Barrage des Bois Noirs

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Barrage des Bois Noirs
Géographie
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
Objectifs et impacts
Vocation
Propriétaire
Date du début des travaux
1958
Date de la fin des travaux
1962
Date de mise en service
1960
Barrage
Type
Hauteur
(lit de rivière)
42 m
Longueur
508 m
Épaisseur en crête
10,5 m
Épaisseur à la base
180 m
Réservoir
Altitude
762 m
Volume
2,1 millions de
Superficie
22 ha
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte de la département de la Loire
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Le barrage des Bois Noirs (parfois appelé digue des Bois Noirs ou digue du Forez) est un barrage en remblai situé dans les monts de la Madeleine, sur la commune de Saint-Priest-la-Prugne dans le département de la Loire, à la limite de celui de l'Allier.

Construit entre 1958 et 1960[1],[2] sur le site de la mine d’uranium des Bois Noirs Limouzat exploitée à l’époque par le CEA, il sert à stocker les résidus d’exploitation du site et à retenir la lame d'eau qui les recouvre afin de réduire les émanations gazeuses[2]. Sa construction dans la vallée de la Besbre a nécessité le détournement de la rivière.

Aujourd’hui propriété d’Orano (ex-AREVA), il est l’objet de nombreux débats sur sa gestion et l'impact environnemental des résidus radioactifs qu'il retient.

Historique[modifier | modifier le code]

Fin d'exploitation de la mine[modifier | modifier le code]

L'extraction d'uranium cesse dans la mine le [3]. Les résidus d'extraction radioactifs sont alors étalés par couches successives de trente centimètres d'épaisseur sur l'ancien site d'extraction à ciel ouvert[4]. Simultanément, le barrage en enrochements est construit. À la fin de la construction, la retenue est mise en eau, et une couche d'eau d'environ deux mètres vient recouvrir les résidus[5].

La rivière qui coule en fond de vallée au droite de la mine est la Besbre. Elle a été détournée hors de l'emprise de la retenue et n'y pénètre pas ni n'en sort. Le canal de dérivation mesure 1 330 mètres de longueur[6].

En 2015, Areva annonce l'abandon de son projet de réhabilitation du site uranifère des Bois Noirs[7].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le barrage est un barrage en remblai. Il mesure environ 500 mètres de longueur. Sa hauteur au-dessus du terrain naturel est de 42 mètres. Sa largeur est de 180 mètres à la base et 10,5 mètres au couronnement[8] ; il occupe un volume total d'environ 642 000 m3[6].

La retenue mesure environ 18 hectares, avec une profondeur de 2 mètres.

Écologie[modifier | modifier le code]

Une association de surveillance de la radioactivité, le collectif Bois Noirs, s'est constituée afin d'interpeller l'exploitant (Areva, devenu Orano) sur les risques potentiels que fait courir la retenue aux habitants[9].

D'après Orano, le barrage fait l'objet d'un contrôle tous les quinze jours[10]. Dans les premiers temps de l'exploitation, un salarié vient inspecter régulièrement le niveau du plan d'eau pour pomper et traiter les excédents avant rejet dans la rivière. Cependant le Criirad affirme détecter une forte radioactivité en aval du barrage, ainsi qu'une contamination de l'environnement, conséquence selon le collectif Bois Noirs de lâchers d'eau peu ou pas contrôlés. Le 21 novembre 2017, prenant acte du manque de surveillance de la retenue, le préfet de la Loire met en demeure Areva de se mettre en conformité avec la législation sous quatre mois. Cette mise en demeure aussitôt contestée par l'industriel devant le tribunal administratif[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Etablissement du dossier géotechnique des ouvrages des Bois Noirs » [PDF], sur asn.fr, (consulté le )
  2. a et b « Bois Noirs Limouzat » [PDF], sur pngmdr.debatpublic.fr, (consulté le )
  3. Pierre-Christian Guiollard 2002, 1960-1980, exploitation du gisement.
  4. Christian Andres 2008, Raison du choix de la mine à ciel ouvert pour le site de stockage, p. 12.
  5. Tractebel 2015, Caractéristiques particulières, p. 7.
  6. a et b Christian Andres 2008, Stockage des résidus de traitement, p. 5.
  7. « Areva abandonne son projet à la frontière de l'Allier et de la Loire » , lamontagne.fr, 30 juillet 2015, consulté le même jour
  8. Tractebel 2015, Présentation ouvrage, p. 5 & 6.
  9. « La Loire est un des départements les plus radioactifs de France », sur France Bleu, (consulté le ).
  10. Élie Abergel, « Le "collectif Bois Noirs" boycotte le débat sur la gestion des déchets radioactifs à Saint-Étienne », France Bleu Saint-Étienne Loire,‎ (lire en ligne).
  11. Émeline Rochedie, « Ancienne mine d’uranium des Bois noirs : des riverains scandalisés par l’attitude d'Orano, ex-Areva », France Bleu Saint-Étienne Loire,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Christian Andres 2008] Christian Andres, Ancien site minier et industriel des Bois Noirs Limouzat, AREVA, , 36 p. (lire en ligne) ;
  • [Tractebel 2015] Tractebel, Évaluation de la sûreté à long terme des digues de rétention de stockage de résidus de traitement de minerais uranifères : Digue des Bois Noirs - Analyse de stabilité, Gennevilliers, AREVA, , 33 p. (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]