Plastimo

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Plastimo Group
logo de Plastimo

Création [1]
Dates clés 7 décembre 2018 fusion (P-Distribution + P-Group + Topoplastic)
Forme juridique SASU
Slogan la mer vous sourit
Happy boating to you
Siège social Lorient
Drapeau de la France France
Activité Plasturgie
Produits Matériel de nautisme
Société mère Alliance Marine
Sociétés sœurs Accastillage Diffusion
Filiales Topoplastic[2]
Effectif 55 en 2018
SIREN 788 535 896 (absorbée)

788 428 902 (absorbante

Site web https://www.plastimo.com

Chiffre d'affaires 23 600 100 € en 2018
Résultat net 443 100 € en 2018[3]

Plastimo Group est une entreprise française de plasturgie installée à Lorient, dans le Morbihan, et spécialisée dans la production d’accastillage et d’équipement pour le nautisme, tel que les compas, les gilets de sauvetage ou les radeaux de sauvetage[4]. Depuis 2012, c’est une filiale de la holding toulonnaise Alliance Marine[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Plastimo est fondée le [1] à Lorient par Antoine Zuliani, dans une période d’essor de la plaisance, portée par le développement des chantiers comme Bénéteau ou Jeanneau[4].

En 1968, 57 employés de l’entreprise se syndiquent à la CGT, dont, d’après le représentant local de ce mouvement, « une cinquantaine de femme (sic) »[6].

Rachats et croissance[modifier | modifier le code]

En 1994 l’entreprise, jusque-là familiale, est acquise par le groupe américain Johnson Worldwide Associates, filiale de S. C. Johnson. Deux ans plus tard, celui-ci décide de se replier sur son marché national et cède en janvier 1997 Plastimo à l’un de ses directeurs, Anthony Le Saffre, associé notamment à Barclays, via une prise de contrôle par emprunt (LBO). Le marché est porteur, aussi l’entreprise est-elle florissante : le retour sur investissement de 77 % est atteint en 2 ans et demi, contre 5 prévus au départ[7]. Le nouveau président crée des filiales dédiées à la distribution en Europe[8].

En 1999, une introduction en bourse est envisagée, mais les partenaires financiers du groupe se retirent sept jours avant, aussi celle-ci est-elle abandonnée. Pour combler ce départ, un nouveau LBO est effectué, avec pour partenaire le fonds de placement Bridgepoint Capital, avec 80 % des parts. Plastimo, avec un chiffre d’affaires de 80 millions d’Euros et 250 employés, continue sa croissance : il reprend plusieurs entreprises françaises, comme son concurrent Accastillage Bernard en 2000, puis le fabricant de propulseurs Max Power, et l’accastilleur Goïot. À l’étranger, ce sont ensuite le plasturgiste italien Nuova Rade, puis XM Yachting au Royaume-Uni, qui sont rachetés. Il devient ainsi une fédération de PME, mais dont les filiales ne sont pas réellement intégrées : il n’existe pas de synergie entre elles, et certaines se font même concurrence[9], tandis que les directions d’origine, souvent familiales, sont laissées en place[7]. En 2003, le groupe se rebaptise Navimo[4],[7].

En 2004, il fait l’objet d’un troisième LBO : la majorité des parts (80 %) est acquise par un nouveau fonds de placement, spécialisé dans l’équipement, Duke Street Capital[4],[8], le plus offrant des candidats (dont faisaient également partie Barclays et Bridgepoint). La direction cherche à rationaliser l’organisation de l’entreprise, renvoie des directeurs de filiales et met en place un système d'information. En 2006, le chiffre d'affaires atteint les 123 millions d’€, contre 20,8 dix ans plus tôt, à la veille du premier LBO[7]. Le groupe Navimo, avec l’ensemble de ses filiales (Plastimo, Goïot, Nuova Rade, Dauriac Nautic Sécurité, Accastillage Bernard, XM Yachting, Max Power et Lofrans), est alors la principale entreprise du secteur de l’équipement nautique en Europe[9].

Crise et faillite[modifier | modifier le code]

Les locaux de Plastimo à Keroman II, en 2011.

Le groupe subit une forte érosion de ses ventes du fait de la crise financière mondiale de 2007-2008[4]. Le , le fonds de placement impose un nouveau président, Albert Journo : celui-ci prend la moitié des parts de l’entreprise, et fait entrer BNP Paribas à son capital, tandis qu’il négocie des abandons de créances pour réduire la dette du groupe de 122 à 9 millions d’Euros, et décide de confier les activités logistiques à un sous-traitant situé hors de Bretagne[9].

Le prestataire logistique choisi, Norbert Dentressangle, implanté en banlieue de Lyon, ne parvient toutefois pas à assurer la transition, qui s’avère beaucoup plus complexe que prévu, eu égard au grand nombre de références diffusées. Par ailleurs, contrairement aux prévisions du repreneur, la croissance économique ne redémarre pas, et l’entreprise reste en déficit, le chiffre d'affaires 2011 s’établissant à 82 millions d’€, contre 101 en 2009, pendant que les effectifs sont réduits de 600 à 430 employés. De plus, le repreneur, accusé de n’avoir pas de goût pour le secteur nautique, s’avère parfois brutal, et ne parvient pas à susciter d’adhésion autour de son projet[4]. L’entreprise est en crise, et les employés organisent plusieurs manifestations[10],[11]. Le groupe Navimo, en cessation de paiements[12], est placé en redressement judiciaire le [4],[13].

Reprise de l’activité[modifier | modifier le code]

À la suite d'un jugement du tribunal de commerce de Lorient en date du , Plastimo est repris par Alliance Marine pour un prix de 400 000 , avec des effectifs limités à 59 salariés sur les 140 restants, tandis que la filiale Goïot est cédée au groupe Kent Marine, avec conservation de la totalité des emplois[5]. En 2013, la direction est confiée à un ancien employé de L'Oréal, Yann Cornec[14]. À la fin de l’année 2014, dans l’objectif d’améliorer le service client, l’activité logistique est réinternalisée dans le bunker Keroman II de la base sous-marine de Lorient qu’elle occupait précédemment[15], par le biais d’une coentreprise avec la communauté Lorient Agglomération, et après avoir d’abord étudié une installation à Lanester[16].

Afin de limiter les coûts, une nouvelle usine employant 40 personnes est créée en Roumanie pour la fabrication de produits à faible valeur ajoutée, la conception et les assemblages finaux étant effectués en France[17],[18]. L’entreprise, qui conçoit certains de ses équipements en lien avec des coureurs au large comme François Gabart ou Francis Joyon, et les fait tester par eux, retrouve la croissance : en haute saison, elle emploie de nouveau plus de 100 salariés[19]. Cette santé retrouvée lui permet également d’acquérir une nouvelle filiale, le plasturgiste nautique Topoplastic, spécialisé dans les règles et cartes marines, ainsi que la vaisselle plastique pour bateaux, dont la production est transférée à Lorient[20]. Équipant aussi bien les professionnels que les plaisanciers, Plastimo réalise désormais 50 % de son chiffre d’affaires à l’export, avec des débouchés en Asie et au Moyen-Orient, tandis qu’une part importante de sa production est vendue en OEM aux chantiers comme Bénéteau ou Dufour Yachts[19].

L’entreprise n’en a toutefois pas fini avec les fonds de placement, puisque le , son propriétaire Alliance Marine est racheté par le fonds français Weinberg Capital Partners[21].

À côté de son activité traditionnelle, l’entreprise se diversifie dans d’autres secteurs que le nautisme, intervenant en 2017 comme sous-traitant dans la fabrication de gilets pare-balles pour les forces armées françaises, ce qui lui permet de créer de nouveaux emplois[22],[23].

Restructuration[modifier | modifier le code]

Le (conformément au projet du ) la société Plastimo Distribution (788 428 902) absorbe Plastimo Group (788 535 896) et Topoplastic (522 219 796)[24].

La société Plastimo Distribution prend le nom de Plastimo Group.

Produits[modifier | modifier le code]

Plastimo produit notamment des compas, dont elle a vendu plus de 3 millions d’exemplaires en cinquante ans[14].

L’entreprise est également connue pour ses gilets et radeaux de sauvetage, équipés de chambres à air en polyuréthane[25]. Ces derniers, dont l’intégralité du processus de fabrication est réalisée en interne, sont garantis 12 ans, ou 18 à partir de 2017[26]. Elle fabrique également des bouées de sauvetage, des systèmes de récupération d’homme à la mer[14], des annexes gonflables[27], des sacs étanches[28], ou encore des piles à combustible[29].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « PLASTIMO FRANCE », sur societe.com (consulté le )
  2. « TOPOPLASTIC », sur societe.com (consulté le )
  3. https://www.societe.com/societe/plastimo-group-788428902.html
  4. a b c d e f et g Xavier Debontride, « Plastimo-Navimo : les cinq raisons du naufrage », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Stanislas du Guerny, « Alliance Marine reprend Navimo », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Xavier Vigna, L’insubordination ouvrière dans les années 68 : Essai d’histoire politique des usines, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 384 p. (ISBN 978-2-7535-2982-3 et 2-7535-2982-5, lire en ligne), p. 42
  7. a b c et d Anne-Laurence Fitère, « Navimo : Ainsi font les fonds », Enjeux-Les Échos,‎ (lire en ligne)
  8. a et b « Plastimo. L'ancien président est décédé. », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  9. a b et c Xavier Debontride, « Comment Albert Journo a tenté de remettre à flot Navimo », L'Express,‎ (lire en ligne)
  10. Cécile Rousseau, « Chez Plastimo, la révolte est là, même si le moral tangue », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  11. Françoise Rossi, « Les salariés de Plastimo ont crié leur détresse », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  12. « Social. La société Navimo-Plastimo (Lorient) en cessation de paiement », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  13. « Plastimo-Navimo (56) en redressement judiciaire », sur ActuNautique, (consulté le )
  14. a b et c « Yann Cornec, à la barre de Plastimo », sur Bretagne Info Nautisme, Chambre de métiers et de l'artisanat de Bretagne
  15. « Plastimo décide de relocaliser sa logistique à Lorient (56) », sur ActuNautique.com, (consulté le )
  16. Caroline Britz, « Plastimo de retour dans son berceau lorientais », sur Mer et Marine, (consulté le )
  17. Pierre Wadoux, « Innovation. Vents porteurs pour Plastimo à Lorient », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. S.D.G, « L'accastillage de Plastimo fait son retour dans la course », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. a et b Françoise Rossi, « De Lorient, Plastimo équipe les grands skippers », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Topoplastic. Sous pavillon Plastimo », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  21. Briag Merlet, « Exclusif : Alliance Marine, nouveau propriétaire pour le poids lourd de l'accastillage. », sur BoatIndustry.com, (consulté le )
  22. Pierre Wadoux, « Lorient. Un marché militaire pour Plastimo qui crée 60 emplois », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Stanislas du Guerny, « Plastimo décroche un contrat pour la défense nationale », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. https://archive.wikiwix.com/cache/20231119124026/https://www.plastimo.com/fr/communique.html.
  25. « Plastimo », sur Bretagne Info Nautisme, Chambre de métiers et de l'artisanat de Bretagne
  26. Sidonie Sigrist, « Plastimo : la garantie des radeaux passe à 18 ans », Voile Magazine,‎ (lire en ligne)
  27. « Plastimo - Annexe à fond plat (flat floor) », sur HelicesNews, (consulté le )
  28. « Nouveaux drybags et sacs de bord étanches chez Plastimo », sur Bretagne Info Nautisme, Chambre de métiers et de l'artisanat de Bretagne, (consulté le )
  29. François-Xavier Ricardou, « Des piles à combustible au catalogue », Voiles et Voiliers,‎ (lire en ligne)