Tour des Ursulines

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Tour des Ursulines
Tour des Ursulines
Présentation
Destination initiale
Donjon
Destination actuelle
Centre culturel
Propriétaire
Personne privée
Patrimonialité
Localisation
Pays
Département
Commune
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
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Géolocalisation sur la carte : Autun
(Voir situation sur carte : Autun)
La tour des Ursulines vue depuis la Croix de la Libération.

La Tour des Ursulines, anciennement Tour des Prisonniers ou encore Tour François Ier, est un donjon érigé au XIIe siècle à Autun, dans le département français de Saône-et-Loire (en Bourgogne-Franche-Comté). Il avait pour fonction de protéger l'ancien château Riveau ou Rivault. C'est le principal vestige de ce château démantelé vers 1600, dont le nom dérive du latin rivus. Ce nom a également été porté par les anciens seigneurs, et s'est ensuite gardé dans l'appellation du Quartier Rivault.

La tour est classée monument historique depuis [1]. Elle est propriété de Hisao Takahashi, restaurateur d'art, et sert de centre culturel à financement privé.

Architecture[modifier | modifier le code]

La forteresse avait été édifiée dans la partie Sud de la cité enclose dans les murailles. Et le donjon était à l'extrême Sud de la forteresse[2].

Le donjon médiéval a été construit sur les fondations d'une muraille gallo-romaine partiellement conservée. Il s'élève selon un plan octogonal. Dans son appareil, on a réutilisé des matériaux de bâtiments précédents. Cependant, à part les embrasures et les doubles fenêtres cintrées à la manière de l'art roman, chacune surmontée d'un arc en plein cintre autour d'une colonne, les parois n'ont rien de caractéristique de l'antiquité, ni des époques gallo-romaine ou médiévale : cela vient sans doute des nombreuses réparations au cours des siècles.

Plus remarquables sont deux éléments du XIXe siècle :

  • le parapet qui borde la terrasse supérieure,
  • et la statue haute de trois mètres de la Vierge Marie, sur un haut piédestal sur cette terrasse. Elle fut réalisée par Claude Quarré, architecte et sculpteur originaire d'Autun, et placée là depuis 1862.

Histoire[modifier | modifier le code]

Parmi les premiers propriétaires du château mentionnés, on peut citer Perreaul de Varennes (près d'Igornay) et Perrin Riveau, seigneur de Petit Montjeu ou Montjeu-en-Autun, qui possédait deux tiers du château en 1327. À la fin du XIVe siècle, le château était citadelle ducale et servait de résidence au bailli ou capitaine ; ensuite il devient citadelle royale, administrée par un gouverneur. Au XVe siècle, le château sert de forteresse et héberge en même temps la prison. À la fin des guerres de religion, Autun prend le parti de la Ligue catholique, soutenue par le roi d'Espagne Philippe II, contre le roi Henry IV, vu par beaucoup comme calviniste : la ville est assiégée en 1591 par le Maréchal d'Aumont, à la tête de 8 000 soldats pendant cinq semaines, sans succès[3],[4]. Plus tard, les bourgeois, dégoutés de la Ligue, convinrent de livrer la ville par surprise au Maréchal Biron, le [5] ; ils demandèrent ensuite au roi le démantèlement de la forteresse, pour éviter d'être impliqués dans de nouveaux conflits militaires, ce qui est réalisé en 1595-1602, à l'exception du donjon[2].

Par décret du , on laisse une partie du terrain de l'ancienne forteresse, située du côté de la tour, à des Ursulines arrivées en 1617 de Saint-Chamond et d'abord installées rue Dufraigne, pour se consacrer à l'éducation des jeunes filles. Elles ont gardé les deux établissements jusqu'à leur expulsion en 1791. Leur couvent, la cour et la tour ont été saisis comme biens nationaux, puis morcelés et vendus en 1793. Dans la même année, une chapelle construite en 1629 par les Ursulines rue Dufraigne fut détruite. Les différentes parcelles auront au fil des ans différents propriétaires .

C'est ainsi que depuis 1997, la tour dite des Ursulines est la propriété du peintre japonais et restaurateur Hisao Takahashi, qui en a fait un centre culturel franco-japonais, le Centre International de la Tour des Ursulines (CITU)[6].

Confusion à éviter[modifier | modifier le code]

Il existe un autre couvent fondé dans la partie Nord-Ouest de l'ancien château fort, au niveau de l'ancien fossé, et près de la cathédrale d'Autun. Les locaux en avaient été acquis en 1836 Mgr Bénigne du Trousset d’Héricourt (1797–1851), évêque d'Autun, Châlons et Mâcon, pour y rétablir la communauté des Visitandines, lesquelles étaient installées depuis 1624 à Autun (à l'endroit qui correspond au 14 rue aux Raz), mais avaient été expulsées lors de la Révolution. Ce couvent nouvellement établi dans la rue Rivault au XIXe siècle ne doit pas être confondu avec celui des Ursulines.

À l'endroit de ce nouveau couvent se trouvait auparavant l'ancienne maison seigneuriale (XVe siècle) du seigneur de Montjeu-en-Autun, qui y rendait justice : le bâtiment, au moment du retour des Visitandines, datait principalement du marquisat de Montjeu (XVIIe siècle) ; les religieuses l'ont complété par une chapelle consacrée en 1841 et trois ailes en forme de U (XIXe siècle). Le côté ouvert de la cour carrée ainsi formée, au-dessus de la muraille gallo-romaine, est orienté vers l'ouest et offre une belle vue sur la ville.

Comme la congrégation de la Visitation a quitté la ville en 1964 pour s'installer dans Mâcon, le bâtiment était à vendre. Les locaux de l'ancien Marquisat ont finalement été convertis en appartements. Les trois ailes datant du XIXe siècle ont été réaménagées en hôtel depuis 1979, y compris l'ancienne chapelle de la Visitation[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hippolyte Abord, Histoire de la Réforme et de la Ligue dans la ville d'Autun, t. I, , p. 345, tome II p. 63-67, 223-240.
  • Anatole de Charmasse, Cartulaire de l'Eglise d'Autun, I-II, Paris-Autun, (lire en ligne), p. 6, 21, 109 ; tome III, (lire en ligne), p. 54, 64, 112.
  • Etienne Picard, « Le château de Riveau ou la citadelle d'Autun au XVe siècle », dans M.S.E., t. VIII, Dejussieu père et fils, , 235-256 p.
  • H. de Fontenay, Autun et ses monuments, Autun-Paris, Dejussieu, , p. 31, 287-291.
  • Ch. Sapin, « Le Castrum », dans M. Pinette, Autun-Augustodunum, capitale des Eduens. Catalogue de l'exposition de 1985, Autun, , p. 351-352
  • Estelle Leroux, Les usages des châteaux forts urbains en Bourgogne à l'époque moderne, Université de Bourgogne, (lire en ligne)
  • Chistophe Besnier, « Une construction ducale du XIVe siècle à Autun : la tour des Ursulines », dans Hervé Mouillebouche (coord.), Chastels et maisons fortes III : Actes des journées de castellologie de Bourgogne 2008-2009, Chagny, Centre de castellologie de Bourgogne, , 272 p. (ISBN 978-2-9532-9943-4, lire en ligne), p. 67-82

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Tour dite des Ursulines », notice no PA00113104, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a et b Roland Niaux, « Autun. Tour des Ursulines. Château de Riveau communément appelé Tour des Ursulines », (consulté le )
  3. M. Prou, « Autun et ses monuments, par Harold de Fontenay, avec un précis historique par Anatole de Charmasse (recension) », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 50,‎ , p. 251-255 (lire en ligne), surtout pages 254-255
  4. « article "Autun" », sur larousse.fr (consulté le )
  5. Jacques Auguste de Thou, Histoire universelle. De 1543 jusqu'en 1607, t. XII (1593-1596), Londres, (lire en ligne), p. 359-360
  6. « citu-autun.org » (consulté le )
  7. « L'ancien couvent de la Visitation à Autun », sur www.petit-patrimoine.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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