Rue Ravignan
18e arrt Rue Ravignan
| |||
| |||
Situation | |||
---|---|---|---|
Arrondissement | 18e | ||
Quartier | Grandes-Carrières Clignancourt |
||
Début | 26, rue des Abbesses | ||
Fin | 1, place Jean-Baptiste-Clément, et 51, rue Gabrielle | ||
Morphologie | |||
Longueur | 140 m | ||
Largeur | 10 à 15 m | ||
Historique | |||
Création | Une des plus anciennes voies de Montmartre | ||
Dénomination | |||
Ancien nom | Chemin Sacalie | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 8062 | ||
DGI | 8055 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 18e arrondissement de Paris
| |||
Images sur Wikimedia Commons | |||
modifier |
La rue Ravignan située dans le 18e arrondissement de Paris, en France est l'une des plus anciennes de la butte Montmartre.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Ce site est desservi par la station de métro Abbesses.
Origine du nom
[modifier | modifier le code]Elle porte le nom du père jésuite Xavier de Ravignan (1795-1858) qui donna les Conférences de Carême à Notre-Dame de 1837 à 1846.
Historique
[modifier | modifier le code]Elle provient d'un chemin du XIVe siècle, le « chemin Sacalie », du nom d'un lieu-dit, qui conduisait de Paris au village de Montmartre. Devenu carrossable, il connut un trafic si important qu'il fallut le paver en 1646, puis à nouveau le repaver et l'élargir en 1675.
Au moment de la Révolution, on le nommait déjà le « Vieux-Chemin », puis la « rue du Vieux-Chemin-de-Paris », qui reçut vers 1867 son nom actuel.
Napoléon Ier décide, un jour de l’année 1809, de se rendre au sommet de la butte pour voir le télégraphe Chappe qui est installé sur le chevet de l’église Saint-Pierre de Montmartre. Pour ce faire, il emprunte le « Vieux-Chemin », actuelle « rue Ravignan ». Celui-ci est en très mauvais état. L'Empereur doit descendre de cheval à la hauteur de l'actuelle place Émile-Goudeau. Après avoir attaché sa monture, il poursuit son ascension à pied. Reçu à l'église par le curé, celui-ci ne manque pas de lui signaler qu'il serait utile de doubler le « Vieux-Chemin » par une bonne route praticable par tous les temps et ayant une pente moins accentuée[1],[2]. L’Empereur lui promet de lui donner satisfaction. Il créera la rue Lepic qui gravit la butte en lacets[3].
Elle est modifiée en 1846 et 1859, classée dans la voirie parisienne par un décret du . Elle prend la dénomination de « rue Ravignan » par un décret du avant d'être considérablement réduite, par un décret du de la même année, de toute la partie située entre les rues Gabrielle et Norvins, du côté de l'ancien réservoir.
Vues de la rue
[modifier | modifier le code]Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]- Au no 7, habitait l'écrivain Max Jacob, vers 1906. C'est là qu’il vit, dans l’après-midi du , l’image du Christ lui apparaître sur un mur, ce qui fut la première étape de sa conversion au catholicisme.
- Au no 8, vécut le comte de Guadella.
- Au n° 11, le Tim Hôtel, a succédé au Grand Hôtel Goudeau qui servit de point de chute à l'écrivain résistant Roger Vailland durant la Seconde guerre mondiale[4].
- Au no 13, séjourna Edmond-Marie Poullain, peintre et graveur, au-dessus du Bateau-Lavoir.
- Au no 13, a habité en 1911 le poète Pierre Reverdy.
- Le n° 13 ter est construit à l'emplacement de l'ancien Tivoli où l'écrivain et humaniste Alphonse Karr vécut jusqu'au coup d'état de Napoléon III, en 1851[4].
- Au n° 13 ter, le caricaturiste Paul Gavarni loua un ancien vestiaire du Tivoli désaffecté et quelques années plus tard, il put se permettre de changer d'étage et de louer un appartement voisin de celui d'Aphonse Karr[4].
- Au no 15, résidèrent à partir de 1917 les acteurs Pierre Fresnay et Rachel Berendt, puis à partir de 1923 jusqu'en 1938 le pianiste Arthur Rubinstein[4].
- Au n° 18, vécut le compositeur d'opérette Francis Lopez[4].
- Le physicien Paul Langevin était né au Bateau-Lavoir en 1872. Il habitait rue Ravignan avec ses parents.
-
19, rue Ravignan.
-
Vue plongeante sur la rue.
-
Montée sur le 19 de la rue.
En 1914 le marchand Paul Guillaume nous un atelier sans cette rue pour le peintre Amedeo Modigliani
La rue Ravignan dans la fiction
[modifier | modifier le code]- Denis Guedj situe rue Ravignan le cœur de l'action de son Théorème du Perroquet, paru en 1998[5]. Les personnages principaux y habitent, autour de la librairie (fictive) Les Mille et Une Feuilles, et ils essayent d'y résoudre les « trois problèmes de la rue Ravignan ».
- Jacques Tardi place le domicile du professeur Dieuleveult, des Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, au 19, rue Ravignan.
- Pierre Mac Orlan, au début de son roman Le Quai des Brumes, fait se promener Jean Rabe dans la rue Ravignan.
Au cinéma
[modifier | modifier le code]La rue Ravignan est utilisée dans plusieurs films de cinéma ou de télévision :
- 1931 : La Chienne de Jean Renoir, avec Michel Simon.
- 1953 : Leur dernière nuit de Georges Lacombe, avec Jean Gabin et Madeleine Robinson.
- 1954 : Papa, maman, la Bonne et moi de Jean-Paul Le Chanois, avec Robert Lamoureux.
- 1955 : Papa, maman, ma femme et moi de Jean-Paul Le Chanois, avec Robert Lamoureux.
- 1963 : Peau de banane de Marcel Ophüls, avec Jean-Paul Belmondo.
- 1977 : L'Animal de Claude Zidi, avec Jean-Paul Belmondo.
- 2008 : Faubourg 36 de Christophe Barratier, avec Gérard Jugnot
- 2013 : L'Escalier de fer de Denis Malleval (téléfilm), avec Laurent Gerra.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, éditions de Minuit, et son supplément (1972).
- Jacques Hillairet Connaissance du Vieux-Paris, 1963.
- Paris, guide 1807, Librairie internationale.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sur les pas de Napoléon à Montmartre
- La rue Lepic (1809)
- L’origine insoupçonnée de la rue Lepic
- Paul Jarry, « Le Poirier sans pareil – Histoire d’un bal perché », (consulté le )
- Catherine Portevin, « Denis Guedj n’est plus du nombre », Télérama, (lire en ligne, consulté le ).