Utilisateur:Raisonnier/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Compiègne (Histoire)[modifier | modifier le code]

La population et l'administration de Compiègne en 1627[modifier | modifier le code]

Vue cavalière de Compiègne en 1671.

L’administration royale est à Compiègne, ville de 8 000 habitants, d’après le recensement d’Arthur de Marsy[1], et dans les environs de la ville, peu importante, comme d'ailleurs dans l’ensemble des villes du royaume.
Quelques notables (médecins, chirurgiens, etc.) sont classés parmi eux. Par contre, les marchands, les industriels, les taverniers et les artisans sont classés dans une autre catégorie : Commerces et industries diverses. Cette catégorie s’étend aux mariniers et aux laboureurs, vignerons ou encore aux jardiniers. Le premier ordre est lui aussi classé à part. Arthur de Marsy, auteur d'un recensement en 1627 Marsy ne donne que les chiffres des membres du clergé séculier par paroisse : – Saint-Jacques : 12 ; – Saint-Antoine : 6 ; – Saint-Germain : 2 ; – Saint-Jehan le Petit : 1.

L'abbaye Saint-Corneille et l'hôtel de ville.

Sur les 83 maîtres ou maîtresses d’écoles, 29 sont des ecclésiastiques. Mais, le nombre de membres du clergé régulier dans les établissements reste la grande inconnue. Le nombre des pauvres et celui des mendiants est de 320, chiffre peu important, si on le compare avec la situation de Châteauroux qui en 1789 avec 7 000 habitants doit secourir 3 000 malheureux venus principalement du Massif Central. Par contre, il est supérieur à celui des pauvres vers 1760 à Morlaix, ville de 10 000 habitants qui est de 100.

Ville[modifier | modifier le code]

Le capitaine de la ville de Compiègne, les gouverneurs-attournés, le receveur de la ville, le greffier de la ville et celui du bureau de la ville, le contrôleur de la ville, et le serviteur.

Justice[modifier | modifier le code]

L'élection est la juridiction la plus complète, on y trouve un président, neuf élus, le procureur du roi, l'avocat du roi, le lieutenant, le contrôleur, le greffier, le commis-greffier et deux huissiers, en tout 48 fonctionnaires. Le lieutenant au bailliage, le lieutenant particulier, la procureur et l'avocat du roi ; un greffier et un commis greffier ; le prévôt de l'exemption, le prévôt de Margny, le prévôt forain, et leurs greffiers, ainsi que le greffier du prévôt de Thourotte, Deux grénetiers et deux contrôleurs du grenier à sel. Trois receveurs des tailles, un des consignations et un des gabelles, ainsi qu'un commis aux gabelles. Vingt avocats. Neuf notaires. Vingt-sept procureurs. Dix praticiens. Trente et un sergents. Le greffier et quatre sergents pour la police de Saint-Corneille. Le geôlier et deux exécuteurs des hautes œuvres. Le lieutenant, le greffier et trois archers de la Maréchaussée, cinq archers de robe courte.

Forêts[modifier | modifier le code]

Forêts de Compiègne et de Cuise. - Le capitaine de la forêt, le maître particulier, le lieutenant, un garde-marteau, un greffier, un greffier du maître verdier, trois sergents dangereux, et un sergent louvetier. Forêt de Laigue - Un maître particulier, un lieutenant, un procureur du roi, un garde-marteau, un greffier et un sergent dangereux.

Divers[modifier | modifier le code]

Un concierge du logis du roi, un maître du Pont, un maître des relais, quatre portiers aux portes de la ville. Cinq médecins, sept chirurgiens, sept apothicaires et trois sages-femmes. Trois arpenteurs, le recommandeur des trépassés. Signalons encore un fondeur et un charpentier de l'artillerie du roi, le fauconnier du gouverneur, et quelques officiers de la maison royale, ou de celles des princes, dont on trouve les noms aux différents tours qu'ils habitent.

Les Bourbons[modifier | modifier le code]

Richelieu y signa en 1624 un traité avec la Hollande, puissance protestante alors en guerre contre les Habsbourg d'Espagne. Dès 1636, Compiègne est exposée aux avancées des armées espagnoles qui ont pris Corbie sur la Somme, ce qui oblige les habitants à se mettre en état de défendre la ville. Un père capucin fit alors un vœu à la Vierge en lui demandant de protéger la ville. Après le retrait des armées ennemies en 1637, ce vœu conduisit à la construction de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, hors la porte de Paris. Louis XIV et Louis XV y donnèrent des fêtes splendides : les camps militaires sont l'occasion d'exercices pour les armées royales mais aussi de parades, défilés et spectacles, auxquels le roi convie ses invités de marque. Le séjour à Compiègne est aussi l'occasion de se livrer à la chasse dans la forêt toute proche. Les affaires du royaume sont aussi présentes à Compiègne. Ainsi en 1756 et en 1764 sont signés le premier et le deuxième traités préliminaires conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France, mais le traité définitif ne fut fait qu'en 1768 à Versailles. Au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle le roi, pour le confort de ses séjours à Compiègne, pour le logement des gens de la Cour et aussi pour embellir la ville, fait faire de nouvelles constructions : après l'hôtel-Dieu Saint-Nicolas réédifié par Louis XIV, un nouveau pont sur l'Oise est construit par Louis XV et à partir de 1732, le chantier le plus important fut la construction du nouveau château jusqu'à 1787 sous la direction des architectes Ange-Jacques Gabriel, puis de Louis Le Dreux de La Châtre. En 1770, Louis XV et le dauphin accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France, avant le mariage qui fut célébré quelques jours plus tard à Versailles.

De la Révolution au Second Empire[modifier | modifier le code]

Compiègne, dès 1789 a subi les contrecoups des événements parisiens, sans grands changements pour la population, plus sensible aux difficultés économiques qu'aux grandes idées révolutionnaires. La disette de l'été 1789 fut ressentie par les ouvriers et paysans. La nouvelle municipalité et la création de la garde nationale suffisaient à maintenir l'ordre bourgeois. Les réformes des administrations, des métiers, des impôts, de l'Église, etc… se sont passées sans agitation sociale excessive. Un club jacobin local se forme en 1791.
La chute de la monarchie changea les personnalités à la tête de la municipalité, désormais sous le contrôle de Louis-Jacques-François Bertrand (1755-1808), le "Mirabeau compiègnois". Procureur-syndic du district jusqu'en 1795, il eût une influence politique dans la gestion de l'effort de guerre, la déchristianisation, les fêtes patriotiques etc. Sous la Terreur, l'arrestation malheureuse des seize carmélites de Compiègne, qui seront jugées et guillotinées à Paris le , devient un symbole dont Georges Bernanos s'inspirera pour écrire le livret des Dialogues des Carmélites.
La réaction s'installa à Compiègne et la prise de pouvoir par Bonaparte en 1799 fut bien accueillie. Les églises étaient réouvertes au culte et les monuments qui avaient été préservés retrouvaient une activité. Ainsi, en 1804, le château de Compiègne, qui abritait une section du Prytanée militaire de 1800 à 1806, réintègre le domaine impérial. Napoléon veut en faire un lieu de réception pour les souverains étrangers. Après des travaux de remise en état et d'ameublement, le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé au château de Compiègne. Mais Napoléon se réserve les appartements royaux et c'est là qu'il a avec Marie-Louise sa première entrevue le . Les compiégnois vont croire que le bon temps des séjours de la Cour au château sont revenus, mais, après 1811, Napoléon n'y retournera plus. Le , les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon. Le major Otenin défendit héroïquement la ville avec une faible garnison contre 18000 Prussiens.
Charles X va reprendre la tradition du séjour du roi à Compiègne au retour de son sacre à Reims. Louis-Philippe y célébra le le mariage de sa fille Louise d'Orléans avec le roi des Belges Léopold Ier. Sous la monarchie de Juillet, des camps militaires sont à nouveau organisés, très appréciés des habitants.
En 1850, la ligne de chemin de fer de Creil à Saint-Quentin est inaugurée par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte. Le rétablissement de l'Empire sera salué avec joie par les compiégnois. De 1856 à 1869, Napoléon III séjourne durant l'automne au Palais de Compiègne lors de ses visites en forêt. Il en fait sa résidence de prédilection et y tient une cour brillante. L'impératrice Eugénie organise des séjours pour des "séries" d'invités de marque, logés au Palais pendant une semaine, pour des journées de chasse, de loisir et de spectacles. Le théâtre du Palais donne à ce moment ses plus belles soirées. Après la défaite de Sedan, Compiègne connaîtra le malheur d'une première occupation ennemie, de septembre 1870 à octobre 1871. La stabilité du conseil municipal, au travers des multiples changements de régime, maintiendra jusqu'à la fin du siècle, sous une étiquette républicaine les mêmes notables que précédemment. De nombreux emprunts permettront à la ville de faire les travaux de voirie, d'assainissement et de distribution de gaz, d'électricité et de téléphone, qui accompagnent une extension très importante de ses faubourgs.

L'époque contemporaine[modifier | modifier le code]

L'élection comme maire, de Robert Fournier-Sarlovèze, est un renouveau. Il encourage le goût du sport qui se développe en France à la belle époque. Dès 1900, Compiègne a organisé les épreuves de golf des Jeux olympiques sur le terrain de la Société des sports.
En 1914, Compiègne fut occupée, du 31 août au 12 septembre, par les Allemands. Du au , le général Pétain installe au château son quartier général puis le Grand Quartier Général français du général Foch, où se tiennent plusieurs conférences interalliées.
En juin 1918, les Allemands tentèrent une vaste offensive en direction de Compiègne et s'emparèrent du massif de Lassigny; ils furent arrêtés à environ 18 km. N.-E. de la ville (Mont de Choisy, Tracy, etc.), mais la ville subit plusieurs bombardements qui l'endommagèrent assez gravement. Cependant les blessures qu'elle a reçue à cette époque furent légères en comparaison de la dévastation qu'elle a subie en juin 1940. Le , à Compiègne, en forêt domaniale, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand[2].
La reconstruction et la modernisation de la ville ont été poursuivies par Fournier-Sarlovèze jusqu'en 1935. Quelques projets à peine esquissés n'ont pas eu le temps d'être réalisés, la menace d'une autre guerre remettant tout en cause.
Pendant les premiers mois de la guerre, Compiègne fut le siège d'un Centre d'Etat-major, mais ne disposait pas d'armes ni d'aucune force de défense. Les bombardements allemands commencèrent le . Les renforts arrivés ne pouvaient que se replier en ordre, laissant Compiègne en flammes, occupée par les Allemands dès le 10 juin. Le à la clairière de l'Armistice, et dans le même wagon qu'en 1918, signature de l'armistice entre la France et l'Allemagne, la délégation française présidée par le Général Huntziger, envoyée par le maréchal Pétain et l'Allemagne représentée par le Maréchal Keitel. Adolf Hitler et de nombreux dignitaires allemands se sont déplacés la veille, jour inaugural de la négociation d'Armistice.

L'occupation allemande comme dans d'autres villes fut subie dignement, l'accueil des habitants de retour d'exode ayant tout perdu, des blessés et des malades, l'approvisionnement des marchés et la remise en route des institutions fut le travail d'un conseil municipal désigné par le préfet. Compiègne, nœud ferroviaire dont les lignes étaient praticables fut le lieu de retour de beaucoup de prisonniers de guerre depuis 1941, mais en échange du départ pour l'Allemagne de travailleurs français volontaires, la Relève. Durant l'Occupation, les nazis installeront un camp de transit et d'internement de juin 1941 à août 1944 à Royallieu. Le premier train de déportés politiques quitte le camp de Royallieu pour celui d'Auschwitz, le . À cet endroit le , le « Mémorial de l'internement et de la déportation » a été inauguré[3]. La Résistance commence à se manifester aux environs de Compiègne dès 1941; de nombreux groupes y ont participé comme les F.T.P. et l'O.C.M., réseaux parisiens représentés à Compiègne. Un des tout premiers groupes armés, le "groupe de Compiègne", est né dans l'Oise, en février 1941. Ralliés à Combat Zone Nord, ses militants sont pour la plupart arrêtés à compter du et déportés en Allemagne d'où bien peu sont revenus. Compiègne, après de nouveaux bombardements, fut libérée le par les F.F.I. et la 28ème division américaine.
La reconstruction des quartiers bombardés, du pont, de la rue Solférino, de la place du Marché-aux-Herbes et de la place du Change, fut guidée par le plan de l'architecte Jean Philippot conçu dès l'occupation et partiellement réalisé à partir de 1947. Les derniers baraquements provisoires disparurent en 1960. Un programme de deux mille logements fut entrepris pour accompagner l'augmentation rapide de la population compiégnoise en 1955. Les symboles étaient aussi restaurés : la clairière de l'armistice, restaurée est inaugurée le .
En 1953, le maire Jean Legendre fait aménager une zone industrielle dans la plaine de Choisy, et crée en 1972 l'Université de technologie de Compiègne, ces deux pôles de développement qui assurent l'avenir de la ville ressuscitée.

Sources[modifier | modifier le code]

Jean-Claude Blanchet, Sabine Racinet, Philippe Racinet, Brigitte Sibertin-Blanc, Jacques Bernet, Élie Fruit, François Callais, Alain J.-M. Bernard et Monique Moulin, Histoire de Compiègne, Dunkerque, Éditions des Beffrois,
• Guide bleu "Environs de Paris" Compiègne

  1. La Population de Compiègne en 1627.
  2. Jean-Yves Bonnard, Rethondes, le jour où l'Histoire s'est arrêtée (11 novembre 1918 - 21 juin 1940), Editions du trotteur ailé, 2008.
  3. « Un mémorial de l'internement inauguré à Compiègne », Le Monde,

Parnes (Histoire)[modifier | modifier le code]

Bien que des découvertes archéologiques d'époque gauloise, galloromaine ou mérovingiennes aient été faites sur son territoire, le nom du village de Parnes n'est documenté qu'au milieu du XIème siècle lorsque Foulque de Chaudry, seigneur de Parnes, donne l'église et la seigneurie à Mainier, abbé de Saint-Évroult[1]. Dès 1060, grâce à l'arrivée dans l'église de reliques de Saint Josse, un pieux ermite breton du VIIème siècle, Parnes devient un lieu de pélerinage et le roi de France, Philippe Ier, a honoré de sa présence le sanctuaire désormais appelé Église Saint-Josse de Parnes. Les religieux de Saint-Évroult en font un prieuré, dont le titulaire était nommé par l'abbé et qui a été mis en commende dès le XVème siècle.

De nombreux autres fiefs étaient situés sur l'actuelle commune de Parnes : la Petite Ferme, le fief Guillaume, Aincourt, Pallemont, Valiquerville, Launay, Chaudry, les Boves, mais surtout la seigneurie d'Alincourt, Pierre le Gendre, trésorier de France, avait acheté en 1488, la seigneurie d'Alincourt. A sa mort, la seigneurie échut à Nicolas de Neufville, son neveu. En 1525, Nicolas de Neufville-Villeroy devient seigneur de Parnes et son fils en fut le prieur commendataire. En 1607, mort de Claude de Vespinelle (?) prieur de Parnes (AD60 = RP) En 1690, le maréchal de Villeroy, est seigneur de Parnes et son frère Camille, archevêque de Lyon est prieur commendataire. La commune de Parnes abrite le château d'Alincourt, En 1733, Louis-Nicolas de Neufville, marquis d'Alincourt, vend le domaine à Jean Antoine Ollivier, comte de Sénozan, conseiller au parlement de Paris. Ce dernier revend Alincourt et ses dépendances à Joseph Florent, marquis de Vallière M.-E. Bobbierre de Vallière, baronne Remond, était fille de Pierre-Robert Bobierre et de Charlotte de Vallière, issue elle-même du mariage de Joseph-Florent, marquis de Vallière, seigneur de Magny-en-Vexin, Halaincourt, Parnes, Chaudry, La Chapelle en-Vexin, Saint-Gervais, Estrées, etc., directeur des écoles d'artillerie sous Louis XV, associé libre de l'Académie des Sciences, avec Marie-Louise-Victoire du Bouchet de Sourches. En 1860, restauration de l'église En 1904, la propriété appartient aux héritiers de René Bérenger, sénateur, membre de l'Institut Le château a été racheté en janvier 2009 par Alain Duménil. 80 familles y habitent dans le parc depuis une trentaine d'années, l'ex-propriétaire ayant loué le terrain pour qu'elles y campent.

au cimetière, épitaphes : 1° tombe du général-baron Rémond (†1859) et de M.-E. Bobbierre de Vallière, sa femme (†1863) obélisque de pierre de 4 m de hauteur situé à l'extrémité du cimetière, dans l'axe de l'allée centrale; Ci-gît le général baron Victor Urbain REMOND, Grand Officier de la Légion d'Honneur, Ancien Député, né à Domfront le 15 juillet 1773, décédé à Hallaincourt le 23 décembre 1859. Il a honoré sa carrière par de brillants faits d'armes, par des écrits scientifiques et par des vertus privées. Priez pour lui. - Ci-gît Marie Eliza BOBIERRE de Vallière, baronne REMOND, née à Paris le 7 mai 1798, décédée à Hallaincourt le 19 août 1863. Priez pour elle.
2° tombe et buste de Henri Bonaventure Monnier (1805-1877), le créateur de M. Prudhomme. Henri MONNIER (1799-1877) - Gilberte PERRIER, dame MONNIER, décédée le 29 avril 1838. Jean Pierre Etienne MONNIER, décédé le 1er février 1855. … pierre légèrement inclinée entourée d'un grillage bas, en arrière de laquelle s'élève, sur un fût cylindrique en granit, le buste en bronze d'Henri Monnier, œuvre du sculpteur Hippolyte Moulin. Il vint longtemps passer la belle saison à Parnes, où habitait son père et où lui-même fut inhumé;[2]
3° tombe de l'abbé Rouget, curé de Parnes (1806-1889). Ci-gît en attendant la résurrection glorieuse le corps de Monsieur l'Abbé Pierre Louis ROUGET, Curé de Parnes pendant 55 ans, décédé le 13 mai 1889, dans sa 84ième année. Requiescat in pace. A leur curé ses paroissiens reconnaissants.

Sources[modifier | modifier le code]

  • L. Régnier et J. Le Bret, Épigraphie du canton de Chaumont-en-Vexin, Beauvais, D. Pere impr., (Gallica vues 190/301 et sqq.), p. 180
  • Louis Regnier, E. Dumont et J.-B. Lancel, Statistique monumentale du canton de Chaumont-en-Vexin : IX.-Parnes, Paris, Beauvais, 1904-1906, 146 p.
  1. Orderic Vital, * Historiae ecclesiasticae, éd. Auguste Le Prévost et Léopold Delisle, t. II, 1840, pp. 114-115 & 130-134
  2. Henry Monnier, sa vie, son œuvre.par Champfleury, Paris, Dentu, 1879, in-8°

Clotworthy Skeffington (1743-1805)[modifier | modifier le code]

Clotworthy Skeffington, 2ème comte de Massereene, baron de Loughneagh, est né à Dublin (Irlande) le [1]. Il est décédé au château d'Antrim (Irlande du Nord) le , âgé de 62 ans.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un Lord irlandais, le Comte de Massereene et de Anne Eyre, son épouse, le jeune Clotworthy descendait des Skeffington vicomtes de Massereene depuis 1660. Il fut élevé au château d'Antrim, où il perdit son père à l'âge de 14 ans (1757). Peu de temps après, il fit une chute de cheval avec une commotion cérébrale sévère. Encore mineur, sa mère gérait ses biens et pourvoyait à son éducation.
Il fit des études au Christ's College de Cambridge et partit ensuite avec son tuteur faire son Grand Tour qui le conduisit en Hollande, puis en Belgique durant l'hiver 1761, où il apprit le français. À la suite du Traité de Paris (1763), il profita de la fin de la guerre avec la France pour débarquer à Paris.

La vie parisienne[modifier | modifier le code]

Grâce à la pension généreuse que lui envoyait sa mère depuis l'Irlande, le jeune Lord Massereene a loué un appartement rue du Cherche-Midi. Il avait des domestiques, roulait carrosse et profitait de tous les plaisirs de la jeunesse, en particulier des théâtres. Il y rencontra Mademoiselle Laforest, figurante à l'Opéra, qui l'introduisit dans les coulisses de la vie parisienne. Un autre jeune lord irlandais, O'Neill, l'emmena à la Comédie-Italienne. Il y avait là une jolie demoiselle qui jouait les jeunes rôles et dansait à merveille : Marie-Catherine-Colombe Rigieri (1751-1830). Elle était née à Venise d'un couple de comédiens ambulants qui étaient venus s'établir à Paris avec leurs trois filles. Marie-Catherine avait été admise comme élève à la Comédie-Italienne en 1766, sous le nom de Mademoiselle Colombe.
Après de difficiles tractations avec les parents de la jeune comédienne, il obtint de l'emmener chez lui pour en faire sa maîtresse. Il dépensa des sommes importantes pour aménager son appartement pour elle, la promener en voiture au Parc de Sceaux ou la sortir dans les soirées mondaines. Il en résulta que Marie-Catherine fut enceinte, qu'elle dut quitter la Comédie-Italienne et qu'elle mit au monde le un fils auquel Lord Massereene donna les prénoms de Marie-Antoine. Le curé de la paroisse Saint-Laurent, sans doute dérouté par ce patronyme étranger, écrivit Marie-Antoine Clotworthio Shettington, fils de Clotwthio Shettington Massarin et de Marie Catherine Rigiery[2].
À cette époque, Massereene a rencontré un aventurier qui se proposait de l'aider à gérer sa fortune : Jean-Philippe Vidari, italien ou peut-être syrien, qui lui a fait miroiter des gains faciles grâce à un projet d'importation de sel des côtes barbaresques vers la France et la Suisse. Lord Massereene a aussitôt donné de l'argent pour ce projet. Vidari lui a présenté ses amis, dont le capitaine John Clarke qui deviendra l'intendant de Massereene, Charles Frédéric de la Tour du Pin, marquis de Gouvernet, le chevalier Sauveur Dampierre, l'architecte Bonaventure Garnier de Chailly et M. de la Boissière. Ils ont entouré Lord Massereene d'une amitié envahissante, le conduisant à des sorties nocturnes ou à des aventures féminines étourdissantes. En même temps ils lui faisaient signer des lettres de change, qu'ils s'empressaient de revendre à bas-prix à des complices. De sorte que les dettes du comte augmentaient dangereusement. Sa famille irlandaise, sa mère et ses frères, très inquiets de sa conduite extravagante, refusaient d'envoyer de l'argent pour payer les créanciers.
Au printemps de 1769, à la suite d'un différend avec son propriétaire, Lord Massereene a quitté la rue du Cherche-Midi, pour un hôtel particulier de la rue Garancière. Marie-Catherine, craignant d'être impliquée dans les affaires de Vidari, préféra quitter le domicile de Massereene avec son enfant.

Dix-neuf ans de prison[modifier | modifier le code]

Le Lord Massereene fut arrêté et conduit à la prison du For-l'Évêque. Les prisonniers pour dettes, lorsqu'ils étaient riches et qu'ils acceptaient de payer la pistole au concierge de la prison, pouvaient disposer de leurs domestiques, de leurs meubles, de repas commandés à l'extérieur et même recevoir leurs amis ! Ce régime fut bientôt adopté pour Lord Massereene, qui y trouvait son compte et continuait à mener une vie agréable dans sa prison, sans se donner la peine de payer ses dettes. Une amie, Marie-Gabrielle du Chapt (1734-1794), comtesse de Payzac, se chargeait de percevoir la pension que la famille irlandaise continuait de verser.
Vidari, qui avait tenté de quitter discrètement la France fut arrêté à Genève en janvier 1771, ramené et incarcéré au Châtelet. En 1772 et 1773, un procès opposa le comte à ses créanciers et à leurs complices, dont les banquiers Panchaud et les amis et complices de Vidari. Malgré les mémoires qu'il produisit pour sa défense, les effets qu'il avait signés furent validés et Lord Massereene resta en prison. D'autres amis organisèrent même une tentative d'évasion le avec la complicité de deux guichetiers de la prison, mais ceux-ci l'ayant dénoncé au concierge, il fut aussitôt arrêté et mis au cachot. L'ambassadeur d'Angleterre dut intervenir pour lui permettre de retrouver son appartement et le régime de faveur dont il jouissait jusqu'alors.
En 1782, le prisonnier fut transféré à la prison de la Force, où il continua à bénéficier d'un régime privilégié. Il y fit la connaissance de la sœur d'un autre détenu, Marie-Anne Barcier (1761-1800) qu'il invita aussitôt à sa table[3]. Elle vint le voir chaque jour, passa ses journées en sa compagnie et devint sa maîtresse. Lord Massereene envisageait d'épouser Marie-Anne dès 1785. La famille irlandaise suppliait le duc de Dorset, ambassadeur d'Angleterre à Paris, d'empêcher cette mésalliance.
Marie-Anne, elle, essayait de le faire évader, sans succès. Ces tentatives d'évasion le conduisirent encore dans les geôles du Châtelet, d'où il fut transféré à la Conciergerie. Là encore, il fut accusé ainsi que Marie-Anne d'avoir tenté de fuir à nouveau avec trois autres détenus le . Au cours de cette tentative deux gardiens furent blessés, dont un mourût le lendemain. Les trois complices furent condamnés et roués, Marie-Anne connût la prison et lord Massereene y fut reconduit. Enfin, après 19 ans de captivité, le , les émeutiers libérèrent les prisonniers de la Force. Lord Massereene et la jeune femme gagnèrent aussitôt l'Angleterre.

Retour en Angleterre[modifier | modifier le code]

Bien qu'ils aient prétendu avoir été mariés deux fois en France avant que Massereene soit libéré, ils se marièrent officiellement dans l'église St-Peter-upon-Cornhill, à Londres, le . Lord et Lady Massereene se rendirent bientôt au château d'Antrim pour la présenter à la famille, mais par la suite ils résidèrent surtout à Londres.
La vie mondaine reprenait comme à Paris. Lady Massereene était très appréciée de la société londonnienne. Un peintre américain, James Earl, fit d'elle un portrait qui se trouve aujourd'hui aux États-Unis[4]. Les dépenses somptuaires de Lord Massereene et les dettes qu'il accumulait à Londres, firent qu'il fut conduit à nouveau en prison, anglaise cette fois.
En 1793, lord Massereene, qui demeurait à Hatton Garden, eût une liaison avec Élisabeth Lane (1773-1838) dite Mrs Blackburn. Pour partir avec elle, il se sépara de Lady Massereene en lui offrant une pension. Celle-ci mourût quelques années après, en octobre 1800, à Greenwich.
Durant la Rébellion irlandaise de 1798, il eût le commandement d'un corps de yeomanry qui ont livré une bataille à Antrim contre les rebelles irlandais, s'attribuant ensuite le rôle d'officier loyaliste victorieux.
Veuf, Lord Massereene épousa Élisabeth Lane en 1803 puis s'établit avec elle dans son château d'Antrim.
C'est là qu'il mourût le . Ses dernières volontés, léguant tous ses biens et titres à sa deuxième épouse, furent attaquées par sa famille et annulées par un jugement du , rétablissant les droits de ses frères à son héritage.

Sources[modifier | modifier le code]

  • (en) A.P.W. Malcomson, The extraordinary career of the 2nd Earl of Massereene, 1743-1805, Belfast, , 156 p.
  • Jean Stern, « Marie-Catherine Colombe (1ère partie) », La Revue de Paris, no 2,‎ , p. 773-777 (lire en ligne)
  • Jean Stern, « Marie-Catherine Colombe (2ème partie) », La Revue de Paris, no 3,‎ , p. 78-106 (lire en ligne)
  1. 28 janvier 1742 d'après le calendrier julien; L’Angleterre n’a adopté le calendrier grégorien et le début d’année au 1er janvier qu’en 1752 et avec un décalage de 11 jours.
  2. d'après les registres d'état-civil de Saint-Brice-sous-Forêt, conservés aux Archives départementales du Val-d'Oise : 3E148/11 vues 80-81/119 « Acte de mariage », sur Archives départementales du Val-d'Oise, 9 vendémiaire an iii (consulté le )
  3. Alain Raisonnier, « Lady Massereene, née Marie-Anne Barcier (1761-1800), un destin hors du commun », Les Cahiers haut-marnais, vol. 283,‎ , p. 57-72, (ISSN 0008-025X)
  4. Virginia Museum of Fine Arts, Richmond, VA (USA). Robert G. Stewart, « James Earl : American Painter of Loyalists and his career in England. », The American Art Journal, nos 20, 4,‎ , p. 34-58

Utilisateur:Raisonnier[modifier | modifier le code]

Alain Raisonnier, « L'Hôtel-Dieu et l'école des filles à Cosne (1748) », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 1,‎ , p. 1-4 (lire en ligne)
Alain Raisonnier, « François Guillaume Barthélemy Laurent (1750-1825) jeune poyaudin, Général de la République », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 2,‎ , p. 18-24 (lire en ligne)
Alain Raisonnier, « Marie-Anne Barcier (1761-1800). », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 5,‎ , p. 15-21 (lire en ligne)
Alain Raisonnier, « Antoine Darnay (1764-1837) », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 7,‎ , p. 1-6 (lire en ligne)
Alain Raisonnier, « Les frères Grasset », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 9,‎ , p. 10-18 (lire en ligne)
Alain Raisonnier, « Nicolas de Lange (1525-1606) de la Nièvre aux ponts de Lyon, dans la tourmente des guerres de religion », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 10,‎ , p. 1-9 (lire en ligne)
Alain Raisonnier, « Louis-Thomas d'Aquin, abbé de Saint-Laurent (1667-1710) », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 11,‎ , p. 11-13 (lire en ligne)
Alain Raisonnier, « Louis de Cayrol (1775-1859) de Paris à Compiègne en passant par la Nièvre », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 14,‎ , p. 7-12 (lire en ligne)