Andreas Fedorovitch von Budberg-Bönninghausen

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Andreas Fedorovitch von Budberg-Bönninghausen
Illustration.
Fonctions
Ambassadeur de Russie en France

(5 ans, 5 mois et 7 jours)
Prédécesseur Paul Kisseleff
Successeur Ernest de Stackelberg
Ambassadeur de Russie en Prusse

(4 ans, 7 mois et 15 jours)
Prédécesseur Philipp von Brunnow
Successeur Paul von Oubril
Ambassadeur de Russie en Autriche

(1 an, 7 mois et 1 jour)
Prédécesseur Alexandre Gortchakov
Successeur poste vacant (1858-1862)
Ambassadeur de Russie en Prusse

(4 ans, 6 mois et 8 jours)
Prédécesseur Pierre de Meyendorff
Successeur Philipp von Brunnow
Biographie
Nom de naissance Andreas Ludwig Karl Theodor baron von Budberg-Bönninghausen
Date de naissance
Lieu de naissance Riga
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Saint-Pétersbourg
Conjoint Maria Petrovna Ubri (1819-1913)
Enfants Maria Andreïevna
Piotr Andreïevitch
Fedor Andreïevitch
Alexander Andreïevitch

Andreas Fedorovitch von Budberg-Bönninghausen, né Andreas Ludwig Karl Theodor baron von Budberg-Bönninghausen, (en russe : Андрей Фёдорович Будберг) (né à Riga, le et mort à Saint-Pétersbourg, le ) est un diplomate de l'Empire russe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Theodor Otto von Budberg-Bönninghausen (1779-1840), colonel de l'armée impériale russe et d'Helene Juliane von Budberg (1787-1856). Issu d'une ancienne famille allemande-balte, il est le petit-fils du diplomate Andreï Budberg, jadis au service de l'impératrice Catherine II.

Après avoir fréquenté le pensionnat de Reval, Budberg poursuit ses études à l'université impériale de Saint-Pétersbourg et entre ensuite au service de la diplomatie russe en [1]

Carrière diplomatique[modifier | modifier le code]

En , il devient 3e secrétaire du bureau du vice-chancelier Charles Robert de Nesselrode. En , il rejoint, en qualité de secrétaire adjoint, l'ambassade de Russie au Bundestag allemand à Francfort, où il devient secrétaire principal en , puis chargé d'affaires en . De juillet à , il exerce le même rôle pour la Prusse à Berlin, puis il est nommé conseiller en avant d'être promu ambassadeur en . Pendant son séjour à Berlin, il réside dans l'ancien Amalienpalais, à Unter den Linden. En 1856, il devient ambassadeur de Russie en Autriche à Vienne ; il revient à Berlin comme ambassadeur entre 1858 et 1862. Il est ensuite nommé ambassadeur de Russie en France, rôle qu'il remplit jusqu'en 1868[2].

En 1862, avec l'accord de Budberg, la police politique française arrête des émissaires du Comité national central (Komitet Centralny Narodowy), une organisation polonaise secrète, qui revient de Londres. Juste avant le soulèvement de janvier, les Français remettent à Budberg une liste de tous les régiments conspirateurs et une description des routes utilisées pour faire passer clandestinement des armes aux insurgés polonais de l'étranger. L'époque du séjour de Budberg en France coïncide avec la détérioration des relations franco-russes (1863-1866), provoquée par le soulèvement en Pologne en 1863. Cependant, au cours de ces années, Budberg, contrairement à une partie de la diplomatie russe, défend l'idée que les intérêts de la Russie seraient mieux protégés par un accord avec la France. Les victoires de la Prusse en Europe en 1866 conduisent à un nouveau rapprochement entre la France et la Russie, que Budberg cherche à renforcer, mais l'alliance entre les deux États ne fut jamais conclue de son vivant, mais en 1892[3].

Duel et démission[modifier | modifier le code]

En , le préfet de la police de Paris informe Budberg que le citoyen russe, le baron Rudolf Meyendorf, « est très bizarre et sujet à l'irritation, le conduisant à des violences sans aucun motif ». Le préfet se dit préoccupé « par l'état anormal de ses capacités mentales ». L'ambassadeur envoie une lettre au baron Meyendorf, dans laquelle il souligne l'irrecevabilité de son comportement et le qualifie d'officier russe indigne. En réponse, le baron Meyendorf insulte Budberg qui considère cette réaction comme une conséquence de l’anomalie comportementale de Meyendorf qu’il a signalée au ministère des Affaires étrangères. Meyendorf, alors qu'il séjourne à Londres, procède à la publication dans un journal la conclusion des médecins londoniens, à savoir « qu'il souffre d'une grave irritation cardiaque, mais qu'il a conservé son bon sens ». Budberg, se considérant offensé, défie Meyendorf au cours d'un duel dans la ville de Munich. Ce duel au pistolet, au cours duquel Budberg est légèrement blessé provoque la fin de la carrière diplomatique de Budberg : en , il est licencié de son poste d'ambassadeur, quittant le ministère des Affaires étrangères[4]. En mai de la même année, il est nommé membre du Conseil d'État de l'Empire russe.

Famille[modifier | modifier le code]

Maria Petrovna Ubri par Emanuel Thomas Peter en 1855.

Andreas Budberg épouse le à Baden-Baden Maria Petrovna Ubri (1819-1913), fille du diplomate Pyotr Iakovlevitch Ubri (1774-1847) et de Charlotte Ivanovna German (1791-1875). La baronne Budberg a occupé des postes élevés à la Cour de Russie, étant la maîtresse de la cour de la grande-duchesse Maria Pavlovna ; puis la première dame de Cour de l'impératrice Alexandra Feodorovna. Quatre enfants sont nés de cette union :

  • Maria Andreïevna (1847-1917), mariée au prince Victor Nicolaïevitch Gagarine, et morte de sclérose à Rome.
  • Piotr Andreïevitch (1849-1879), lieutenant-colonel.
  • Fedor Andreïevitch (1851-1916), commis, diplomate.
  • Alexander Andreïevitch (1853-1914), conseiller d'État en Allemagne.

Centres d'intérêt[modifier | modifier le code]

Andreas Budberg s'intéressait beaucoup au Japon et s'est lié à Philipp Franz von Siebold, médecin et naturaliste féru de culture nipponne[5]. Il était également étroitement lié au diplomate le comte Charles Robert von Nesselrode, au grand-duc Constantin et au baron danois Wadenstierna. En 1872, il publie la correspondance entre la tsarine Catherine II et son envoyé à Stockholm, son grand-père Andreï Budberg (1750-1812).

Phaléristique[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Edgar Franz, Philipp Franz Von Siebold and Russian Policy and Action on Opening Japan to the West in de Middleof the nineteenth century, Munich, Iudicium, , 235 p. (ISBN 978-3-89129-871-8, lire en ligne), p. 104.
  2. (en) Friedrich von Holstein, The Holstein Papers : Diaries, vol. II, Cambridge, Norman Rich & M.H. Fisher, , 426 p., p. 27.
  3. Jules Hansen, L'Alliance franco-russe, Paris, Flammarion, , 162 p..
  4. Isa Dardano Basso, La princesse Julie Bonaparte marquise de Roccagiovine et son temps, Rome, Edizioni di storia e letteratura, , 587 p., p. 172.
  5. (en) Edgar Franz, Philipp Franz Von Siebold and Russian Policy and Action on Opening Japan to the West in de Middleof the nineteenth century, Munich, Iudicium, , 235 p. (ISBN 978-3-89129-871-8, lire en ligne), p. 105.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Frederick Martin, Handbook of contemporary biography, Londres, MacMillan and co, , 304 p., p. 55.
  • Mihai Dimitri Sturdza, « La Russie et la désunion des principautés roumaines 1864-1866 », Cahiers du monde russe, vol. 12, no 3,‎ , p. 247-285 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liste des ambassadeurs de Russie et d'Union soviétique en France

Liens externes[modifier | modifier le code]