Terre de Liens

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Terre de Liens est un mouvement citoyen français dont l'une des ambitions est de supprimer le poids de l'acquisition foncière pour les agriculteurs candidats à l'installation, ainsi que d'œuvrer à la préservation du foncier agricole. Notamment en luttant contre la spéculation foncière et l'artificialisation des terres agricoles[1].

Les structures[modifier | modifier le code]

Le mouvement Terre de liens est composé de trois entités nationales, une fédération et deux structures financières propriétaires de terres et de bâtis, une foncière et une fondation[2],[3].

La Fédération[modifier | modifier le code]

La fédération Terre de liens est une association loi 1901 crée en 2003. Elle accompagne à l'installation les porteurs de projet agricole dans leur reconversion et à la recherche de terre[4],[5], tout en aidant les propriétaires de foncier dans leur transmission.

L'association nationale s'appuie, à cette fin, sur un site de petite annonce[6],[7], sur un centre de ressource[8] et d'un centre de formations[9]. Elle fédère 19 associations régionales[3],[8]. Elle est garante du respect des valeurs de la charte du mouvement et co-gère le fonctionnement de la foncière[10],[11].

Le réseau associatif sensibilise les collectivités territoriales à la maîtrise et à l’orientation de l’usage du foncier agricole[12]. Notamment sur les politiques liées à l'emploi, dans le cadre du plan de développement économique, à l’aménagement avec le plan local d'urbanisme, à l'alimentation avec le projet alimentaire territorial[13], à l'énergie dans le cadre du plan climat, et à la protection des sols, de l'eau et de la biodiversité avec le schéma d'aménagement et de gestion des eaux[14] ou d'un bail environnemental[15].

La labellisation organisme national à vocation agricole et rurale par l’État en 2015[2], lui permet de siéger au sein des commissions départementales de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, dont la mission, sous la présidence de l'État dans les départements, est de donner un avis sur les projets consommateurs de foncier[16]. Ce dispositif s'inscrit dans un développement du territoire par le maintien et le développement d'une agriculture périurbaine[17].

La Foncière[modifier | modifier le code]

La Foncière est une société en commandite par actions créé fin 2006, à l'initiative de l'association nationale Terre de liens (devenue fédération) et de La Nef.

L'outil d'investissement solidaire sert les objectifs du mouvement[18]. Le pouvoir des actionnaires est décorrélé de celui de la gestion[3]. La gestion de la foncière est commanditée par la SARL Terre de liens gestion[note 1],[19],[20] qui est elle-même conseillée par un comité d'engagement et dont la gestion est contrôlée par un conseil de surveillance.

Depuis sa création, la foncière fait annuellement l’objet d'un contrôle de la part de l’Autorité des marchés financiers. L’accord qui résulte de ces contrôles est indispensable à l'émission des offres au public de titres financiers.

La Fondation[modifier | modifier le code]

La fondation Terre de liens, qui récolte les dons (argent, terres, fermes...) et des legs[20], est créée en et succède à un fonds de dotation. Elle est reconnue d'utilité publique par le conseil d’État en 2013[2],[21],[22].

Philosophie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Le projet Terre de liens est constitué à la suite d'une réflexion sur l’accession aux terres agricoles, initié par le réseau d’expérimentation et de liaison d’initiatives en milieu rural (Relier) en 1998[2].

L'association nationale Terre de liens est fondée en 2003 par des organisations issues de l'agriculture biologique, du développement rural, de l’économie solidaire, de finance éthique et de l’éducation populaire[2]. Le projet, inspiré du modèle d'Habitat et Humanisme[3], trouve ses premiers soutiens auprès de Biocoop, de La Nef, du mouvement d'éducation populaire Relier, de la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) et du Mouvement de l'agriculture biodynamique[20].

Projet[modifier | modifier le code]

Le mouvement Terre de liens accompagne des candidats à l'installation agricole, des agriculteurs désirant transmettre leur ferme et des propriétaires fonciers. Celui-ci se propose d'acquérir des terres agricoles afin de les soustraire d'une potentielle spéculation financière et d'une concentration du foncier agricole en France. Le mouvement conclut des baux ruraux environnementaux, dans le but de confier le fermage à des paysans sous condition de clauses environnementales opposables en droit[2],[20],[23].

Ce projet permet de faciliter l'installation agricole, par la soustraction de l'acquisition foncière[24], moyennant en contrepartie, l'obligation d'une certification de la production en agriculture biologique et d'un lien avec le territoire[21].

Histoire[modifier | modifier le code]

Depuis sa création en 2006, la foncière (émanation de l'association Terre de Liens) a levé 55 millions d'euros et acheté plus de 300 fermes, pour une surface de 9 000 hectares. Ce patrimoine est loué à 700 fermiers[25],[26].

Les actions de foncière Terre de liens sont labellisées Finansol depuis décembre 2007. Fin 2007, la Foncière Terre de liens compte 160 actionnaires physiques ou personnes morales, pour un capital de 800 000 [27].

La foncière émet un premier appel public à l'épargne en 2008, ce qui lui permet de collecter, en trois mois, 4,5 millions d'euros[11]. Fin 2008, elle possédait huit fermes en maraîchage en biodynamie dans la Creuse, céréales bio pour un paysan-boulanger dans la Drôme, élevage en agriculture biologique en Isère, vigne en biodynamie dans le Jura[28],[29]. Elle est agréée Entreprise solidaire d’utilité sociale par la préfecture de la Drôme.

Fin 2011, la foncière remporte le grand prix de la finance solidaire décerné par le journal Le Monde et Finansol. Ce prix récompense l'utilité sociale et environnementale d'une structure.

Fin 2012, 25 000 000  sont collectés et 70 projets accompagnés.

En 2016, la foncière dispose d'un capital de 50 millions d'euros auprès de 11 460 actionnaires, lui permettant d'acquérir 3 000 hectares et d'y installer 202 fermiers sur 122 fermes[11]. Cette même année, la Caisse des dépôts et consignations investit 6 millions d'euros dans la foncière Terre de liens[30].

En 2017, la foncière détient plus de 65 millions d’euros d’épargne, et est labellisée « entreprise solidaire » par Finansol[2]. En mars 2017, elle possède 139 fermes[31], dont l'impact environnemental est jugé plus faible que l'agriculture biologique moyenne[32].

En 2018, 45 % des fermes du mouvement sont maraîchères et plus de 40 % vendent vente directe sur un marché, en association pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) ou à la ferme[2].

En 2018, après cinq ans d'activité, la fondation collecte 6 millions d’euros de dons lui permettant l’acquisition de près de 4 000 ha exploités sur 178 fermes[2].

En 2019, le capital de la foncière atteint les 81 000 000 .

La foncière Terre de liens bénéficie depuis le d’un mandat de service d’Intérêt Économique Général (SIEG) octroyé par l’État pour une durée de dix ans[33],[34].

Fin 2020, le nombre d'actionnaires solidaires est de 17 306 pour un capital de 100 934 100 , soit un montant moyen de souscription 2020 de 5 567 .

Directions[modifier | modifier le code]

Foncière[modifier | modifier le code]

  • Émilie Wietzke[34].

Communication[modifier | modifier le code]

Identité visuelle[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. propriété à 45 % de la Fédération TDL, 45 % de La Nef et 10 % par Luc Moineville.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Catherine Deunf, « Pérenniser le terrain agricole, éviter l'endettement des paysans. Les missions de Terre de liens » Accès libre, sur France 3 Bretagne, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h et i Pascal Lombard et Adrien Baysse-Lainé, « Terre de Liens, un levier foncier militant au service d’un projet politique pour l’agriculture », Économie rurale. Agricultures, alimentations, territoires, no 369,‎ , p. 83–101 (ISSN 0013-0559, DOI 10.4000/economierurale.7010, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d Jean Le Monnier, « Terre de Liens : histoire de convergences: », Pour, vol. N° 220, no 4,‎ , p. 289–296 (ISSN 0245-9442, DOI 10.3917/pour.220.0287, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  4. « Les porteurs de projets en agriculture Qui sont-ils ? Que cherchent-ils ? Exemples avec T. Payen et C. Herbert », sur Terre-net (consulté le ).
  5. Stéphanie Barral et Samuel Pinaud, « Les agriculteurs, maîtres tenaces de l’accès à la terre: Les impasses de la politique foncière française contemporaine », Mouvements, vol. n° 84, no 4,‎ , p. 64–72 (ISSN 1291-6412, DOI 10.3917/mouv.084.0064, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. Fanny Agostini et Manon Bernard, « La plateforme "Objectif Terre" peut-elle assurer une transmission durable des parcelles ? » Accès libre, sur Europe 1, (consulté le ).
  7. A.A., « Une plateforme dédiée à la transmission du foncier agricole » Accès libre, sur Environnement-magazine.fr, (consulté le ).
  8. a et b « Agriculture durable - Terre de liens, l’ESS et la transformation du modèle agricole » Accès libre, sur Agence de valorisation des initiatives socio-économiques, (consulté le ).
  9. « « De l’Idée au Projet » : créer son activité agricole, ça s’apprend ! », sur Besançon plus grand, (consulté le ).
  10. « Une association rachète des terres pour les louer aux paysans », Terre-net Média, (consulté le ).
  11. a b et c « Foncier. Terre de liens a installé 120 fermes » Accès libre, Le Télégramme, (consulté le ).
  12. Guide pratique - Agir sur le foncier agricole - un rôle essentiel pour les collectivités locales - Retours d'expériences, outils et démarches à mettre en œuvre localement, D. Roumet, A. Normand, S. Lejeune, 91 p. (lire en ligne)
  13. « La CCCE lance une réflexion sur l’alimentation » Accès libre, Le Télégramme, (consulté le ).
  14. Bénédicte Manier, Un million de révolutions tranquilles : Comment les citoyens changent le monde, Paris, Les Liens qui libèrent, , 328 p. (ISBN 979-10-209-0009-8, lire en ligne), p. 142-143
  15. « Insectes, oiseaux… À Kergrist, ils plantent des haies bocagères pour favoriser la biodiversité » Accès libre, Ouest-France, (consulté le ).
  16. Ministère, « Fiche technique objectifs et modalité de fonctionnement des CDPENAF »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cohesion-territoires.gouv.fr.
  17. « Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales (consulté le ).
  18. Agnès Lambert, « L’investissement en direct dans des entreprises solidaires se développe » Accès libre, Le Monde, (consulté le ).
  19. « Fiche Foncière Terre de Liens (493396816) », sur societe.ninja (consulté le ).
  20. a b c et d Léa Delpont, « Terre de Liens lance un nouvel appel à l'épargne solidaire » Accès libre, Les Échos, (consulté le ).
  21. a et b Thomas Jonckeau, « Vidéo. Dans cette ferme de Dordogne, les paysans cultivent un autre lien à la terre » Accès libre, Sud Ouest, (consulté le ).
  22. Corentin Gouriou, « Un marché de producteurs bio en musique à la ferme de la guennerais à Mellé » Accès libre, sur Actu.fr, (consulté le ).
  23. Elsa Pibou, « Paysans de passage : les fermiers du mouvement Terre de Liens en France », HAL, Université Toulouse le Mirail - Toulouse II,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  24. Thibaut Faussabry, « Essonne : des fermiers bio s'installent sur un ancien site de l’aviation civile en friche » Accès libre, sur Actu.fr, (consulté le ).
  25. Barnabé Binctin, Nathalie Blin et Emilie Chopard, « Dossier de presse 20 ans », Ce dossier présente notamment le chiffres du mouvement Terre de Liens. [PDF] (communiqué de presse), sur ressources.terredeliens.org, Terre de Liens, (consulté le ), p. 20
  26. « #EGalim : Terre de liens : les paysans au cœur d’une dynamique sociale inédite », sur agriculture.gouv.fr, (consulté le )
  27. David Naulin, « Terre de liens : s’unir pour agir », sur Cdurable, .
  28. « France Culture »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), .
  29. « Achetez des terres pour la bio », L'Écologiste, no 27,‎ , p. 10.
  30. « La Caisse des Dépôts investit 6 millions d'euros dans la foncière Terre de Liens », sur Banque des Territoires, (consulté le ).
  31. Delphine Evenou, « Retour à la terre grâce à une association » Accès libre, sur France Inter, (consulté le ).
  32. Rachida Boughriet, « Terre de liens, des fermes aux faibles impacts environnementaux » Accès limité, sur actu-environnement.com, (consulté le ).
  33. « Sous-amendement n°II-3047 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  34. a et b Lorène Lavocat, « La survie de Terre de liens entre les mains du gouvernement » Accès libre, sur Reporterre, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]