Belladone

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La Belladone (Atropa belladonna) est une plante herbacée vivace de la famille des Solanacées. Elle est parfois appelée Belle Dame[1], Bouton-noir, Cerise du diable, Guigne de côte, Herbe empoisonnée, Morelle furieuse, Morelle marine ou Permenton.

Cette plante peut se révéler très toxique, ses baies noires contenant de l'atropine, substance active sur le système nerveux du fait de ses propriétés anticholinergiques.

Histoire

Jadis l’Atropa belladonna était considérée comme une plante magique associée à la magie noire.
Au XIIIe siècle, sainte Hildegarde indique : « Il est dangereux pour l'homme de manger ou de boire de la belle dame, car elle frappe son esprit et en quelque sorte le tue »[2].

Étymologie

Son nom générique, Atropa, correspond à celui de l'une des trois Moires, Atropos (« inflexible » en grec ancien), celle qui coupait le fil de la vie.

Le latin botanique belladona vient en 1602 de l'italien bella donna « belle dame  ». En effet, à la Renaissance, les Italiennes élégantes instillaient dans leurs yeux du jus de belladone pour dilater leur pupille (mydriase) sous action de l'atropine et donner ainsi plus d'attirance à leur regard (voir plus loin). [réf. nécessaire]

Description

Fleur de belladone.

C'est une grande plante ramifiée pouvant atteindre 1,5 m, aux feuilles ovales pointues, pétiolées, aux fleurs en cloche, solitaires, pendantes, brunes à l'aisselle des feuilles.

Les fruits sont des baies noires luisantes de la taille d'une cerise. Toutes les parties de la plante sont très toxiques pour l'humain. Elles contiennent divers alcaloïdes, dont l'hyoscyamine et l'atropine.

Il existe une variété assez rare de belladone à fleurs jaunes, dénommée Atropa belladonna var. lutea


Fruit de belladone.

Caractéristiques


Pharmacopée

Histoire

Atropa belladonna

Poison mortel, la belladone fut aussi utilisée pour parfaire la beauté des femmes de la Renaissance. Les Italiennes élégantes appliquaient sur leurs yeux une pommade à base de belladone qui avait pour effet de dilater leurs pupilles et de leur donner de profonds yeux noirs. D'où l'expression belladonne, c'est-à-dire « belle femme » en italien. La dilatation de la pupille est l'une des manifestations de l'excitation sexuelle et de l'admiration désirante[citation nécessaire]. La belladone faisait aussi légèrement loucher, ce qui, à l'époque, était caractéristique de la beauté (cf. l'expression « avoir une coquetterie dans l'œil »).

C'est à la suite d'une étude méticuleuse de diverses préparations faites par le médecin allemand Karl Himly, en 1802, que les ophtalmologistes commencèrent à utiliser l'Atropa belladonna pour effectuer des examens des yeux.

Bien dosé, un poison peut aussi être un médicament. Ainsi la belladone est un calmant et un puissant antidouleur (à cause de l'atropine qu'elle contient), ce qui la fit employer pour anesthésier les malades (notamment dans le cadre d'une opération chirurgicale). Elle continue à être utilisée dans la médecine moderne.

Au Moyen Âge, notamment lors des sabbats, les sorcières avaient pour usage de la mélanger à d'autres plantes toxiques, dosées entre elles afin d'en annuler les effets vénéneux, le tout formant une pommade. Celle-ci était appliquée sur la peau et, en pénétrant l'organisme, provoquait des hallucinations qui donnaient alors l'impression aux sorcières de voler ou encore de « voir le diable ».

Indications et précautions d'emploi

Feuilles de belladone.

Les fruits, le plus souvent responsables d'intoxications, tentent les enfants. L'ingestion de cette plante provoque une symptomatologie caractéristique : rougeur de la face, sécheresse de la bouche et des muqueuses, soif intense, faiblesse musculaire, tachycardie, mydriase, hyperthermie, hallucinations, délire, agitation. La mort peut survenir par paralysie des voies respiratoires. La belladone stimule le centre bulbaire et le système nerveux central.

La plante doit être exclusivement réservée à la préparation de formes galéniques en milieu pharmaceutique. Ces dernières étaient utilisées dans le traitement symptomatique de la toux et dans celui des douleurs liées aux troubles fonctionnels du tube digestif et des voies biliaires, comme spasmolytique, en association avec des laxatifs (association médicalement non rationnelle), et comme antalgique.

Les effets psychodysleptiques de la belladone et la découverte de nouvelles classes thérapeutiques lui confèrent un mauvais rapport bénéfice-risque pour le traitement de la plupart des affections, ce qui a entraîné sa suppression de nombreuses spécialités pharmaceutiques.

L'utilisation doit se faire sous contrôle médical. La belladone est à déconseiller aux cardiaques et aux neurasthéniques.

La belladonne est incompatible avec les composés alcalins, les tanins et la pilocarpine.

En homéopathie, la belladonne est utilisée pour les maladies à caractère inflammatoire notamment dans la sphère ORL et cutanée[3].

Usage

  • Formes galéniques : teintures, extraits, poudres entrant dans différentes préparations (sirops, suppositoires), gouttes et granules homéopathiques

Liens externes

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Références

  1. Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion et Gérard Dumé, Flore forestière française : guide écologique illustré, t. 1 : Plaines et collines, Paris, Institut pour le développement forestier, , 1785 p. (ISBN 2904740163 et 978-2904740169, présentation en ligne, lire en ligne), p. 879
  2. guide de visite, les plantes magiques, du jardin des neuf carrés de l'abbaye de Royaumont
  3. http://www.pharmaciengiphar.com/medecines-naturelles/fiche-pratique-homeopathie/belladonna