Louise Chéruit
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Nom de naissance |
Louise Lemaire |
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Couture et confection |
Louise Chéruit, souvent citée à tort comme Madeleine Chéruit, née Louise Lemaire le à Coulounieix[3] et morte le au Mesnil-le-Roi[4],[5], est une grande couturière française.
Elle dirigea la maison de couture Chéruit fondée par son mari et établie à Paris du début des années 1900 jusqu'au milieu des années 1930.
Biographie
[modifier | modifier le code]Débuts
[modifier | modifier le code]Sa mère est couturière. Louise Lemaire se marie le avec Prosper Chéruit. Elle se forme chez Raudnitz et Cie[6]. Les sœurs Raudnitz réunissent en 1897 leurs confrères couturiers, Doucet, Lanvin, ou Chéruit, pour une tentative de réglementation dans ce qui deviendra plus tard la Chambre syndicale de la couture[7]. L'année suivante, Louise Chéruit, associée à la couturière Marie Huet, achète la Maison Raudnitz située rue de la Grange-Batelière. Elles fondent Huet et Chéruit[2] et la maison est récompensée lors de l'Exposition universelle de 1900, puis déménage ensuite au no 21, place Vendôme, dans l'hôtel de Fontpertuis[8], alors centre parisien de la mode depuis l'installation de Worth dans le quartier.
Maison Chéruit
[modifier | modifier le code]En 1902, Prosper Chéruit fonde la maison de couture Chéruit[9],[10] dans un grand bâtiment, œuvre de Pierre Bullet, qui va du no 21, place Vendôme à la rue des Petits-Champs[11]. Louise Chéruit fait alors partie des cinq grands noms de la haute couture qui dominent Paris, avec les sœurs Callot, Jacques Doucet, Jeanne Lanvin, et Charles Worth[12]. En 1907, elle étend ses activités de couture vers la fourrure, puis d'autres vêtements et lingerie ainsi que des robes de mariée[13]. La maison se distingue alors plus particulièrement pour ses tailleurs et ses robes d'après-midi[6], puis un peu plus tard avec ses robes du soir et manteaux de soirée, ses fourrures, ses vêtements pour enfants, sa lingerie, corsages et trousseaux[11].
Lors de la création de la Gazette du Bon Ton en 1912, elle compose le groupe de sept maisons principalement représentées au sein de la revue, avec Dœuillet, Paquin, Poiret, Worth, Doucet et Redfern[14]. Bien que très présente dans la presse spécialisée, son nom disparaît de la gazette en 1921[15].
Les époux Chéruit s'associent avec Mme Boulanger et Mme Wormser en [13]. La maison a alors étendu ses ateliers jusqu'à l'hôtel de Boullongne, au no 25, place Vendôme[16].
Retrait
[modifier | modifier le code]Comme le stipule le contrat de 1909, Louise Chéruit se retire des affaires le tout en conservant des droits sur la maison[16]. L'année suivante, la maison de couture devient la propriété des deux associées : Wormser et Boulanger[11] qui apposent leurs noms sous celui de Chéruit. Le magazine Vogue précise alors qu'elles « ont su garder à la maison son cachet d'époque tout en lui insufflant une grande originalité »[11]. Au début des années 1920, alors qu'une boutique est ouverte à Cannes, chaque collection présentée deux fois dans l'année est composée de 240 modèles environ[5]. La maison commercialise des robes d'inspiration cubiste peintes à la main[6] ; mais déjà vers cette époque, les robes brodées ou nettement ornementées de la maison perdent peu à peu de leur intérêt aux yeux des clientes[6]. L'association des couturières, est dissoute en 1923[15]. Louise Boulanger[n 1] fonde sa propre maison de couture Louiseboulanger[18] rue de Berri puis rue Royale, laissant Madame Wormser gérer seule en son nom Chéruit jusqu'au , date de la fermeture[15]. Entre-temps cette dernière aura ouvert au cours des années 1920 à Deauville puis Biarritz et se sera diversifiée vers les parfums[15],[19]. L'emplacement de la place Vendôme est repris peu après par Elsa Schiaparelli[19].
Notes
[modifier | modifier le code]- Louise Boulanger, née Marie-Louise Melenotte (1878-1958), fonde la maison Louiseboulanger le avec son mari Louis Boulanger[17].
Références
[modifier | modifier le code]- Descriptif du portrait in : « Childs Gallery: Madame Chéruit ».
- « Portrait de Madame Chéruit », Gazette Drouot (consulté le ).
- Mairie du 14e arrondissement de Paris, acte de mariage du avec Prosper Chéruit.
- Registre des inhumations au cimetière de Montparnasse : « Lemaire épouse Chériut Louise », avec la mention « venant de Mesnil le Roy, † 11-8-55 » sur Filae
- Notice biographique in : Georgina O'Hara Callan (trad. Lydie Échasseriaud), Dictionnaire de la mode [« The Encyclopaedia of Fashion »], Paris, Thames & Hudson, coll. « L'univers de l'art », (réimpr. 2011) (1re éd. 1986), 303 p. (ISBN 978-2-87811-327-3, présentation en ligne), p. 64.
- Didier Grumbach, Histoires de la mode, Paris, Éditions du Regard, (1re éd. 1993 Éditions du Seuil), 452 p. (ISBN 978-2-84105-223-3), p. 377.
- Roman d'une garde-robe, La maison Chéruit, p. 165.
- [http://www.culture.gouv.fr/LH/LH201/PG/FRDAFAN84_O19800035v0895876.htm
- http://www.culture.gouv.fr/LH/LH201/PG/FRDAFAN84_O19800035v0895885.htm culture.gouv.fr].
- Court historique de la maison, in : Linda Watson (trad. de l'anglais), Vogue. La mode du siècle : Le style de chaque décennie, 100 ans de créateurs [« Vogue Twentieth Century Fashion. 100 years of style by decade and designer »], Paris, Éditions Hors Collection, , 255 p. (ISBN 2-258-05491-5), « Les créateurs : Chéruit, Madeleine », p. 114.
- Watson 2000, op. cit. « 1900 - 09 » p. 15.
- Roman d'une garde-robe, La maison Chéruit, p. 166.
- Marnie Fogg (trad. de l'anglais par Denis-Armand Canal et Marie Ladame-Buschini, préf. Valerie Steele), Tout sur la mode : Panorama des chefs-d’œuvre et des techniques, Paris, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », , 576 p. (ISBN 978-2-08-130907-4), « L'art de l'illustration de mode », p. 209.
- Roman d'une garde-robe, La maison Chéruit, p. 170.
- Roman d'une garde-robe, La maison Chéruit, p. 169.
- (mul) Valerie Steele et Suzy Menkes, Fashion Designer A-Z, Taschen, , 654 p. (ISBN 978-3836543026, présentation en ligne), « Louiseboulanger », p. 382
- Watson 2000, op. cit., « Les créateurs : Louiseboulanger » p. 182.
- Roman d'une garde-robe, La maison Chéruit, p. 172.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Palais Galliera, Musée Carnavalet, Sophie Grossiord, Charlotte Lacour-Veyranne et al. (préf. Bertrand Delanoë, Jean-Marc Léri et Olivier Saillard), Roman d'une garde-robe : le chic d'une Parisienne, de la Belle Époque aux années 30, Paris, Paris Musées, , 230 p. (ISBN 978-2-7596-0229-2) .