Tucker Carlson

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Tucker Carlson
Tucker Carlson (46439681582).jpg
Tucker Carlson en 2018.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Tucker Swanson McNear Carlson
Nationalité
Formation
Trinity College (baccalauréat universitaire)
St. George's School (en)
La Jolla Country Day School (en)
Buckley School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Rédacteur à
Père
Dick Carlson (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Lisa McNear (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Beau-parent
Patricia Caroline Swanson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Buckley Carlson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Fox News Channel (depuis )
MSNBC (-)
PBS (-)
CNN (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Religion
Parti politique
Idéologie
Conservatisme aux États-unis, américanocentrisme, Libertarianism in the United States (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Cheveux
Cheveux chatains clairs (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Yeux
Bleus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Œuvres principales
Crossfire (d), Tucker Carlson Tonight (d), Politicians, Partisans, and Parasites (d), Ship of Fools (d), The Long Slide (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Tucker Carlson, né le à San Francisco, est un éditorialiste et animateur de télévision américain évoluant dans le camp conservateur. Il présente l'émission Tucker Carlson Tonight sur Fox News Channel depuis 2016, suivie par environ trois millions de téléspectateurs quotidiennement.

Carlson est un opposant virulent du progressisme, un critique de l'immigration, et a été décrit comme un nationaliste[1]. Tout d'abord de tendance libertarienne sur un plan économique, il est devenu un supporter du protectionisme[2],[3]. En 2004, il renonce à son soutien initial à la Guerre d'Irak[4],[5] et il affiche depuis lors son scepticisme concernant les interventions américaines à l'étranger[2],[6]. Tucker Carlson est, et a été, un promoteur de théories du complot sur des sujets tels que le « Grand remplacement » aux États-Unis[7],[8],[9], le COVID-19[10],[11] et l'attaque du Capitole le 6 janvier 2021[12],[13] ; ses discours trompeurs sur ces sujets et un nombre substantiel d'autres sont notables[14],[15],[13],[16],[9]

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts de carrière[modifier | modifier le code]

Carlson lors de la Conservative Political Action Conference (CPAC) de 2010, à National Harbor, dans le Maryland.

Il est le fils de Dick Carlson, ancien ambassadeur des États-Unis aux Seychelles et dirigeant de médias[17], ainsi que d'une artiste qui quitte sa famille alors qu'il n'a que 6 ans. Elle finit par s'installer en France et ne revoit plus jamais ses enfants. Tucker Carlson est élevé par son père seul[18]. Alors que Tucker Carlson est âgé de 10 ans, son père se remarie avec l'héritière du fondateur de la marque Swanson[17].

Durant toute sa scolarité, il fréquente des écoles privées[17]. En sortant de l'université, il tente infructueusement de rejoindre la CIA puis décide de devenir journaliste[18].

Tucker Carlson fait ses débuts dans la presse écrite, notamment à The Weekly Standard. Il anime par la suite les émissions d'actualité Crossfire sur CNN avec Robert Novak (2000-2005) et Tucker sur MSNBC (2005-2008).

En 2006, il participe à la troisième saison de l'émission américaine Dancing with the Stars sur ABC avec Elena Grinenko comme partenaire[17].

Personnalité médiatique vedette[modifier | modifier le code]

En 2009, il rejoint Fox News Channel, d'abord en tant que commentateur[réf. souhaitée], puis en 2016 en tant qu'animateur de l'émission quotidienne d'une heure Tucker Carlson Tonight, orientée sur des sujets politiques[18]. En 2016, elle est suivie par environ trois millions de téléspectateurs quotidiennement, assurant la première place de la chaîne en début de soirée devant CNN et MSNBC[19].

Pour Le Point, son influence est si large qu'il participe à modeler la pensée des républicains[20]. Slate estime qu'il pousse le parti vers une direction complotiste et ethnonationaliste[21]. Il est également apprécié par des figures de l'extrême droite américaine telles que David Duke, ancien grand sorcier du Ku Klux Klan ; et Andrew Anglin, fondateur du site nationaliste blanc The Daily Stormer[22]. Selon le professeur de communication et journalisme Michael Socolow, son influence est à relativiser puisque « 99,3 % des Américains ne regard[ent] pas Fox News lors d’une soirée télévisuelle typique ». En 2022, il observe également que son nombre de téléspectateurs est en baisse[17]. France Info le voit comme potentiel candidat à l'élection présidentielle de 2024[23].

Il s'est fait critiquer en mars 2023 par le président des États-Unis Joe Biden suite à un reportage jugé biaisé voire partial sur la journée du 6 janvier 2021 au Capitole[24].

Opinions politiques[modifier | modifier le code]

Il soutient le candidat libertarien Ron Paul lors des élections présidentielles de 1988 et 2008 et présente alors des positions libertariennes conservatrices[25],[26]. Il devient par la suite très critique du libertarianisme. En 2019, il se plaint que la Maison-Blanche serait « envahie de fanatiques libertariens » qui seraient « contrôlés par les banques » et prétend que l'économie serait contrôlée par les libertariens[14],[25].

Il se montre critique à l'égard de la politique menée par le Canada, affirmant en 2006 : « c'est comme votre cousin attardé que vous voyez à Thanksgiving [...]. Vous savez, il est gentil, mais vous ne le prenez pas au sérieux. Ça, c'est le Canada[27] ».

Selon un article du Monde de 2020, son émission Tucker Carlson Tonight défend avec vivacité des opinions nationalistes et non-interventionnistes[28]. D'après un article de Slate de 2022, Tucker Carlson fait partie de l'aile nationale-conservatrice du Parti républicain. Il apparaît à la première « conférence du national-conservatisme »[21].

Tucker Carlson est un promoteur de la théorie complotiste d'extrême droite du grand remplacement[29],[30]. D'après une analyse du New York Times portant sur un panel de 1150 émissions de Tucker Carlson, 400 d'entre elles sont consacrées à ce sujet[31]. Il estime que le Parti démocrate abandonne son électorat populaire traditionnel en défendant l'immigration illégale, cherchant à naturaliser les sans-papiers pour bénéficier de leurs votes. Il estime que cette cette immigration aboutirait à la destruction de la civilisation occidentale[28],[22].

Il produit en novembre 2021 une émission présentant l’invasion du Capitole par des partisans de Donald Trump en janvier 2021 comme un complot de « l’État profond » dont seraient victimes les « patriotes » qui ont participé à l'assaut. L'émission suscite des remous au sein de la chaine[32].

Il nie le réchauffement climatique[20],[33]. Il estime également que la masculinité est en crise aux États-Unis et se prononce pour sa « restauration »[21].

Politique étrangère[modifier | modifier le code]

L'Associated Press estime qu'en , Carlson pourrait avoir été l'une des personnalités ayant influencé Trump dans sa décision de ne pas répliquer à l'abattage d'un drone américain par l'Iran en 2019 au-dessus du détroit d'Ormuz[34].

Carlson est un partisan du régime de Viktor Orbán, dont il vante la politique migratoire. Durant l'été 2021, dans le cadre de son documentaire La Hongrie contre Soros : le combat pour la civilisation, il interviewe le président hongrois et dîne chez lui ; et accuse le financier et philanthrope hongro-américain George Soros d'aider les migrants à trépasser les frontières hongroises[20],[17].

Il prend également la défense, lors de la guerre en Ukraine, du régime russe et de Vladimir Poutine[35], période pendant laquelle il partage également de la désinformation, en lien avec des réseaux pro-Kremlin[36]. Il est le seul journaliste occidental que le Kremlin recommande aux médias russes de relayer[20].

Il défend en revanche des positions très hostiles à la Chine[37].

Controverse[modifier | modifier le code]

Après l'attentat de Buffalo, Tucker Carlson est mis en cause pour sa promotion de la théorie raciste et complotiste du grand remplacement, citée dans le manifeste du terroriste de Buffalo. Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, dénonce « un poison répandu par l'un des plus grands médias du pays »[18],[22].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Emma Green, « The Nationalists Take Washington », The Atlantic,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  2. a et b Elaina Plott, « What Does Tucker Carlson Believe? », The Atlantic,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  3. Jack Hunter, « Tucker Carlson thinks libertarians run the economy. That's news to Ron Paul », Washington Examiner,‎ (lire en ligne)
  4. Tucker Carlson, « Republican Convention: Tucker Carlson », The Washington Post,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  5. (en) McKay Coppins, « Tucker Carlson: The Bow-Tied Bard of Populism », The Atlantic,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  6. Curt Mills, « Tucker Carlson Goes to War Against the Neocons », The National Interest,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  7. (en) Nathan Place, « Tucker Carlson faces calls to resign after promoting white supremacist 'replacement' theory », sur The Independent, (consulté le )
  8. (en) Charlotte Alter, « Talking With Tucker Carlson, the Most Powerful Conservative in America », Time,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b (en) « Tucker Carlson », sur Encyclopædia Britannica (consulté le )
  10. Timothy Bella, « Tucker Carlson falsely claims Anthony S. Fauci 'created' covid », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  11. (en) Renée DiResta, « The Anti-Vaccine Influencers Who Are Merely Asking Questions », The Atlantic,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Aaron Blake, « Tucker Carlson's wild, baseless theory blaming the FBI for organizing the Jan 6 Capitol riot », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  13. a et b Bill McCarthy, « Tucker Carlson's 'Patriot Purge' film on Jan. 6 is full of falsehoods, conspiracy theories », sur PolitiFact,
  14. a et b Philip Bump, « The accountability-free world of Tucker Carlson », The Washington Post,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  15. Nicholas Confessore, « How Tucker Carlson Stoked White Fear to Conquer Cable » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  16. Jon Cohen, « Almost everything Tucker Carlson said about Anthony Fauci this week was misleading or false », sur Science, (consulté le )
  17. a b c d e et f Richard Hétu, « Décryptage: Qui a peur de Tucker Carlson ? », La Presse,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  18. a b c et d « Tucker Carlson, porte-voix radical d'une Amérique blanche et inquiète », sur France 24, (consulté le )
  19. R. Thomas Umstead, « Fox News’ 'Tucker Carlson Tonight’ Has Strong Debut », sur Multichannel News, (consulté le ).
  20. a b c et d Claire Meynial, « Tucker Carlson, le professionnel de la guerre culturelle » Accès libre, sur Le Point, (consulté le )
  21. a b et c Claire Levenson, « Qui est Tucker Carlson, version américaine d'Éric Zemmour? » Accès libre, sur Slate.fr, (consulté le )
  22. a b et c « Le « Tucker Carlson Tonight », caisse de résonance de la théorie raciste du « grand remplacement » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. « États-Unis : qui est Tucker Carlson, le possible successeur de Donald Trump ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  24. https://www.zonebourse.com/cours/action/FOX-CORPORATION-57672112/actualite/Tucker-Carlson-de-Fox-News-n-est-pas-credible-declare-la-Maison-Blanche-apres-le-reportage-du-6-j-43194200/
  25. a et b (en) « Tucker Carlson thinks libertarians run the economy. That's news to Ron Paul », sur Washington Examiner, (consulté le )
  26. (en-US) Elizabeth Nolan Brown, « Becoming the Libs to Own the Libertarians: Tucker Carlson Praises Elizabeth Warren », sur Reason.com, (consulté le )
  27. (en) Kurt Donaldson, « Carlson back on "retarded cousin" Canada », sur Media Matters for America (consulté le )
  28. a et b « Tucker Carlson, l’éminence cathodique de Donald Trump », sur lemonde.fr, .
  29. « Récits alternatifs et brouillards confusionnistes autour du massacre de Buffalo », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  30. (en-US) Nicholas Confessore, « What to Know About Tucker Carlson’s Rise », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  31. David-Julien Rahmil, « Qui est Tucker Carlson, le Zemmour américain regardé par plus de 4 millions de téléspectateurs » Accès libre, sur L'ADN, (consulté le )
  32. « États-Unis. Deux journalistes quittent Fox News, dénonçant un documentaire “irresponsable” », sur Courrier international,
  33. « États-Unis : Tucker Carlson, un animateur sur la même ligne que Donald Trump », sur Franceinfo, (consulté le )
  34. (en)« Did Fox’s Tucker Carlson play role in calming Iran pressure? », sur https://apnews.com/, .
  35. Alexis Buisson, « « Camarade Carlson » : aux États-Unis, une star de Fox News fait la... », sur Mediapart (consulté le )
  36. (en-GB) Byline Times <info@bylinetimes.com> (https://bylinetimes.com/), « How Russia’s Disinformation Apparatus Ran Aground in Ukraine », sur Byline Times, (consulté le )
  37. « Chine - États-Unis : le choc du XXIe siècle en chiffres et citations », sur Le Monde diplomatique,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]