Église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Autun

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Église Notre-Dame-de-l'Assomption
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Autun
La Terrasse donnant sur l'église.
Présentation
Culte Catholicisme romain
Type Chapelle puis église
Rattachement Diocèse d'Autun, Chalon et Mâcon
Début de la construction 1757
Fin des travaux 1763
Architecte Jean-Baptiste Caristie
Style dominant Art jésuite
Nombre de flèches 1
Protection Logo monument historique Classé MH (1943)
Géographie
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Commune Autun
Coordonnées 46° 56′ 56″ nord, 4° 17′ 51″ est
Géolocalisation sur la carte : Autun
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Église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Autun
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Église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Autun
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Église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Autun

L'église Notre-Dame-de-l'Assomption est une église du XVIIIe siècle située à Autun, en Saône-et-Loire en France.

Elle surplombe la Terrasse, au sud-ouest de la place du Champ-de-Mars, dans le centre-ville. Édifiée pour remplacer une chapelle du XVIIe siècle, elle est à l'origine la chapelle privée du collège jésuite, actuel lycée Bonaparte. Elle devient une église à la Révolution, siège d'une des deux seules paroisses de la ville.

Son architecture est typique de l'art jésuite. Trois statues de son mobilier sont classées au titre d'objet aux monuments historiques en 1931 avant que l'édifice ne le soit entièrement en 1943.

Histoire[modifier | modifier le code]

Chapelle du collège[modifier | modifier le code]

Le collège.

Les jésuites s'installent à Autun en 1608. Leur premier collège, situé plus au nord, rue Saint-Christophe[1], étant devenu trop étroit, ils font édifier, à partir de 1709, un important collège face à la place du Champ-de-Mars[2]. Attenante au sud du bâtiment, une grande chapelle est construite entre 1757[3] et 1763[2]. Son plan est réalisé par l'architecte Jean-Baptiste Caristie[3].

Cette chapelle succède à une autre, moins importante, que les jésuites avaient fait construire pour leur usage. Elle avait été bénit par l'évêque d'Autun Claude de la Magdelaine en 1643[3].

En 1763, la Compagnie de Jésus est bannie de France et la chapelle ne reçoit plus d'office. Elle accueille la réunion des États de Bourgogne qui se tiennent la même année à Autun[4]. Dès 1764, le diocèse envoie des prêtres pour prendre la tête du collège, avant qu'il ne soit finalement confié à la Congrégation de l'Oratoire en 1786[2]. La chapelle est bénite le [4].

Église Notre-Dame-de-l'Assomption[modifier | modifier le code]

L'église est supprimée durant la Révolution. Elle sert d'abord aux séances extraordinaires du Club des jacobins[5], mais aussi d'entrepôt et d'arsenal et accueille les réunions de la Société populaire. Le 25 vendémiaire an IX (), sous le Consulat, elle est affectée par un arrêté préfectoral à la célébration des fêtes nationales et décadaires, jusque-là organisées devant la cathédrale. Elle est ouverte au culte catholique le 22 messidor an IX () pour tous les habitants, selon un arrêté du 25 floréal an IX () précédent[4] consécutif à une pétition[5].

Le 23 thermidor an X (), l'ancienne chapelle est érigée en succursale sous le vocable de saint Pancrace, vocable qui évolue dès l'année suivante en « de l'Assomption de la très Sainte Vierge et de saint-Pancrace ». L'église est élevée en cure de seconde classe par une ordonnance royale du . Il y est déplacé en 1803 l'autel de l'abbaye de Saint-Symphorien-les-Autun[4].

Après avoir été un collège communal, l'établissement scolaire est transformé un en lycée en 1968[2].

L'église est classée au titre des monuments historiques en 1943[6].

Architecture[modifier | modifier le code]

Détail du plan du collège des jésuites au XVIIIe siècle, publié par la Société éduenne en 1884[7].

L'église est construite selon un plan en croix latine, orientée à l'ouest[8]

L'architecte, Jean-Baptiste Caristie, est originaire d'une famille d'architecte de Novare. À Autun, avant la chapelle, il a déjà dirigé avec son père Michel-Ange la construction de l'église de l'abbaye Saint-Martin[3]. Pour la chapelle du collège, il reproduit le style jésuite[9], caractérisé par l'église jésuite du Gesù de Rome[2].

Façade[modifier | modifier le code]

La façade de l'édifice présente un large rez-de-chaussée relié à un étage, qui lui est plus étroit, par des consoles renversées. Le rez-de-chaussée, comme l'étage, est orné de quatre colonnes[2], qui correspondent à l'emplacement de la nef et aux collatéraux[9]. Elles sont d'ordre dorique au rez-de-chaussée et d'ordre corinthien à l'étage[2],[9]. Les à-côtés sont décorés de niches flanquées de pilastres. Cet ensemble entoure une haute porte cintrée[9].

Le rez-de-chaussée et l'étage sont raccordés par des consoles renversées[9]. Le fronton présentait les armes d'Autun[2],[9], mais n'a été conservé que ses entablements[9]. À l'origine, l'étage était percé en son centre d'une baie cintrée[9]. Celle-ci est supprimée, avec ses vitraux, en l'an VI (1797-1798). La fenêtre est comblée et un cadran, emprunté au couvent des Cordeliers, est installé sous son cintre. La partie inférieure de la baie est ornée d'une peinture de Guillaume Boichot sur le thème des Trois Parques[5]. Considérée comme païenne, elle est toutefois effacée en par le curé de Notre-Dame[5]. Son auteur, lorsqu'il en prend connaissance en 1811, s'en émeut dans une lettre[10] :

« J'ai appris que l'on avait abattu les Parques qui décoraient l'horloge dans le Champ de Mare. Elles portaient un caractère qui tenait à Michel Ange. C'était une allégorie poétique ingénieuse, qui n'avait rien d'indécent et qui marquait le cours de la vie humaine, sans présenter la figure horrible de la mort. J'en conserve un dessin qui fait plaisir aux amateurs. »

Intérieur[modifier | modifier le code]

L'intérieur de l'édifice est de 36,93 mètres de longueur et de 18,15 mètres de largeur. L'historien Harold de Fontenay le décrit comme suit : « L'intérieur [...] consiste en une nef principale s'ouvrant sur des bas-côtés par trois baies en plein cintre que séparent des pilastres d'ordre ionique supportant un entablement au-dessus duquel la voûte prend naissance. À ces pilastres correspondent des arcs-doubleaux entre lesquels sont des voûtes d'arêtes. Le carré du transept est voûté en coupole. Le chœur qui commence au transept s'ouvre sur deux chapelles latérales par une baie cintrée semblable à celles de la nef. L'hémicycle comporte également trois baies semblables dont deux sont coupées dans leur hauteur par des tribunes sous lesquelles sont des garde-meubles ; la troisième qui fait le fond de l'abside donne accès dans une grande sacristie[9]. »

Patrimoine mobilier[modifier | modifier le code]

Deux éléments du patrimoine mobilier de l'église sont classés au titre d'objet aux monuments historiques en 1931 :

On retrouve également un second groupe sculpté, représentant la Vierge à l'Enfant[2].

L'orgue de tribune est réalisée en 1846 par Joseph Callinet, à Rouffach en Alsace[14]. Elle est haute d'environ 5 mètres, large de 4 mètres et profonde de 1,5 mètre. La console, en fenêtre, comporte deux claviers manuels (un grand orgue à neuf jeux et un récit à cinq jeux) et un pédalier. Elle est modifiée en 1889 par Nicolas Théodore Jaquot et Charles Didier, de Rambervillers (Vosges), pour que son récit soit expressif. La partie instrumentale de l'orgue est classée en 1991 en titre d'objet[15].

L'autel de l'abbaye Saint-Symphorien qui y a été déplacé présente des colonnes monolithes en marbre et un ciborium doré[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. de Fontenay 1889, p. 462.
  2. a b c d e f g h et i Anne Pasquet et Irène Verpiot, Le Guide Autun, ville d'art et d'histoire : Musées, architectures, paysages, Paris, Éditions du patrimoine, Centre des monuments nationaux, , 152 p. (ISBN 978-2-7577-0333-5), p. 58.
  3. a b c et d de Fontenay 1889, p. 451.
  4. a b c d et e de Fontenay 1889, p. 453.
  5. a b c et d Gérard Chevaux (dir.) et Catherine Loriot (dir.), Lire les rues d'Autun : Un regard sur le patrimoine, Nos ancêtres autunois, , 254 p., p. 89-90.
  6. « Ancien collège des jésuites, aujourd'hui Lycée Bonaparte », notice no PA00113150, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. de Fontenay 1886, p. 268.
  8. « Église Notre-Dame-de-l'Assomption actuelle chapelle du lycée Joseph Bonaparte », sur Observatoire du patrimoine religieux (consulté le ).
  9. a b c d e f g h et i de Fontenay 1889, p. 452.
  10. Jules Guillemin, « Guillaume Boichot (1735-1814) », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône, Chalon-sur-Saône, Dejussieu, t. V,‎ , p. 1-57 (lire en ligne).
  11. « Les trois Parques », notice no 01610001389, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  12. « 2 statues : Saint Crépin, Saint Crépinie », notice no PM71000069, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. « Groupe sculpté : Sainte Anne et la Vierge enfant », notice no PM71000068, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. « Orgue de tribune », notice no PM71001070, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  15. « Orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue », notice no PM71000845, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]