Sambucus ebulus

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Le sureau hièble ou sureau yèble ou petit sureau, qu’on appelle aussi l'hièble (ou l’yèble) — en latin scientifique Sambucus ebulus —, est une espèce de plantes de la famille des Adoxaceae selon la classification phylogénétique APGIII, autrefois placée dans la famille des Caprifoliaceae selon la classification classique de Cronquist (1981)[1]. C'est une plante herbacée à port dressé, ne dépassant pas 2 m de haut et qui disparaît en hiver. Elle est toxique pour les humains qui peuvent la confondre avec d'autres sureaux.

Étymologie et autres noms[modifier | modifier le code]

L'épithète désignait en latin (également ebulum) cette grande plante herbacée au feuillage fortement odorant[2]. La plante porte d'autres noms vernaculaires : herbe à l'aveugle, herbe aux aveugles, herbe aux yeux, référence possible au fait qu'elle était utilisée dans la pharmacopée populaire comme infusion (avec ses fleurs et ses baies) pour préparer des collyres soignant les ophtalmies. Son nom d'herbe à punaises est dû à sa propriété de répulsif, comme le sureau noir : le purin pur (1 kg de feuilles macérées dans 10 litres d'eau) est efficace contre les punaises, les pucerons, les chenilles, les cochenilles[3].

Aires de répartition[modifier | modifier le code]

On trouve le sureau hièble le long des chemins, des fossés, des haies, en forêts humides, prairies acides, chemins creux, voire décharges publiques, mais surtout sur sols argileux riches en nutriments.

Il se répartit du sud de la Suède à l'Afrique du Nord, en Perse et en Asie Occidentale.

Description[modifier | modifier le code]

Inflorescence de Sureau hièble
Fructification de sureau hièble

C'est une plante herbacée mesurant 1 à 2 m de haut, à odeur fétide, à tiges présentant des sillons et à rhizomes rampants. Les feuilles présentent 7 à 11 folioles fortement dentées et pointues au sommet garnies de 2 stipules foliacés à leur base. Les petites fleurs blanches aux étamines roses, disposées en corymbe dressée. Elles apparaissent de juin à août. Leur odeur rappelle l'amande amère. Les baies noires luisantes sphériques de 3–4 mm, à suc cramoisi, renferment le plus souvent 3 graines vertes puis noires. Elles peuvent être toxiques (nausées, vomissements) sans pour autant présenter un danger important[4].

Risque de confusion[modifier | modifier le code]

Sureau hièble et sureau noir sont deux plantes qui se ressemblent fortement[5].

  • Les baies du sureau hièble sont toxiques même après la cuisson.
  • L'hièble dégage aussi une odeur fétide lorsqu'elle est blessée ou écrasée.
Comparatif entre sureaux[6]
Nom courant Plante Fleuraison Anthères Fruits Image Observations
Sureau hièble Plante herbacée ne dépassant pas 2 m de haut (disparaît en hiver) de juillet à août Étamines un peu rosées Corymbe à port dressé (fruits dressés) Folioles peuvent être elles-mêmes composées -
Toxique
Sureau noir Arbrisseau qui fait du bois et peut mesurer jusqu'à 7 m en mai-juin Étamines plutôt jaunes Corymbe à port tombant (fruits pendants) Fleurs et fruits (à maturité et cuits) comestibles

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Aspect général et fruits en automne
Organes reproducteurs
Graine
Habitat et répartition
  • Habitat type : ourlets externes médioeuropéens, eutrophiles, mésohydriques
  • Aire de répartition : eurasiatique méridional

Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.

Utilisations[modifier | modifier le code]

En Gaule, des graines de sureau hièble pouvaient être utilisées pour se débarrasser de certains nuisibles comme les insectes et les rongeurs détruisant les récoltes de céréales[7].

La plante est mellifère et a des propriétés médicinales : sa souche rhizomateuse est diurétique, sa fleur sudorifique et son fruit purgatif[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Arthur Cronquist, An Integrated System of Classification of Flowering Plants, New York, Columbia University Press, (ISBN 0-231-03880-1, OCLC 1136076363, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. François Couplan, Les plantes et leurs noms : Histoires insolite, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 119
  3. Marie-Antoinette Mulot, Secrets d'une herboriste, Éditions du Dauphin, , p. 384
  4. a et b Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, G. Dumé, Flore forestière française, Forêt privée française, (lire en ligne), p. 1191
  5. « Le sureau yèble », sur Nature en ville à Cergy-Pontoise (consulté le ).
  6. Michel Botineau, Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Lavoisier, , p. 1121
  7. François Malrain, Véronique Matterne, Patrice Méniel, Les paysans gaulois, Errance, , p. 95

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]