBW-3W Avenger et Vought F4U-7 Corsair sur le La Fayette en 1962.
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Corsair F4U-5NL argentin reconditionné en F4U-7.
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Le même Corsair ailes repliées, Aviaexpo.
Guerre de Cent Heures
Les derniers combats de cet avion eurent lieu lors de la guerre de Cent Heures, plus connue sous le nom de guerre du Football, qui opposa le Honduras et le Salvador en 1968 ; on peut dire qu'ils furent fratricides, les 2 pays étant équipés de Corsair et North American P-51 Mustang.
Caractéristiques et production des variantes
Modèle | Variantes | Rôle / Spécificité | Moteur P&W | Observations | Production |
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F4U-1 | XF4U-1 | prototype | XR-2800-2 (1 800 ch) |
hélice tripale | 1 |
F4U-1 | chasseur embarqué | R-2800-8 (2 000 ch) |
FG-1 : fabrication Goodyear ; F3A-1 : fabrication Brewster |
Vought : 2 814 Goodyear : 2 009 Brewster : 735 | |
F4U-1A (a) | diverses améliorations | R-2800-? (2 300 ch) |
verrière « bulle » ; FG-1A : fabrication Goodyear ; F3A-1A : fabrication Brewster | ||
F4U-1C | version canon | idem | 200 | ||
F4U-1D | chasseur-bombardier | R-2800-8W (2 250 ch) |
FG-1D : fabrication Goodyear | Vought : 1 685 Goodyear : 1 997 | |
F4U-2 | chasseur de nuit | R-2800-? (2 300 ch) |
32 F4U-1 + 2 F4U-1A modifiés | 34 (b) | |
XF4U-3 | XF4U-3 | prototype | R-2800-14C (? ch) |
hélice quadripale | 2 (b) |
XF4U-3B | prototype | R-2800-16 (? ch) |
1 (b) | ||
F2G (Goodyear) |
XF2G-1 | prototype | R-4360-4 (3 000 ch) |
8 (c) | |
F2G-1 (d) | intercepteur rapide | idem | repliage manuel des ailes | 5 | |
F2G-2 (d) | idem | idem | repliage hydraulique des ailes | 5 | |
F4U-4 | XF4U-4 | prototype | R-2800-18W (2 000 ch) puis R-2800-42W (2 100 ch) |
7 (b) | |
F4U-4 | chasseur-bombardier | R-2800-42W (2 100 ch) |
dont 2 FG-4 (Goodyear) (e) | 2 052 | |
F4U-4B | version canon | idem | 297 | ||
F4U-4N | chasseur de nuit | idem | 1 | ||
F4U-4P | reconnaissance photographique | idem | 9 | ||
F4U-5 | XF4U-5 | prototype | R-2800-32W 2 459 ch |
panneaux d'ailes métalliques | 3 (f) |
F4U-5 | chasseur-bombardier | idem | 223 | ||
F4U-5N | chasseur de nuit | idem | 214 | ||
F4U-5NL | chasseur de nuit dégivré | idem | 101 | ||
F4U-5P | reconnaissance photographique | idem | 30 | ||
AU-1 (F4U-6) |
XAU-1 | prototype | R-2800-83W 2 300 ch |
blindage supplémentaire | 1 (g) |
AU-1 | avion d'attaque au sol | idem | 111 | ||
F4U-7 | chasseur multi-rôle | R-2800-43W 2 100 ch |
uniquement pour la France | 94 | |
Total fabriqués : | 12 583 (h) |
Notes :
- (a) : F4U-1A (comme FG-1A et F3A-1A) est une dénomination récente, la distinction par rapport au F4U-1 n'ayant pas été faite lors de la production ;
- (b) : F4U-1 et/ou -1A modifiés, déjà comptabilisés dans ces versions ;
- (c) : FG-1 modifiés, déjà comptabilisés dans cette version ;
- (d) : n'ont jamais servi en unité, utilisés quelque temps pour tests avant d'être rapidement vendus ;
- (e) : construits mais jamais entrés en service et presque aussitôt détruits ;
- (f) : F4U-4 modifiés, déjà comptabilisés dans cette version ;
- (g) : F4U-? modifié, déjà comptabilisé dans cette version ;
- (h) : un chiffre de 12 571 est souvent donné car ne comptabilisant que les appareils entrés en service, déduction faite de ceux mentionnés en (d) et (e) ;
Avion officiel du Connecticut
En 2005, un décret du gouverneur Jodi Rell de l'État du Connecticut a nommé le Corsair avion officiel de cet État.
Le 29 mai, date de son premier vol, a été déclaré Jour du Corsair ; il faut préciser que le Connecticut est intimement lié à cet avion, qui fut le seul appareil de combat américain à avoir été conçu dans un seul et unique État.
Galerie
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Corsair à moteur Pratt & Whitney R-2800-8 (2000 ch)
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Dessous d'un Corsair
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Corsair F4U-4 rétractant ses ailes
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Corsair F4U-4, en 2005
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Corsair FG-1D, Royal New Zealand Air Force
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F2G-1 « Super Corsair » au AirVenture à Oshkosh, Wisconsin, en 2005
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Bruno Pautigny, Corsair : trente ans de flibuste, Histoire & Collections, (ISBN 978-2-352-50215-9, présentation en ligne), p. 144
- René Bail, La légende des Corsair, Larivière, coll. « Docavia », (ISBN 978-2-848-90092-6, présentation en ligne), p. 240
- (en) Jim Sullivan (ill. J. Sewell), F4U Corsair in action, Carrollton, Tex, Squadron/Signal Publications, coll. « Aircraft » (no 145), (ISBN 0-897-47623-9 et 978-0-897-47318-7).
- (en) Barrett Tillman, Corsair : the F4U in World War II and Korea, Annapolis, Md, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-557-50994-9).
Filmographie
- Les Ailes de Légende, émission TV américaine diffusée entre autres en France sur Planète
- Les Têtes brûlées (Baa Baa Black Sheep), série TV 1976