Aller au contenu

« Sydney Chapman (1888-1970) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Pierre cb (discuter | contributions)
Pierre cb (discuter | contributions)
Ajouts référencés
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{voir homonymes|Sydney Chapman|Chapman}}
{{voir homonymes|Sydney Chapman|Chapman}}

{{ébauche|astronome}}
{{Infobox Scientifique
{{Infobox Scientifique
| nom = Sydney Chapman
| nom = Sydney Chapman
Ligne 25 : Ligne 23 :
}}
}}


'''Sydney Chapman''' ({{date de naissance|29|janvier|1888}}-{{date de décès|16|juin|1970}}) est un [[astronomie|astronome]] et [[géophysique|géophysicien]] [[Grande-Bretagne|britannique]].
'''Sydney Chapman''' ({{date de naissance-|29|janvier|1888}}-{{date de décès-|16|juin|1970}}) est un [[astronomie|astronome]] et [[géophysique|géophysicien]] [[Grande-Bretagne|britannique]]. Pendant sa vie professionnelle il se spécialise en [[astronomie]] et en [[mathématiques]]. Malgré qu'il fut sujet à la [[dépression (psychiatrie)|dépression]], il resta productif.


== Biographie ==
== Biographie ==
Il naît à [[Manchester]] et étudie à la ''Royal Technical Institute'' (maintenant l'[[université de Salford]]), et aux universités de [[université de Manchester|Manchester]], où il a comme professeur [[Arthur Schuster]], et de [[université de Cambridge|Cambridge]] où, étant élève de [[Joseph Larmor]], il se tourne vers les mathématiques.


=== Études ===
Pendant sa vie professionnelle il se spécialise en [[astronomie]] et en [[mathématiques]]. Il souffre d'une [[dépression (psychiatrie)|dépression]] mais reste productif, il devient membre du [[The Queen's College (Oxford)|Queen's College]]. Il démissionne en 1953 et voyage dans le monde tout en continuant la recherche et l'enseignement. Il s'installe à [[Fairbanks (Alaska)|Fairbanks]], où il travaille à l'institut de géophysique de l'[[université d'Alaska]] sur les mécanismes physiques à l'origine des [[aurore polaire|aurores]].

Il naît le {{date de naissance-|29|janvier|1888}} à [[Eccles (Grand Manchester)|Eccles]] dans la région métropolitaine de [[Manchester]]. Il étudia à l'école primaire de la ville puis au ''Green Lane higher grade school'', une école très progressiste<ref name="frs">{{Article|langue=en | nom1 = Cowling | prénom1 = T. G. | doi = 10.1098/rsbm.1971.0003 |lire en ligne=http://rsbm.royalsocietypublishing.org/content/17/53.full.pdf|format=pdf| titre = Sydney Chapman 1888–1970 | périodique = Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society | volume = 17 | pages = 53 | année = 1971 | pmid = | pmc = }}.</ref>. Un ami de la famille lui suggéra d'aller ensuite au ''Royal Technical Institute'', une école donnant une formation technique de deux ans à l'époque et qui a servi de début pour l'[[université de Salford]]<ref name="frs"/>.

À cette école, il prit goût aux sciences et mathématiques et fut encouragé à continuer ses études. En 1904, à 16 ans, il appliqua donc pour une bourse d'étude et fut admis à l'[[université de Manchester]]<ref name="frs"/>{{,}}<ref name=Eos>{{Article|langue=en | nom1 = Akasofu | prénom1 = S. I. | titre = The scientific legacy of Sydney Chapman | doi = 10.1029/2011EO340001 | journal = Eos, Transactions American Geophysical Union | volume = 92 | numéro = 34 | pages = 281–282 | année = 2011 | pmid = | pmc = |bibcode = 2011EOSTr..92..281A }}</ref>. Étudiant d'abord en génie au département dirigé par [[Osborne Reynolds]], il prend les cours de mathématiques d'[[Horace Lamb]] et, lors de sa dernière année régulière, de [[John Edensor Littlewood|J. E. Littlewood]] fraîchement diplômé de Cambridge<ref name="frs"/>. Bien qu'il ait obtenu son diplôme d'ingénieur, Chapman poursuivit une autre année son intérêt pour les mathématiques à l'université et à la suggestion de Lamb, demanda une bourse pour aller étudier au [[Trinity College (Cambridge)|Trinity College]] de l'[[université Cambridge]]<ref name="frs"/>.

Entrant en 1908 à Cambridge, il fut l'élève de professeurs renommés dont [[Joseph Larmor]] qui l'encouragea à tourner son attention vers l'application des mathématiques à des problèmes de la physique comme celui de la cinétique des gaz<ref name="frs"/>. À Noël de sa troisième année à Cambridge, il recrut la visite de [[Frank Dyson]], astronome, qui lui offrit de joindre l'[[Observatoire royal de Greenwich]].

=== Carrière ===

Le travail à Greenwich l'orienta vers l'astronomie et le [[Champ magnétique terrestre|géomagnétisme]], en plus de la dynamique des gaz<ref name="frs"/>. Il quitta l'observatoire en 1914 et retourna au Trinity College comme conférencier et chercheur. En 1917, il fut ainsi l'auteur, avec [[David Enskog]] de la [[méthode de Chapman-Enskog]] pour la résolution de l'[[équation de Boltzmann]].

Ayant développé une forte idéologie pacifiste, Chapman s'objecta à travailler pour la recherche gouvernementale au début de la [[Première Guerre mondiale]] et put même éviter la [[conscription]] obligatoire décrétée en 1916. Chapman demanda quand même de joindre le service des ambulances en France vers la fin du conflit mais fut rejeté<ref name="frs"/>.

En 1919, on lui offrit de remplacer à l'université de Manchester son mentor Horace Lamb, poste qu'il occupa jusqu'en 1924<ref name="frs"/>. Il devint ensuite professeur principal de mathématiques de l'[[Imperial College London|Imperial College de Londres]] et se força d'unifier le département qui était alors divisé en plusieurs orientations<ref name="frs"/>. En 1930, il proposa le mécanisme [[photochimie|photochimique]] de la formation de la [[couche d'ozone]]. En 1931, il proposa, avec [[Vincenzo Ferraro]], une première théorie de la formation de la [[magnétosphère]] terrestre<ref name=Eos/>.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut conseiller scientifique adjoint auprès du Conseil de l'armée<ref name="mactutor"/>.
En 1946, Chapman fut élu à la chaire Sedleian de philosophie naturelle à [[Université Oxford|Oxford]] et nommé membre du [[The Queen's College|Queen's College]]. En 1953, à sa retraite d'Oxford, Chapman saisit des opportunités de recherche et d'enseignement partout dans le monde, notamment à l'[[Université d'Alaska]] et à l'[[Université du Colorado]], mais aussi à Istanbul, au Caire, à Prague et à Tokyo<ref name=SSR>{{Article|langue=en | nom1 = Akasofu | prénom1 = S. I. | doi = 10.1007/BF00177026 | titre = In memoriam Sydney Chapman | périodique = Space Science Reviews | volume = 11 | numéro = 5 | année = 1970 | pmid = | pmc = |bibcode = 1970SSRv...11..599A }}.</ref>.


Il devint ainsi directeur scientifique consultatif de l'Institut de géophysique de l'Université de l'Alaska à [[Fairbanks (Alaska)|Fairbanks]] de 1951 à 1970, y passant trois mois par an, généralement en hiver, pour effectuer des recherches sur les [[Aurore polaire|aurores boréales]]<ref name=SSR/>. Il passa une bonne partie du reste de l’année à l’observatoire de haute altitude à [[Boulder]], dans le Colorado<ref>{{Lien web|langue=en | auteur=Keith B. Mather | titre=Introduction to Sydney Chapman | url=http://www.gi.alaska.edu/chapman/intro.html | éditeur=Geophysical Institute | consulté le=20 décembre 2010 | deadurl=yes | archiveurl=https://web.archive.org/web/20101207035127/http://www.gi.alaska.edu/chapman/intro.html | archivedate=7 décembre 2010 | df=dmy-all }}.</ref>{{,}}<ref name=SSR/>. Il est décédé le {{date-|15 juin 1970}} à ce dernier endroit d'une crise cardiaque<ref name="frs"/>.
Chapman travaille principalement sur la dynamique des gaz, le [[champ magnétique terrestre|magnétisme terrestre]] et interplanétaire, et l'[[ionosphère]]. En 1917, il est l'auteur, avec [[David Enskog]] de la [[méthode de Chapman-Enskog]] pour la résolution de l'[[équation de Boltzmann]]. En 1930, il propose le mécanisme [[photochimie|photochimique]] de la formation de la [[couche d'ozone]].
En 1931, il propose, avec [[Vincenzo Ferraro]], une première théorie de la formation de la [[magnétosphère]] terrestre.


== Reconnaissance ==
== Reconnaissance ==


Chapman a reçu de nombreux honneurs au cours de sa carrière, notamment :
Chapman a reçu de nombreux honneurs au cours de sa carrière, notamment :
* le prix Smith en 1913 de la [[Royal Society]], dont il est élu [[Fellow]] en 1919<ref name="frs">{{Article|langue=en | nom1 = Cowling | prénom1 = T. G. | doi = 10.1098/rsbm.1971.0003 |lire en ligne=http://rsbm.royalsocietypublishing.org/content/17/53.full.pdf|format=pdf| titre = Sydney Chapman 1888–1970 | périodique = Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society | volume = 17 | pages = 53 | année = 1971 | pmid = | pmc = }}.</ref>
* le prix Smith en 1913 de la [[Royal Society]], dont il est élu [[Fellow]] en 1919<ref name="frs"/>
* président invité du [[Congrès international des mathématiciens]] en 1924<ref>{{Article|langue=en|nom1=Chapman|prénom1= S.|nom2=Whitehead|prénom2= T. T.|titre=The influence of electromagnetic induction within the earth upon terrestrial magnetic storms|périodique=Proceedings of the International Congress of Mathematicians|lieu= Toronto|date=11–16 août 1924|volume=2|pages=313–338|lire en ligne=https://www.mathunion.org/fileadmin/ICM/Proceedings/ICM1924.1/ICM1924.1.ocr.pdf|format=pdf|archiveurl=https://web.archive.org/web/20171201043915/http://www.mathunion.org/ICM/ICM1924.2/Main/icm1924.2.0313.0338.ocr.pdf|archivedate=1 December 2017|df=dmy-all}}.</ref>
* président invité du [[Congrès international des mathématiciens]] en 1924<ref>{{Article|langue=en|nom1=Chapman|prénom1= S.|nom2=Whitehead|prénom2= T. T.|titre=The influence of electromagnetic induction within the earth upon terrestrial magnetic storms|périodique=Proceedings of the International Congress of Mathematicians|lieu= Toronto|date=11–16 août 1924|volume=2|pages=313–338|lire en ligne=https://www.mathunion.org/fileadmin/ICM/Proceedings/ICM1924.1/ICM1924.1.ocr.pdf|format=pdf|archiveurl=https://web.archive.org/web/20171201043915/http://www.mathunion.org/ICM/ICM1924.2/Main/icm1924.2.0313.0338.ocr.pdf|archivedate=1 December 2017|df=dmy-all}}.</ref>
* [[prix Adams]] de l'[[université de Cambridge]] et le St John's College en 1928 ;
* [[prix Adams]] de l'[[université de Cambridge]] et le St John's College en 1928 ;

Version du 27 novembre 2018 à 22:46

Sydney Chapman (-) est un astronome et géophysicien britannique. Pendant sa vie professionnelle il se spécialise en astronomie et en mathématiques. Malgré qu'il fut sujet à la dépression, il resta productif.

Biographie

Études

Il naît le à Eccles dans la région métropolitaine de Manchester. Il étudia à l'école primaire de la ville puis au Green Lane higher grade school, une école très progressiste[1]. Un ami de la famille lui suggéra d'aller ensuite au Royal Technical Institute, une école donnant une formation technique de deux ans à l'époque et qui a servi de début pour l'université de Salford[1].

À cette école, il prit goût aux sciences et mathématiques et fut encouragé à continuer ses études. En 1904, à 16 ans, il appliqua donc pour une bourse d'étude et fut admis à l'université de Manchester[1],[2]. Étudiant d'abord en génie au département dirigé par Osborne Reynolds, il prend les cours de mathématiques d'Horace Lamb et, lors de sa dernière année régulière, de J. E. Littlewood fraîchement diplômé de Cambridge[1]. Bien qu'il ait obtenu son diplôme d'ingénieur, Chapman poursuivit une autre année son intérêt pour les mathématiques à l'université et à la suggestion de Lamb, demanda une bourse pour aller étudier au Trinity College de l'université Cambridge[1].

Entrant en 1908 à Cambridge, il fut l'élève de professeurs renommés dont Joseph Larmor qui l'encouragea à tourner son attention vers l'application des mathématiques à des problèmes de la physique comme celui de la cinétique des gaz[1]. À Noël de sa troisième année à Cambridge, il recrut la visite de Frank Dyson, astronome, qui lui offrit de joindre l'Observatoire royal de Greenwich.

Carrière

Le travail à Greenwich l'orienta vers l'astronomie et le géomagnétisme, en plus de la dynamique des gaz[1]. Il quitta l'observatoire en 1914 et retourna au Trinity College comme conférencier et chercheur. En 1917, il fut ainsi l'auteur, avec David Enskog de la méthode de Chapman-Enskog pour la résolution de l'équation de Boltzmann.

Ayant développé une forte idéologie pacifiste, Chapman s'objecta à travailler pour la recherche gouvernementale au début de la Première Guerre mondiale et put même éviter la conscription obligatoire décrétée en 1916. Chapman demanda quand même de joindre le service des ambulances en France vers la fin du conflit mais fut rejeté[1].

En 1919, on lui offrit de remplacer à l'université de Manchester son mentor Horace Lamb, poste qu'il occupa jusqu'en 1924[1]. Il devint ensuite professeur principal de mathématiques de l'Imperial College de Londres et se força d'unifier le département qui était alors divisé en plusieurs orientations[1]. En 1930, il proposa le mécanisme photochimique de la formation de la couche d'ozone. En 1931, il proposa, avec Vincenzo Ferraro, une première théorie de la formation de la magnétosphère terrestre[2].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut conseiller scientifique adjoint auprès du Conseil de l'armée[3]. En 1946, Chapman fut élu à la chaire Sedleian de philosophie naturelle à Oxford et nommé membre du Queen's College. En 1953, à sa retraite d'Oxford, Chapman saisit des opportunités de recherche et d'enseignement partout dans le monde, notamment à l'Université d'Alaska et à l'Université du Colorado, mais aussi à Istanbul, au Caire, à Prague et à Tokyo[4].

Il devint ainsi directeur scientifique consultatif de l'Institut de géophysique de l'Université de l'Alaska à Fairbanks de 1951 à 1970, y passant trois mois par an, généralement en hiver, pour effectuer des recherches sur les aurores boréales[4]. Il passa une bonne partie du reste de l’année à l’observatoire de haute altitude à Boulder, dans le Colorado[5],[4]. Il est décédé le à ce dernier endroit d'une crise cardiaque[1].

Reconnaissance

Chapman a reçu de nombreux honneurs au cours de sa carrière, notamment :

Le cratère lunaire Chapman est nommé en son honneur[3], de même que le Sydney Chapman Building sur le campus de l'université d'Alaska à Fairbanks. Ce bâtiment a servi de premier domicile permanent à l'Institut de géophysique de l'Université et comprend à présent le département d'informatique et le département de mathématiques et statistiques[9] L'Union américaine de géophysique organise des conférences de Chapman, de petites réunions thématiques destinées à favoriser la recherche innovante dans des domaines clés[10]. La Royal Astronomical Society a créé la médaille Chapman en son honneur[11].

Références

  1. a b c d e f g h i j k et l (en) T. G. Cowling, « Sydney Chapman 1888–1970 », Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society, vol. 17,‎ , p. 53 (DOI 10.1098/rsbm.1971.0003, lire en ligne [PDF]).
  2. a et b (en) S. I. Akasofu, « The scientific legacy of Sydney Chapman », Eos, Transactions American Geophysical Union, vol. 92, no 34,‎ , p. 281–282 (DOI 10.1029/2011EO340001, Bibcode 2011EOSTr..92..281A)
  3. a b c d e f g et h (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Sydney Chapman (mathematician) », MacTutor History of Mathematics archive, Université de St. Andrews.
  4. a b et c (en) S. I. Akasofu, « In memoriam Sydney Chapman », Space Science Reviews, vol. 11, no 5,‎ (DOI 10.1007/BF00177026, Bibcode 1970SSRv...11..599A).
  5. (en) Keith B. Mather, « Introduction to Sydney Chapman » [archive du ], Geophysical Institute (consulté le ).
  6. (en) S. Chapman et T. T. Whitehead, « The influence of electromagnetic induction within the earth upon terrestrial magnetic storms », Proceedings of the International Congress of Mathematicians, Toronto, vol. 2,‎ 11–16 août 1924, p. 313–338 (lire en ligne [archive du ] [PDF]).
  7. (en) « William Bowie Medal : Recipients », Honors, Union américaine de géophysique, (consulté le ).
  8. (en) « List of Presidents » [archive du ], RMS (consulté le )
  9. (en) « Sydney Chapman (obit) », Université d'Alaska (consulté le ).
  10. (en) « Chapman Conferences » [archive du ] (consulté le ).
  11. R.J. Tayler, History of the Royal Astronomical Society (1920-1980), vol. 2, Oxford, Blackwell, (ISBN 0-632-01792-9), p. 202.

Liens externes